Renaud Dély

Renaud Dély, né le à Beauvais (Oise), est un journaliste français.

Pour les articles homonymes, voir Dély.

Il a été rédacteur en chef de l'Obs de 2011 à 2016 et directeur de la rédaction de Marianne de à . À compter de , il remplace Jean-Michel Aphatie dans la matinale de France Info.

Biographie

Formation

Il se forme d'abord par une hypokhâgne, une khâgne histoire, puis une maîtrise d'histoire politique contemporaine et enfin au Centre de formation des journalistes de Paris d'où il sort en 1993[1].

Parcours professionnel

Entré à Libération en 1994, Renaud Dély devient rapidement le « spécialiste » de l’extrême-droite. Il rédige notamment une enquête sur le service de sécurité du Front national, et est à ce titre auditionné par la commission d’enquête parlementaire sur le sujet le . Son premier ouvrage, Histoire secrète du Front national (1999), est consacré à la scission qui voit le départ d'une majorité d'élus et cadres de ce parti avec Bruno Mégret.

Il dirige le service politique de 2002 à . Puis il devient rédacteur en chef, éditorialiste, et enfin directeur adjoint de la rédaction de Libération jusqu'en . Il devient ensuite rédacteur en chef adjoint et responsable des pages « politique » du Parisien de septembre 2007 à . Il rejoint alors l'hebdomadaire Marianne, dont il est le directeur-adjoint de la rédaction, chargé de l'actualité (France-Monde) jusqu'en , date à laquelle il intègre la rédaction de France Inter[2]. Il y est d'abord rédacteur en chef de la matinale, avant de devenir directeur-adjoint de la rédaction en .

En 2011, il est pressenti un temps pour devenir directeur de la publication du journal Libération, puis, finalement, le , Renaud Dély annonce qu'il quitte France Inter pour l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur, où il devient directeur de la rédaction, sous l'autorité de Laurent Joffrin[3]. C'est sous sa direction que paraissent les « bonnes feuilles » du roman transparent de Marcela Iacub sur la vie privée de Dominique Strauss-Kahn (DSK) qui fait affirmer à un collectif d'éditeurs et journalistes dans Le Monde, que l'hebdomadaire est « prêt à tout pour vendre » et pour lesquelles le magazine sera condamné[4].

Il a collaboré par ailleurs au mensuel So Foot et fut l'un des chroniqueurs de l'émission On refait le match, sur RTL, d' à . Pendant la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, il anime sur France Inter l'émission Footballeurs du dimanche, le dimanche de 18 à 19 heures.

Renaud Dély est coauteur (scénariste) avec Aurel, de quatre BD-enquêtes : en 2010, la bande-dessinée Sarkozy et ses femmes, qui met en scène les relations de Nicolas Sarkozy avec la gent féminine, en 2011, Sarkozy et les riches, qui dévoile les liens de Sarkozy avec ses amis patrons fortunés, puis en 2013, de Hollande et ses deux femmes qui raconte l'histoire de François Hollande avec Ségolène Royal puis Valérie Trierweiler, et enfin en 2014, de La République des couacs qui raconte les coulisses de la première moitié du quinquennat de François Hollande. Renaud Dély est aussi coauteur (scénariste) avec Frédéric Coicault (dessinateur) de deux BD-enquête publiées en 2017: La Dynastie Le Pen qui raconte l'histoire de la famille Le Pen et du Front national, et Balkany company qui met en scène l'histoire du couple formé par Patrick et Isabelle Balkany. Renaud Dély est aussi coauteur (scénariste) avec Thibaut Soulcié (dessinateur) d'une BD-enquête, publiée en , intitulée Macronarchie qui raconte les deux premières années du mandat présidentiel d'Emmanuel Macron[5]. Il est également le co-auteur (scénariste) d'une biographie en bande dessinée de Clemenceau, co-éditée par Glénat et Fayard. Il a également publié, en , dans la collection Le Poulpe, un roman policier, La Vacance du petit Nicolas, en collaboration avec Pierre Cherruau. Il a publié chez Calmann-Lévy, en collaboration avec Henri Vernet, une enquête en deux volumes consacrée à la violence en politique: en , Tous les coups sont permis. De Mitterrand à Sarkozy, la violence en politique, puis en , Frères ennemis, l'hyperviolence en politique.

Il est intervenu régulièrement de 2006 à 2012 dans l'émission C dans l'air, présentée par Yves Calvi et diffusée sur France 5. Il a été invité 16 fois sur le plateau de cette émission en 2010, 28 fois en 2011.

Renaud Dély a participé en 2008 à la réalisation d'un rapport de Terra Nova, laboratoire d'idées proche du Parti socialiste, sur la situation de la presse en France, son financement et les conditions de son indépendance. Il soutient l'opinion que « la gauche parviendra mieux à retrouver une identité en assumant son ancrage dans une société libérale »[6].

En , il rejoint l'émission 28 minutes sur Arte, à laquelle il participe tous les jeudis et vendredis, en tant que co-interviewer aux côtés de la présentatrice Élisabeth Quin et de Nadia Daam. Depuis le mois de , il présente l'émission 28 minutes en tant que joker, en remplacement d'Elisabeth Quin, durant les périodes de vacances d'été[7].

Il est l'auteur ou coauteur de treize ouvrages politiques dont Besancenot, l'idiot utile du sarkozysme (2009) dans lequel il reproche au porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d'affaiblir le Parti socialiste et ainsi d'être le « meilleur auxiliaire » de Nicolas Sarkozy[8] et La Droite brune. UMP-FN, les secrets d'une liaison fatale (2012) où il dénonce un « rapprochement » des idées de l'UMP avec celles du Front national[9].

Il est le co-auteur d'un documentaire sur le foot, Sélectionneurs, produit par Maximal productions, réalisé par Renaud Saint-Cricq et diffusé sur Canal Plus. Nourri par leurs longs témoignages, le film raconte l'expérience à la tête des Bleus de cinq anciens sélectionneurs de l'équipe de France de football : Michel Hidalgo (1976-1984), Henri Michel (1984-1988), Michel Platini (1988-1992), Gérard Houllier (1992-1993) et Raymond Domenech (2004-2010)[10],[11].

Son départ de Marianne est annoncé par France Info le  : à compter de , il doit remplacer Jean-Michel Aphatie dans l'interview du matin de France Info[12].

Le à 15 h 17, suite à l'acte 23 des Gilets jaunes, il les traite de « vermine » dans un tweet [13],[14], qu'il supprimera rapidement devant l'ampleur des réactions. Il se justifie de son tweet le lendemain[15].

Vie privée

Selon le journaliste François Koch, Renaud Dély a été initié à la loge parisienne « Fraternité-Pasquale Paoli », du Grand Orient de France[16].

Ouvrages

Essais

  • Histoire secrète du Front National, Paris, Grasset,
  • Les Tabous de la gauche, Paris, Bourin,
  • Que restera-t-il des années Chirac ?, Toulouse, Milan,
  • Sarkozy et l'argent roi avec Didier Hassoux, Paris, Calmann-Lévy,
  • La guerre des Ex, Paris, Éditions du Moment,
  • Besancenot, l'idiot utile du sarkozysme, Paris, Bourin,
  • Brèves de Football, Paris, Bourin,
  • Tous les coups sont permis. De Mitterrand à Sarkozy, la violence en politique avec Henri Vernet, Paris, Calmann-Lévy,
  • La Droite brune. UMP-FN, les secrets d'une liaison fatale, Paris, Flammarion,
  • Les Années trente sont de retour. Petite leçon d'histoire pour comprendre les crises du présent avec Claude Askolovitch, Pascal Blanchard et Yvan Gastaut, Paris, Flammarion,
  • Frères ennemis. L'hyperviolence en politique avec Henri Vernet, Paris, Calmann-Lévy,
  • La Vraie Marine Le Pen. Une bobo chez les fachos, Paris, Plon,
  • La République des traîtres, de 1958 à nos jours, ouvrage collectif, sous la direction de Jean Garrigues, Tallandier, 2018[17].
  • Les Macron du Touquet Elysée-plage avec Marie Huret, Le Seuil, 2020.
  • Les Perdants magnifiques, de 1958 à nos jours, ouvrage collectif, sous la direction de Jean Garrigues, Tallandier, 2020.

Roman

Bandes dessinées (scénario)

  • Sarkozy et ses femmes avec Aurel pour les dessins, Drugstore,
  • Sarkozy et les riches avec Aurel pour les dessins, Drugstore,
  • Hollande et ses deux femmes avec Aurel pour les dessins, Glénat, 2013
  • La République des couacs avec Aurel pour les dessins, Glénat, 2014
  • La Dynastie Le Pen avec Frédéric Coicault, Delcourt, 2017
  • Clemenceau avec Jean Garrigues, Stefano Carloni et Christophe Regnault, Glénat - Fayard, 2017
  • Balkany Company, avec Frédéric Coicault, Delcourt, 2017
  • Macronarchie, avec Thibaut Soulcié, Glénat, 2019.

Notes et références

  1. « Dély Renaud | Biographie », Groupe Glénat.
  2. David Desgouilles, L’objet du Dély, Causeur, 17 mars 2010.
  3. « Renaud Dély quitte France Inter pour Le Nouvel Observateur », Le Point, 28 mars 2011.
  4. le livre de Marcela Iacub sur DSK : les coulisses du coup médiatique controversé, Télérama, 26 février 2013.
  5. « Macronarchie ou « Rions un peu de nos amis français » », sur RTBF, (consulté le ).
  6. Renaud Dély, Les Tabous de la gauche, Bourin, 2006.
  7. « "28 minutes" : Renaud Dély remplace Elisabeth Quin dès ce soir sur Arte », ozap.com, (lire en ligne, consulté le ).
  8. Besancenot, l'idiot utile du sarkozysme, dissidences, Numéro 2 - Automne 2011, 10 juillet 2011.
  9. Christophe Forcari, « L’extrême danger de l’alliance des droites », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
  10. « « Sélectionneurs », en confidence », sur Le Monde (consulté le ).
  11. « Documentaires sur le foot : le match », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
  12. Renaud Dély, France TV Info, 19 juillet 2018.
  13. « A propos des « vermines » (et en soutien à Gaspard Glanz) - Frédéric Lordon », sur lundimatin (consulté le ).
  14. « Acte XXIII des Gilets Jaunes : Cyberharcelé, Renaud Dély efface un tweet où il traitait des manifestants de “Vermines” et s’excuse » (consulté le ).
  15. « «Vermine», «idiots utiles des Gilets jaunes» : le journaliste Renaud Dély revient sur son tweet », sur RT en Français (consulté le ).
  16. « Angelo Rinaldi intié au GODF», lexpress.fr.
  17. « Trahisons en politique 2/4 – Front National : petit meurtre en famille », sur www.franceinter.fr, (consulté le ).

Liens externes

  • Portail de la presse écrite
  • Portail de la politique française
  • Portail du journalisme
  • Portail de la radio
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.