République d'Anvers

La république d'Anvers exista entre 1577 et 1585, lorsque la ville d'Anvers fut gouvernée par les révoltés calvinistes, de sorte qu'elle participa à la révolte des gueux. Cette période est aussi connue comme celle de la république calviniste.

La ville d'Anvers en 1572. Gravure de Frans Hogenberg, dans Civitates Orbis Terrarum de Georgius Braun (1572, édition de 1593) ; exemplaire de la bibliothèque de la duchesse Anne-Amélie à Weimar.

Bref historique

Préliminaires

En novembre 1576, au cours de la première phase de la guerre de Quatre-Vingts Ans, Anvers fut durement touchée par la furie espagnole : le pillage et le massacre par l'armée du roi Philippe II d'Espagne, qui était aussi duc de Brabant. Les événements conduisirent à la réalisation de la pacification de Gand dans l'assemblée des États généraux des Pays-Bas, réunis le , où l'on exigea le départ des troupes espagnoles. Le , la garnison espagnole de la citadelle d'Anvers fut remplacée par des soldats allemands et wallons qui, en août 1577, durent également partir pour se faire remplacer par des arquebusiers et des tireurs d'Anvers. À partir de ce moment, la ville tomba dans les mains des républicains[1]. Le , les républicains désignèrent finalement - à l'instar de ce qui s'était passé à Bruxelles en août et à Gand en novembre[2] - un Comité des XVIII : douze « maîtres de police » (policiemeesters) et six maîtres de fortifications, qui devaient veiller à ce que la ville continuât à s'allier à la République[3]. Avec la mise en place de ce régime commença le gouvernement de la république calviniste d’Anvers.

La République

Le [4], Anvers rejoignit l'Union d'Utrecht et, deux ans plus tard, souscrit aussi l'acte de la Haye qui impliqua la destitution du roi en sa qualité de duc de Brabant. La plus grande ville des Pays-Bas, qui comptait à cette époque plus de 100 000 habitants, devint ainsi de fait la capitale de la révolte des gueux, en partie parce que le siège de l'assemblée des États généraux en 1578 avait déjà été transféré de Bruxelles à Anvers. Initialement, la paix religieuse fut proclamée à Anvers en 1578, mais le la religion catholique romaine fut interdite[5].

L'année suivante, François d'Anjou fut reçu à Anvers comme nouveau souverain des Pays-Bas, mais le chef des rebelles, Guillaume d'Orange, conserva le plus d'influence. Toutefois, afin de renforcer sa position, Anjou essaya en 1583 de prendre Anvers par la force. Cette entreprise, connue sous le nom de furie française, échoua et Anjou fut expulsé.

Il y avait une rivalité avec la république de Gand où les calvinistes, prenant un élan beaucoup plus radical que celui du régime d'Anvers, voulaient être en tête de la révolte. Des querelles entre les deux dirigeants de Gand, Jan van Hembyze et François de la Kethulle, seigneur de Ryhove, conduisirent ce dernier à s'installer à Termonde, fin 1583, où il bloqua l'approvisionnement de Gand venant d'Anvers par l'Escaut. Hembyze refusa de coopérer avec les États généraux, les États de Brabant, le régime calviniste d'Anvers (qui était avant tout représenté par Guillaume d'Orange) et le stathouder républicain de Flandre, Charles III de Croÿ. Isolée, la ville de Gand fut bientôt assiégée, puis soumise par les troupes espagnoles.

Pour se mettre à l'abri des troupes ennemies, le siège des États généraux fut transféré à Middelbourg en 1583. Sur les conseils de Guillaume d'Orange on désigna, le , Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde comme bourgmestre extérieur (ou forain), en le chargeant de la défense de la ville qui, inévitablement, serait attaquée à mesure que le gouverneur Alexandre Farnèse s'avançait en Flandre et en Brabant[6].

La chute d'Anvers

Le , après un siège de quatorze mois, la ville tomba de nouveau entre les mains de l'armée royale.

Plus de la moitié des cent mille habitants quittèrent la ville, la plupart pour la République des Sept Provinces-Unies des Pays-Bas.

Après la chute d'Anvers, plusieurs tentatives furent encore entreprises - en 1605, en 1620, en 1624, en 1638 (bataille de Kallo) et en 1646 - pour impliquer le Sud dans le soulèvement, mais en vain, et Anvers continua à faire partie des Pays-Bas espagnols.

Articles connexes

Sources

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Références

  1. Lombaerde, p. 49
  2. Jacobs, p. 153
  3. Vander Schelden, p. 18
  4. Algemene Geschiedenis der Nederlanden, p. 139
  5. Van der Lem
  6. Van Bree, e.a.
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