Ville ouverte

Le terme de ville ouverte désigne, en état de guerre, une ville déclarée rendue sans combat afin de l'épargner de la ruine, par un accord explicite ou tacite entre les belligérants.

Dans une guerre totale : ville ouverte… ou ville ravagée. Panneau annonçant la proximité des lignes ennemies après la prise de la ville de Cologne par les Alliés en 1945.

La question se pose lorsque la ville présente un intérêt historique ou culturel, ou bien compte tenu du nombre de civils présents parmi la population.

Une condition joue dans la balance : la ville ne doit pas présenter un intérêt stratégique dans le conflit en cours ; sa libération ne doit pas jouer dans son règlement final.

En général, les réfugiés de la région, au courant du havre représenté par une ville réputée épargnée par les bombes, affluent dans une ville ouverte.

Quelques villes ouvertes

Parmi les villes déclarées ouvertes durant la Seconde Guerre mondiale ont figuré :

Le statut de ville ouverte lui assure sa sauvegarde : en revanche, les environs de Cologne, après les bombardements stratégiques lors de l'avancée des Alliés de l'autre côté du Rhin, furent de plus un enjeu de combats : au sortir de la guerre la cité rhénane était ruinée, il ne restait alors plus guère que le Dom debout.

Les aspects géostratégiques jouent parfois uniquement : Manille fut abandonnée en 1942 par l'armée américaine, coupée de ses arrières, et déclarée ville ouverte. Y tenir une garnison ne représentait plus de sens après Pearl Harbor, compte tenu de l'avancée des armées de l'Empire du Soleil levant.

Un statut de protection relatif

La Luftwaffe procède au bombardement de Rotterdam le 14 mai 1940 malgré la reddition de la ville par ses officiels.

Le statut conféré à la ville ouverte n'est pas inviolable, dans la mesure où bien des villes déclarées ouvertes furent néanmoins l'objet de bombardements. Théoriquement, la ville correspondant le plus à la définition devrait être Rome durant le second conflit mondial, du fait de la présence du Vatican, qui offrit à la capitale italienne le statut de ville sainte. Malgré cela, elle fut touchée par un dur bombardement de l'armée américaine le .

On peut considérer qu'hormis ce fait la ville fut épargnée par les combats, qui se sont déroulés de manière décisive dans la région dans les ruines du monastère de Monte Cassino. Remontant la botte italique, les Alliés ont aussi négocié avec l'armée allemande et les autorités locales afin d'épargner également la ville de Florence ; il aurait été sacrilège pour le patrimoine architectural italien de risquer de voir toucher le Ponte Vecchio, symbole de la Renaissance si ce n'est de la ville tout entière.

De même, bien que les Allemands aient reconnu Belgrade ville ouverte, ils la bombardèrent en avril 1941 dans le cadre de la campagne des Balkans.

Notes et références

  1. Mikacovitch, « Comment la Drôme vécut sous l'Occupation », lexpress.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) Chronologie de la Seconde Guerre mondiale, 1944.

Voir aussi

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