vanité

Français

Étymologie

Du latin vanitasvide, futilité, frivolité, fausseté, jactance »).

Nom commun

SingulierPluriel
vanité vanités
\va.ni.te\

vanité \va.ni.te\ féminin

  1. Caractère de ce qui est vain, futile.
    • L’abondante littérature idyllique des professeurs de rhétorique est évidem­ment une pure vanité.  (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VII, La morale des producteurs, 1908, p.363)
  2. Inutilité, inconsistance.
    • Mais quand il s’aperçut de la vanité de ses efforts et que, d’autre part, il vit l’Église menacée dans son existence par le développement prodigieux pris par les sectes hérétiques, il changea brusquement d’attitude.  (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Deux ans chez les trappistes lui ont appris à la fois le poids des mots et leur vanité.  (Antoine Bello, Scherbius (et moi), Gallimard, 2018, p. 96)
  3. Désir de se faire valoir, fatuité.
    • Il y a une différence entre l’orgueil et la vanité. L’orgueil est le désir d’être au-dessus des autres, c'est l’amour solitaire de soi-même. La vanité au contraire, c’est le désir d’être approuvé par les autres. Au fond de la vanité, il y a de l’humilité; une incertitude sur soi que les éloges guérissent  (Henri Bergson)
    • Tels sont surtout les comédiens, les musiciens, les orateurs et les poètes. Moins ils ont de talent, plus ils ont d’orgueil, de vanité, d’arrogance. Tous ces fous trouvent cependant d’autres fous qui les applaudissent;..  (Érasme; Éloge de la folie, 1509, traduction de Thibault de Laveaux, 1780)
    • Il avait endossé pour la circonstance un complet vert — peut-être un peu voyant — et orné sa cravate d'une perle qu'il reluquait sans fausse honte, ni, je dois bien le dire, une ombre de vanité.  (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Et tous de le flatter, et de l’entourer d’une cour dont il ne peut être dupe, mais dont se gonfle sa vanité.  (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • La vanité et l’orgueil sont choses différentes, bien qu’on emploie souvent ces deux mots l’un pour l’autre ; on peut être orgueilleux sans être vaniteux. L’orgueil se rapporte plus à l’opinion que nous avons de nous-mêmes, la vanité à celle que nous voudrions que les autres aient de nous (Jane Austen, Orgueil et Préjugés)
  4. Fierté excessive, amour-propre frivole.
    • Eh ! bien, lui qui devait n’avoir que de l’orgueil était dévoré de vanités blessantes et maladives qui décourageaient l’amitié.  (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • […]; et, sur ces sentiments de basse vanité, se greffait encore l’orgueil d’une vertu qu’il n’avait même pas conquise au prix d’efforts, […].  (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • Mais tout de même, procréer à son âge lui paraissait louche et, bien qu’un tel résultat flattât sa vanité de vieux coq, la crainte d’avoir été aidé dans cette œuvre par des collaborateurs bénévoles autant qu’inconnus le retenait hésitant au bord du fossé conjugal.  (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
  5. (Arts) Genre particulier de nature morte, évoquant allégoriquement la destinée de l’homme, figurant souvent un crâne.
    • (Spécialement) (Bijouterie) Bijou, bague, orné d’une tête de mort.
      • Les voûtes de l’établissement devaient remonter aux catacombes, l’éclairage aurait convenu à un enterrement clandestin, les clients et les serveurs arboraient des vanités à chaque doigt – tout ici présageait la mort.  (Amélie Nothomb, Pétronille, Albin Michel, Paris, 2014, p. 162)
  6. (Au pluriel) Mondanités, frivolités, futilités.
    • Je n’aime pas ces vanités, qui étaient inconnues à nos pères lorsque l’Angleterre était libre.  (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • De toute évidence, hommes et femmes ne viennent ici que pour se faire admirer. C'est le rendez-vous des vanités élégantes, des rivalités paradeuses et des clins d'œil assassins.  (Martial Debriffe, Le temps des illusions, Terre d'Histoires (City Edition), 2017)

Synonymes

Antonymes

Dérivés

  • sans vanité (expression dont on se sert dans le langage courant, quand on dit de soi quelque chose d’avantageux et pour le faire passer)
  • vaniteux

Apparentés étymologiques

Traductions

Prononciation

Anagrammes

Voir aussi

  • vanité sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

  • Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (vanité)
  • Antoine de Rivarol, Dictionnaire classique de la langue française, 1827
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