Shigelle

Les shigelles, les bactéries du genre Shigella, sont des Enterobacteriaceae pathogènes strictes, rencontrées exclusivement chez les primates. Elles ont été nommées ainsi en l'honneur du bactériologiste japonais Kiyoshi Shiga.

Shigella

L'espèce Shigella dysenteriae est responsable de la dysenterie bacillaire ou shigellose. Les Shigella sont des bactéries très proches d’Escherichia coli.

Écologie

Habitat

Les Shigella ne font partie d'aucune flore commensale chez l'être humain, elles sont toutes pathogènes et spécifiques du tube digestif ; éliminées par les selles et dispersées dans les sols et les eaux où elles ne survivent que peu de temps.

Pouvoir pathogène

Elles sont responsables des shigelloses (infections intestinales affectant spécifiquement les primates), qui sont des dysenteries bacillaires transmises par l'eau de boisson et les aliments souillés par les selles des malades ou porteurs chroniques. Il s'agit d'infections intestinales localisées essentiellement au gros intestin où les germes se multiplient en provoquant une inflammation de la muqueuse se traduisant par une diarrhée glaireuse et sanguinolente. Il n'y a pas d'essaimage dans la circulation mais les phénomènes locaux peuvent s'accompagner de toxicose et de déshydratation.

L'espèce la plus mise en cause est Shigella dysenteriae ou bacille de Shiga. Shigella dysenteriae est responsable de formes graves dans les régions tropicales (Asie et Amérique Centrale). C'est la seule shigelle qui sécrète une exotoxine.

Les autres espèces de Shigella sont également responsables de diarrhées aigües. En revanche, leurs infections sont généralement plus bénignes et s'accompagnent de symptômes atténués. Dans certaines formes chroniques, les périodes de diarrhées alternent avec des périodes asymptomatiques.

On rencontre ces infections essentiellement en Europe, pour lesquelles Shigella flexneri (groupe cosmopolite causant des épidémies et des cas sporadiques de gravité variable) et sont le plus souvent mises en cause. Dans un pays comme la France, Shigella sonnei est la plus fréquente, isolée dans 70 % des cas. Elle est généralement la cause d'entérites bénignes qui touchent particulièrement les enfants et parfois de petites épidémies de crèches ou d'écoles.

Classification

Le genre comporte 4 espèces.

Elles sont ensuite subdivisées en sérotypes sur des bases biochimiques et antigéniques. Les souches se différencient sur un plan antigénique par la structure de l'antigène O, sur le plan biochimique par les caractères ONPG, mannitol, indole et ODC. Il n'y a pas d'antigène H, les Shigelles étant dépourvues de cils.

Espèces Sous-groupe Sérotypes ß-galactosidase Mannitol Indole ODC
S. dysenteriae A 1,2,3,4,5,6,7,8,9,10 - ou + - - ou + -
S. flexneri B 1,2,3,4,5,6 - + variable chez quelques sérotypes -
S. boydii C 1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,
11,12,13,14,15,16
- + - ou + -
S. sonnei D 1 Variable + - +

Caractères bactériologiques

Morphologie microscopique

Aspect : Ce sont des bacilles Gram négatifs, immobiles ; dépourvus de spores. Certaines souches de certaines espèces peuvent être dotées d'une capsule (antigène K)[1],[2],[3],[4].

Groupement : Variable, ils se présentent isolés, en diplobacilles et parfois même en chaînettes.

Conditions de culture

Shigella cultive en aérobie à 37 °C durant 24h, elle n'est pas exigeante donc un milieu basique convient pour la mise en culture tel que la gélose ordinaire ou bien une GTS

Milieux de culture utilisés

Sur gélose ordinaire en 24 heures à 37 °C, Shigella produit des colonies de taille moyenne (2 à 3 mm de diamètre), rondes, régulières et brillantes de type smooth.

Il n'existe pas de véritable milieu d'enrichissement pour les Shigella contrairement aux Salmonella.

Caractère biochimique

Il se détermine sur une galerie classique ou miniaturisée pour Enterobacteriaceae avec laquelle elles se différencient par un ensemble de caractères négatifs :

Les caractères ONPG, mannitol, indole et ODC varient selon les biotypes (voir le tableau ci-dessus).

Prophylaxie

Mêmes mesures prophylactiques que dans les Salmonelloses : contrôle des eaux, hygiène alimentaire, surveillance des porteurs de germes.

Traitement

Le traitement repose sur une antibiothérapie par macrolide en 1ère intention : L'azithromycine pendant 3 jours.

Les Shigella sont également sensibles aux aminosides et aux quinolones. Il n'existe pas de phénomène BLSE (Bêta-lactamase à spectre étendu).

Diagnostic

Seule la coproculture est utile. Elle est réalisée sur milieux sélectifs.

Notes et références

  • Portail de la microbiologie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.