Vin liturgique

Le vin liturgique, appelé Saint Sang ou encore vin de messe par les catholiques, est un vin utilisé dans la liturgie chrétienne, dans le cadre de la célébration de l'Eucharistie. Le vin de messe doit provenir de raisins fermentés sans ajout de sucre (chaptalisation) et sans aucun additif (ce qui exclut le vin doux naturel ou vin muté, et le vin refermenté par adjonction de levure ou d'autres produits comme dans le cas du champagne).

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Vin de messe au monastère de Themba, Grahamstown, Afrique du Sud
Les récipients du vin liturgique dans une sacristie : en haut à droite : bouteilles de vin ; en bas au centre : burettes en verre ; en bas à droite : calices.
Préparation de la consécration du vin de messe

D'autres religions non chrétiennes font également usage de vin dans leurs cérémonies, par exemple les libations dans les religions de l'Antiquité; le judaïsme utilise également du vin dans le Kiddouch.

Histoire

Dans les textes de l'Évangile de Jésus Christ selon saint Marc, le vin représente le sang de Jésus-Christ[1]. Les différentes époques chrétiennes ont utilisé le vin de cette façon, lors des célébrations eucharistiques. Dans les premières célébrations de l'Eucharistie, le vin était consacré et partagé parmi toutes les personnes présentes :

« La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas communion au corps du Christ ? Puisqu'il y a un seul pain, nous sommes tous un seul corps ; car tous nous participons à cet unique pain. » (Corinthiens 10.16 et 17)

Le dogme catholique enseigne que le vin devient vraiment, réellement et substantiellement le corps et le sang du Christ lors de la transsubstantiation[2].

Au fil du temps, toutefois, en raison de nombreux facteurs, notamment de l'hygiène et de l'hérésie (comme celle de Jan Hus), le vin de communion a été réservé aux ministres (prêtres, diacres). Dans le christianisme orthodoxe oriental, uniate ou non, comme dans les protestantismes, la communion demeure sous les 2 espèces.

Quand les célébrations des églises sont devenues plus élaborées, et les cérémonies plus coûteuses, il est devenu habituel que le vin soit un vin blanc car il ne tachait pas les tissus de l'autel, souvent très coûteux[3],[4]. Le vin peut être plus ou moins doux. Ce dernier étant généralement choisi car plus agréable au palais lorsque le prêtre célèbre à jeun.

Dans la liturgie catholique, le sang est célébré lors de la fête du Précieux-Sang le 1er juillet[5], devenue fête universelle en 1849.

Il est aussi un objet de dévotion, qui a donné son nom à des congrégations religieuses comme les adoratrices du Précieux-Sang.

Carte publicitaire pour un vin de messe naturel

Le vin est l'une des composantes de l'eau grégorienne – mélange de quatre éléments, préalablement bénits  : sel, eau, cendre, vin – qui sert à un certain nombre de bénédictions. Le vin symbolise alors l'abondance des temps célestes.

Bien évidemment, cette objection ne tient pas pour les communautés protestantes où la paramentique est très sobre. Le vin utilisé durant l'office dépend du budget voté pour cet usage par le conseil presbytéral (consistoire en Belgique, en Alsace et dans le Jura). Dans les régions viticoles (pour la France, l'Alsace, le Jura, le Languedoc), on s'oriente généralement vers un vin d'origine locale ; le budget local oriente le choix vers un AOC ou un VDQS.

Dans le rite catholique romain, avant d'être consacré, le vin liturgique est généralement contenu dans une burette, porté en procession, transvasé dans le calice et coupé avec un peu d'eau.

Voir aussi

Articles connexes

Notes, sources et références

  1. Jn 14. 24-25
  2. La présence du Christ dans l’Eucharistie Vraie, réelle et substantielle
  3. (en) Altar Wine, le vin de messe
  4. Pierre-Marie Gy, « Le vin rouge est-il préférable pour l’Eucharistie ? », dans : Liturgia et Unitas. Études liturgiques et œcuméniques sur l’Eucharistie et la vie liturgique en Suisse. In honorem Bruno Bürki. Ed. par M. KLÖCKENER – A. JOIN-LAMBERT. Fribourg – Genève 2001, p. 178-184.
  5. La fête du Précieux-Sang
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