Paul Renouard

Charles Paul Renouard, né à Cour-Cheverny (Loir-et-Cher) le et mort à Paris le , est un peintre et graveur français.

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Biographie

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Né à Cour-Cheverny le , sixième enfant d'un modeste sabotier, Paul Renouard quitte en 1859 sa région natale pour aller gagner sa vie à Paris. Il devient peintre en bâtiments et a l'opportunité de venir travailler dans les locaux de l'École des beaux-arts. Il y montre occasionnellement un talent de dessinateur qu'il possède depuis son enfance. Il est remarqué et en 1868 il est admis aux Beaux-Arts où il entre dans l'atelier d'Isidore Pils. Élève aimé de ce dernier, il l’aide dans l'exécution des décorations intérieures de l'Opéra Garnier et, en 1875, Pils étant tombé malade, Paul Renouard peint les plafonds du grand escalier d'après les cartons de son maître.

Il peint des danseuses, des portraits de beaucoup des personnalités de son siècle : Pierre Waldeck-Rousseau, Sarah Bernhardt et Victorien Sardou, Ambroise Thomas, Alexandre Dumas fils, Émile Bergerat, Ravachol, Michel-Eugène Chevreul, Louis Ménard, Joseph Meissonnier, Camille Saint-Saëns, le général Boulanger, et tous les membres de l’Institut et de la Chambre des députés, puis Lawrence Alma-Tadema, John Everett Millais, la maréchale Kate Booth, Frederic Leighton, Luke Fildes, les neuf croquis d’Henry Irving dans le rôle de Méphistophélès.

Paul Renouard est surtout un illustrateur prolifique travaillant en noir et blanc pour les grands journaux illustrés. Collaborateur attitré de L'Illustration, du Paris illustré, de la Revue illustrée, du The Graphic, il a été célèbre par ses séries sur la vie anglaise, sur l'Opéra Garnier et sur des événements comme l'Exposition universelle de 1900, l'affaire Dreyfus, le procès d'Émile Zola, les affaires Thérèse Humbert et Steinheil, les fêtes du couronnement d'Édouard VII, les obsèques de la reine Victoria, les fêtes et tournoi du 75e anniversaire de l'Indépendance de la Belgique et l'Exposition universelle de 1905 de Liège, les fêtes franco-russe à Compiègne en 1901, la Première Guerre mondiale.

À Londres, où il a vécu presque autant qu’à Paris et qu’ailleurs, il illustre le Parlement, Drury-Lane, la Salvation Army, les Prisons, le quartier des docks, les fumeries d’opium de l’East-End, le Lyceum Theatre, les Cours de Justice, les casernes de horse-guards, le monde des sports, les music-halls, la Royal Academy pour The Graphic. Dans ses Croquis de poche à Londres, il dépeint avec humour les types de la vie journalière anglaise, clubmen enfouis dans les vastes fauteuils de cuir, visiteurs dans les musées, policeman de la National Gallery, le personnel des gares ferroviaires, les copistes de la National Gallery, les promeneurs de Hyde-Park, les dormeurs des jardins de Kensington, les cochers, les conducteurs d’omnibus, le petit monde des écoles de l’Est, la classe des bébés… Il assiste au Jubilé de la reine, à des distributions de prix par le doyen de l’abbaye de Westminster, au remontage de l’horloge de la tour du Parlement, aux Royal Tournaments, aux classes de danse de Mrs Katie Lanner, aux séances du Cercle anarchiste de Berners street. Puis, c’est l’Irlande, une suite de pages aux accents sombres : enfants portant la tourbe pour payer l’école, un meeting, une éviction, les approches de la police…

À Rome pendant la semaine sainte, à Washington pendant le Congrès, il saisit la vie politique d’outre-mer sur le vif dans une collection de portraits et de scènes aussi expressifs que spirituels : le Comité des Appropriations, le Comité des Voies et Moyens, la gauche, la droite, les représentants de la presse au Parlement, le sténographe, les portraits de M. Carlisle, président de la Chambre des députés, de M. Ingalls, président du Sénat…

« Plus qu'un peintre de la vie moderne, il en a été le journaliste supérieurement informé, le reporter intelligent et clairvoyant, qui d'un regard vif et rapide auquel rien ne semble devoir échapper perçoit immédiatement ce qui doit être vu et retenu de pittoresque et de tragique ; car Paul Renouard savait à l'occasion s'élever jusqu'à l'histoire et notait fidèlement d'un crayon ferme, prompt et hardi, avec puissance de vérité qui localise sûrement la scène et le milieu, silhouettait énergiquement les personnages, accusant avec décision et précision les caractères et les types dans les individus[1]. »

Il a marqué son époque et touché ses contemporains tel Vincent van Gogh qui, à travers sa correspondance avec son frère Théo, a témoigné d'une grande admiration pour son travail et son talent.

Membre de la Société nationale des beaux-arts et de la Société des artistes français, Paul Renouard obtient une médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris de 1889 et de 1900. Il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur en 1893.

Il est professeur à l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris en 1903.

Il meurt à Paris le et repose dans le petit cimetière de Chambon-sur-Cisse.

Ses œuvres sont conservées au musée du Louvre et ou musée d'Art moderne de la ville de Paris (séries sur la vie anglaise), au musée national de l'art occidental de Tokyo, à la Bibliothèque royale de Belgique, ou à la bibliothèque-musée de l'Opéra de Paris (séries sur la danse et l'Opéra), aux musées des beaux-arts de Tours, de Limoges, de Blois.

Hayashi Tadamasa fut un des mécènes de Paul Renouard, et sa collection de près de 200 gravures et dessins fit, à la mort du collectionneur, l’objet d’une donation par ses héritiers au musée de la Maison impériale de Tokyo (actuel musée national de Tokyo).

Œuvres

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Le Premier président Périvier (1898), crayon, musée d'art du comté de Los Angeles.
Lors du procès Dreyfus, Fernand Labori et Georges Deligaud, Reims, bibliothèque Carnegie.

Paul Renouard a réalisé des milliers de portraits dont :

Il a suivi de nombreux procès dont trois principaux :

Lors de ses voyages à Londres il réalisa :

  • Scènes de la vie Londonienne ;
  • L’Armée du salut ;
  • Jubilé de la reine d’Angleterre ;
  • Séances de la Chambre des députés ;
  • Une série de portraits d’académiciens Britanniques intitulé L’Académie Royale.

Parmi ses sujets de société :

  • Les pensionnaires du Louvre (Croquis des dames copistes du Musée, édité part l’Art, 1878) ;
  • La Semaine sainte à Rome (série de dessins 1890) intitulée Rome pendant la semaine sainte, dessins (Paris, Boussod et Valadon, 1891, 149 p.) à la suite d'un reportage pour Le Figaro Illustré ;
  • Trente eaux fortes sur l’Opéra Garnier publiées sous le titre À l’Opéra (album avec préface de Ludovic Halévy) ; Vieil harpiste de l'Opéra, eau-forte, 45 × 32,4 cm, château-musée de Nemours[2].
  • 40 compositions sur les grandes scènes de l’Exposition universelle de 1900 (album) ;
  • Mouvements, gestes et expressions, collection de 200 planches dessinées et gravées à la pointe sèche, à l’eau forte et au burin.

Paul Renouard a également suivi :

  • La commémoration des fêtes du 75e anniversaire de l’Indépendance de la Belgique et de l’Exposition universelle de Liège (1905), etc. dans 1830-1905 ;
  • La même année, il a produit des dessins sur le Tournoi de chevalerie de Bruxelles joué en souvenir de celui de 1452 où Charles le téméraire s'était illustré devant son père Philippe le Bon, duc de Bourgogne;
  • 80 compositions[Quoi ?] ;
  • Dessins relatifs au scènes de la vie parisienne à l’Exposition de Liège (1905).

Aux États-Unis où il résida à Washington et étudia la vie des parlementaires :

  • Croquis du monde politique américain.

La Première Guerre mondiale :

  • La Guerre (1914-1918), trente compositions gravées sur cuivre.

Récompenses

Œuvres dans les collections publiques

En Belgique
En France
Au Japon
Au Luxembourg

Élèves

Expositions

Hommages

  • 1922 : le musée des beaux-arts de Blois inaugure ses salles Renouard.
  • 1926 : à l’initiative de l’École de la Loire dont il fut le président, un buste est réalisé par Albert Chartier, un de ses élèves aux Arts-décoratifs, et inauguré dans les jardins de l’évêché à Blois.

Notes et références

  1. Léonce Bénédite, Rapport général des Beaux-Arts à l'Exposition de 1900, Paris.
  2. photo.rmn.fr.

Annexes

Bibliographie

  • Janine Bailly-Herzberg, « L'œuvre gravé de Renouard… autant de témoignages sur les années 1880-1920 », in Dictionnaire de l'estampe en France 1830-1950, Arts et Métiers Graphiques, 1985, p. 279.
  • Gabriel Mourey, « Hommes devant la nature et la vie : Rodin, Helleu, Le Sidaner, Steinlen, E. Claus, P. Renouard, Ch. Cottet, J. W. Alexander, J.-F. Raffaelli, F. Thaulow, G. La Touche, A. Baertsoen, Aman-Jean, A. Lepère », Éd. P. Ollendorff, 1902.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, vol. 11, Gründ, 1999, p. 588 (ISBN 9782700030211).
  • Henri Beraldi, Les graveurs du XIXe siècle : guide de l'amateur d'estampes modernes, 1891, vol. 11, p. 186-189.
  • Jules Claretie, « M. Paul Renouard et l'Opéra », la Gazette des Beaux-Arts, , p. 435-455).
  • Louis Dumont-Wilden, « Paul Renouard », Revue de l'art ancien et moderne, no 116, , p. 361-378.
  • (en) Gabriel Mourey, « A Master Draughtsman: Paul Renouard », The International Studio, X, 1900, p. 166.
  • (en) Linda Nochlin, « Van Gogh, Renouard, and the Weavers’ Crisis in Lyons », in The Politics of Vision, New York, Harper and Row, 1989, p. 97-98.
  • Louis Vaunois, « Paul Renouard », Blois, Éd. Jardin de la France, 1922.
  • (en) Jon Whiteley (dir.), « Charles-Paul Renouard », in Catalogue of the collection of drawings in the Ashmolean Museum, vol. 7, Oxford University Press, 2000, p. 412 (ISBN 9780199244324).
  • (en) Leipnick, History of French etching, Londres, 1924, p. 157.
  • Clément Janin, « Paul Renouard », Print. collect. quart IX, 1922.
  • Armand Dayot, Le long des routes : récits et impressions, Paris, Flammarion, 1897, p. 250-269.
  • (en) Alexander Roob, Van Goghs Favorites IV: Paul Renouard, the Zola of Drawing (lire en ligne).

Liens externes

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