essor

Français

Étymologie

Déverbal de essorer, lui-même du verbe latin exaurare (« sécher à l’air »), dérivé de aura (« air »). Le sens fut probablement influencé par la proximité phonétique avec les formes verbales du verbe essourdre.

Nom commun

SingulierPluriel
essor essors
\e.sɔʁ\

essor \e.sɔʁ\ masculin

  1. Action de l’oiseau qui s’élance pour prendre son vol.
    • Avant que la nitée Se trouvât assez forte encor Pour voler et prendre l’essor.  (Jean de la Fontaine, Fab. IV, 22.)
    • (Figuré) Ses rues, dans le silence d’un lieu désert, attendent le claquement des volets, l’ouverture des portes, le hennissement des chevaux, l’essor d’une marmaille.  (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
  2. (Par analogie) Envol d’un aéronef.
    • […], nous menions une vie désordonnée, parce que nous étions toujours sur le qui-vive, prêts à prendre notre essor le lendemain matin.  (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
  3. (Figuré) Élan vers le haut.
    • Et dès que son Dieu l’ordonne, Son âme, prenant l’essor, s’élève d’un vol rapide Vers la demeure où réside Son véritable trésor.  (Jean Racine, Cantique, II.)
  4. Élan hâtif.
    • M’en croirez-vous, monsieur ? Prenez l’essor.  (Hauteroche, le Souper mal apprêté, sc. 18.)
  5. (Figuré) Mouvement moral, comparé à l’essor de l’oiseau, par lequel un homme, un esprit, une âme se portent aux choses élevées, étendues.
    • Et quand je me demande un titre légitime D’où prendre quelque gloire et chercher quelque estime, Je vois pour tout appui de mes plus hauts essors Le néant que je suis et le rien d’où je sors.  (Pierre Corneille, Imit. III, 40.)
  6. Succès qu’obtient un livre, une idée.
    • N’espérons plus que la haine pardonne à mes chansons leur trop rapide essor.  (Pierre Jean de Béranger, Ad. à la camp.)
  7. (Figuré) Action de débuter en quelque chose avec énergie, avec hardiesse et liberté.
    • Favoriser l’essor du talent.
  8. (Désuet) Publication, sortie d'un livre.
    • Si l’on peut pardonner l’essor d’un mauvais livre, Ce n'est qu’aux malheureux qui composent pour vivre.  (Molière, Mis. I, 2.)
  9. Développement qui a quelque chose de rapide comme le vol de l’oiseau.
    • La vie n'avait pas encore pris un grand essor à l'époque de la formation ardoisière. Ce n'est guère que dans la partie supérieure […] que l'on trouve quelques fossiles.  (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, p. 17)
    • Nous avons constaté l’essor d’Alès, et Nîmes même a gagné quelques milliers d’âmes de 1912 à 1926.  (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Pourtant ces épreuves et tribulations suscitèrent, dans leurs rangs, un essor idéologique et organisationnel nouveau, […].  (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.98)
    • Le XIXe siècle marque véritablement l’essor de la pêche hauturière : à Terre-neuve d'abord, puis en Islande.  (Christian Querré, La Grande Aventure de Terre-Neuvas de la baie de Saint-Brieuc, 1998)
  10. (Technique) Ouverture dans le haut d’une cave enterrée ou d’une galerie avec un conduit vertical vers la surface pour assurer une ventilation par convection naturelle.
    • Essor d’une galerie de mine, d’une champignonnière, d’une cave à vin de champagne.....
  11. (Figuré) Libération d’une contrainte.
    • On tenait ce jeune homme dans une trop grande contrainte, il a pris depuis son essor.

Dérivés

  • en plein essor
  • être à l’essor (se dit d’un oiseau qui vole loin de son nid)
  • monter d’essor (se dit du vol de l’oiseau lorsqu'il monte à perte de vue pour trouver un air plus frais)
  • prendre son essor

Apparentés étymologiques

Traductions

Homophones

Anagrammes

Références

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