Maurice Busset

Maurice Busset, né à Clermont-Ferrand le où il est mort le , est un peintre et xylographe français. Il est aussi pendant la Première Guerre mondiale adjudant, aviateur et peintre militaire officiel.

Biographie

Maurice Busset voit le jour le à Clermont-Ferrand, place de la Poterne, où ses parents Gilbert Busset (1845-1887) et Anaïs Pailloux (1856-1918) sont limonadiers.

Durant sa jeunesse, il fait des séjours réguliers et de longues sorties en plein air dans la région de Saint-Bonnet-près-Orcival, où il s'imprègne des paysages comme de la culture et des savoirs-faire des campagnards qui vont l'inspirer dans ses œuvres. Il y réalisera ses premiers croquis et aquarelles consignés dans un « carnet de jeunesse ». Ses sujets préférés sont les montagnes et les paysans de son Auvergne natale. Il peint également des scènes de genre, de coutumes, de danse (bourrées) et de fêtes.

Maurice Busset effectue son service militaire au 105e régiment de Riom entre 1900 et 1901. Durant ces dix mois, il réalise un carnet de croquis dans lequel il relate la vie du régiment et des soldats. En mai 1901, il est caporal au peloton des Dispensés. En août 1904, à l'issue de ces 28 jours, aux environs de Riom, il obtient le diplôme d'officier de réserve. De cet épisode, il réalise une série de dessins retraçant la vie quotidienne des civils et des militaires[1]. Ces documents originaux proviennent du fonds d'atelier de l'artiste acquis en vente enchères et conservés dans les collections iconographiques de la bibliothèque du patrimoine de Clermont Auvergne Métropole.

En 1915, il s'engage dans l'aviation. Il sera adjudant, rattaché au Ministère de la Guerre, direction de l'aéronautique militaire, section artistique et des archives de l'aéronautique. On lui doit une série de toiles majeures sur le thème de l'aviation militaire et des albums illustrés de planches gravées sur Paris[2] et En avion[3]. En 1915-1916, il sera sergent mécanicien d'avion rattaché au 1er groupe d'aviation[4]. Sous-officier au 10e régiment d'infanterie dans la campagne en Alsace-Lorraine, Maurice Busset prend part à la bataille du bois d'Ailly, forêt d'Apremont aux environs de Saint-Mihiel (Meuse), par laquelle il dessinera l'enterrement des trois poilus d'Auvergne[5].

Reproduction du Sabbat des sorciers sur le puy-de-dôme [sic], planche 79 du livre de Georges Desdevises du Dézert, Les monts d'Auvergne et le peintre Maurice Busset.

Dans les années 20, il est professeur de dessin au Lycée Henri-IV à Paris.

Directeur de l'École des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand et conservateur-adjoint du musée Bargoin de Clermont-Ferrand, on lui doit des gravures et des peintures de paysages auvergnats qu'il présente au Salon d'automne, au Salon des indépendants et à la Société nationale des beaux-arts ainsi que des scènes de guerre.

Il est inhumé le 3 mai 1936 au cimetière des Carmes de Clermont-Ferrand (allée 63, no 678).

Ses œuvres sont conservées, entre autres, au Musée d'Art Roger-Quilliot, à la Bibliothèque du Patrimoine de Clermont Auvergne Métropole, à Paris au Musée des Invalides et au Musée Carnavalet[6].

Il est également connu pour avoir défendu parmi les premiers, en 1933, l'idée que les sites de Chanturgue et des Côtes de Clermont, au nord de la ville de Clermont-Ferrand, correspondaient à la véritable localisation de la bataille de Gergovie, thèse notamment soutenue après lui par Paul Eychart mais rejetée par la majorité des historiens et archéologues et contredite par les dernières recherches sur le site de Merdogne-Gergovie, au sud de la ville[7]. Il publie la même année un ouvrage intitulé Gergovia, capitale des Gaules et l'oppidum du plateau des Côtes.

Une rue du centre-ville de Clermont-Ferrand porte son nom.

Publications

  • Paris Bombardé : deux eaux fortes originales, treize bois gravés en couleurs exécutés pendant le bombardement de Paris, janvier-juillet 1918, Paris, Ed. Blondel la Rougery, (lire en ligne)
  • En avion, vols et combats : estampes et récits de la Grande Guerre, 1914-1918, Paris, Delagrave, (lire en ligne)
  • Au pied des Puys : images des pays d'Auvergne, Paris, édition des Images de Paris, (lire en ligne)
  • Le Vieux Pays d'Auvergne. Recueil des costumes, des types et des coutumes de Haute et Basse-Auvergne. Notés et dessinés en l'an 1923, Clermont-Ferrand, Impr. G. Mont-Louis, , 67 p.
  • La technique moderne du bois gravé et les procédés anciens des xylographes du XVIe siècle et des maîtres graveurs japonais, recueillis et mis à la portée des artistes et des amateurs, Paris, Delagrave, , 172 p. (lire en ligne)
    Réédité en 1927 et 1929
  • La technique moderne du tableau et les procédés secrets des grands coloristes des XVe, XVIe et XVIIe siècles, Paris, Delagrave,
  • « Maroc et Auvergne », L'Auvergne littéraire, artistique et historique, no 45,
  • Gergovia, capitale des Gaules et l'oppidum du plateau des Côtes, Paris, Librairie Delagrave, , 148 p.

En tant qu'illustrateur

  • J. Théron, Vieux airs d'Auvergne, thèmes de bourrées, rondes, chants populaires, recueillis et harmonisés, Clermont-Ferrand, C. Perretière,
  • Jean Bouchary, Images d'Auvergne, Paris, édition de la 'Revue de l'Univers', , 76 p.
  • Jean Bouchary, Gens d'Auvergne. Contes, suivis de la littérature auvergnate. Critique, Paris, éditions de la 'Revue de l'Univers', , 16 p.
  • Georges Desdevises du Dezert, Les Monts d'Auvergne et le peintre Maurice Busset, ouvrage... illustré de nombreux croquis dans le texte et de cent héliogravures reproduisant l’œuvre de l'artiste, Aurillac, Edition U. S. H. A., , 70 p. (lire en ligne)

En tant qu'affichiste

  • Ville de Clermont-Ferrand. 18-21 Mai 1907. XXIIIe Fête fédérale de l'Union des Sociétés de Gymnastique de France, 1907.
  • Kursaal de Royat : Samedi 19 juillet 1913 à 8h1/2 : Soirée d'art régionaliste organisée par la Veillée d'Auvergne, 1913.
  • Du 1er au 8 juillet 1923 Semaine auvergnate de Clermont-Ferrand. Tricentenaire de Blaise Pascal : Foire exposition régionale, 1923.

Notes et références

  1. Busset, Maurice, Carnets de croquis : dessins originaux, début 20 e siècle (lire en ligne)
  2. Maurice Busset, Au temps des Gothas : Paris bombardé : janvier-Juillet 1918, Paris, ED.Blondel La Rougery, , 20 p. (lire en ligne)
  3. Maurice Busset, En avion : Vols et combats : Estampes et récits de la grande Guerre : 1914-1918, Paris, Delagrave, , 24 p. (lire en ligne)
  4. « Carnets de dessins originaux, faits par Maurice Busset entre 1915 et 1916 », (consulté le )
  5. Busset, Maurice, Enterrement des trois poilus dans la forêt d'Ailly : pastel, Saint-Mihiel (Meuse), (lire en ligne)
  6. René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 221.
  7. Gergovia, capitale des Gaules et l'oppidum du plateau des Côtes, Paris, Librairie Delagrave, 1933, 148 p., ill.

Annexes

Bibliographie

  • Nicolas Chabrol, Le peintre Maurice Busset, au fil de ses carnets, Clermont-Ferrand, Un, deux... quatre éd., 2001, 122 p., ill. en noir et en coul. (publié à l'occasion de l'exposition Un peintre dans le Cantal, carnets de voyage de Maurice Busset, Saint-Flour, Musée de la Haute-Auvergne, 2001).
  • René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 221.
  • Pierre de Nolhac, « La découverte de Gergovie », L'Illustration, no 4695, 25 février 1933, p. 219-220 (présentation de la prétendue découverte par Maurice Busset des ruines de Gergovie au plateau des Côtes de Clermont, Puy-de-Dôme, en fait des murs et des cabanes viticoles du XIXe siècle).
  • Pierre-François Fournier, « Les ouvrages de pierre sèche des cultivateurs d'Auvergne et la prétendue découverte d'une ville aux Côtes-de-Clermont », L'Auvergne littéraire et artistique, no 68, 10e année, 1933, 3e cahier, p. 5-34 et fig. I à XXXIX (réfutation de la thèse de Maurice Busset).
  • Émile Desforges, Gabriel Fournier, Pierre-François Fournier, Jean-Jacques Hatt, Franck Imberdis, Nouvelles recherches sur les origines de Clermont-Ferrand, Institut d'Études du Massif Central, Clermont-Ferrand, 1970, en part. p. 403-406 (rappel de l'affaire des Côtes de Clermont lancée par Maurice Busset, reprise par Paul Eychart).

Liens externes

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