cour

Français

Étymologie

(Vers 1352) Du bas latin curtis  cour de ferme » puis « enclos comprenant maison et jardin, tenure ») qui donne l’ancien français cort (« ferme, exploitation agricole » puis « centre d’exploitation d’un fisc, résidence royale » et « entourage du roi, personnel de la cour royale ») avec une très probable influence du latin médiéval curia sur la graphie actuelle sans t final. (Xe siècle) curt, cort.
Le mot curtis est issu du latin cohors (« enclos, cour de ferme » et, en langage militaire « cohorte »). Le terme cohors à son tour est issu de cum « avec » et de hortus « jardin clos ».

Nom commun

SingulierPluriel
cour cours
\kuʁ\
La cour intérieure du Palais Granvelle, Besançon, France.

cour \kuʁ\ féminin

  1. Espace découvert qui dépend d’une maison, d’un hôtel, etc., et qui est entouré de murs ou de bâtiments.
    • Il n’y avait dans la cour, formée par quatre pauvres bâtiments, aucun être vivant, sinon les poules picorant le fumier […]  (Octave Mirbeau, Le Père Nicolas, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
    • […] je regardais les gens entrer dans la cour, les hommes en redingotes sombres, les femmes long voilées de noir.  (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
    • Les pailles, dont les couches épaisses recouvraient entièrement le sol de la cour, se doraient peu à peu d’un jaune pâle sous la lueur grandissante du crépuscule.  (Jules Case, La Fille à Blanchard, 1886)
    • Cour d’honneur : La principale cour d’un château, d’un palais.
  2. (Par métonymie) Les maisons disposant d’une cour étant, par le passé, celles de personnages importants ou d’institutions, la cour désigne les assemblées qui s’y réunissent (cour du roi, cour de justice…), les dignitaires et autres personnes qui forment l’entourage habituel d’un souverain, la suite d’un grand seigneur, d’un prince. Se disait aussi des assemblées de vassaux que tenait le roi dans sa résidence.
    • La cour ! s’écria un chevalier de Malte ; mais tant qu’il y aura un roi, il y aura une cour, c’est-à-dire des flatteurs, des parasites, des fats qui se croiront seuls nobles, et dépouilleront la noblesse.  (Julie de Querangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, tome 2, 4, 1833)
    • Un courtisan est un homme de la cour du roi, j’entends un homme qui a une charge ou un emploi domestique dans le palais, qui est le premier écuyer, chambellan, grand veneur […]  (Hippolyte Taine, Philosophie de l’art, Germer Baillière, Paris, 1865, p. 134)
    • L’Invincible Armada devait avoir pour amiral le marquis de Santa-Cruz ; mais il mourut pendant les préparatifs, et le commandement fut donné au duc de Medina-Sidonia, marin de cour, dont la présomption égalait l’ignorance.  (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, p. 11)
    • L’empressement des envoyés des puissances pour venir adresser leurs félicitations à la cour des Tuileries avait été extrême.  (Albert Mansfeld, Napoléon III, Paris, 1861, vol.2, page 301)
    • Cour plénière : Assemblée de vassaux.
  3. (Figuré) Entourage d’une personne, gens empressés à lui plaire.
    • Et tous de le flatter, et de l’entourer d’une cour dont il ne peut être dupe, mais dont se gonfle sa vanité.  (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Cette charmante femme a toujours autour d’elle une cour d’admirateurs. - On le croit puissant ; aussi a-t-il une véritable cour.
  4. Le souverain et ses ministres ; le gouvernement d’une monarchie.
    • La cour célébrait les noces de madame Marguerite de Valois, fille du roi Henri II et sœur du roi Charles IX, avec Henri de Bourbon, roi de Navarre.  (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, vol. I, ch. I)
    • Recevoir un ordre de la cour.
    • Il est bien, il est mal à la cour, en cour.
  5. Respects que l’on rend à une personne, assiduités que l’on a auprès d’elle, en vue de lui plaire, d’obtenir sa bienveillance, etc.
    • […] elle accepta de lui des fleurs, de ces menus témoignages de tendresse qui encombrent toutes les cours faites à des prétendues […]  (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
  6. Tribunal supérieur.
    • La cour de cassation.
    • Cour d’appel.
    • Cour d’assises.
    • Cour des comptes.
    • La jurisprudence de la cour est constante à cet égard.
    • Prêter serment devant la cour.
    • La cour suprême.
    • La cour des pairs : Se disait autrefois de la chambre des pairs constituée en haute cour de justice, pour connaître d’un crime d’état. La Haute cour se dit du Sénat dans des circonstances semblables.
  7. (Droit) Tribunal.
    • Il s’était formé à cette époque non pas des tribunaux —la justice se respectait, elle n’ordonne pas l’assassinat des innocents,— mais des cours prévôtales.  (Réponse de M. Raspail père à l’avocat général, lors du procès de François-Vincent Raspail le 12 février 1874)
  8. (Par métonymie) (Vocabulaire des écoliers) Récréation.

Synonymes

Dérivés

Vocabulaire apparenté par le sens

  • cour figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : WC.

Traductions

Traductions à trier

Prononciation

Homophones

Anagrammes

Voir aussi

  • cour sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (cour), mais l’article a pu être modifié depuis.
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