douceur

Français

Étymologie

(XIIIe siècle)[1] Dérivé de douce avec le suffixe -eur[2], en ancien français doulceur, douçor[3][1] réfection du latin dulcor  saveur douce »)[1].

Nom commun

SingulierPluriel
douceur douceurs
\du.sœʁ\

douceur \du.sœʁ\ féminin

  1. Qualité de ce qui est doux ; la chose même qui a cette qualité. — Note : S’emploie au propre et au figuré.
    • La vigogne a une toison formée de poils laineux très fins et d'une grande douceur.  (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
    • Secteur aquitanien, qui doit à la douceur de son climat d’avoir conservé beaucoup de latéméditerranéennes.  (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, p.85)
    • La douceur du sucre, du lait, du miel, d’un fruit.
    • La douceur de la peau.
    • La douceur d’un parfum.
    • La douceur de la voix.
    • La douceur du style.
    • Douceur d’esprit, de mœurs, de caractère, de langage, de manières.
  2. (Par extension) (Au pluriel) Les friandises propres à flatter le goût.
    • […], on lui glisse toujours quelques douceurs. Elle les refuse, puis finit par les accepter pour sa vieille mère : un pot de miel, une paire de grives, une hottée de pommes.  (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Durant ma maladie, il m’apportait chaque jour des douceurs. — Acheter des douceurs à un enfant.
  3. (Par analogie) (Au pluriel) Choses morales qui flattent l’âme, l’esprit, comme les substances douces flattent le goût.
    • Les douceurs de la fortune, du succès, de la renommée.
  4. (En particulier) (Absolument) Façon d’agir douce et éloignée de toute sorte de violence.
    • On concédera aux partisans de la douceur que la violence peut gêner le progrès économique et même qu'elle peut être dangereuse pour la moralité, lorsqu'elle dépasse une certaine limite.  (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VI, La moralité de la violence, 1908, p.256)
    • Le coffre-fort ne veut pas être brutalisé, violenté ; il faut user de douceur avec lui, le caresser longuement. Une pince-monseigneur, un chalumeau ? Allons donc. Un petit air de flûte. Le charme opère.  (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 187)
    • Une lueur cynique brillait dans son regard et Isabel eut un frisson involontaire quand il ajouta avec une douceur trompeuse :
      — Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras, c'est ce qu'on dit dans votre langue, je crois. Donc, je répète : quel est votre prix ?
       (Diana Hamilton, L'amant espagnol, traduit de l'anglais par Françoise Pinto-Maïa, Éditions Harlequin, 2009, chap. 3)
  5. (Par extension) Paroles aimables et particulièrement des paroles galantes qu’un homme adresse à une femme pour tâcher de lui plaire, de s’en faire aimer.
    • Conter, dire des douceurs à une femme.
    • Prêter l’oreille aux douceurs des galants.
  6. (Météorologie) Température agréable, chaleur modérée.
    • La douceur d’une nuit d’été.

Dérivés

Traductions

Prononciation

Voir aussi

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (douceur), mais l’article a pu être modifié depuis.
  1. « douceur », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877 → consulter cet ouvrage
  2. « douceur », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
  3. Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881-1902 → consulter cet ouvrage
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