Diacre (catholicisme)

Le diacre (du grec ancien διάκονος, diákonos « serviteur ») est une personne ayant reçu le premier degré du sacrement de l'ordre dans l'Église catholique romaine. Alors que les prêtres, qui ont reçu le second degré du sacrement de l'ordre, sont les collaborateurs de l'évêque dans son caractère sacerdotal, le diacre est collaborateur de l'évêque dans son caractère ministériel.

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Histoire

Au cours des âges, la fonction de diacre va peu à peu évoluer, en particulier dans l'Église latine : il semble que le besoin se fait moins sentir d'avoir des hommes dévoués au seul service, les laïcs étant souvent en mesure d'assurer les tâches matérielles diaconales. Peu à peu, le diaconat permanent disparaît et l'ordre des diacres ne devient qu'une étape vers l'ordination presbytérale. Toutefois, saint François d'Assise, fondateur des franciscains au XIIIe siècle, était diacre et l'est resté. Pour autant, ces cas se raréfient à la fin du Moyen Âge.

Dans les Églises catholiques orientales, le diaconat garde son caractère permanent pour ceux qui le souhaitent.

À la suite des propositions du IIe concile du Vatican[1], l'Église catholique romaine rétablit pour sa partie latine, par le Motu proprio de Paul VI Sacrum Diaconatus Ordinem[2] du , le diaconat permanent ainsi que l'ordination au diaconat d'hommes mariés.

En mai 2016, une rumeur se répand largement dans les médias, selon laquelle le Pape François aurait affirmé devant les religieuses de l’Union internationale des supérieures générales (UISG) qu'il envisageait d'ouvrir le diaconat aux femmes. L'information a été démentie par le directeur du bureau de presse du Vatican, le Père Federico Lombardi, qui a rectifié en affirmant que le Pape a simplement voulu ouvrir une commission pour se pencher sur le rôle des diaconesses dans les premiers siècles du christianisme. Il s'agissait alors d'un ministère institué, les ministères ordonnés étant réservés aux hommes. Leurs services étaient notamment requis lorsque des sacrements étaient administrés à des femmes et que la « convenance » nécessitait une assistance féminine du ministre ordonné[3].

Une ordination diaconale dans
l'Église catholique

Fondement doctrinal et rôle

En théologie catholique, le prêtre est le signe du Christ, tête de l'Église (son rôle est celui d'un rassembleur), le diacre, lui, est signe du Christ serviteur.

Le diacre, comme clerc, est astreint à la lecture de l'office divin.

Ministères institués

Les « ministères institués », le lectorat, l'exorcisat et l'acolytat sont reçus par ceux qui se préparent aux « ministères ordonnés ». Ils appartiennent à ce qu'on appelait les Ordres mineurs avant le Concile Vatican II. Dans certains cas, des laïcs hommes peuvent être admis d'une manière stable à ces ministères.

Ministères ordonnés

Diaconat, presbytérat, épiscopat. Les diacres, prêtres et évêques sont choisis, appelés, ordonnés pour une mission précise, de caractère sacramentel et de façon définitive. Ils sont désormais clercs, (membres du clergé), non plus laïcs. Selon le canon[4], « Seul un homme baptisé reçoit validement (en) l'ordination sacrée », ce qui exclut a priori les femmes.

Conditions pour être ordonné diacre (droit canonique catholique)

L'âge minimum requis par le droit canon (CIC §1031-2) est de vingt-cinq ans pour le célibataire. Pour les mariés qui deviennent diacre, l'âge requis est 35 ans (et la conférence des évêques du lieu peut renforcer cette condition, ainsi, en France, au moins dix ans de mariage sont requis). En cas de veuvage, le marié-diacre est alors soumis à la règle du célibat.

Le rôle du diacre selon Lumen Gentium

Le rôle du diacre dans l'Église catholique romaine est défini par la constitution dogmatique Lumen Gentium : « Selon les dispositions prises par l'autorité qualifiée, il appartient aux diacres d'administrer solennellement le baptême, de conserver et de distribuer l'Eucharistie, d'assister, au nom de l'Église, au mariage et de le bénir, de porter le viatique aux mourants, de donner lecture aux fidèles de la Sainte Écriture, d'instruire et exhorter le peuple, de présider au culte et à la prière des fidèles, d'être ministres des sacramentaux, de présider aux rites funèbres et à la sépulture. Consacrés aux offices de charité et d'administration, les diacres ont à se souvenir de l'avertissement de saint Polycarpe : « Être miséricordieux, zélés, marcher selon la vérité du Seigneur qui s'est fait le serviteur de tous »[5].

Un diacre revêtu de la dalmatique

Le diacre en liturgie

Dans la liturgie catholique, le diacre tient une place de serviteur à l'autel : il porte une étole, portée de travers sur l'épaule gauche, symbolisant la charge de la croix du Christ. Par dessus l'étole, il porte la dalmatique (dont l'origine remonte au IVe siècle), symbole du service.

À la messe, il a la charge de proclamer l'Évangile et peut prêcher : il est, par excellence, le ministre de la parole. Pendant la liturgie eucharistique, il aide le prêtre, en particulier pour la préparation des dons : il remplit de vin le calice et y ajoute l'eau. Il incite les fidèles au geste de paix. Lors de la communion, il distribue le saint sacrement aux fidèles. Enfin, c'est lui qui envoie les fidèles : « Allez dans la paix du Christ ».

Formule d’appel du diacre

Beaucoup sont ceux qui ne savent comment appeler un diacre catholique « mon père » ou non. Il faut savoir d’abord que le diacre n’est pas un laïc. Il a reçu le sacrement de l'ordre au premier degré. Il est ordonné au diaconat, mais n’étant qu’au premier niveau de l’ordre, certains diacres peuvent donc être mariés. En effet, le diacre est représentant du Christ-Serviteur, par excellence ; les prêtres et les évêques sont plus particulièrement et pleinement représentants du Christ-Tête, pasteur de l’Église, berger du troupeau.

À des occasions formelles (dans la formule introductive d’une lettre ou alors qu’il faut présenter formellement un diacre), il convient de désigner un diacre comme « le révérend diacre [Jean Dupont] ». L’abréviation commune du terme diacre est Dc. Dans des circonstances informelles – dans une conversation courante, on peut désigner un diacre comme « le diacre ». Dans certaines traditions, il est de coutume d’appeler les diacres « père » – par exemple, « le père diacre Jean » ou « le père [Jean] » tout court.

L’interpellation « mon frère » est parfois inappropriée et peut prêter à confusion. Elle peut néanmoins marquer le fait que le diacre est ministre de Dieu, au service de ses frères et sœurs, il a droit au prédicat de révérend.

Figures de diacre

Saints de l’Église catholique qui étaient diacres à la fin de leur vie[6].

Pour aller plus loin

Bibliographie

  • Étienne Grieu, Un lien si fort. Quand l'amour de Dieu se fait diaconie, coll. Théologies pratiques, Bruxelles-Montréal-Paris, Lumen Vitae-Novalis-Éd. de l'Atelier. (ISBN 978-2-87324-358-6).
  • André Haquin, Philippe Weber, Diaconat, XXIe siècle, coll. Théologies pratiques, Bruxelles, Lumen Vitae, 1997, 248 p. (ISBN 2-87324-085-7).
  • André Lemaire, Les Ministères aux origines de l'Église : naissance de la triple hiérarchie, évêques, presbytes, diacres, Cerf, 1971
  • André Lemaire, Les Ministères dans l'Église, Le Centurion, 1974

Notes et références

  1. « Là où les conférences épiscopales le jugeront opportun, l'ordre du diaconat devra être rétabli comme état de vie permanent, selon les dispositions de la Constitution sur l'Église (LG 29). Il est utile en effet que des hommes qui accomplissent un ministère vraiment diaconal, soit en prêchant la Parole de Dieu comme catéchistes, soit en gouvernant au nom du curé et de l'évêque les communautés chrétiennes éloignées, soit en exerçant la charité dans les œuvres sociales ou caritatives, soient fortifiés par l'imposition des mains transmise depuis les apôtres et plus étroitement unis à l'autel, pour qu'ils s'acquittent de leur ministère plus efficacement, au moyen de la grâce sacramentelle du diaconat » Ad Gentes §16, 1965.
  2. (la) Motu proprio sacrum diaconatus de Paul VI, le 18 juin 1967, sur le site du Vatican, également disponible en anglais et en italien.
  3. « Diaconat féminin : le pape n’a pas parlé d’ordination des femmes, clarifie le père Lombardi », sur Famille Chrétienne, (consulté le ).
  4. Canon 1024.
  5. Lumen Gentium, n°29
  6. (en) « Saints who were deacons », sur catholicsaints.info/, (consulté le )
  7. (en) « Saint Iwi », sur CatholicSaints.Info, (consulté le ).
  8. « Bienheureux Bernard de Toulouse », sur cef.fr (consulté le ).

Liens externes

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