liberté

Français

Étymologie

Du latin libertas  état de l’homme libre »), dérivé de liberhomme libre »).

Nom commun

SingulierPluriel
liberté libertés
\li.bɛʁ.te\
La Liberté éclairant le monde, par Gustave Bartholdi (1886) (La Statue de la Liberté, New York). Allégorie de 2.

liberté \li.bɛʁ.te\ féminin

  1. Pouvoir inaliénable de l’individu, droit qu’il a de disposer de sa personne ; capacité des individus et des organisations qu’ils forment à agir sans restrictions, autre que celles imposées par la loi. Note : Ce sens est souvent écrit avec une majuscule, Liberté, pour lui donner un caractère allégorique ou emphatique.
    • En définissant la liberté, le premier des biens de l’homme, le plus sacré des droits qu’il tient de la nature, vous avez dit avec raison qu’elle avait pour borne les droits d’autrui.  (Robespierre, Propositions d’articles additionnels à la déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, le 24 avril 1793 à la Convention.)
    • La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui : elle a pour principe la nature ; pour règle la justice ; pour sauvegarde la loi ; sa limite morale est dans cette maxime : « Ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu’il te soit fait. »  (Article 6. de la Constitution française du 24 juin 1793)
    • Sachent donc ceux qui l’ignorent, sachent les ennemis de Dieu et du genre humain, quelque nom qu’ils prennent, qu’entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime, et la loi qui affranchit. Le droit est l’épée des grands, le devoir est le bouclier des petits.  (Henri-Dominique Lacordaire, 52e Conférence de Notre-Dame, 1848)
    • …tel était le coin de vie personnelle où se réfugiaient ces hommes qui, pour la sécurité du pain et de la paillasse, vendaient leur liberté, la dernière des libertés humaines : aller où l’on veut, choisir le fossé où l’on subira les affres de la faim, la morsure du froid…  (Isabelle Eberhardt, Le Major, 1903)
    • « Liberté », un de ces mots qui s’écrivent avec une majuscule, parce qu’ils renferment un monde d’émotions.  (Rose-Marie Mossé-Bastide, La liberté, 174)
  2. Chacun des droits qu’un tel pouvoir implique.
    • Il faut entrer de force dans le domicile du citoyen: il faut arrêter administrativement l’homme qui ne peut être arrêté qu’en vertu d’une loi ; il faut violer la liberté de l’opinion et la liberté individuelle; il faut en un mot mettre en péril la constitution même de l’État.  (Résumé politique, dans L’Ambigu : ou Variétés littéraires et politiques, V.56, 1818, page 243)
    • La liberté, parlons d’elle avant que cela ne devienne subversif, car la liberté de dire et d’écrire ce que nous pensons est une faveur trop précieuse pour ne pas provoquer la jalousie du destin.  (Julien Green, Liberté ; Éd. Julliard, coll. Idée fixe, Paris, 1974, page 9)
  3. Possibilité qu’a en pratique une personne, un animal, ou parfois une chose, de penser sans contraintes, d’agir selon son bon vouloir, de se mouvoir sans contrainte.
    • Othon s’était élancé dans le fleuve, non pas pour y chercher la mort, mais la liberté.  (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
    • C’est un phénomène remarquable que la grande liberté d’esprit qui a pu coexister en France avec la plus grande soumission politique, et rien n’est pourtant plus explicable.  (Émile Montégut,Du génie français dans La Revue des deux mondes‎, T.9, 1857, page 141)
    • La liberté de penser devait donc se compléter par la liberté d’agir. La première liberté avait été conquise sur la théocratie ayant pour chef visible le pape : la seconde fut conquise sur l’aristocratie ayant pour représentant suprême le roi.
      La liberté d’agir contenait en elle-même une foule de libertés, liberté d’aller et de venir, liberté de se vêtir, liberté de produire, liberté d’échanger, liberté d’aimer.
       (François-Victor Hugo, La Normandie inconnue, 1857, §.13, p.279)
    • Or savez-vous quels sont ses deux instincts naturels, irrésistibles dans l’ordre psychique ? c’est l’amour et la liberté. Ces deux instincts naturels se sont socialement combattus jusqu’à présent ; il a fallu que l’homme immolât ou plutôt subordonnât l’un à l’autre.  (Alexandre Dumas fils, La question du divorce, 1880, 12e éd., p. 131)
    • Qu’on y ajoute une liberté extrême laissée aux enfants qui sortent sans solliciter la permission, se déplacent dans la classe à leur gré, […].  (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  4. Permission.
    • Je prends la liberté de vous rappeler votre promesse.
    • J’ai pris la liberté de vous écrire.
    • Je prends la liberté de n’être pas de votre avis.

Synonymes

Droit de disposer de sa personne :

Antonymes

Dérivés

Apparentés étymologiques

Traductions

Prononciation

Anagrammes

Voir aussi

  • liberté sur l’encyclopédie Wikipédia
  • liberté dans le recueil de citations Wikiquote
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Ancien français

Étymologie

(fin XIIe siècle) Du latin libertas issu de liber.

Nom commun

liberté \Prononciation ?\ féminin

  1. (Philosophie) Libre arbitre.
    • Et dit que elle est liberale, car elle est selon franchise et liberté de volenté, laquelle volenté n’est pas serve a concupiscence ne a autre malice.  (Nicole Oresme, Le livre de éthiques d'Aristote, 1370)

Notes

Au pluriel, libertés signifie franchises, immunités communales.

Variantes

  • livreteit

Références

Moyen français

Étymologie

De l’ancien français liberté issu du latin libertas.

Nom commun

liberté \Prononciation ?\ féminin

  1. (Philosophie) Libre arbitre.
    • Dieu le créateur ne luy en fait point pour ce quil meut et gouuerne les choses selon leur propre condicion, or la condicion quil a donne a voulente est franchise et liberté.  (Robert Ciboule, Le Livre de saincte meditacion en congnoissance de soy, 1451)
  2. (1393) État d’un individu qui jouit d’indépendance, qui est sans engagement.
    • Comme il soit ainsi que toy et toutes les choses qui sont en toy nous plaisent et ont tousjours pleu, et nous réputons bieneureux d'avoir tel seigneur, une chose défault en toy, laquelle se tu la nous veulx octroier, nous nous réputons estre mieulx fortunés que tous nos voisins : c’est assavoir qu’il te plaise encliner ton courage au lien de mariage, et que ta liberté passée soit un peu réfrénée et mise au droit des mariés.  (Le ménagier de Paris, fin du XIVe siècle)
  3. (Droit) État d’un individu qui n’est pas dans la servitude ou l’esclavage.
    • Car soubz esperance de la resurrection temporelle les confortent de mourir en exil et misere, en entente d’estre ramenez de servitude en liberté, et lez mors et vifz rasembler en leur pays.  (Alain Chartier, Le Livre de l'Espérance, 1430)
  4. (1365) État d’un individu non captif.
    • Et d’aultre part Charles n’aura nulles nouvelles de ses barons, et sy ne saura s’ilz sont mors ou vifs ou en liberté ou en subjection.  (Jean Bagnyon, L'Histoire de Charlemagne, 1470)

Références

  • « liberté », dans Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500), 2010, 4e édition → consulter cet ouvrage
  • Robert, Dictionnaire historique de la langue française, 2010.
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