Route d'Espagne
La route d'Espagne (en occitan : rota d'Espanha) est une voie publique de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France. Elle traverse le quartier de l'Oncopole, dans le secteur 6 - Ouest, puis le quartier de la Croix-de-Pierre, dans le secteur 2 - Rive gauche.
Route d'Espagne (oc) Rota d'Espanha | |
La route d'Espagne au niveau du centre hospitalier Gérard-Marchant. | |
Situation | |
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Coordonnées | 43° 33′ 34″ nord, 1° 25′ 29″ est |
Pays | France |
Région | Occitanie |
Ville | Toulouse |
Quartier(s) | Oncopole (Secteur 6) Croix-de-Pierre (Secteur 2) |
Début | Route d'Espagne (Portet-sur-Garonne) |
Fin | no 352 route de Seysses et no 2 avenue de Muret |
Morphologie | |
Type | Route |
Longueur | 3 800 m |
Largeur | entre 10 et 26 m |
Histoire | |
Anciens noms | Chemin ou route de Muret (XVIe siècle) Chemin ou route de Portet (XVIIe siècle) Route d'Espagne (1811) |
Situation et accès
Description
La route d'Espagne est une voie publique située dans Toulouse. Elle correspond à une partie de l'ancienne route nationale 20 devenue la route départementale 120, qui va de Toulouse à Roques. Longue de plus de 3 800 mètres, c'est une des plus longues voies de Toulouse.
La route d'Espagne naît dans le prolongement de la voie du même nom, sur la commune de Portet-sur-Garonne. Dans la première partie de la route, jusqu'au rond-point du Professeur-Daniel-Blanc, au carrefour du chemin des Silos, à l'ouest, et de la rue Irène-Joliot-Curie, à l'est, la route d'Espagne dessert une vaste zone commerciale et industrielle, la zone d'activités Sud, qui s'organise autour de l'avenue de Larrieu, de la rue Jean-Perrin et de la rue Léon-Joulin.
La deuxième partie de la route d'Espagne, jusqu'au chemin de la Loge, correspond, du côté est, à l'emprise de l'ancienne usine AZF, disparue et progressivement démolie, à la suite de l'explosion du 21 septembre 2001. Les terrains sont en partie occupés par les bâtiments du Cancéropole – devenu Oncopole en 2014. Du côté ouest, entre le chemin des Silos et rue de Gironis, s'étend le centre hospitalier Gérard-Marchant – l'ancien asile de Braqueville. La rue de Gironis permet de relier la route d'Espagne au cœur du quartier de Lafourguette, au-delà des voies de la ligne ferroviaire de Toulouse à Bayonne et de l'autoroute A64. Le dépôt de bus Tisséo occupe enfin un terrain triangulaire entre la rue de Gironis, la route d'Espagne et la voie ferrée.
Après le chemin de la Loge, la route d'Espagne est alors franchie, grâce à plusieurs ponts ferroviaires, par les voies ferrées de la ligne de Toulouse à Auch et de Toulouse à Bayonne. Le pont de Langlade, construit en 1997, permet le franchissement de l'avenue du Corps-Franc-Pommiès – périphérique (A620) –, accessible depuis la route d'Espagne en partie du côté est par deux bretelles, aux ronds-points Henri-Sarramon et Robert-Baden-Powell.
La dernière partie de la route d'Espagne s'est progressivement urbanisée dans la deuxième moitié du XXe siècle. Au rond-point Robert-Baden-Powell, la rue Louis-Courtois-de-Viçose donne accès à la zone d'activité Porte Sud, établie sur les terrains de l'ancien camp de Bordelongue après les destructions de l'explosion d'AZF. Ensuite, sur le côté ouest de la route d'Espagne, les rues desservent un quartier de pavillons et de petits immeubles. Sur le côté est, après les édifices commerciaux établis autour de l'impasse Camille-Langlade se trouvent le lycée professionnel Joseph-Gallieni, puis la cité des Oustalous. La route d'Espagne se termine au carrefour de la Pointe, devenu le rond-point du 21-Septembre, qu'elle forme avec la route de Seysses et l'avenue de Muret, qui la prolonge au nord-est jusqu'à la place du Fer-à-Cheval.
Voies rencontrées
La route d'Espagne rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :
- Route d'Espagne - Portet-sur-Garonne
- Avenue de Larrieu (g)
- Rond-Point du Docteur-Maurice-Dide
- Avenue du Général-Eisenhower (g)
- Impasse Palayré (d)
- Rue Léon-Joulin (g)
- Rond-Point du Professeur-Daniel-Blanc
- Chemin des Silos (g)
- Avenue Irène-Joliot-Curie (d)
- Avenue Hubert-Curien (d)
- Rond-Point Hélène-Rouch
- Rue de Gironis (g)
- Place Pierre-Potier (d)
- Place Maria-Gomez-Alvarez (d)
- Chemin de la Loge (d)
- Rond-Point Henri-Sarramon
- Avenue du Corps-Franc-Pommiès
- Rond-Point Robert-Baden-Powell
- Rue Louis-Courtois-de-Viçose (g)
- Impasse Camille-Langlade (d)
- Rue Étienne-Bacquié (g)
- Rue Bernadette (g)
- Rue Gustave-Charpentier (g)
- Rue d'Orbesson (g)
- Rue Pénent (g)
- Avenue Henri-Barbusse (d)
- Rond-Point du 21-Septembre
- Route de Seysses (g)
- Avenue de Muret (d)
Transports
La route d'Espagne est parcourue et desservie sur toute sa longueur par les bus Linéo L5 et 11. Elle se trouve par ailleurs à proximité de la future station Oncopole - Lise Enjalbert du téléphérique Téléo, où se trouve également le terminus du bus 13, qui parcourt et dessert la route d'Espagne entre l'avenue Hubert-Curien et la rue Louis-Courtois-de-Viçose.
Le dépôt de bus Tisséo de Langlade occupe une superficie de 11 hectares. Il est aménagé en 1976 pour la SEMVAT[1]. Il comptait en 2001 1 800 salariés et 424 bus. Il est entièrement reconstruit après les destructions causées par l'explosion de l'AZF en 2001, et rouvert en [2].
La route d'Espagne est également équipée de plusieurs stations de vélos en libre-service VélôToulouse, toutes entre la Pointe et l'avenue du Corps-Franc-Pommiès : les stations no 190 (39 route d'Espagne) et no 241 (57 route d'Espagne).
Odonymie
À la fin du Moyen Âge, la route d'Espagne était désignée – comme l'actuelle avenue de Muret – comme le chemin de Muret (cami de Murel en occitan médiéval), puisqu'il conduisait à Muret, capitale du Comminges. Ce nom doit être ancien, puisque la porte du rempart du faubourg Saint-Cyprien, où débouchait le chemin, était aussi connue comme la porte de Muret (emplacement de l'actuelle place du Fer-à-Cheval)[3].
Avec la réforme du réseau routier sous le Premier Empire en 1811, puis sous la Restauration, la route de Muret devint une partie de la route nationale no 20, de Paris à Bourg-Madame, et de la route nationale no 125, de Toulouse à Fos, à la frontière espagnole, et elle fut donc désignée comme la route d'Espagne. En 1866, avec le développement de l'urbanisation le long de la route d'Espagne, la première partie de la route, entre la place du Fer-à-Cheval et la Pointe, reprit le nom d'avenue de Muret, tandis que celui de route d'Espagne était conservé pour la deuxième partie[3].
Patrimoine
Centre hospitalier Gérard-Marchant
Inscrit MH (2008, façades et toitures des bâtiments administratifs bordant la cour d'honneur, du bâtiment en hémicycle situé à l'ouest de la chapelle, des pavillons des malades bordant les deux allées situées au nord et au sud de la cour d'honneur ; chapelle de l'hôpital ; sol et plantations de la cour d'honneur) et Patrimoine XXe s. (2017)[4].
L'asile d'aliénés de Braqueville – actuel Centre hospitalier Gérard-Marchant – est construit entre 1852 et 1864 par l'architecte Jacques-Jean Esquié, conseillé par l'aliéniste Gérard Marchant, les médecins étant convaincus de l'influence de l'architecture pour soigner les maladies physiques ou mentales. L'asile se trouve à la campagne, sur le domaine de Braqueville, le calme et l'éloignement de ville faisant partie de la thérapie. Il adopte les conceptions de l'architecture pavillonnaire où, pour éviter la contagion, chaque pavillon est affecté au traitement d'une maladie (mentale) particulière. Entre 1883 et 1925, l'architecte Joseph Thillet ajoute plusieurs bâtiments, en particulier un grand pavillon d'entrée au sud est, au bord de la route d'Espagne, ainsi que des villas destinées aux patients fortunés. Tout au long du XXe siècle, des agrandissements sont réalisés, notamment un château d'eau à structure prismatique, œuvre de l'architecte Pierre Debeaux en 1963. En 2001, l'explosion de l'usine AZF endommage gravement les bâtiments[5].
Patrimoine industriel
- no 143 : usine AZF et mémorial des victimes de la catastrophe de l'AZF.
L'Office national industriel de l'azote (ONIA) ayant été créé en 1924, l'usine ouvre ses portes en 1927 sur des terrains libérés par la Poudrerie nationale – un site d'environ 70 hectares, délimité par la route d'Espagne à l'ouest, le chemin de la Loge au nord et la Garonne à l'est. L'usine devient ensuite AZF, appartenant à la société Grande Paroisse, devenue filiale d'Elf Aquitaine en 1990, puis placée sous le contrôle d'Atofina à la suite de la fusion avec Total en 2000. L'explosion d'un stock d'ammonitrates conservé dans le hangar 221, le , entraîne la fermeture totale du site, puis sa démolition et sa dépollution progressive.
Le portail d'entrée de l'usine, sur la route d'Espagne, est le dernier vestige des bâtiments de l'usine. Il se compose de deux pavillons. Une allée mène au mémorial des victimes de la catastrophe de l'AZF, aménagé en 2012 par Gilles Conan. Il se compose d'une installation de 31 tubes lumineux, à laquelle fait face une table de granit portant les noms des 31 victimes, déplacée de la route de Seysses (ancien no 313) où elle avait été inaugurée en 2008[6],[7]. Plus au nord, le cratère creusé par l'explosion, de 20 mètres de diamètre, est conservé à la demande de la justice, le procès ne s'étant terminé qu'en 2020, à la suite du rejet du pourvoi en cassation en [8],[9].
- no 145 : Centre de recherche Pierre-Fabre.
Le Centre de recherche Pierre-Fabre est construit entre 2006 et 2010 sur les plans de l'architecte Roger Taillibert, pour l'entreprise Pierre Fabre, sur une vaste parcelle de 17,4 hectares[10]. Il accueille à son ouverture 1 400 salariés du groupe[11].
- no 147-149 : Institut universitaire du cancer de Toulouse - Oncopole.
L'Institut universitaire du cancer est construit entre et 2014 par l'architecte Jean-Paul Viguier, sur une vaste parcelle limitée par la route d'Espagne et les avenues Hubert-Curien et Irène-Joliot-Curie. Il regroupe l'Institut Claudius Regaud, centre de lutte contre le cancer et des services d'oncologie du CHU de Toulouse. Il concentre les services liés à l'hématologie, aux cancers de la femme, de la peau et O.R.L. C'est également là que se font les traitements par médecine nucléaire, par curiethérapie et par radiothérapie[12],[13].
- no 153 : usine de chaudronnerie.
L'usine est construite entre 1926 et 1940. En 1965, elle appartient à la société Prométaux, spécialisée dans la chaudronnerie (chromage, zingage et nickelage). En 1968, les bâtiments passent à la société Creusot Loire Métal Service qui s'occupe de sidérurgie, puis à la société OMS (Office management spécialisé), spécialisée dans la chaudronnerie et la tuyauterie. Le site, endommagé après l'explosion de l'usine AZF en 2001, est totalement abandonné à la suite de la fermeture de l'entreprise en 2011. Il est aujourd'hui au cœur d'un projet de réhabilitation[14].
Le bâtiment, de plan rectangulaire, est à pans de béton armé, hourdé de brique. Il est couvert d'une voûte en berceau, également en béton armé. Sur la façade principale, du côté de la route d'Espagne, est placé au-dessus de l'entrée le buste stylisé d'un ouvrier. À l'intérieur, une mezzanine fait le tour du bâtiment, ménageant un espace libre au centre[15].
Notes et références
- Salies 1989, vol. 2, p. 79.
- MCS, « Toulouse. Tisséo, le retour à Langlade », La Dépêche du Midi, 27 juin 2006.
- Salies 1989, vol. 1, p. 433.
- Notice no PA31000083, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no IA31124744, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- J.-M. L.S., « Toulouse. Un monument pour les victimes d'AZF », La Dépêche du Midi, 19 août 2008.
- J.-N. G., « Toulouse. Le Mémorial AZF réaménagé », La Dépêche du Midi, 30 août 2016.
- Béatrice Colin, « Toulouse : Que vont devenir les scellés (et le fameux cratère) d'AZF ? », 20 Minutes, 21 septembre 2020.
- Notice no IA31124819, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Marina Angel, « Pierre Fabre arrive sur le Cancéropôle de Toulouse », L'Usine nouvelle, 16 septembre 2010.
- Laurent Marcaillou, « Les laboratoires Pierre Fabre s'installent sur le Cancéropôle de Toulouse », Les Échos, 22 septembre 2010.
- « Qui sommes-nous ? », sur le site de l'IUCT-Oncopole (consulté le 29 décembre 2020).
- Emmanuelle Rey, « Toulouse. Le Premier ministre inaugure l'Oncopole », La Dépêche du Midi, 11 octobre 2014.
- Philippe Emery, « Dessine-moi Toulouse : un hub pour animer l'Oncopole autour du hangar OMS », La Dépêche du Midi, 21 mars 2019.
- Notice no IA31133126, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
Voir aussi
Bibliographie
- Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, Toulouse, Milan, , 1174 p. (ISBN 978-2-86726-354-5).
Articles connexes
- Liste des voies de Toulouse
- Oncopole • Croix-de-Pierre
Liens externes
- Inventaire préliminaire de la ville de Toulouse, sur le site Urban-Hist, Archives municipales de Toulouse (consulté le ).
- Inventaire général du patrimoine culturel d'Occitanie, sur le site Ressources patrimoines - La médiathèque culturelle de la Région Occitanie (consulté le ).
- Fiche de la N20 sur Wikisara (consulté le 29 juillet 2021).
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