moine

Français

Étymologie

(Vers 1100) Du latin monachus, du grec μοναχός, monachos  homme solitaire ») [1], dérivé de μόνος, monos  seul »). Terme général pour une personne de sexe masculin qui mène une vie monastique dans un monastère. À l’origine : hermite qui vit seul, isolé. Plus tard, désigne aussi celui qui partage la vie des « frères » qui ont choisi, eux aussi, de vivre retirés du monde, en communauté, dans un monastère.

Nom commun

SingulierPluriel
moine moines
\mwan\
Un moine à Bratislava. (1)
Un moine pour réchauffer un lit. (3)

moine \mwan\ masculin (équivalent féminin : moniale)

  1. Religieux faisant partie d’un ordre dont les membres vivent sous une règle commune et séparés du monde.
    • En dépit du pape, en dépit du diable, reprit Athelsthane, ils mourront ; n’en parlons plus. Quand ce seraient les meilleurs moines de la terre, le monde saura s’en passer.  (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Aussi à Lima, tous les étrangers vont-ils à l’église, non pour entendre chanter aux moines l’office divin, mais pour admirer, sous leur costume national, ces femmes d’une nature à part.  (Flora Tristan, Les Femmes de Lima, in Revue de Paris, tome 32, 1836)
    • Vous avez, docteur, de bien curieuses fréquentations, dit-il d’un ton un peu méprisant, un représentant de ces mauvais moines adorateurs du démon ! Que les Chinois sérieux estiment un peu plus qu’un soldat, mais un peu moins qu’une prostituée !  (Albert Gervais, Æsculape dans la Chine en révolte, Gallimard, 1953, p. 30)
    • L’église chrétienne va transformer les fantômes et les revenants en âmes en peine en même temps qu’elle met en place le Purgatoire entre l’Enfer et le Paradis. Les morts ont besoin des vivants et les moines de Cluny mettent en place la fête des morts.  (Claude Nachin, Les Fantômes de l’âme : à propos des héritages psychiques, 1993, p. 21)
    • Cette association du politique et du religieux perpétua, jusqu’au milieu du XXe siècle, un système féodal abusif entretenu par la noblesse et les moines.  (Louis Dubé, La Sagesse du dalaï-lama : Préceptes et pratique du bouddhisme tibétain, in Le Québec sceptique, nº 66, été 2008, p. 5)
  2. Personne vivant comme un moine, une vie chaste et frugale.
    • Serais-je donc sans belles et folles amours ? […] Vivrais-je sans éprouver ces rages de cœur qui grandissent la puissance de l’homme ? Serais-je un moine conjugal ?  (Balzac, Béatrix, 1839-45, p. 118)
    • Les terribles prêcheurs de Seize, les moines qui portaient le mousquet aux processions de la Ligue, s'humanisent tout à coup ; les voilà devenus bénins. C'est qu'il faut bien essayer d’endormir ceux qu'on n'a pas pu tuer.  (Jules Michelet, Le prêtre, la femme, la famille, Paris : Chamerot, 1862 (8e éd.), p.17)
  3. Appareil destiné à chauffer les lits.
    • Lit que bassinait en votre absence un « moine » − c’est ainsi qu’on appelle là-bas [à Lamalou-le-Haut] un réchaud qu’un ingénieux système d’arceaux suspend entre les draps écartés.  (Gide, Si le grain, 1924, p. 428)
    1. Objet quelconque servant à chauffer, bouillotte.
      • Après […] la femme dessert, fait son petit train train, la couverture, le moine, et quand elle est couchée, la place chaude, on tombe dans le tas.  (Alphonse Daudet, Sapho, 1884, p. 189)
      • Y a, dit la nièce, d’une voix aussi blafarde que sa peau, monsieur Jérôme, que ma tante Marta peut pas monter les escaliers, rapport à son lumbago qui la paralyse ; elle s’a frotté d’onguent et couchée avec un moine sur les reins.  (Alexandre Arnoux, Le Seigneur de l’heure, Gallimard, 1955, p. 46)
  4. Blanc dû à un défaut d’impression, feuille mal imprimée.
    • On lit encore aisément une feinte, tandis qu’on ne peut pas lire un moine, puisqu’il ne marque absolument pas.
  5. Grosse toupie.
    • Différent était le moine, grosse toupie qui aurait pris le nom du clou sans tête fiché à son sommet, auquel on accrochait la ficelle destinée à donner l’impulsion.  (Vie Lang., no 255, 1973, p. 348)
  6. (Québec) (Familier) (Technique) Perceuse.
  7. (Zoologie) Un équipement d’un étang ou d’un bassin d’aquaculture.
    • Le moine est l’équipement le plus facile à réaliser. Il permet à la fois une vidange et un trop-plein […]  (Cirad/Gret/MAE, Mémento de l’agronome, Cirad/Gret/Ministère des Affaires Étrangères, Paris, 2002, page 1606)
  8. (Ichtyologie) (Vieilli) Sorte de requin.
    • Dans la nuit du 27 au 28 décembre, le patron du bateau le Saint-André, de Nice, a capturé, au moyen du palangre, quatre moines ou monges, squales de la famille des requins : deux de 3m,50 de long, et deux de 2m,50.  (Revue maritime et coloniale, 1895, vol.124, p.469)

Dérivés

Apparentés étymologiques

Proverbes et phrases toutes faites

  • il n’y a point de plus sage abbé que celui qui a été moine  [1] (celui qui a pratiqué l’obéissance pratique le mieux le commandement)
  • le moine répond comme l’abbé chante  [1] (les subordonnés tiennent le même langage que leurs supérieurs)
  • l’habit ne fait pas le moine  [1]
  • mieux vaut gaudir de son patrimoine que le laisser à ribaud moine  [1] (il vaut mieux dépenser son bien dans les plaisirs que de le laisser à quelque monastère, où il ne servirait qu’à entretenir les excès des moines)
  • pour un moine l’abbaye ne faut point (Vieilli)  [1] (ici faut est du verbe faillir)
  • pour un moine on ne laisse pas de faire un abbé  [1] (l’absence ou l’opposition d’un individu n’empêche ni la délibération, ni la décision)

Hyponymes

Traductions

Prononciation

  • France : écouter « moine [mwan] »
  • Gaspésie : écouter « moine [mwɛn] »

Voir aussi

Références

Ancien français

Étymologie

Du latin, voir ci-dessus.

Nom commun

moine \Prononciation ?\ masculin

  1. Moine.
    • Li moine oent trestos ses dis  (Vie de sainte Marie l’Égyptienne, ms. 23112 de la BnF, f. 344r. a.)
      Les moines entendent toutes ses histoires

Dérivés dans d’autres langues

Références

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