Principauté de Vladimir-Souzdal

La principauté de Vladimir-Souzdal (en russe : Влади́миро-Су́здальское кня́жество, Vladimiro-Souzdalskoïe kniajestvo), est une principauté située sur le territoire actuel de la Russie qui succéda à la Ruthénie kiévienne après son éclatement.

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Principauté de Vladimir-Souzdal
ru Владимиро-Су́здальское кня́жество
Vladimiro-Suzdal'skoye knyazhestvo

1168–1389

Informations générales
Statut Principauté (vassale de le Horde d'or à partir de 1239)
Capitale Vladimir
Langue(s) Russe
Religion Église orthodoxe

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La cathédrale de l'Assomption à Vladimir construite en 1158-1160 fonctionna comme l'établissement-mère de toutes les églises russes au XIIIe siècle.

Ce fut la plus puissante des principautés ruthènes nées de la chute de la Rus' de la fin du XIIe jusqu'à la fin du XIVe siècle. Elle est considérée comme le berceau de la langue russe et de la Russie. Elle donna progressivement naissance au grand-duché de Moscou noyau du futur Empire russe.

Histoire

Origine

La principauté occupait un vaste territoire au nord-est de la Rous' délimitée approximativement par la Volga, l'Oka et la Dvina septentrionale. Au XIe siècle la capitale était Rostov Veliki et les principales villes Souzdal, Iaroslav et Belozersk.

Cette région, occupée par l'ethnie finnoise aujourd'hui éteinte des Meria, fut colonisée très anciennement par les Slaves qui se concentrèrent dans les villes : Rostov, Souzdal, Belozersk, Riazan, Mourom. Le territoire ne fut sans doute pas christianisé en profondeur sous Vladimir Ier, malgré les affirmations des chroniques russes, Livre des degrés et Chronique de Goustynia[1] : Certes, Vladimir se rend en personne à Rostov, sans doute dans l'idée d'en faire une tête de pont de la christianisation vis-à-vis des populations finnoises et y envoie un évêque grec, Fédor ; le fils de Vladimir, Boris se voit quant à lui confier la tâche de gouverner, mais à sa mort, en 1015, le territoire demeure sans prince et deux évêques sont successivement chassés de la ville par les habitants[2].

Les choses changent sous Vladimir Monomaque. Le grand-prince déplaça en 1093 la capitale de Rostov à Souzdal et, quinze ans plus tard, fonda la ville de Vladimir sur la rivière Kliazma à 31 km au sud de Souzdal. Son fils Iouri Dolgorouki fut nommé prince de Rostov et de Souzdal et déplaça la capitale dans la nouvelle ville en 1157. Les boyards de Rostov et de Souzdal étaient cependant réticents et une brève guerre civile suivit.

Au milieu du XIIe siècle, la partie du sud de la Rus' fut pillée par des nomades turcophones et ses habitants commencèrent à migrer vers le nord. Dans ces zones précédemment boisées par la taïga, de nombreuses colonies fut alors construites telles Pereslavl-Zalesski, Kostroma, Dmitrov, Moscou, Iouriev-Polski, Ouglitch et Tver, toutes cités dont la fondation est attribuée (soit par l'histoire, soit par la légende populaire) à Iouri Dolgorouki.

Apogée

La vénération de Theotokos comme sainte protectrice de Vladimir fut introduite par le prince André Ier qui lui dédia de nombreuses égalises et installa dans son palais une icône connue sous le nom de Theotokos de Vladimir.

André Ier Bogolioubski augmenta de façon significative le pouvoir de la principauté, au détriment des autres principautés princières avoisinantes. Après l'incendie de Kiev en 1169, il refusa d'occuper le trône de Kiev et intronisa son frère cadet à sa place. Cet événement mit fin de fait à la suprématie de la Rus' de Kiev où le titre de grand-prince de Kiev ne fut ensuite disputé qu'entre de nombreux prétendants sans pouvoir réel. La nouvelle capitale de l'État russe était désormais Vladimir et André Ier s'efforça de la développer. André Ier fut assassiné par des boyards dans sa résidence en 1174.

Après un court interrègne, son frère, Vsevolod III obtient le trône de Vladimir. Il poursuit la plupart des politiques de son frère. Ces principaux ennemis furent au sud la principauté de Riazan et à l'est la Bulgarie de la Volga. Après plusieurs campagnes militaires, Riazan fut brûlé, et les Bulgares furent contraints de payer un tribut.

La mort de Vsevolod III en 1212 précipita un conflit dynastique. Son fils aîné Constantin Vladimirski, en gagnant le soutien de boyards expulsa l'héritier légitime, son frère Iouri II à Rostov. Six ans plus tard, à la mort de Constantin, Iouri réussit à revenir dans la capitale, il s'avéra être un dirigeant avisé qui vaincu définitivement la Bulgarie de la Volga et installa son frère Iaroslav à Novgorod. Cependant à la fin de son règne, les hordes mongoles sous le khan Batu prennent et brûlent Vladimir en 1238 et se mirent à dévaster les autres grandes villes de Vladimir-Souzdal et de la Rus'.

Domination mongole

Ni Vladimir, ni aucune des autres villes de la principauté ne réussirent à retrouver la puissance de la Rus', après l'invasion mongole. La principauté devint vassale de l'Empire mongol puis plus tard de la Horde d'or ; le Grand Prince était désormais nommé par le Grand Khan. Même le célèbre Alexandre Nevski dut se rendre à Karakorum afin d'être intronisé comme le Grand Prince de Vladimir. Comme de nombreuses factions luttaient pour le pouvoir, la principauté se désintégra rapidement en onze petits États : Moscou, principauté de Tver, Pereslavl-Zalesski, principauté de Rostov, Yaroslavl, Ouglitch, Belozersk, Kostroma, Nijni Novgorod, Starodub, et Iouriev-Polski. Tous reconnaissaient nominalement la suzeraineté du Grand Prince de Vladimir, mais son autorité effective s’effritait progressivement : à la fin du XIIIe siècle, seules les trois villes de Moscou, de Tver et de Nijni Novgorod reconnaissent encore la suzeraineté du prince Vladimir. Leurs dirigeants, une fois intronisés, choisissent le plus souvent de rester dans leurs propres villes, plutôt que d'être à la cour à Vladimir. Le grand-duché de Moscou éclipsa peu à peu ses rivaux. Lorsque le métropolite de toute la Rus déplaça son siège de Vladimir à Moscou en 1325, Vladimir perdit définitivement son pouvoir nominal dans le nord-est de la Rus.

Les grands-princes de Vladimir-Souzdal

Sources

Liens

Notes et références

  1. KLIMENKO Michael, Ausbreitung des Christentums in Russland seit Vladimir dem Heiligen bis zum 17. Jahrhundert: Versuch einer Übersicht nach russischen Quellen, Berlin & Hambourg, Lutherisches Verlagshaus, 1969, p. 63
  2. selon la Vie de St Léonce de RostovSkanzanie o sviatom Leonti Rostovskom cité dans KLIMENKO Michael, Ausbreitung des Christentums in Russland, p. 67 : le premier évêque, le grec Fedor ou Théodore est chassé par les habitants, le second Hilarion fuit de même; le troisième évêque, Léonce se contente de convertir les enfants et doit faire face à des adultes hostiles
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