Toucouleurs

Les Toucouleurs sont une population de langue peule en Afrique de l'Ouest, vivant principalement dans le nord du Sénégal (dans la vallée du fleuve Sénégal), en Mauritanie, au Mali et en Guinée (Dinguiraye).

Toucouleurs
Femme toucouleur du Sénégal [Fouta Tooro]

Populations significatives par région
Sénégal 3 673 000
Mauritanie 939 000
Mali 713 000
Guinée 170 000
Gambie 40 000
Population totale 5600000env.
Autres
Régions d’origine Fouta-Toro
Langues Peul
Religions Islam
Ethnies liées Peuls

Même s'ils sont souvent présentés comme un groupe ethnique, plus particulièrement un sous-groupe peul, il ne s'agit pas, selon l'écrivain malien Amadou Hampâté Bâ, d'une ethnie mais plutôt « d'un ensemble culturel assez homogène du Sénégal et de Guinée (ancien royaume de Fouta-Toro), islamisé et foulaphone (c'est-à-dire parlant peul) »[1]. Les Toucouleurs sont en fait issus de l'ethnie peule, ils ont fondé le tout premier royaume peul datant du xie siècle, le Tekrour [citation nécessaire]. À cette époque, ils ont cohabité avec d'autres groupes ethniques tels que les Mandingues, Sérères, Wolofs, Maures et les Soninkés à l'époque de Koli Tenguella.

En résumé, ce sont des Peuls métissés[réf. nécessaire].

Ethnonymie

Selon les sources, on observe de très nombreuses variantes : Foutanké (variantes Foutankoré, Futankobé), Futatoro (Futa Toro), Haal Pulaaren (Haalpulaar, Haal Pulaar, Halpular, Hal Pular, Haalpulaaren), Pulaar, Takruri (Tekarir, Tekrourien, Tekrour, Tekruri, Tukri, Tokoror), Torado (Torodo), Toucouleurs (Tuculeur, Tokolor, Toucouler, Tukuler, Tukuleur, Tukuloor, Tukulor, Turkylor)[2].

Le nom « Toucouleur » est la déformation du mot Tekrour, le nom d'origine du royaume qu'ils ont fondé, le Tekrour. Dans ce nom « Toucouleur », cette population a trouvé un statut juridique territorial et une identité stable, donnés par l'administration coloniale française de la fin du XIXe siècle. Ils se désignent sous le nom de Haalpulaaren (ceux qui parlent le pulaar, au singulier Haalpulaar) ou Foutankobé (ceux qui habitent le Fouta).

Histoire

Selon une théorie de Cheikh Anta Diop depuis lors remise en question, les purs Toucouleurs seraient originaires de la vallée du Nil. Ils sont eux-mêmes à l'origine de l'ancien royaume du Tekrour.[citation nécessaire] Leur nom français est une déformation du nom de ce royaume.

Femmes toucouleures du Boundou (gravure de 1890)

Les Toucouleurs, qui sont une branche des Peuls, qui ont cohabité auprès des Sérères, mais ils ont aussi vécu auprès d'autres ethnies : Wolofs, Soninkés, Maures, etc.

Les Toucouleurs ont été convertis à l'islam par les commerçants musulmans arabo-berbères, venus commercer avec l'empire du Wagadou, au XIe siècle, et les Maures. Les Toucouleurs ont plus tard participé à la guerre sainte que les Almoravides ont menée contre l'empire du Ghana.

Les Toucouleurs furent par la suite parmi les plus grands propagateurs de l'islam en Afrique de l'Ouest, par le biais du djihad.

Le Royaume du Tekrour, aurait été fondé avant le IXe siècle.

Il fut d'abord dirigé par la dynastie Peul des Dia-Ogo (ou Diao), elle aurait duré 130 ans.

Vers 980, la dynastie Soninké des Mannas succéda à celle des Dia Ogo, elle aurait duré trois siècles.

Les Tondyons (1300-1400) sont la troisième dynastie du Tekrour, d'origine Sérères.

Au xve siècle, des familles autochtones se sont succédé pour constituer les dynasties Laam Taaga, d’origine Berbère, Lemtouna, et ensuite, il s'ensuit la conquête du Tekrour par le Bourba Diolof Thioukly Djiglane Sarré Ndiaye.

A la fin du XVe siècle, le Tekrour fut conquis par Koli Tenguéla Ba, un chef Peul venu du Sud, qui lui redonna son indépendance et créa un nouveau royaume, et une nouvelle dynastie.

Koli Tenguella s'était donné pour mission de finir ce que son père avait commencé, c'est-à-dire établir l'unité des Peuls.

Il réunit ce qui restait de son armée et parcourut les royaumes depuis le Fouta-Djalon, dominé par les Dialonké, en passant par le Badiar, le Kaabu, les royaumes sérères, le Djolof, le Niani, le Wouli, le désert du Ferlo, dans le but de réunir toutes les tribus Peuls en vue de la guerre.

Avec plus ou moins de succès, il réussit à atteindre le Fouta-Toro et là, après plusieurs tentatives, il parvint à imposer sa dynastie, vers le milieu du xvie siècle jusqu'à l'année 1776, Koli Tenguella imposa sa domination sur un axe sud-nord, allant du Fouta-Djalon jusqu'au Fouta-Toro.

Koli Ténguélla réalisa l’unité Peul de toute la région, qui va désormais s’appeler le Fouta-Toro.

À la fin du XVIIIe siècle, la dynastie denianké n'avait plus le soutien du peuple, face au nombreuses razzias des Maures, le Fouta-Toro était plongé dans une insécurité permanente.

Les Maures avaient réussi à soumettre le Fouta à leur autorité, et à lui imposer de lourds tributs.

Au 18e siècle, Souleymane Baal a mené la plus grande révolution du Fouta, connue sous le nom de Révolution torodo.

Souleymane Baal (de son vrai nom Souleymane Ba) était un peul du clan des “Wodaabé”, il portait initialement le patronyme Ba, il changea son nom de famille « Ba » et le remplaça par « Baal » pour se démarquer des membres de la dynastie des Peuls Denianke.

Souleymane Baal renversa la dynastie peul Denianke aux côtés de Abdoul Kader Kane (Abdul Kaadiri Kan), mit fin au régime de monarchie absolue qu’avait instauré Koly Tenguela et abolit l’esclavage et toute forme de commerce humain. Malgré tout, l’esclavage domestique subsistait.

Peu de temps après, Souleymane Baal mourût en partant combattre les Maures. Abdoul Kader Kane lui succéda.

Abdoul Kader connut une grande défaite militaire à Bankhoye contre les troupes wolofs Tiédos dirigées par le damel (roi) du Cayor, Amary Ngoné Sobel Fall, allié au brack (roi) du Waalo, Fara Peinda Tégue Rella Mbodj. Il fut retenu captif à la cour du Damel pendant de nombreux mois avant d'être relâché. Abdul Kader, considéré comme le premier almamy (roi) du Fouta-Toro, délivrera cet État du joug des Maures, qui razziaient les villages du Fouta, à la recherche d'esclaves.

L’EMPIRE TOUCOULEUR

Oumar Tall, de son vrai nom Omar Foutiyou Tall (ou Oumar Seydou Tall) est née à Halwar dans le Fouta-Toro, dans l’actuel Sénégal, entre 1794 et 1797, il fonda un empire toucouleur musulman sur le territoire de ce qui est aujourd'hui la Guinée, le Sénégal et le Mali.

C’est vers 1848 que Oumar Tall prépara le djihad (une guerre sainte), à Dinguiraye. Oumar Tall acquiert une réputation de saint et rassemble de nombreux disciples qui formeront les cadres de son armée. Son armée, équipée d’armes légères européennes reçues de britanniques de Sierra Leone, s’attaque à plusieurs régions malinkées à partir de 1850. Il occupe sans difficulté les territoires Païens du Mandingue et du Bambouk (1853), puis attaque les Bambaras Massassi dont il prend la capitale Nioro (1854). En 1856, il annexe le royaume bambara du Kaarta et réprime sévèrement les révoltes.

Luttant contre l’armée coloniale française, il fait construire un tata (une fortification) à Koniakary (77 km à l’ouest de Kayes). En avril 1857, il déclare la guerre contre le royaume du Khasso et assiège le fort de Médine, qui sera libéré par les troupes de Louis Faidherbe le 18 juillet 1857.

Entre 1858 et 1861, El Hadj Oumar Tall s’attaque aux royaumes bambaras de Kaarta et de Ségou (bataille de Ngano).

El Hadj Omar Tall était contre les Bambaras païens et animistes et aussi les Peuls de Macina qui, bien que musulmans, avaient refusé de lui prêter main forte contre les « ennemis de la foi ».

Le 10 mars 1861, il conquiert Ségou qu’il confie un an plus tard à son fils Ahmadou pour partir à la conquête d’Hamdallaye, capitale de l’empire peul du Macina. Après trois batailles, l’empire peul du Macina tombera le 16 mars 1862.

Obligé de se réfugier dans les grottes de Deguembéré, près de Bandiagara, il disparaît dans une grotte le 12 février 1864.

Son neveu Tidiani Tall sera son successeur et installera la capitale de l’empire Toucouleur à Bandiagara. Son fils Ahmadou Tall règne à Ségou, Nioro et commandait le Niger de Sansading à Nyamina, une partie des Bambaras du Beledougou, le Bakhounou, le Kaarta jusqu’à la conquête française.

Au milieu du XIXe siècle, Maba Diakhou Bâ du royaume du Saloum, sous les recommandations de Oumar Tall, mena une guerre sainte au Saloum, et réussit à en annexer quelques provinces. Il prit par la suite le titre d'almamy du Rip, sa province d'origine, où il renomma la capitale du Rip en Nioro du Rip. Il meurt en allant combattre les Sérères du Sine, dirigés par le Maad a Sinig, Coumba Ndofféne Famak Diouf.

Les Toucouleurs ont aussi créé le royaume du Boundou au Sénégal, et sont à l'origine de l'empire peul de Sokoto au Nigeria actuel fondé par Usman dan Fodio, dit Torodo, qui était toucouleur.

On trouve également quelques familles Toucouleur au Mali dans le cercle de Nioro et au Fouta-Djalon.

Les Toucouleurs sont majoritairement Peuls mais aussi Sérères, Arabo-berberes (Maures), Wolofs et Soninkés.

Également, au fil des siècles, de nombreuses familles Peuls venues du Djolof et du Macina se sont intégrées à cet ensemble culturel et se définissent aujourd'hui comme Toucouleurs.

Population

Issus des Peuls, ils se différencient d'eux surtout par leur sédentarité. La langue parlée est le peul du Fouta-Toro. Ils se nomment eux-mêmes Haalpulaaren, ce qui signifie « ceux qui parlent le pulaar ».

Les Toucouleurs sont presque tous musulmans.

Au Sénégal, les Toucouleurs sont au nombre de 1 673 000 et env. 639 000 en Mauritanie. La population Haalpulaars (Peuls + Toucouleurs) est estimée à 3 600 000 personnes au Sénégal et à environ 1 000 000 en Mauritanie.

Il y a également une grosse communauté au Mali mais surtout en Mauritanie dans les wilayas du Gorgol et du Brakna.

Aujourd’hui bon nombre de Toucouleurs ont immigré vers l’Afrique centrale et la France.

Système de castes

Les Castes

La maison « dite » des Toucouleurs à Bandiagara au Mali

De type patriarcal, la société Toucouleur est très fortement hiérarchisée en treize castes réparties en trois classes.

LA CLASSE DES NOBLES (RIMBES)

Les RimBes (Dimo au singulier), constituent cinq castes : les Toorobbe, les Fulbe, les Jaawanbe, les Sebbe et les Subalbe.

  • Les Tooroɓɓe (sing; Toorodo) ;

Selon toute probabilité, cette caste serait assez récente, car sa formation est souvent confondue avec l'achèvement de l'islamisation du Fuuta-Tooro. Étaient considérés comme Toorodo tous ceux qui étaient instruits en Islam sans distinction de classe. Les Tooroɓɓe se seraient constitués en groupements distincts, à partir du moment où l'Islam, ne rencontrant plus de résistance, avait au contraire soumis toute la population du Fouta à son règne. Or, les militants de l'Islam, venus de tous les horizons sociaux et n'ayant d'autre fonction que celle d'un clergé, par là-même se voyaient reconnaître une certaine autorité par leurs concitoyens. Les premiers militants de l'Islam (seeremɓe) se donnaient d'une certaine manière pour prophètes et prédicateurs, traducteurs des saintes écritures (Coran) et guérisseurs des maladies. Ils étaient également des intercesseurs auprès de Dieu pour en obtenir, entre autres vœux à exaucer, que leur « clientèle » ne tombe par exemple jamais entre les mains impitoyables de l'ennemi, faute de vaincre constamment cet ennemi.

Représentant le pouvoir religieux, voici leurs patronymes ;

· Aidara, Ane, Any, Aac, Aw, Ba, Baal, Bane, Baro, Barry, Basse, Datt, Deh, Deme, Faye, Jeng, Digo, Diop, Dia, Diako, Diallo, Diany, Diaw, Gadio, Gaye, Gassama, Geye

· Ka, Kamara, Kane, Kebbe, Kely, Kontay, Konte, Lam, Ly, Buso, Maal, Mbac, Mbaye, Mbooc, Ndongo, Ngayɗo, Ngette, Ndiac, Ndiaye, Ndioum, Nya, Niagane, Niang

· Sakho, Sall, Sam, Sao, Sylla, Sook, Sow, Soumare, Sy, Tall, Talla, Tambadou, Thiam, Thielo, Thioye, Timbo, Yall, Wone, Wane, Wany, Warr, Watt, Wele

· [Ba, Sow et Tall sont les plus représentés]

On attribue à une grosse partie des Toorobbe Toucouleur des origines Peuls. Moins nombreux, certains seraient d'origine Maures et Wolofs.

  • Les Fulbe (Pullo au sing.) :

Déniyanké, Seybobbé, Yallalbé, Diawbé, Yirlaabé, Woodaabé, Uruurbé, Rangaabé, etc. La terre du Fouta est la leur, ils ont régné durant des années dans tout le Fouta, ils ont le titre de Satigué (à l'origine un titre religieux de la tradition animiste), Joom ou Ardo. Ils ont pour alliés et amis les Sebbe (Ceddo) et Subalbe (Cuballo), la tradition orale indique quatre patronymes originaux : les Bâ, les Sow, les Diallo, les Barry, ayant donné des dérivés. Dans la société Toucouleur, les individus considérés comme étant des Fulbe sont avant toute chose ceux dont l'élevage est le métier. Quelques célèbres Satigué et guerriers Fulbe : Teguéla guédal Ba, Koly Tenguella, Satigue Bouboly Hola Nima Teguéla, Nima Teguéla, Ardo Abdoul, Mame Sama, Satigue Soule Ndiaye Tokossel, Samba Gueladio Diegui.

La caste des Fulbe serait à distinguer au moyen des patronymes suivants :

· Ba, Barry, Deh, Ka, Dia, Diallo, Niokane, Sow

· [Sow et Ba sont les plus représentés].

Les Fulbe Toucouleur seraient d'origine Peuls

  • Les Jaawanbe (Jaawando ou Diawando au sing.) :

Ils représentent numériquement le plus faible groupe parmi les RimBes. Les Jaawanbe étaient réputés pour leurs talents en ce qui concerne les stratégies guerrières et pour gouverner; ils sont fortement apparentés au Fulbe avec qui ils ont cohabité depuis des siècles et s'entre-marient très souvent. D'ailleurs au Macina, ils sont appelés "Fulbe Jaawanbe" c'est-à-dire Peul-Diawando. Parmi les Jaawanbe on retrouve d'éminents marabouts tels que Thierno Siddick Daff de Kanel, Thierno Abdoul Karim Daff de Seno Paalel, des conseillers de Rois et Almamys tel qu'Ibrahima (Boureima) Khalilou du temps de Cheikhou Ahmadou, fondateur de l'Empire Peul du Macina.

Le Jawando du Fuuta-Tooro se reconnaîtra pour ainsi dire infailliblement, au fait constant qu'il porte l'un de ces dix patronymes, qui sont alphabétiquement :

· Bassoum, Bocoum, Daff, Kaam, Lah, Ndiade, Ndjim, Niane, Sam, Thiène

· [Daff est le plus représenté].

On attribue majoritairement au Jaawanbe Toucouleur des origines Peuls.

  • Les Sebbe (Ceddo au sing.) ;

Qui sont des guerriers d'origines diverses, pour certains descendants des soldats de Koli Tenguella. Ils sont chargés de l'administration et de la défense. Il y a deux catégories de Sebbes, mais il n'y a pas de hiérarchie entre elles. Ils étaient aussi chasseurs, et agriculteurs en temps de paix. Ils étaient à l'origine au plus haut dans la hiérarchie, c'est après la prise du pouvoir par les Toorobé en 1776, qu'ils ont régressé. Malgré cela, ils étaient très indépendants et redoutés des Toorobé qui n'ont jamais pu leur imposer une véritable domination. Les Sebbes étaient connus pour leur fierté et leur intrépidité, ils n'avaient nulle peur de la mort. Belliqueux ils intervenaient dans la plupart des conflits. À l'époque de l'Empire du Djolof, le Buurba Jolof Tyukuli Ndiklam dirigeant de l'empire, installa des gouverneurs Farba, pour son compte, tous d'origine Sebbe, au Fouta-Tooro passé sous domination du Djolof. Koly Tenguella Ba et son groupe Denianke, délivrèrent le Fouta-Toro de l'emprise du Djolof, et les Sebbe gardèrent leur rôle. De religion traditionnelle à l'origine, ils ont selon les uns, été convertis à l'islam de façon pacifique, à une époque où cette religion gagnait de plus en plus d'adeptes. Mais il semblerait qu'ils se soient tournés vers l'islam, pour des raisons politiques, à une époque où le Fouta-Toro était sous le joug des Maures, afin de se concilier ceux-ci. Ils pratiquaient toutefois un islam très superficiel. Ils sont parmi les plus anciens habitants du Tékrour / Fouta. Ils comptent parmi eux le Président Macky Sall du Sénégal, cette caste des Sebbe est rigoureusement partagée en deux fractions constitutives : les Sebbe Kolyaabe et les Sebbe Wurankoobe ou Worgankoobe.

En définitive, que ce soit Kolyaabe ou bien Wurankoobe, la caste des Sebbe serait à distinguer au moyen des patronymes suivants :

· Ane, Aw, Ba, Baal, Basse, Baculy, Bajak, Banor, Bekere, Darame, Dia, Diako, Diany, Diawara, Diaginte, Diallo,Diaw, Diop, Fall, Faye, Fofana, Gadio, Gasamma, Gaye, Geye

· Goloko, Jeng, Kadisoko, Kamara, Kely, Kobor, Konté, Lekore, Lo, Lodiane, Lom, Ly, Lukwar, Mangane, Mbaye, Mbenat, Mbenyuga, Meloor, Ndoom, Ndongo, Nguette

· Ngalane, Ngayɗo, Ngethiane, Ngilane, Ngom, Ndianor, Ndiaye, Ndiouk, Niang, Nya, Pam, Mbac, Mbooc, Samoure, Sarr, Sakho, Sall, Sambu, Sawadiac, SeD, Seck, Sow, Sonian, Sook, Soumare, Sy, Timbo, Toop, Thiam, Thialaw, Thibilaan, Thimbo, Thiongane, Thione, Thioye, Wilaan

· [Ndiaye, Diop et Dia sont les plus représentés].

Les Sebbe Toucouleur seraient majoritairement d'origine Wolofs, moins nombreux certains seraient aussi Peuls et une infime partie serait Maures et Sérères.

  • Les Subalbe (sing. Cuballo) ;

Le chef des Subalbe porte le titre de Diagodin-teen. Au Fouta Tooro, ce sont eux qui contrôlaient le trafic du fleuve. Ils nouent des alliances avec les Sebbe, avec qui ils ont beaucoup en commun, en temps de guerre, ils constituaient aussi de puissantes flottes guerrières, Baaba Maal, un des Toucouleurs les plus populaires dans le monde appartient a la caste des Subalbe, la caste des Subalbe aura les patronymes de :

· Beye, Diaw, Diouf, Dieye, Diba, Diol, Faye, Diop, Gadio, Gaye, Geye, Diack, Diako, Kome, Konte, Lo, Maal, Mbaye

· Mbooc, ·Ngette, Ndiouk, Ndiaye, Niang, Pam, Sakk, Diatara, Sall, Sarr, Seck, Sow, Sy, Thiam, Thioubou, Wade, Wone

· [Sarr, Diouf et Sy sont les plus représentés]

Il est probable, comme le laissent à penser les anthroponymes, qu'ils soient d'origine Sérères. Certains seraient aussi d’origine Peuls et Wolofs.

LA CLASSE DES NYENYBE

Les NyenyBe (Gnegno au singulier) se distinguent des nobles de par leurs métiers, soit artisans ou laudateurs, ils sont d'origine variée, et de nombreux interdits les touchent, pratiquant l'endogamie stricte; il n'y a pas de véritable hiérarchie entre eux, chaque catégorie a ses croyances et ses rites, liées au métier. Ils sont divisés selon leur métier : il existe à l'intérieur de ces castes des sous-castes: constituée par les Wayilbe, les Lawbé, les Maabuube, les Sakkebbe, les Buurnabe, les Waambaabe et les Awlube.

  • Les Wayilbe (Baylo au singulier) :

Les artisans du fer, les forgerons et les bijoutiers, le nom de cette caste définirait en même temps le métier correspondant, c'est-à-dire la transformation (forgerons) du métal brut en objets utilitaires. Les forgerons bénéficiaient à l'époque du Tekrour de grands privilèges. La première dynastie du Tekrour, les Dia-ogo, étaient de grands forgerons. Leur prestige diminua au fil des siècles, jusqu'à être marginalisés et craints. Parmi les wayilbe, certains devinrent de grands marabouts, cette caste aura les patronymes de ;

· Dokhonce, Fene, Galo, Gethe, Geye, Diankha, Diaw, Diop, Kante, Konte, Marr, Mbaye, Mboh, Ndiaye, Pene, Sylla, Sawadiari, Soggo, Toure, Lam

· [Kante est le plus représenté].

On attribue aux Wayilbe Toucouleur des origines Soninkés et Peuls mais aussi Wolofs.

  • Les Laobés (Labbo au sing.)

Ces sont les artisans du bois, ils sont très indépendants, à tel point qu'on les considère souvent comme une ethnie distincte. Ils sont aussi nomades en ce qui concerne les Laobes worworbe dont certains voyagent avec les Peuls dans leur transhumance pour leur fournir des matériaux. Ce sont ces mêmes Laobés que l'on retrouve chez les Wolofs et les Sérères où ils constituent aussi dans leur société respective la caste des artisans du bois, la caste des Laobés serait à distinguer au moyen des patronymes suivants :

· Ba, Fam, Gadiaga, Galidio, Dia, Diallo, Juum, Kebe, Sook, Sow, Tall, Tounkara, Wany, Wele

· [Sow et Juum sont les plus représentés].

Les Laobés Toucouleur seraient d'origine Peuls.

  • Les Maabube, Maabo au singulier :

Les Maabube sont les Nyeenbe spécialisés dans la technique du vêtement. Tous tisserands à l'origine, certains d'entre eux sont devenus des Maabube Jaawambe, griots des Jaawambe ou Maabube suudu paate, griots des Subalbe. Qu'il tisse ou qu'il chante le Maabo portera indifféremment l'un ou l'autre des patronymes ;

· Dabo, Guisse, Dia, Diong, Kasse, Koume, Keneme, Kide, Koundoul, Pum, Sangott, Sy, Sokomo, Tall

· [Guisse, Sangott et Taal sont les plus représentés].

Les Maabube Toucouleur seraient d'origine Peuls et Mandingues.

  • Les Sakkeebe (Sakke au singulier) :

Les fondateurs de la sous-caste des cordonniers appartenant au clan des Darame, et c'est la raison pour laquelle ce clan détient le titre de Foosiri, porté par le doyen ou chef politique de l'ensemble des Sakkeebe, ils sont reconnaissables aux patronymes de :

· Beye, Darame, Gako, Diarawa, Diouwar, Kaloga, Mboh, Sy, Sow, Simakha, Tagourla, Toure

· [Darame, Beye et Gako sont les plus représentés].

Quoi qu'il en soit, si l'on s'en tient strictement à la consonance des patronymes, les Sakkeebe Toucouleur sont manifestement d'origine Soninkés. Moins nombreux, certains seraient d'origine Peuls et Maures.

  • Les Buurnabe (Burnaajo au sing.) :

L'origine linguistique de cette caste serait nettement formulée dans l'infinitif buurnoyaade, qui traduit l'opération ultime à laquelle procède le potier-céramiste : il cuit au feu pour les durcir tous les objets et instruments façonnés à partir de l'argile, ils répondent généralement aux noms patronymiques de :

· Barry, Boye, Gaye, Diack, Diaw, Kontay, Sall, Sow, Taay, Wade

· [Wade est le plus représenté].

On attribue au Buurnaabe Toucouleur majoritairement des origines Peuls et Sérères.

  • Les Waambaabe (Bambado au sing.) :

Qui représentent les guitaristes, les musiciens, spécialistes des chants épiques et guerriers. À la guerre, ce sont les porte-étendards. On les retrouve dans la légende des trois frères Dicko. Quelques Laobes, Wayilbe, et Maabube sont devenus Bambado, ce qui explique la présence du nom Guissé chez eux, entre autres.

Chanteurs, guitaristes et généalogistes.

· La majorité des Wammbaabe Toucouleur ont le patronyme Ba et seraient d'origine Peuls.

  • Les Awlube (Gawlo au sing.) :

Les Awlube ou griots clôturent la classe des Nyenybe, Il y a plusieurs catégories de Awlube (Awlube Toorobbe, Awlube Fulbe, Awlube Sebbe, Awlube Nyeenbe). Si l'on en juge par les différents patronymes des Awlube, ils sont respectivement :

· Lam, Diabaye, Jeng, Mbaye, Mbengue, Mboum, Ndiaye, Niang, Sam, Samb, Seck, Sook, Thiam

· [Sam et Mbaye sont les plus représentés].

Les Awlube Toucouleur seraient majoritairement d'origine Wolofs et Peuls mais aussi Maures.

LA CLASSE DES MACCUBE

Les Maccube ou Jiyaabe (Maccudo au sing. Kordo au féminin) sont constitués par les esclaves.

Représentant la caste des captifs, ils se situent au plus bas dans la hiérarchie.

Une certaine verve populaire désigne parfois les Maccube sous le vocable de majjube. sing. majjudo) signifie proprement « personnes égarées, inconscients », on distingue les Jyaabe sottiibe, représentant les captifs affranchis, et les Jyaabe haalfabe qui eux sont demeurés captifs.

Les Maccube Toucouleur qui, répondent aux patronymes de Coulibaly, Keita, Traore sont de provenance Mandingue ; ceux de souche Peuls sont notamment Ba, Diallo et Tall ; ceux d'origine Maure sont, notamment, Diaby, Jeng et Sy ; ceux originaires de l'ethnie Wolofs sont, notamment, Diop, Niang et Ndiaye ; ceux d’origine Sérères sont, notamment, Sarr, Faye et Ngom enfin ceux d'origine Soninké sont, notamment, Kamara, Kebbe et Soumaré.

Les Maccube Toucouleur seraient majoritairement d’origine Peuls et Soninkés.

RÉCAPITULATIF

Les Toorobe [Peul / Maure]

Les Fulbe [Peul]

Les Jaawanbe [Peul]

Les Sebbe [Wolof / Peul]

Les Subalbe [Sérère / Peul / Wolof]

Les Wayilbe [Soninké / Peul / Wolof]

Les Laobé [Peul]

Les Maabube [Mandingue / Peul]

Les Sakkebbbe [Soninké / Peul / Maure]

Les Buurnabe [Peul / Sérère]

Les Waambaabe [Peul]

Les Awlube [Wolof / Peul / Maure]

Les Maccubé [Peul / Soninké ]

Une société hétérogène

La société Toucouleur est donc très hétérogène. Le mot 'Haal Pulaar', sous lequel les Toucouleur se désignent, veut dire « qui parlent Peul » et non « qui est Peul ». Aussi on ne peut pas affirmer l'idée que les Toucouleurs sont Peuls, bien que, dans la société Toucouleur, la plupart soient d'origine Peul, on les trouve dans toutes les castes de la société des Toucouleurs, aussi bien chez les nobles que chez les artisans, griots ou esclaves.

Les castes des Fulbe, Jaawanbe, Lawbe et Wammbaabe sont les plus liés aux Peuls, car ce sont des castes de la société Toucouleur, dont les Peuls sont à l'origine.

Les Toucouleurs sont un ensemble de Peuls, Arabo-berberes (Maures), Séréres, Wolofs, Soninkés et Mandingues, ils parlent Peul et sont presque tous musulmans.

Les Toucouleurs sont avant tout les fidèles de plusieurs ethnies (majoritairement des Peuls), qui ont suivi Elhadj Oumar Tall dans sa guerre sainte.

Également au fil des siècles, de nombreuses familles Peuls venues du Djolof et du Macina se sont intégrées à cet ensemble culturel et se définissent aujourd'hui comme Toucouleurs.

Malgré leurs origines diverses, ils parlent tous le Peul, cependant beaucoup d'entre eux n'acceptent pas le terme "Toucouleur'", qu'ils jugent péjoratif et préfèrent qu'on les appelle les Foutanké ou bien les Peul-Tooro, d'après eux il n'y aurait aucune différence entre les Peuls et les Toucouleurs, car comme l'adage le dit « le Peul quelle que soit sa région sera toujours Peul » (Fulbe fof ko gotum).

En résumé, ce sont des Peuls métissés.

Patronymes

Femme Toucouleur du Fuuta Tooro

Les Toucouleurs étant un peuple regroupant des groupes ethniques variés, on trouve parmi eux la plupart des patronymes Sénégalais :

Les études des chercheurs tels que Cheikh Anta Diop, le professeur Saïdou Kane, démontrent que les patronymes Hane, Athie, Kane, Ly, Sam, Sy, Lo et Bousso appartiennent à la souche Peul, cependant bon nombre de clans Maures, se sont alliés à ces familles, raison pour laquelle ces familles revendiquent des origines Maures.

Les patronymes Ka, Aw, Tall, Baal, Dia, Maal, Deh, Wone,.. sont purement Peuls. Il existe encore plusieurs dizaines d'autres noms.

Le nom Thiam porté par des familles Toucouleurs l'est aussi par de nombreuses familles Wolofs castées, cela est dû aux migrations Toucouleurs en pays Wolof, très accentuées pendant que la dynastie des Denianke de Koli Tenguella était au pouvoir au Fouta-Toro du milieu du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle.

Les noms Daff, Diallo, Lam, Sall, Bocoum, Sow, Barry, Ba, Thiam, Dem.. sont d'origine Peul.

Chez les Toucouleurs on trouve aussi la souche Peul, ces familles peules étaient regroupées dans une multitude de groupes et de sous-groupes, appelés Leeyi ou KinDe, tels les UrurBe, WodaaBe, WalwaalBe, Jaawbe, etc. Chacun de ces groupes marquait ses particularités, liées à sa provenance géographique (Fouta-Toro, Diara, Macina, Diafunu, Tagant, Ferlo, etc.), à ses Ardo, chef du groupe ou du lignage, ceux ayant conservé la religion traditionnelle et ceux ayant adhéré à l'islam, ceux étant nomades ou bien sédentaire. Les Peuls nomades, quels que soient leurs groupes ou lignages, étaient régis par une étude nommée pulaaku, que tout Peul se devait de respecter. Le socle de base du pulaaku, était avant tout le mode de vie nomade et l'activité pastorale.

Les Fulbe Toucouleur sont appelés 'Fulbe Saare' par opposition aux Peuls nomades appelés Fulbe Jeeri, qui n'ont pas d'habitat fixe et transhument dans le Ferlo à la recherche de pâturages, ajoutons que leurs migrations prennent de grande amplitudes. Les Fulbe Jeeri ce sont les Peuls du Djolof (Ferlo) on les trouve aussi a l'ouest du Fouta et au Sine et Saloum, semi-nomades, ils sont généralement moins métissés avec les autres ethnies noires que les autres Fulbe de la vallée du fleuve avec qui ils ont en commun la langue. Un éleveur, quelle que soit son origine, sera toujours qualifié de Pullo, dans la société Toucouleur, les Fulbe Toucouleur, sédentarisés, sont devenus des agriculteurs, tout en conservant un goût prononcé pour l'élevage du gros bétail, ils ont donné le goût de l'élevage aux populations sédentarisées sur le bord du fleuve (waalo), les Fulbe Saare font partie de la classe des nobles chez les Toucouleurs et sont divisés en plusieurs groupes, les Deeniyankoobe, les Sammankoobe, les Yaalalbe, les Sayboobe, les Yirllaabe, les Jaawbe, les Ranaabe Waalo, les Ururbe, etc.

Ces Fulbe Saare sont aussi appelés sous le nom de 'Waalwaalbe' (les habitants du Waalo) par les Fulbe Jeeri, nom qu'ils partagent avec tous les habitants du Daande Maayo et du Jeejegol, que les étrangers appellent improprement Toucouleurs[3].

Les Toucouleurs portant les noms Diop, Sarr, Ngom, Diouf, Mbodji, Geye.. sont d'origine Wolof ou Sérère, et très souvent du groupe Sebbe/Ceddo et Subalbé. Beaucoup descendent des Farba Wolofs ayant dominé le Fouta-Toro durant l'empire Djolof. Les Sérères sont parmi les plus anciens habitants du Fouta-Toro.

Les Toucouleurs portant des noms Soninkés / Mandingues (Camara, Touré, Traoré etc.) viennent souvent de la caste des Maccube et Wayilbe, et ceux portant des noms d'origine Maures (Aïdara, Jeng, Djany, Sambu..) de familles Toorobbe et Awlube.

Les Toorobe [Peul / Maure]

Les Fulbe [Peul]

Les Jaawanbe [Peul]

Les Sebbe [Wolof / Peul]

Les Subalbe [Sérère / Peul / Wolof]

Les Wayilbe [Soninké / Peul / Wolof]

Les Laobé  [Peul]

Les Maabube [Mandingue / Peul]

Les Sakkebbbe [Soninké / Peul / Maure]

Les Buurnabe [Peul / Sérère]

Les Waambaabe [Peul]

Les Awlube [Wolof / Peul / Maure]

Les Maccubé [Peul / Soninké ]

Culture

Entre les Toucouleurs et les Sérères, il existe un lien qu'on appelle la parenté à plaisanterie. Ce lien qui unit les deux ethnies leur permet de se critiquer, mais les oblige aussi à l'entraide, au respect mutuel. Les Haalpulaaren appellent ce cousinage le dendiraagal ou jongu. Ce lien existe aussi entre les noms claniques ou patronymes. Les classes d'âge concernaient surtout les enfants et les adolescents.

Les Toucouleurs sont reconnaissables grâce à leur chapeau conique, que les Sérères, Diolas et Peuls portent aussi. Traditionnellement, les hommes se rasaient le crâne et laissaient pousser leur barbe qu'ils taillaient en pointe. Certains se tressaient les cheveux et il y avait une multitude de coiffures. Les femmes se coiffaient à la manière des femmes wolofs, des coiffures très complexes, et portaient toujours un léger voile par-dessus la tête. Les Toucouleurs pratiquent encore de nos jours la scarification. Souvent ils se font deux incisions sur les tempes, autant les hommes que les femmes. Il y avait aussi le tatouage des lèvres pour les femmes, que les femmes de sakeebe, caste des travailleurs du cuir, pratiquent.

L'excision des femmes est une pratique que les Toucouleurs partagent avec les Mandingues au Sénégal, au Mali et en Mauritanie, mais avec les dispositifs de lutte contre cette pratique, elle se fait de moins en moins[réf. nécessaire].

Le yela est un chant d'origine haalpulaar.

Le mariage entre castes chez les Toucouleurs

Chez les Toucouleurs viennent en premier lieu les hommes libres (Rimbé), n'appartenant pas aux castes de métier, et parmi eux, en, tête, les Toorobbe qui représentent environ 30 % de l'ethnie Toucouleur et les Fulbe (environ 15 %), ce sont les classes dominantes, entre ces deux castes, les unions sont très fréquentes puis viennent les Jaawanbe qui représentent environ 1 % de l"ethnie, même s'ils sont plus endogames que les deux castes précédentes, les mariages entre Fulbe/Jaawanbe où Toorobe/Jaawanbe sont fréquents.

La couche sociale qui vient au-dessous est celle du Ceddo (Sebbe) et du Cuballo (Subalbe) qui représentent respectivement 10 % et 9 % de l'ethnie, on pense que leurs ancêtres étaient les premiers occupants du sol, et ils ont conservé leurs traditions, la caste des Subalbe est assez fermée, beaucoup se marient entre eux ou dans certains cas avec les Sebbe alors que la caste des Sebbe changerait des unions avec les Toorobe, les Fulbe et les Subalbe.

Libres aussi, mais à un rang social inférieur, sont situées les castes de métier, les castes de la classe Nyeenbe « Laobé, Wayilbe, Buurnabe, Sakkebbe, Awlube, Waambaabe, Maabuube », ils représentent environ 20 % des Toucouleur, toutes castes confondues, même s'il n'y a pas de réelle hiérarchie entre eux, ils pratiquent une endogamie stricte, les mariages entre différentes castes de la classe des 'Nyeenbe' sont très rares voire impensables.

Enfin en bas de la hiérarchie sociale se trouve le groupe des captifs, les Maccube représentent 15 % de l'ethnie. Il existe une distinction entre l'affranchi (Galounke) et le captif (Maccudo), mais ils sont en fait réunis par le même préjugé qu'ont vis-à-vis d'eux les autres castes, les Maccubé ne prendront femme qu'au sein de leur propre caste..

Les souverains du Fouta-Toro et leurs liens avec la traite orientale et occidentale[4]

Les Rois du Fouta du haut fleuve Sénégal étaient souvent les principaux vassaux des négriers arabes de Mauritanie dès le XIIIe siècle. À de très nombreuses reprises, sous le joug des Arabes ou des Maures, les rois du Fouta-Toro leur ont payé un tribut, très souvent constitué d'esclaves Foutankobés. C'est à grand peine que les Foutankobés réussirent à mettre un terme aux razzias des Arabo-berbères au XIXe siècle.

Il en fut de même avec l'arrivée des Européens à partir du XVIIIe siècle ou les almamys étaient les principaux vassaux des colons occidentaux basés dans le comptoir de Saint-Louis du Sénégal. Les almamys, divisés en clans nommés Jagoordo, étaient souvent liés aux commerçants européens par des liens de vassalité.

Notes et références

  1. « Toucouleurs : peuple d'Afrique occidentale, vivant surtout au Sénégal et en Guinée (ancien royaume du Fouta Toro). Il ne s'agit pas d'une ethnie, mais d'un ensemble culturel assez homogène (islamisé et foulaphone, c'est-à-dire parlant peul) », Amadou Hampâté Bâ, « Vie et Enseignement de Tierno Bokar : Le Sage de Bandiagara », 1957
  2. Source RAMEAU, BnF
  3. Oumar Kane, La première hégémonie peule : le Fuuta Tooro de Koli Ten?ella à Almaami Abdul, KARTHALA Editions, , 670 p. (ISBN 978-2-84586-521-1, lire en ligne)
  4. source manquante.
  5. (en) William J. Foltz, Yale studies in political science, vol. Volume 12 : From French West Africa to the Mali Federation, Yale University Press, , p. 136
  6. David J. Phillips, Peoples on the Move : Introducing the Nomads of the World, William Carey Library, , 488 p. (ISBN 978-0-87808-352-7, lire en ligne), p. 161

Voir aussi

Bibliographie

  • Seynabou Cissé-Male, L’émigration Toucouleur en Casamance : Exemple de trois villages de Balantacounda, Dakar, Université de Dakar, 1984, 72 p. (Mémoire de Maîtrise)
  • Babacar Coulibaly, L’armée toucouleur, du Jihad omarien à la fin de l’Empire, Dakar, Université de Dakar, 1978, 180 p. (Mémoire de Maîtrise)
  • Abdoulaye Bara Diop, L’Immigration Toucouleur à Dakar (enquête 1958-1959), Dakar, Université de Dakar, 1962, 98 p. (Mémoire de Maîtrise géographie)
  • Abdoulaye Bara Diop, Société toucouleur et migration (enquête sur l’immigration toucouleur à Dakar), Dakar, IFAN-Univ. de Dakar, 1964, 309 p. (Thèse de 3e cycle, éditée en 1965)
  • Bassirou Diop, Le rôle joué par les marabouts toucouleurs dans l’islamisation du Sénégal, Dakar, Université de Dakar, 1983 (Mémoire de Maîtrise)
  • Cheikh Anta Diop, Nations nègres et culture, Éditions africaines, 1955 (nombreuses rééditions, dont Présence africaine, 2000, 564 p. (ISBN 978-2708706880)
  • Oumar Kane, La première hégémonie peule : le Fuuta Tooro de Koli Teŋella à Almaami Abdul, Karthala, Presses universitaires de Dakar, 2004, 672 p. (ISBN 2-84586-521-X)
  • Gérard Kisyeti, Recherches sur le commerce dans l’empire toucouleur : 1860-1890, Dakar, Université de Dakar, 1980, 147 p. (Mémoire de Maîtrise)
  • Boubacar Ly, L’honneur et les valeurs morales dans les sociétés ouolof et toucouleur du Sénégal. Étude de sociologie, Paris, Université de Paris I, 2 vol., 1966, 574 p. (Thèse de 3e cycle)
  • Yves Jean Saint-Martin, L’empire toucouleur et la France. Un demi-siècle de relations diplomatiques (1846-1893), Dakar, Univ. de Dakar, 1967, 482 p. (Thèse de 3e cycle publiée en 1968, Dakar, Publications FLSH, no 11)
  • Adama Yaya Sow, Approche socio-historique de l’éducation en milieu toucouleur, Dakar, Université de Dakar, 1984, 180 p. (Mémoire de Maîtrise)
  • Yaya Wane, Les Toucouleurs du Fouta Tooro (Sénégal). Stratification sociale et structure familiale, Dakar-IFAN-CNRS, 1966, 369 p. (Thèse de 3e cycle, publiée en 1969 dans Initiations et Études Africaines no 25)

Articles connexes

Liens externes

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