Vatican durant la Seconde Guerre mondiale

L'État de la Cité du Vatican a suivi une politique de neutralité pendant la Seconde Guerre mondiale, sous la conduite de Pie XII. Bien que la ville de Rome soit occupée par l'Allemagne à partir de 1943 et les Alliés à partir de 1944, la Cité du Vatican, elle, reste libre.

Historique

Le Vatican naît en 1929, dix ans avant la Seconde Guerre mondiale.

La Cité du Vatican a été créée en 1929, une dizaine d'années seulement avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Les Accords du Latran de 1929 signés avec l'Italie reconnaissent la souveraineté de la Cité du Vatican. Ils déclarent la Cité du Vatican, pays neutre, dans les relations internationales et exigent que le pape s'abstienne de toute médiation à moins qu'elle ne soit demandée par les parties. En 1939, la ville-État est reconnue par trente-huit nations, avec un Corps diplomatique de treize ambassadeurs à part entière et vingt-cinq ministres[1].

L'opinion qui prévaut au Vatican, est que la clause du traité qui interdit au pape de se mêler de la vie politique italienne, interdit également la condamnation de l'agression militaire italienne, lors de l'invasion italienne de l'Albanie le Vendredi saint du 7 au [2].

Toutefois, à plusieurs occasions, par ses encycliques, au cours des années qui précédent la Seconde Guerre mondiale, Pie XI dénonce la montée de l'autoritarisme en Europe[3] : en 1926, il condamne l’Action française[3], la persécution au Mexique (Iniquis Afflictisque)[4],[5], 1931, le fascisme (Non abbiamo bisogno), mais aussi Quadragesimo Anno. À la suite de cette dernière encyclique, les chemises noires s'en prennent à l’« Action catholique italienne »[6]. En 1937, le nazisme (Mit brennender Sorge) et en 1937, le communisme (encyclique Divini Redemptoris). Il dira à un groupe de pèlerins belges cette phrase célèbre : « Nous, chrétiens, sommes spirituellement des sémites[7] ». Pie XI multiplie les accords avec les États pour préserver l'Église, y compris avec les régimes qu'il désapprouve ; il signe plus de quinze concordats ou modus vivendi, notamment avec le Portugal, avec la Tchécoslovaquie, l'Italie (accords du Latran, 1929) et le Reich allemand (1933)[8].

Relations extérieures

Déclarations publiques

Malgré une intense activité d'arrière-scène, Pie XII se décide de ne pas émettre de déclaration publique qui prendrait parti dans le conflit ; cela se manifeste dans un refus de condamner explicitement l'invasion allemande de la Pologne[9]. Dès le début, Pie XII a estimé que « la destruction rapide de la Pologne signifiait la fin de la guerre »[10][source insuffisante]. La première encyclique du pape, durant la guerre, Summi Pontificatus est promulguée le [11]. On y trouve une opposition au racisme et à l'antisémitisme :

« Dieu " a fait sortir d'une souche unique toute la descendance des hommes, pour qu'elle peuplât la surface de la terre, et a fixé la durée de son existence et les limites de son habitacle, afin que tous cherchent le Seigneur " (Act., XVII, 26-27.) »[11] « Au milieu des déchirantes oppositions qui divisent la famille humaine, puisse cet acte solennel proclamer à tous Nos fils épars dans le monde que l'esprit, l'enseignement et l'œuvre de l'Église ne pourront jamais être différents de ce que prêchait l'apôtre des nations: " Revêtez-vous de l'homme nouveau, qui se renouvelle dans la connaissance de Dieu à l'image de celui qui l'a créé; en lui il n'y a plus ni grec ou juif, ni circoncis ou incirconcis; ni barbare ou Scythe, ni esclave ou homme libre: mais le Christ est tout et il est en tous " (Col., III, 10-11.) »[11]

Complot du 20 juillet

Joseph Müller, un prêtre catholique allemand contacte Ludwig Kaas, espérant se servir du pape comme un intermédiaire pour permettre aux membres du complot du 20 juillet 1944 d'assassiner Hitler et de contacter les Britanniques[12]. Kaas met Müller en contact avec le père Robert Leiber, proche conseiller de Pie XII, qui demande personnellement au pape de relayer l'information au sujet de la résistance allemande auprès des Britanniques[13]. Après plus d'une journée de «réflexion sereine», Pie XII décide de transmettre l'information aux britanniques[13]. Toutefois, il refuse de transmettre l'information aux français ou même à son propre secrétariat d'État[14].

Pie XII rencontre personnellement l'envoyé britannique, Francis D'Arcy Osborne : il lui déclare qu'il connait les noms des généraux allemands qui sont impliqués, mais qu'il ne veut pas les divulguer[15][source insuffisante]. Pie XII insiste auprès d'Osborne qu'il ne fait que transmettre un message et qu '« il ne voulait pas le moins du monde l'approuver ou le recommander »[15][source insuffisante]. Lorsque Osborne presse le pape sur l'imprécision de son message, Osborne indique que Pie XII répond « peut-être, après tout, ça ne vaut pas la peine de poursuivre le sujet et il me demande de lui rendre le message comme s'il n'avait pas existé »[15][source insuffisante].

Le pape, en outre, rejette la demande d'Osborne, de lui garantir la bonne foi des généraux ou s'ils peuvent atteindre leur objectif[15][source insuffisante]. À l'occasion d'une seconde réunion, Pie XII exhibe une lettre de quatre pages, dactylographiée, en allemand devant Osborne, mais refuse de la lui laisser lire ou d'en avoir une copie[16][source insuffisante].

Tentatives de médiation

L'ambassadeur de la Pologne au Vatican Kazimierz Papée était un critique de Pie XII et de ses efforts de médiation d'avant guerre

Avant la guerre

Dès , Pie XII annonce un plan pour la paix, dans l'espoir d'une négociation entre les grandes puissances européennes au bord de la guerre[17]. Le premier dirigeant contacté est Benito Mussolini, en passant par l'intermédiaire du Père jésuite Tacchi Venturi[18]. Avec l'approbation de Mussolini, le lendemain, le cardinal secrétaire d'État Luigi Maglione contacte les nonces à Paris (Valerio Valeri), Varsovie (Filippo Cortesi) à Berlin (Cesare Orsenigo) et le délégué apostolique à Londres (William Godfrey)[18]. La réunion proposée au Vatican s'avère peu productive : s'il y a une position cohérente adoptée par le Vatican, notamment au travers de ses diverses communications, c'est celle de l'apaisement[19]. Le pape tente, en particulier, d'obtenir de la Pologne d'accepter la sécession de la Ville libre de Dantzig à l'Allemagne nazie, une position que l'ambassadeur polonais Kazimierz Papée (l'ancien Haut Commissaire de Dantzig) et le gouvernement polonais ne peuvent accepter[20].

L'historien britannique Owen Chadwick esquisse quatre thèmes des tentatives de médiation du Vatican[21] :

  • une proximité particulière avec Mussolini, au point de lui envoyer la rédaction de correspondance, à partir de la période mai-,
  • le désintérêt britannique et polonais dans les propositions du Vatican, qui était soupçonné d'être respectivement pro-italien et pro-allemand,
  • les grandes puissances européennes voient le pape comme un non pion, insignifiant sur leur échiquier,
  • et, surtout, Pie XII veut s'assurer de compromis avec les puissances occidentales afin d'empêcher les conquêtes territoriales de la Russie.

Pendant la guerre

À la fin de 1942, de hauts responsables italiens approchent le Vatican pour une tentative de paix[22]. Aux yeux du Vatican, « La neutralité du Vatican, réalisée à un tel coût, rapporterait un dividende final »[23][source insuffisante]. Lorsque Mussolini envoie son gendre, le comte Ciano, comme ambassadeur au Vatican en 1943, les Allemands et d'autres spéculent sur la possibilité de Ciano à négocier une paix séparée[24]. Les Britanniques pour leur part mettent en doute de telles intentions et ne veulent pas entendre parler de Ciano[25].

Histoire militaire

Au Vatican, ce qui se rapproche le plus à des troupes militaires est la Garde suisse pontificale, éponyme sur l'origine nationale suisse ; les sympathies des Suisses varient considérablement et le Vatican leur interdit de parler de politique dès [26].

Statut extra-territorial

L'extraterritorialité du Vatican est accordée par l’Italie à la cité-État, à la suite des accords du Latran de 1929. Les frontières sont limitativement définies par les murs d'enceinte de la cité. Pie XI, lors du traité, refuse d'étendre les frontières au-delà, affirmant :

« Il sera clair pour tous, nous l'espérons, que le Souverain Pontife n'a vraiment que cette portion de territoire matériel indispensable pour l'exercice d'un pouvoir spirituel confié à des hommes pour le bénéfice des hommes. »

Ce principe de droit international public est depuis respecté et le reste y compris durant la Seconde Guerre mondiale.

Avec l'occupation de Rome par les Allemands en 1943, après la chute de Mussolini, des rumeurs d'un complot pour enlever le pape apparaissent ; les historiens sont toujours en désaccord sur l'authenticité de cette théorie[27]. La Cité du Vatican elle-même n'a jamais été occupée. En fait, la principale préoccupation, au sein du Vatican, était le potentiel d'anarchie entre l'occupation allemande et les alliés et non pas le potentiel de l'occupation allemande[28][source insuffisante]. En fin de compte, il n'y a pas eu d'intervalle entre les occupations, mais le maintien de l'ordre a été réduit[28].

Bombardement du Vatican

L'une des priorités diplomatiques de Pie XII est d'empêcher le bombardement de Rome ; le pontife y est si sensible qu'il proteste aussi afin que soit abandonné le jet de tracts sur Rome, par l'aviation britannique, se plaignant que certains atterrissages, dans la ville-état, violent la neutralité du Vatican[29]. Avant que les Américains entrent en guerre, il n'y avait que peu d'incitation pour un tel bombardement, les Anglais y voyant peu de valeur stratégique[30]. Après l’entrée des Américains, les États-Unis s'opposent à un tel bombardement, craignant d'offenser les membres catholiques de ses forces militaires, tandis que les Britanniques le soutiennent[31]. Pie XII plaide même en faveur de la déclaration de Rome comme ville ouverte, mais cela ne se produit que le , après que Rome a été bombardée à deux reprises[32]. Bien que les Italiens consultent le Vatican sur le libellé de la déclaration de ville ouverte, l'impulsion pour le changement a peu à voir avec la demande du Vatican[33].

Prisonniers de guerre

Après la capitulation italienne, les prisonniers alliés, gardés par les Italiens, sont libérés. Beaucoup se dirigent vers la Cité du Vatican[34]. Le Vatican craint qu'un tel événement puisse compromettre sa neutralité et donne des instructions strictes à la Garde suisse pour empêcher toute personne de pénétrer dans la ville État[Information douteuse]. Un système de cartes d'identité est institué pour empêcher que du personnel non-Vaticanais n'entre dans la cité[35][source insuffisante]. Certains responsables du Vatican ont toutefois agi de façon indépendante afin d'aider ces personnes ; l'exemple le plus célèbre est celui de Hugh O'Flaherty, dont les exploits ont été rendus célèbres dans le film La Pourpre et le Noir[36].

Médias

Osservatore Romano

Le journal du Vatican, publié en italien, est le seul journal en Italie, qui n'est pas censuré par le gouvernement italien[37]. En dépit de sa teneur relativement modérée, le journal a été porté aux nues par la presse britannique et française et vilipendé par le régime fasciste italien de presse[38]. Le , le journal cesse de publier des articles sur la guerre qui ne sont pas rédigés par le « communiqué officiel de guerre italienne » en accord avec le gouvernement italien[39]. En , les bulletins météorologiques sont également éliminés lorsque le gouvernement italien proteste qu'ils pourraient aider les avions britanniques[40].

Radio Vatican

Radio Vatican était dans une situation similaire ; par exemple, elle cesse de donner des nouvelles des prisonniers de guerre : le gouvernement italien s'inquiète des allusions aux emplacements de ses navires[41]. Elle cesse également les rapports météo, pour la même raison[41]. Après que le cardinal August Hlond diffuse un message enflammé, à la Pologne, en langue polonaise (émission qui ne pouvait guère être écoutée en Pologne), aucune émission de la sorte n'a été autorisée à nouveau[42]. Après des plaintes de l'Allemagne, la radio cesse toute discussion sur la situation en Pologne et cesse d'évoquer la situation de l’Église en Allemagne[43][source insuffisante]. Pie XII y parle personnellement à plusieurs reprises, notamment lors de son discours de Noël 1942.

Le , les Italiens bombardent le Vatican : le raid échoue. Les Italiens sont convaincus que Radio Vatican envoie des messages codés aux Alliés[44]. En 2010[44], il est révélé que l'attaque est une tentative délibérée de frapper la station de radio du Vatican.

Holocauste

En , les Allemands décident la solution finale à la question juive. Selon le protocole de la conférence de Wannsee elle devra être appliquée à 11 millions de personnes.

Que savait le Saint-Siège au sujet de l'extermination des Juifs à partir du début de 1942 ? Les documents dont disposent les chercheurs ne permettent pas encore (soixante-dix ans plus tard), de dépasser le stade de la conjecture. L'ouverture des archives du Vatican concernant la période de 1942 à 1944, qui a déjà débuté depuis quelques années, devrait permettre d'aboutir à une réponse définitive à ce sujet[45],[46]. Le lundi , le pape François annonce :

« J’ai décidé que l’ouverture des archives vaticanes pour le pontificat de Pie XII aura lieu le , à un an exactement du 80e anniversaire de l’élection d’Eugenio Pacelli au Siège de Pierre. »[47]

Rapports avec la Pologne après son invasion

Cesare Orsenigo (à gauche avec Hitler et von Ribbentrop), nonce apostolique d’Allemagne et de facto nonce de Pologne

L'Allemagne et l'Union soviétique, puissances occupantes, demandèrent plusieurs fois à Pie XII de réorganiser les diocèses catholiques conquis, ce qui leur fut régulièrement refusé. Toutefois, la décision de Pie XII de nommer des administrateurs apostoliques allemands en Pologne occupée fut l’une de ses décisions les plus controversées[48]. Cette décision fut la motivation principale du gouvernement provisoire polonais pour déclarer, en 1945, nul et non avenu le concordat de 1925 (traité entre le Vatican et la deuxième république de Pologne). Ceci eut des conséquences capitales pour les relations d'après-guerre entre la Pologne et le Vatican. Il n'y eut pas de nonce apostolique en Pologne entre 1947 et 1989.

Suites dans l'immédiate après-guerre

Les Alliés entrent à Rome les 4-[49]. Le pape est la personne la plus influente d'Italie à cette époque et, compte tenu du discrédit du roi Victor-Emmanuel III, il est même question d'étendre le pouvoir temporel[50] de la papauté[49]. Le pape accorde des audiences aux soldats alliés et aux dirigeants qui sont largement photographiés[51].

Pie XII s'était abstenu de nommer des cardinaux pendant la guerre. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il y avait plusieurs postes de premier plan vacants, parmi eux : le Cardinal secrétaire d'État, le camerlingue, le chancelier apostolique et le préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique[52]. Pie XII nomme 32 cardinaux au début de 1946 après en avoir annoncé l'intention dans son message de Noël précédent.

Vatican et exfiltration de Nazis

Dès , des réseaux d'exfiltration nazis sont mis en place, tant par l'Allemagne, la CIA que le Vatican : ils impliquent l'évêque catholique Alois Hudal, recteur du Pontifico Instituto Teutonico Santa Maria dell'Anima à Rome, un séminaire pour prêtres autrichiens et allemands et le Directeur Spirituel des Allemands résidant en Italie[53].

Après la fin de la guerre en Italie, Alois Hudal agit dans le cadre du ministère des prisonniers de guerre et des internés germanophones détenus dans les camps alliés d'Italie. En , le Secrétariat d'État du Vatican reçoit la permission de désigner un représentant pour « visiter les internés civils germanophones en Italie », une tâche qui est assignée à Hudal. Celui-ci utilise son poste pour aider des criminels de guerre nazis à s’échapper : Franz Stangl, commandant de Treblinka, Gustav Wagner, commandant de Sobibor, Alois Brunner, responsable du camp d’internement de Drancy et chargé des déportations en Slovaquie et Adolf Eichmann[54].

Une autre filière, celle de San Girolamo, basée à Rome, pratique l'exfiltration à grande échelle. Cette filière est gérée par un petit, mais influent, réseau de prêtres croates, membres de l’ordre des Franciscains, sous la direction du Père Krunoslav Draganović. Ce dernier a organisé une filière hautement élaborée. Son quartier général est au séminaire San Girolamo degli Illirici à Rome, mais dispose de liens à partir de l’Autriche jusqu’au lieu d’embarquement à Gênes. Les opérations de la filière Draganovic sont un secret de polichinelle : dès , les commandants alliés à Rome posent des questions relatives à l’utilisation de San Girolamo comme abri pour les Oustachis[55]. Un an après, un rapport du département d’État des États-Unis, daté du , donne une liste de neuf criminels de guerre, incluant des Albanais, des Monténégrins ainsi que des Croates « qui ne sont pas réellement abrités dans le Collegium Illiricum (càd. San Girolamo degli Illirici), mais qui par ailleurs jouissent du soutien et de la protection de l’Église »[56].

En , un agent spécial du Comité International de la Croix-Rouge, Robert Mudd, rapporte que dix membres du cabinet Oustachi de Pavelic vivent soit à San Girolamo soit au Vatican lui-même. Mudd avait infiltré un agent au sein du monastère et confirmait qu’il était « truffé de cellules de collaborateurs Oustachis gardés par des jeunes en armes ». Mudd rapporte également :« Il fut en outre établi que ces Croates voyagent à destination du Vatican et en reviennent plusieurs fois par semaine dans une voiture avec chauffeur dont la plaque d’immatriculation porte les initiales CD, « Corpo Diplomatico ». Le véhicule prend en charge ses passagers au Vatican et les décharge à l’intérieur du monastère de San Geronimo. En raison de son immunité diplomatique, il est impossible d’arrêter cette voiture et de vérifier qui en sont ses passagers »[57].

D'autres enquêteurs et historiens, dont la CEANA, (Commission d'Enquête historique sur les Activités du Nazisme en Argentine) concluent au contraire que les dignitaires du Vatican n'ont jamais encouragé ces exfiltrations. La CEANA produit d'ailleurs une lettre de Mgr Montini se montrant scandalisé par la suggestion de l'évêque Hudal d'accorder refuge aux SS ou anciens de la Wehrmacht. Selon ces travaux, l'Église catholique aurait simplement été, comme la Croix-Rouge, tellement submergée par les flux massifs de réfugiés qu'elle n'aurait pu procéder qu'à des enquêtes sommaires, aisément contournées par les anciens dignitaires nazis. De nombreux espions soviétiques auraient d'ailleurs profité de la même « filière », toujours à l'insu des organisations de secours[58].

Plainte des victimes de l'holocauste contre le Vatican

En 1999, une action de recours collectif est engagée entre les survivants de l'holocauste, la Banque du Vatican et l'ordre des Franciscains auprès du Tribunal de San Francisco en Californie le . Les motifs du recours collectifs sont l'enrichissement de conversion, injuste, la restitution, le droit à une comptabilité, les violations des droits de l'homme et les violations du droit international"[59]. L'action contre la banque du Vatican est annulée en 2007 en raison de l'immunité souveraine. Elle se poursuit à l'encontre des Franciscains. Le , la Cour fédérale écarte la plainte contre les Franciscains en raison du manque de compétence de la juridiction fédérale et refuse aux demandeurs la possibilité de modifier la plainte le . Les demandeurs en font appel auprès du Neuvième Circuit au motif que la Banque du Vatican est engagée dans l'activité commerciale des États-Unis.

Archives du Vatican

À la demande de Pave the Way Foundation (PTWF), le Vatican a accepté, en 2010, la numérisation et publication en ligne de près de 5 125 documents des archives secrètes du Vatican, qui vont de à [46]. Certains concernant l'action de l'église et du pape sont déjà en ligne (des milliers de documents et vidéos de témoins) : la communauté scientifique est sollicitée pour l'exploitation de tous ces documents[60].

Notes et références

  1. Morley, 1980, page 8
  2. Chadwick, 1988, p. 58-59
  3. biographie de Pie XI
  4. (en) Iniquis Afflictisque Encyclique Iniquis Afflictisque
  5. Encyclique en français
  6. Pie XI, le corporatisme et le fascisme
  7. Trois femmes dans de sombres temps, Edith Stein, Hannah Arendt, Simone Weil ou amor fati, amor mundi, Sylvie Courtine-Denamy, Albin Michel 2002, 175 p. (ISBN 978-2-253-13096-3)
  8. Pie XI
  9. Chadwick, 1988, p. 79-81
  10. Chadwick, 1988, p. 82
  11. « Summi Pontificatus (20 octobre 1939) | PIE XII », sur w2.vatican.va (consulté le )
  12. Chadwick, 1988, p. 86-87
  13. Chadwick, 1988, p. 87
  14. Chadwick, 1988, p. 88
  15. Chadwick, 1988, p. 90
  16. Chadwick, 1988, p. 91-96
  17. Chadwick, 1988, p. 61
  18. Chadwick, 1988, p. 62
  19. Chadwick, 1988, p. 62-74
  20. Chadwick, 1988, p. 75-76
  21. Chadwick, 1988, p. 77-78
  22. Chadwick, 1988, p. 246-47
  23. Chadwick, 1988, p. 248
  24. Chadwick, 1988, p. 248-49
  25. Chadwick, 1988, p. 249-50
  26. Chadwick, 1988, p. 160
  27. Chadwick, 1988, p. 275-76
  28. Chadwick, 1988, p. 290-91
  29. Chadwick, 1988, p. 222
  30. Chadwick, 1988, p. 222-32
  31. Chadwick, 1988, p. 232-36
  32. Chadwick, 1988, p. 236-44
  33. Chadwick, 1988, p. 244-45
  34. Chadwick, 1988, p. 291
  35. Chadwick, 1988, p. 292
  36. Chadwick, 1988, p. 293-99
  37. Chadwick, 1988, p. 104-07
  38. Chadwick, 1988, p. 111-12
  39. Chadwick, 1988, p. 113
  40. Chadwick, 1988, p. 114
  41. Chadwick, 1988, p. 142
  42. Chadwick, 1988, p. 143
  43. Chadwick, 1988, p. 145
  44. (en) Qui a bombardé le Vatican durant la seconde guerre mondiale
  45. Saul Friedländer : Pie XII et le IIIe Reich suivi de "Pie XII et l'extermination des Juifs". Un réexamen.(2009). Éditions du Seuil. Paris 2010 (L'univers historique) (ISBN 978-2-02-100265-2)p. 135
  46. (en)IIème guerre mondiale : Les archives secrètes du Vatican bientôt en ligne
  47. « Au personnel des Archives secrètes du Vatican (4 mars 2019) | François », sur w2.vatican.va (consulté le )
  48. Blet, 1999, p. 72
  49. Chadwick, 1988, p. 301
  50. activité politique et gouvernementale du Pape
  51. Chadwick, 1988, p. 302
  52. Chadwick, 1988, p. 304
  53. Aarons and Loftus, Unholy Trinity: The Vatican, The Nazis, and the Swiss Bankers (St Martins Press 1991, revised 1998), p. 36
  54. Michael Phayer, The Catholic Church and the Holocaust
  55. Declassified US Army File: 'Rome Area Allied Command to the CIC', 8 août 1945
  56. Declassified State Department File: 'Alleged Vatican Protection of Jugoslav War Criminals', 12 July 1946
  57. Declassified CIA File: 'Background Report on Father Krunoslav Draganovic', 12 February 1947
  58. (en) Ronald Rychlak, Hitler, the War and the Pope, Our Sunday Visitor Inc, Huntington, Indiana, édition révisée en 2010, p. 347-350
  59. Reuben Hart. 2006. "Property, War Objectives, and Slave Labor Claims: The Ninth Circuit's Political Question Analysis in Alperin v. Vatican Bank". 36 Golden Gate U.L. Rev. 19.
  60. (en)Actualité du site PTWF

Bibliographie

  • Les Dilemmes et les Silences de Pie XII : Vatican, Seconde Guerre mondiale et Shoah de Giovanni Miccoli
  • Pierre Blet, Pie XII et la Seconde Guerre mondiale, Perrin, 2005, 336 p. (ISBN 978-2262023621)
  • Pie XII et les Juifs de David Gil Dalin
  • Saul Friedländer : Pie XII et le IIIe Reich suivi de "Pie XII et l'extermination des Juifs". Un réexamen.(2009). Éditions du Seuil. Paris 2010 (L'univers historique) (ISBN 978-2-02-100265-2).
  • (en) Gilbert : Never Again. A History of the Holocaust, Harper and Collins, 2000
  • (en) Alvarez, David J., et Graham, Robert A. 1997. Nothing sacred: Nazi espionage against the Vatican, 1939-1945
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  • (en) Kent, Peter. 2002. The Lonely Cold War of Pope Pius XII: The Roman Catholic Church and the Division of Europe, 1943–1950. Ithaca: McGill-Queen's University Press (ISBN 0-7735-2326-X)
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  • (en) Phayer, Michael. 2008. Pius XII, The Holocaust, and the Cold War. Indianapolis: Indiana University Press (ISBN 978-0-253-34930-9)
  • Andrea Riccardi, L'Hiver le plus long. 1943-1944 : Pie XII, les Juifs et les nazis à Rome, Desclée de Brouwer, 448 p.

Annexe

Articles connexes

Lien externe

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