Patrouilleur Outre-mer

Les patrouilleurs Outre-mer, ou POM, sont un type de six patrouilleurs hauturiers de la Marine nationale. Ils seront basés en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à La Réunion, où ils remplaceront les patrouilleurs de la classe P400 arrivés en fin de vie, mais avec un gabarit bien plus conséquent de 1 300 tonnes à pleine charge et des capacités étendues. Ils doivent être livrés à partir de 2023 selon les prévisions de au lieu d'entre fin 2022 et 2025 selon celle de [2].

Patrouilleur Outre-mer - classe Félix EBOUE
POM
Caractéristiques techniques
Type Patrouilleur
Longueur 80 m
Maître-bau 11,8 m
Tirant d'eau 3,5 m
Déplacement 1 300 t à pleine charge
Propulsion Diesel-électrique
Vitesse 24 nœuds
Caractéristiques militaires
Armement 1 canon télé-opéré de 20 mm, 2 mitrailleuses de 12,7 mm et 2 mitrailleuses de 7,62 mm
Aéronefs VSR700
Rayon d’action 5 500 Nq
Autres caractéristiques
Électronique Radar de veille air/surface
Système d’identification optronique jour / nuit
Système de situation tactique
Moyens de communication HF et satellitaires
Équipage 30 marins et 24 passagers[1]
Histoire
Constructeurs Socarenam
A servi dans  Marine nationale
Commanditaire Direction générale de l'Armement
Date début commande 2019
Période de
construction
2020-2025
Période de service 2023-
Navires construits 0
Navires prévus 6
Navires en activité 0

Historique

Génése

Les travaux liés au programme BATSIMAR et à la Revue stratégique de défense et de sécurité nationale d'[3] ont établi que la protection des approches maritimes et des intérêts en mer des départements, régions et collectivités d'outre-mer nécessitaient des moyens aptes à s'opposer aux actions terroristes et aux menaces d'incursions. Ils ont défini deux familles de navires de patrouille : les patrouilleurs de haute mer de nouvelle génération (PHM-NG) ou Patrouilleur océanique et les patrouilleurs Outre-mer (POM). Les POM ont pour mission la sauvegarde maritime du territoire et l'action de l'État en mer, avec un armement adapté sans capacités offensives significatives. En , la Direction générale de l'Armement émet un appel d'offres concernant ces bâtiments[4].

Commande

Le , le Président de la République Emmanuel Macron annonce à l'occasion des Assises de l'économie de la mer que le Ministère des Armées a passé officiellement commande de six POM. La commande a été attribuée au chantier naval Socarenam de Boulogne-sur-Mer, déjà constructeur des patrouilleurs Antilles-Guyane de la classe La Confiance[5],[6],,[7]. Le président de la société Socarenam confirme la sélection de son entreprise le [8].

Le marché de développement, de réalisation, et de maintien en conditions opérationnelle est publié le . Il est confié en cotraitance aux sociétés Socarenam et CNN-MCO située à Brest, pour une valeur de 223 939 897 euros hors TVA[9].

Développement et construction

Le premier exemplaire de Patrouilleur Outre-mer est mis sur cale le , au cours d'une visite du chantier Socarenam de Saint-Malo par la ministre des Armées Florence Parly[10].

Caractéristiques

Les patrouilleurs Outre-mer de la classe Félix EBOUE auront un déplacement de 1 300 tonnes à pleine charge. Ils seront longs de 80 m et larges de 11,8 m, avec un tirant d'eau de 3,5 m[11],[12]. Armés par un équipage de trente marins, ils pourront recevoir vingt-quatre passagers supplémentaires et assurer le soutien de plongeurs[1]. Ils seront amenés à évoluer dans des zones de forte chaleur et d'hygrométrie élevée, pour des missions sans ravitaillement d'une durée avoisinant les trente jours, avec une capacité de manutention autonome pour le levage de matériels. Ils disposeront de deux embarcations rapides d'intervention, longues d'environ m, et d'un drone aérien Airbus Helicopters VSR700 d'une masse d'environ 700 kg[5].

Le système de combat est le Lyncea de la société française Nexeya, installé depuis 2009 sur les frégates de classe Floréal et les avisos reclassés en patrouilleurs de classe d'Estienne d'Orves[13]. Les systèmes de radar de surveillance sont fournis par Hensoldt[14]. L’armement est constitué d’un canon de 20 mm Narwhal, placé à l’avant sur une position offrant un débattement réduit, et de quatre affûts destinés à accueillir des mitrailleuses de 12,7 et 7,62 mm[1].

Utilisateurs

Marine nationale

Six patrouilleurs sont prévus pour équiper la Marine nationale[11]. Prévue initialement pour 2022, la première unité sera basée à Nouméa en Nouvelle-Calédonie en 2023, suivie d'une autre l'année suivante. Deux unités seront basées à La Réunion, et deux autres en Polynésie. L'ensemble prendra la relève des navires des classe P400, Le Malin et Arago[2].

no  Nom Mise sur cale Lancement Livraison Service actif Port d'attache
P... Auguste Bénébig 2023[15] Nouvelle-Calédonie
P... Teriieroo a Teriierooiterai Juin 2021 2023 Polynésie
P... Jean Tranape 2024 Nouvelle-Calédonie
P... Auguste Techer 2024 La Réunion
P... Philippe Bernardino 2025 Polynésie
P... Félix Éboué 2025 La Réunion

Notes et références

  1. Groizeleau 2020.
  2. Vincent Groizeleau, « Les POM livrés entre 2022 et 2025 », Mer et Marine, (lire en ligne)
  3. Assemblée Nationale, « Question écrite no 11898 de M. Franck Marlin. Question publiée au JO le : 04/09/2018 page : 7729. Réponse publiée au JO le : 04/12/2018 »
  4. Lefauteuildecolbert, « BATSIMAR/POM : appel d'offres pour six frégates de quatrième rang ? », sur lefauteuildecolbert.blogspot.com,
  5. Laurent Lagneau, « Le ministère des Armées a commandé les six patrouilleurs outre-Mer promis à la Marine nationale », opex360.com, 4 novembre 2019.
  6. « La Socarenam va construire six patrouilleurs d’outre-mer », Le Marin, 3 novembre 2019
  7. « Socarenam va construire les six nouveaux patrouilleurs Outre-mer », La Tribune, 4 novembre 2019.
  8. Stéphane danger, « Philippe Gobert, président de la Socarenam : « Le meilleur l’a emporté» », La semaine dans le Boulonnais,
  9. Direction générale de l'armement, « Avis No 20-13021 publié le 13/02/2020. Développement, réalisation et fourniture de patrouilleurs hauturiers destinés à la Marine nationale, maintien en conditions opérationnelles de ces bâtiments et réalisation de prestations associées, lesdits bâtiments destinés à l'action de l’État en mer dans les zones économiques exclusives ultramarines françaises, concourant aux missions de souveraineté, de surveillance, de protection des intérêts français, de police des pêches et de lutte contre les trafics iilicites. Avis d'attribution »
  10. tBrigitte Saverat-Guillard, « Saint-Malo. Socarenam reçoit la ministre des Armées et commence la construction de patrouilleurs », Ouest France, (lire en ligne)
  11. Direction générale de l'armement, « Avis no 18-102594 publié le 10/08/2018. Développement, réalisation et fourniture de patrouilleurs hauturiers de coque acier ou aluminium, neufs et identiques, MCO de ces bâtiments en outre-mer et réalisation des prestations associées. Avis de marché. Procédure Négociée. Objet du marché »
  12. Vincent Groizeleau, « Socarenam dévoile les futurs patrouilleurs d’outre-mer, 31 décembre 2019 », Mer et Marine, (lire en ligne).
  13. Vincent GroizeIeau, « Nexeya va fournir le système de combat des patrouilleurs d’outre-mer », sur Mer et marine, (consulté le ).
  14. (en-US) « HENSOLDT UK supplies surface search radar with IFF to the French Navy », sur uk.hensoldt.net (consulté le )
  15. Vincent Groizeleau, « La livraison du premier patrouilleur d’outre-mer repoussée à 2023 », Mer et Marine, (lire en ligne)

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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