Saint-Sornin (Charente-Maritime)

Saint-Sornin (prononcé [sɛ̃.sɔʁ.nɛ̃]) est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime (région Nouvelle-Aquitaine).

Pour les articles homonymes, voir Saint-Sornin.

Saint-Sornin

L'église Saint-Saturnin.
Administration
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente-Maritime
Arrondissement Rochefort
Intercommunalité Communauté de communes du Bassin de Marennes
Maire
Mandat
Joël Papineau
2020-2026
Code postal 17600
Code commune 17406
Démographie
Gentilé Saint-Sorninois
Population
municipale
403 hab. (2018 )
Densité 30 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 46′ 10″ nord, 0° 58′ 40″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 31 m
Superficie 13,49 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Marennes
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Saint-Sornin
Géolocalisation sur la carte : Charente-Maritime
Saint-Sornin
Géolocalisation sur la carte : France
Saint-Sornin
Géolocalisation sur la carte : France
Saint-Sornin
Liens
Site web https://www.saint-sornin.fr/

    Ses habitants sont appelés les Saint-Sorninois et les Saint-Sorninoises[1].

    Ce village médiéval longtemps méconnu connaît depuis plusieurs années un fort développement de ses activités touristiques, ce qu'illustrent la création de la maison de Broue, musée consacré à l'ancien donjon de Broue, ainsi que le développement des sentiers de promenade et de pistes cyclables à travers les marais.

    Géographie

    Le village de Saint-Sornin est situé dans le sud-ouest du département de la Charente-Maritime, dans l'ancienne province de la Saintonge. Il est édifié sur une sorte de promontoire calcaire délimité par l'estuaire de la Seudre, au sud, et par les marais de Brouage, au nord.

    Communes limitrophes

    Hydrographie

    Les marais de Brouage, vers Broue.

    La commune est bordée par les marais desséchés de Brouage et les marais de la vallée de la Seudre.

    Jusque vers la fin de l'Antiquité gallo-romaine, le territoire communal était entièrement baigné par l'océan, qui formait un golfe, l'antique golfe des Santons, s'avançant profondément vers le plateau de la Saintonge. Les flots atteignaient alors Broue, qui était un port de mer, établi au pied d'un promontoire dominant l'océan. Ce golfe recouvrait également l'actuelle commune de La Gripperie-Saint-Symphorien.

    Pendant le Moyen Âge, le golfe des Santons se combla peu à peu, ne laissant subsister qu'un bras de mer, qui était dénommé la Brouage.

    Au XVIIe siècle, celui-ci disparut à son tour, laissant place aux vastes étendues marécageuses qui sont visibles aujourd'hui depuis le site médiéval de Broue.

    De nombreux chenaux et ruisseaux les parcourent de part en part. Parmi ceux-ci, se trouve le canal de Broue qui est un des collecteurs les plus importants du marais de Brouage et conflue avec le Canal de la Bridoire, également dénommé Canal de la Charente à la Seudre, au sud des communes de Beaugeay et de Saint-Agnant, face au canal de Brouage.

    Géologie

    Le sol de la commune est composé pour partie de roches calcaires et des grès datant de la période du Crétacé. Celles-ci furent exploitées durant des siècles dans des carrières, dont le nom peu engageant s'expliquerait par les conditions de travail des ouvriers qui y œuvraient : elles se nomment les carrières de l'enfer[2]. De ces carrières sont sorties une partie des pierres ayant servi à l'édification de la cité de Brouage.

    Sur la limite septentrionale de la commune, le sol est de nature sablonneuse et argileuse. L'exploitation de l'argile est attestée depuis l'époque gallo-romaine, et aujourd'hui encore, le site de Cadeuil, situé non loin du village éponyme, est renommé pour ses tuiles et ses terres cuites.

    Lieux-dits et hameaux

    Les principaux hameaux de la commune sont par ordre alphabétique : Broue, où se trouvent les ruines d'un ancien château fort, Cadeuil, Leuze, la Mauvinière, la Prée, Saint-Nadeau, dont le nom est une corruption du terme occitan « nadau » signifiant Noël, le Talus et Thoriat. Tous ces villages ont été les sièges de seigneuries indépendantes jusqu'à l'Ancien Régime.

    Le village de Nieulle, ancienne dépendance de la commune, est devenu une commune à part entière en 1902.

    Axes de communication

    Carrefour de Cadeuil.

    Le territoire communal est traversé par deux axes routiers importants :

    La D 728, qui relie la ville de Saintes, deuxième ville du département par sa population, à la ville de Marennes, chef-lieu du canton et célèbre centre de production ostréicole.

    La partie orientale de la commune est bordée par un autre axe important, la D733, reliant la ville de Rochefort, chef-lieu de l'arrondissement, à la station balnéaire de Royan.

    Ces deux routes se croisent au carrefour de Cadeuil. Une aire de repos pour les routiers, ainsi qu'un restaurant et un hôtel, constituent d'ailleurs les principaux commerces de ce hameau partagé entre trois communes : Saint-Sornin, Le Gua et Sainte-Gemme.

    En dehors de ces deux routes départementales supportant un trafic routier important, deux autres routes secondaires parcourent la commune :

    La D 131, partant du Gua, rejoint la D 728 un peu à l'ouest du village.

    Enfin, la D 118 constitue une autre route secondaire reliant les communes de Nieulle-sur-Seudre à Pont-l'Abbé-d'Arnoult, via le centre-bourg de Saint-Sornin[3].

    Climat

    Le climat est de type océanique : la pluviométrie est relativement élevée en automne et en hiver et les hivers sont doux. L'été reste tempéré grâce à la brise marine. Deux vents venant de l'océan, le noroît et le suroît , soufflent sur les côtes du département. L'ensoleillement de la côte charentaise est très important : avec 2250 heures par an, il est comparable à celui que connaît une partie de la côte méditerranéenne[4].

    Données générales

    Ville Ensoleillement
    (h/an)
    Pluie
    (mm/an)
    Neige
    (j/an)
    Orage
    (j/an)
    Brouillard
    (j/an)
    Médiane nationale 1 852835162550
    Saint-Sornin (Charente-Maritime)[6] 225075541326
    Paris 1 66263712178
    Nice 2 7247331271
    Strasbourg 1 693665262851
    Brest 1 5301 21071276
    Bordeaux 2 03594433169
    Données météorologiques de La Rochelle de 1961 à 1990[7]
    MoisJanFévMarAvrMaiJuiJuiAoûSepOctNovDécAnnée
    Températures minimales (°C) 3,4 4,0 5,4 7,4 10,7 13,7 15,8 15,7 13,7 10,5 6,3 3,9 9,2
    Températures maximales (°C) 8,5 9,9 12,1 14,7 17,9 21,3 23,8 23,5 21,8 18,0 12,6 9,2 16,1
    Températures moyennes (°C) 5,9 6,9 8,7 11,1 14,3 17,5 19,8 19,6 17,8 14,2 9,4 6,6 12,7
    Ensoleillement (h) 84 111 174 212 239 272 305 277 218 167 107 85 2250
    Pluviométrie (mm) 82,5 66,1 57,0 52,7 61,1 42,9 35,1 46,4 56,5 81,6 91,8 81,8 755,3

    Tempête de décembre 1999

    La Charente-Maritime est le département français qui a été le plus durement touché par la tempête Martin du . Les records nationaux de vents enregistrés ont été atteints avec 198 km/h sur l'île d'Oléron.

    Relief

    Le point le plus élevé de la commune est le Puy de Broue, qui culmine à 27 mètres.

    Urbanisme

    Typologie

    Saint-Sornin est une commune rurale[Note 1],[8]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[9],[10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11],[12].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (80,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (79,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (32,5 %), terres arables (32,2 %), forêts (16 %), zones agricoles hétérogènes (15,4 %), mines, décharges et chantiers (1,8 %), eaux continentales[Note 2] (1,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,9 %)[13].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    Saint-Sornin est une déformation du nom de saint Saturnin, qui fut un évêque de Toulouse, martyrisé en l'an 250 de notre ère.
    Le village portera longtemps le nom de Saint-Saturnin de Marennes, avant d'être débaptisé à la Révolution pour devenir successivement, La Bretèche, Sornin-sur-Marennes et Fleurus-sous-Broue.
    Entre 1889 et 1902, la commune sera connue comme Nieulle-et-Saint-Sornin, avant de devenir Saint-Sornin après l'émancipation de Nieulle, survenue en 1902[14].

    Histoire

    Des origines gallo-romaines

    Tout comme dans une large partie de la région de Marennes, des traces éparses d'occupation gallo-romaines ont été retrouvées dans les communes avoisinantes, telles celle de Saint-Just-Luzac, et attestent que cette partie de l'ancienne presqu'île de Marennes fut occupée à cette époque.

    Les Romains avaient introduit dans la région de Marennes la technique des salines et s'étaient implantés notamment à Marennes, sur le site antique du Lindron où ils avaient aménagé un petit port saunier. Ils développèrent les marais salants sur le littoral du golfe des Santons comme de celui de la Seudre, et occupèrent pour le transport du sel des ports naturels, bien abrités et sûrs. Dès cette époque, ils ont aménagé un port destiné avant tout au commerce du sel, sur le site de Broue, qui devint à l'époque médiévale un important port saunier. De telles installations semblent avoir existé dans les villages environnants dès l'Antiquité, mais n'ont réellement pris leur essor qu'au Moyen Âge.

    Les débuts du Moyen Âge du village de Saint-Sornin

    Les premiers documents attestant de la présence du village de Saint-Sornin datent du milieu du Moyen Âge. En 1047, une charte indique la donation des églises de Saint-Saturnin-de-Marennes (Saint-Sornin) et de Saint-Pierre et Saint-Eutrope de Broue à l'Abbaye-aux-Dames de Saintes. Cette donation effectuée par le duc d'Aquitaine Geoffroy Martel prouve l'existence des deux paroisses dès la fin du XIe siècle. Cette même charte cite le château-fort de Broue, dont la silhouette dominait alors le golfe de Brouage. Dès cette époque, et probablement bien avant, existait un port destiné avant tout au commerce du sel. Mais aucun document écrit ne mentionne l'activité salicole à Saint-Sornin avant le XIe siècle. Un prieuré est fondé peu après, lequel devient l'un des plus prospères de la région[15]. Il est toujours possible d'en voir quelques vestiges au centre du village.

    La fondation de la « Neuve-ville »

    Au XIIe siècle, les moines fondent une sorte de colonie à quelques kilomètres à l'ouest de Saint-Sornin : ce sera la « Neuve-Ville », ou Nieulle. Une charte de 1228 indique que des marais y sont en activité et dédiés, non seulement à la production de sel, mais encore à l'élevage de seiches, dont l'encre était utilisée pour la publication de manuscrits[16].

    Le temps des troubles

    Les guerres franco-anglaises des XIVe et XVe siècles porteront un rude coup à la prospérité de Saint-Sornin. Le siège est mis en 1372 devant le château de Broue, aux mains du seigneur anglais Simon Burleigh, conseiller du roi d'Angleterre Édouard III[16]. À la tête des Français se trouve un homme déjà célèbre : Bertrand Du Guesclin. Dès lors, le château restera aux mains des Français, ce qui n'empêchera pas les exactions de part et d'autre. En 1403, des troupes anglaises détruisirent le clocher de l'église, qui entraînera dans sa chute une partie de l'église romane[17]. La paix revenue sera de courte durée : avec les guerres de religion commencera une nouvelle période de peur et d'insécurité. Nieulle est un fief réformé, Saint-Sornin et Broue sont des fiefs catholiques[18]. En 1568 eut lieu un combat connu comme celui du « Pas de Saint-Sornin »[17]. On se bat jusque dans l'église, dont une partie est abattue.

    Déclin de Broue... et renouveau de Saint-Sornin

    Après la fin de ce conflit, commence une période de déclin pour Broue, confronté de plus en plus à l'envasement de l'ancien golfe de Brouage. Les activités commerciales périclitent, et la paroisse, autrefois prospère, n'est plus que l'ombre d'elle-même. Le château est abandonné par ses derniers seigneurs, les sires de Pons[19]. En 1685, la paroisse de Broue tout entière ne compte plus que trente feux. Lorsque l'ingénieur et cartographe royal Claude Masse visite Broue au XVIIIe siècle, le château est déjà en ruines[16], les habitants se servant des pierres pour réparer leurs maisons. Quant à l'église de Broue, vendue comme bien national à la Révolution et démolie par son propriétaire à la fin du XIXe siècle, elle n'est guère en meilleur état. Saint-Sornin, au contraire, connaît à cette époque une certaine prospérité, grâce aux salines de Nieulle et au développement des productions céréalières et vinicoles[17]. De grands domaines agricoles se constituent à Saint-Nadeau, la Prée, Bellevue, la Mauvinière.

    Des querelles de clochers au village touristique

    À la Révolution, l'ancienne paroisse de Broue, quasiment abandonnée par sa population, est rattachée à la commune de Saint-Sornin, de même que Nieulle, qui était alors une simple dépendance du village, et n'avait jamais été une paroisse. Dès lors commencera un sentiment d'animosité entre les habitants de ces deux entités : Saint-Sornin et Nieulle, désireux de s'émanciper. Dès 1847, Nieulle se dote d'une église[16] et se détache de la paroisse de Saint-Sornin en 1854. En 1902, le divorce est consommé, et Nieulle devient une commune indépendante, privant ainsi la commune de Saint-Sornin de 2 075 hectares de son territoire, ce qui explique que la commune actuelle soit une des plus petites du canton de Marennes. La commune restera longtemps un village d'agriculteurs, de sauniers et d'ostréiculteurs, avant de se tourner résolument vers le tourisme depuis la fin des années 1990-2000.

    Administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    avant 1988  ? Éric Chabrerie    
    OCTOBRE 2003 2014 Francine Baudin    
    2014 En cours Joël Papineau   Cadre
    Les données manquantes sont à compléter.

    Région

    À la suite de la réforme administrative de 2014 ramenant le nombre de régions de France métropolitaine de 22 à 13, la commune appartient depuis le à la région Nouvelle-Aquitaine, dont la capitale est Bordeaux. De 1972 au , elle a appartenu à la région Poitou-Charentes, dont le chef-lieu était Poitiers.

    Démographie


    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[21].

    En 2018, la commune comptait 403 habitants[Note 3], en augmentation de 20,66 % par rapport à 2013 (Charente-Maritime : +2,13 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 5151 4091 3371 1771 6021 6771 7331 6131 680
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 7241 6411 5381 5521 4911 5361 4981 4131 282
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 251529475427450401392349373
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    348316344310322328307304301
    2013 2018 - - - - - - -
    334403-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[22] puis Insee à partir de 2006[23].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    La brusque diminution de la population de la commune au recensement de 1906 résulte de l'érection du village de Nieulle-sur-Seudre en commune, en 1902.

    Économie

    La commune vit essentiellement de l'artisanat, de l'agriculture et du tourisme. Deux campings sont situés sur le territoire de la commune, ainsi qu'un gîte rural. Le village a conservé ses services publics ainsi que quelques commerces. Des tailleurs de pierre exercent toujours leur art dans la commune, de même que des potiers, à Cadeuil[24].

    Le taux de chômage était de 17,8 % en 1999. La population active de la commune est de 135 personnes, pour 24 chômeurs. Le taux d'activité des personnes entre 20 et 59 ans est de 80 %. Parmi les actifs, qui représentent 41,3 % des habitants, 30,3 % sont ouvriers, 27,3 % employés, 15,2 % artisans ou commerçants, et 6,1 % agriculteurs. Les retraités forment 19,6 % de la population, juste après les jeunes scolarisés, qui sont 19,9 %[25].

    Lieux et monuments

    Église Saint-Saturnin

    L'église romane de Saint-Sornin.

    Fondée au XIe siècle, cette église romane, dépendante de l'abbaye aux dames de Saintes, subit de nombreuses vicissitudes au cours de son histoire. Durant la guerre de Cent Ans, son clocher s'effondra, entraînant dans sa chute le chœur, reconstruit dans le style gothique au cours du XIVe siècle. En 1568, en pleines guerres de religion, des combats eurent lieu à proximité de l'église, laquelle fut saccagée, et la nef, amputée de plusieurs travées. Classée monument historique en 1923, l'église est pourtant en grand péril en 1977, lorsque le maire de l'époque, Éric Chabrerie, décide de fonder l'association les amis de Saint-Sornin, dans le but de trouver des fonds pour financer la restauration du sanctuaire. Les travaux s'étaleront sur dix ans, de 1978 à 1988.

    Cette église est formée d'une nef comportant trois travées, et bordées de collatéraux. La voûte en plein cintre est supportée par de puissantes colonnes, dont les chapiteaux sont ornés de motifs floraux[26]. La croisée du transept est marquée par une coupole sur trompes dont l'originalité est la forme octogonale, unique dans la région[réf. nécessaire] (octogone de Montmorillon). Huit nervures, portées par des chapiteaux, permettent de supporter le poids du clocher. Contrairement à ceux de la nef, les chapiteaux de la croisée du transept sont historiés : on y distingue, outre des scènes bibliques, des scènes à connotation humoristique, parfois teintées d'érotisme, qui ont été interprétées comme un appel aux fidèles à vaincre « leurs pulsions charnelles ».

    Façade de l'église.

    Le chœur du sanctuaire, reconstruit à l'époque gothique, se compose de deux travées voûtées d'ogives, et se termine par un chevet plat, d'inspiration cistercienne. Il se caractérise par de nombreuses fresques datant du XVIIe siècle, recouvrant les murs et une partie de la voûte. Les scènes peintes par l'artiste représentent l'adoration des bergers, la Vierge et l'ange de l'Annonciation, ainsi que des angelots.

    Lors des travaux de restauration, les vestiges d'une chapelle furent mis au jour, notamment le dallage de celle-ci, composé de carreaux de terre cuite, datant du XIVe siècle. Représentant des fleurs de lys, des oiseaux et des motifs végétaux, ils permettent de se faire une idée de la richesse du prieuré durant le Moyen Âge[27]. Si un grand nombre de ceux-ci ont été dérobés pendant les années 1980, quelques-uns ont été réemployés dans le pavage du chœur.

    L'intérieur du sanctuaire contient quelques œuvres contemporaines, dont un maître-autel en bois recouvert de feuilles d’or réalisé en 1988 par l’artiste Dominique Kaeppelin, tandis que les vitraux sont l'œuvre du maître-verrier Louis-René Petit.

    Donjon de Broue

    Le donjon de Broue.

    Les ruines de ce donjon, bâti sur une colline haute de 27 mètres dominant l'ancien golfe de Brouage, sont tout ce qui subsiste d'un puissant château fort dont les origines remontent au XIe siècle. À cette époque, les marais ne s'étaient pas encore formés, et l'océan battait les remparts de cet important édifice défensif. Broue formait alors un port maritime, une paroisse et une châtellenie, dont l'enrichissement était dû au commerce du sel. Le château était organisé autour d'un corps principal, d'une cour intérieure, d'une chapelle et du donjon proprement dit, qui mesurait alors près de 30 mètres de haut (il ne mesure plus que 25 mètres aujourd'hui), l'ensemble étant clos par une série de remparts, dont il subsiste quelques vestiges. Autour du château existait une petite ville dont il ne reste rien, mis à part quelques pans de murs à demi ruinés.

    Le donjon de Broue.

    Le château est mentionné pour la première fois dans une charte de 1047, mais il existe probablement au début du XIe siècle, quand le comte de Poitiers et duc d'Aquitaine Guillaume le Grand accorde au comte d'Anjou Foulque Nerra " Saintes et quelques châteaux ". En 1047, il appartient à Geoffroy Martel, fils de Foulque Nerra, qui sera le premier comte de Broue. En 1062, le comte de Poitiers Guy-Geoffroy chasse par les armes Geoffroy Martel et prend alors en mains la destinée de Broue. De 1162 à 1277, le château appartient aux seigneurs de Doë, avant de passer à la maison des Rochefort jusque vers 1330, et enfin à la maison de Baussay[28]. À cette époque où la Saintonge, comme le reste de l'Aquitaine, est une possession anglaise, le château passe aux mains de Simon Burleigh, conseiller du roi Édouard III d'Angleterre, de par son mariage avec Marguerite de Baussay[28]. En ces temps de conflits entre les armées du roi de France et d'Angleterre, Isabelle de Valois sera retenue quelque temps prisonnière dans le château, avant d'être libérée après d'âpres négociations. En 1372, le château est assiégé par Du Guesclin, qui prend la place après une rude bataille. En 1380, le roi Charles V accorde le château et les droits et privilèges seigneuriaux s'y rattachant à Renaud VI de Pons. Les sires de Pons garderont le château jusqu'au début du XVIIe siècle, avant de finalement l'abandonner, du fait de l'envasement de l'ancien golfe, rendant le site obsolète d'un point de vue stratégique. Au XVIIIe siècle, le château apparaît déjà ruiné sur les cartes de Claude Masse.

    Aujourd'hui préservé, le donjon laisse apparaître deux murs en moellons soutenus par des contreforts. Des restes des remparts, qui mesuraient à l'origine près de 7 mètres de haut, sont toujours visibles. Le donjon est classé à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1925. Il doit sa sauvegarde à l'association des amis de Saint-Sornin, qui finança en partie une campagne de consolidation entre 1993 et 1997.

    Ruines de l'église Saint-Pierre et Saint-Eutrope de Broue

    Vestiges de l'église de Broue.

    Durant longtemps, la cité de Broue abritera deux églises : la chapelle du château et l'église paroissiale, dédiée à saint Pierre et saint Eutrope. Les origines de celles-ci remontaient au IXe siècle. En 1047, elle fut donnée à l'abbaye aux dames de Saintes par Geoffroy Martel, alors seigneur de Broue. Elle devint siège d'archiprêtré peu après, mais cette charge fut transférée ultérieurement à Corme-Royal.

    En partie ruinée au XVIIIe siècle, elle est vendue comme bien national durant la Révolution, avant d'être finalement démolie par son propriétaire, désireux d'en récupérer les pierres. La démolition intervint à la fin du XIXe siècle, et il ne reste actuellement du sanctuaire qu'un simple pan de mur recouvert de végétation, ainsi qu'une collection de gravures réalisées en 1844 par un chirurgien de Rochefort amateur d'art, René-Primevère Lesson. Elles montrent une église romane possédant une façade à portail unique, encadré de colonnettes et de chapiteaux à feuillages.

    Puits de la Tourette

    Le puits de la Tourette, qui date du XVIIIe siècle, doit son nom à sa forme inhabituelle : d'une base ronde, il passe à un plan conique en son sommet.

    Prison communale

    La prison du village, qui semble dater de la fin du XIXe siècle, est un édifice mesurant à peine 10 mètres carrés, et se composant d'une unique cellule[29]. La façade est percée d'une porte à double verrou de bronze. Elle passe pour une des plus petites prisons de France, et n'est plus en activité.

    Logis seigneurial de La Mauvinière

    Ce logis noble est cité pour la première fois en 1598 : il appartenait alors à Simon Mathieu, qui semble être le premier seigneur du lieu. Il passera ensuite à la famille d'Ancelin, qui le gardera jusqu'en 1752. Le bâtiment, repris en partie en 1676, puis fortement remanié au XIXe siècle, conserve un décor de pilastres à chapiteaux ioniques datant du XVIIe siècle. À l'intérieur, une cheminée est ornée d'écussons et de peintures. Ces écussons sont au nombre de cinq, et représentent les armes de la famille d'Ancelin. Elle est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1988[30], tout comme le puits à coupole installé dans la cour du logis.

    Marais de Brouage

    Les marais de Brouage.

    Ces marais, qui ont succédé à un ancien golfe vers le XVIIe siècle, sont aujourd'hui classés comme l'un des trente grands sites de France. On peut y découvrir un écosystème unique : c'est notamment le royaume de la cistude d’Europe, des aigrettes, des hérons ou des ragondins. Une table d'observation est installée à Broue : depuis le promontoire portant le donjon, la vue s'étend jusqu'à l'île d'Oléron et au clocher de Marennes, en passant par Brouage et par temps clair, jusqu'au pont transbordeur du Martrou, à Rochefort. Une aire de pique-nique est aménagée au pied du donjon de Broue.

    Une partie des marais est intégrée à la Réserve naturelle régionale de la Massonne.

    Aux alentours

    Aux alentours de la commune, il est possible de visiter l'église romane de La Gripperie-Saint-Symphorien, datant du XIIe siècle, ainsi que le village médiéval de Saint-Jean-d'Angle, qui conserve des halles du XVe siècle, un château fort et une église de style gothique flamboyant. La ville de Marennes est un centre urbain possédant de nombreux hôtels particuliers ainsi qu'une église dotée d'une flèche haute de 85 mètres, servant d'amer. C'est également l'un des principaux centres de production ostréicole. À Saint-Just-Luzac, on peut voir l'un des derniers paludiers de la région de Marennes toujours en activité. Enfin, l'ancienne place forte de Brouage est l'un des sites majeurs de la région.

    Équipements ou Services

    Enseignement

    Une école Montessori (maternelle/primaire) se trouve sur la place Saint-Saturnin, au centre du village. Le collège le plus proche se situe dans le chef-lieu du canton, à Marennes. Les villes de Rochefort et de Royan sont pourvues de lycées.

    Santé

    Les services médicaux les plus proches sont situés dans les communes voisines du Gua ou de Saint-Just-Luzac, qui comportent chacun au moins un cabinet médical. Les centres hospitaliers les plus proches sont ceux de Saintes et de Royan.

    Personnalités liées à la commune

    Voir aussi

    Notes et références

    1. Les gentilés de Charente-Maritime
    2. Carrières de Saint-Sornin
    3. Sources :Via michelin
    4. Données Météo France.
    5. Données de la station de La Rochelle, sources l'Internaute, INSEE et Lameteo.org
    6. Données de la station de La Rochelle, sources l'Internaute, INSEE et Lameteo.org
    7. Relevés météorologiques de La Rochelle, Charente-Maritime (17), de 1961 à 1990 (infoclimat.fr)
    8. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    9. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    10. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    14. Étymologie de Saint-Sornin
    15. in Le pays de Saint-Sornin à l'écoute de l'histoire, par Alain Jossinet, 1998.
    16. in Le patrimoine des communes de la Charente-Maritime, éditions Flohic
    17. Histoire de Saint-Sornin
    18. in Marennes et ses environs, par Antoine Bourricaud, 1865, réédition 1990
    19. in Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis
    20. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    21. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    24. sources : dépliant Saint-Sornin, le village écrin, publication municipale
    25. Sources : l'internaute
    26. Les chapiteaux de l'église de Saint-Sornin
    27. in Le pays de Saint-Sornin à l'écoute de l'histoire, par Alain Jossinet, Éditions Amis de Saint-Sornin, 1998
    28. in Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, tome XIX
    29. in À la découverte du patrimoine : Commune de Saint-Sornin, fiche éditée par la « Commission Petit Patrimoine du Pays Marennes Oléron » , juin 2008
    30. Notice no PA00105238, base Mérimée, ministère français de la Culture.

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Liens externes

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