Simon Abkarian

Simon Abkarian, né le à Gonesse (Val-d'Oise), est un acteur, dramaturge et metteur en scène français, d'origine arménienne.

Biographie

Après une enfance passée au Liban, Simon Abkarian se rend à Los Angeles et y intègre une compagnie théâtrale arménienne dirigée par Gérald Papasian. De retour à Paris en 1985, il suit des cours d'acteurs sous l'enseignement de Robert Cordier. Puis il entre au Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine et joue, entre autres, dans L'Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge d'Hélène Cixous et dans les pièces du cycle des Atrides, dont Iphigénie à Aulis d'Euripide ou encore Les Euménides d'Eschyle[1].

La consécration, au théâtre, vient en 2001 avec Une bête sur la Lune de Richard Kalinoski, dans une mise en scène d'Irina Brook, pièce relatant la vie d'un rescapé du génocide arménien, qui lui vaut le Molière du meilleur comédien[1]. En 2004, au Festival international du film de Thessalonique 2004, il obtient le prix du meilleur acteur pour Prendre femme, premier volet d'une trilogie de Shlomi et Ronit Elkabetz, avec Les Sept Jours et Gett, le procès de Viviane Amsalem, trilogie dans laquelle il occupe une place importante aux côtés de Ronit Elkabetz.

Ses premiers rôles au cinéma lui sont proposés par Cédric Klapisch, qui l'engage sur les tournages de Ce qui me meut (1989), Poisson rouge (1994) et Chacun cherche son chat (1996)[1]. Les deux artistes collaborent à nouveau sur Ni pour, ni contre (bien au contraire) en 2003. En évoquant cette dernière prestation, la réalisatrice Marie Pascale Osterrieth, qui le dirige en 2004 aux côtés de Michèle Bernier dans Le Démon de midi, dit de lui : « Il incarnait plutôt un salaud tout au long du film, puis à la fin, juste avant d'être tué, dans son dernier regard, on découvrait soudain une humanité, tellement de choses, qu'il en devenait bouleversant » (dossier de presse).

Simon Abkarian en 1997.

Son regard sombre, sa stature et plus généralement tout son physique lui permettent par ailleurs de jouer les mauvais garçons dans J'irai au paradis car l'enfer est ici (1997), les repris de justice dans Dans tes rêves (2005), les caïds dans Les Mauvais Joueurs (2005) et les méchants dans le James Bond de Martin Campbell, Casino Royale (2006)[2].

Prenant fait et cause pour l'Arménie, Simon Abkarian manifeste son soutien à la culture de ce pays de ses aïeux en s'illustrant en 2002 dans Ararat d'Atom Egoyan et en 2005 dans Aram de Robert Kéchichian[2]. Remarqué par Michel Deville, ce dernier lui offre l'un des rôles principaux d'Un monde presque paisible, une comédie dramatique ayant pour cadre un atelier de confection tenu par des rescapés de l'Holocauste dans l'immédiat après-guerre.

Son charisme lui vaut également d'incarner, tour à tour, Mehdi Ben Barka, le célèbre opposant marocain dans J'ai vu tuer Ben Barka en 2005[2], puis son farouche ennemi le général Oufkir dans L'Affaire Ben Barka en 2007.

Simon Abkarian en 2010.

En 2007, il joue le personnage de Dariush Bakhshi, un consul iranien, dans plusieurs épisodes de la saison 6 de la série britannique MI-5 (Spooks).

En 2009, il incarne Nadir Zainoun, patron de boite de nuit, dans la série produite par Canal+, Pigalle, la nuit[3]. La série, ainsi que son interprétation reçoivent un très bon accueil critique[4].

La même année sort L'Armée du crime, film qui retrace le parcours des Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI), dans lequel il joue le rôle de leur dirigeant Missak Manouchian[2].

Il interprètera le père de Michel Drucker, Abraham Drucker, réquisitionné par Alois Brunner (le futur chef du Camp de Drancy pendant la Seconde Guerre mondiale)[5].

En 2012, il est également très remarqué pour sa prestation du colonel Ammanulah dans la série Kaboul Kitchen[3].

En 2020, sa pièce Electre des bas-fonds remporte 3 Molières : Molière du théâtre public, le Molière de l'auteur francophone vivant et le Molière du metteur en scène d'un spectacle de théâtre public[6].

Il est le mari de Catherine Schaub-Abkarian[3].

Prises de position

Il signe en , parmi 1 400 personnalités du monde de la culture, la tribune « Nous ne sommes pas dupes ! », publiée dans le journal Libération, pour soutenir le mouvement des Gilets jaunes et affirmant que « Les gilets jaunes, c'est nous »[7].

Filmographie

Cinéma

Télévision

Doublage

Théâtre

Comédien

Metteur en scène

Metteur en scène et auteur

Distinctions

Récompenses

Nomination

Publications

  • 2009 : Pénélope, Ô Pénélope, Actes Sud-Papiers, 2009
  • 2012 : Ménélas rapsodie, Actes Sud-Papiers, 2012
  • 2014 : Le Dernier Jour du jeûne, Actes Sud-Papiers, 2014
  • 2017 : L’Envol des cigognes, Actes Sud-Papiers, 2017
  • 2019 : Electre des bas-fonds, Actes Sud-Papiers, 2019

Notes et références

  1. Prisma Média, « Simon Abkarian - La biographie de Simon Abkarian avec Gala.fr », sur Gala.fr (consulté le )
  2. « Simon Abkarian : c'est l'histoire d'un (beau) mec », Télérama.fr, (lire en ligne, consulté le )
  3. « Simon Abkarian, le gangster auteur de tragédie », Ouest-France.fr, (lire en ligne, consulté le )
  4. « Extraordinaire Simon Abkarian », peut-on, par exemple, lire dans le Gala du 14 décembre 2009.
  5. Armenews.com
  6. Aux "Molières 2020", Simon Abkarian et "Électre des bas-fonds" trois fois récompensés, sur huffingtonpost.fr, consulté le 24 juin 2020
  7. Des personnalités du monde de la culture, « Gilets jaunes : nous ne sommes pas dupes  ! », Libération, (consulté le )
  8. Arrêté du 12 mai 2021 portant nomination et promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres

Voir aussi

Liens externes

  • Portail du théâtre
  • Portail de l’Arménie
  • Portail du cinéma français
  • Portail de la télévision française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.