NGC 3621

NGC 3621 est une galaxie spirale barrée située dans la constellation de l'Hydre à environ 22 millions d'années-lumière de la Voie lactée (mesures non basées sur le décalage vers le rouge)[9]. NGC 3621 a été découvert par l'astronome germano-britannique William Herschel en 1790.

NGC 3621

La galaxie spirale barrée NGC 3621. (Image prise avec le Wide Field Imager (WFI) du télescope de 2,2 m de l'Observatoire de La Silla)
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Hydre
Ascension droite (α) 11h 18m 16,5s[1]
Déclinaison (δ) −32° 48 51 [1]
Magnitude apparente (V) 9,7[2]
10,3 dans la Bande B [2]
Brillance de surface 14,51 mag/am2[3]
Dimensions apparentes (V) 12,3 × 6,8[2]
Décalage vers le rouge 0,002435 ± 0,000007[1]
Angle de position 159°[2]

Localisation dans la constellation : Hydre

Astrométrie
Vitesse radiale 730 ± 2 km/s [4]
Distance 10,2 ± 0,7 Mpc (33,3 millions d'a.l.)[5]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie spirale barrée
Type de galaxie SA(s)d[1] SBcd[2],[6] SBcd?[7]
Dimensions 119 000 a.l.[8]
Découverte
Découvreur(s) William Herschel[7]
Date 17 février 1790[7]
Désignation(s) PGC 34554
ESO 377-37
UGCA 232
AM 1115-323
IRAS11159-3235 [2]
Liste des galaxies spirales barrées

La classe de luminosité de NGC 3621 est IV et elle présente une large raie HI. Elle renferme également des régions d'hydrogène ionisé. De plus, c'est une galaxie du champ, c'est-à-dire qu'elle n'appartient pas à un amas ou un groupe et qu'elle est donc gravitationnellement isolée[1].

Avec une brillance de surface égale à 14.51 mag/am2, on peut qualifier NGC 3621 de galaxie à faible brillance de surface (LSB en anglais pour low surface brightness). Les galaxies LSB sont des galaxies diffuses (D) avec une brillance de surface inférieure de moins d'une magnitude à celle du ciel nocturne ambiant.

Selon la base de données Simbad, NGC 3621 est une galaxie à noyau actif[10].

Près d'une cinquantaine de mesures non basées sur le décalage vers le rouge (redshift) donnent une distance de 6,717 ± 1,015 Mpc (21,9 millions d'a.l.)[9], ce qui est à l'extérieur des distances calculées en employant la valeur du décalage [5]. Mais comme NGC 3621 est une galaxie rapprochée de la Voie lactée, ces mesures sont plus fiables que celles basées sur la loi de Hubble qui fait appel au décalage vers le rouge.

Une galaxie à disque pur avec un petit noyau

Cette galaxie est relativement rapprochée de nous, elle occupe un vaste espace sur la sphère céleste et sa magnitude visuelle est élevée (9,4), des caractéristiques qui permenttent de l'observer facilement avec un télescope de taille moyenne. Cependant, la photographie prise par la caméra WFI de l'Observatoire de La Silla de l’ESO au Chili montre que NGC 3621 a une carctéristique peu commune pour une galaxie spirale, elle n'a pas de bulbe central et par conséquent on dit d'elle que c'est une galaxie à disque pur[11].

La forme de cette galaxie sans bulbe suggère qu'elle n'a pas rencontré une autre galaxie, car une telle collision galactique aurait perturbé son fin disque d’étoiles, créant un petit bulbe en son centre. On pense d'ailleurs que c'est une galaxie isolée[1].

Comme NGC 3621 est près de nous, elle présente un intérêt certain pour les astronomes. Ils peuvent y étudier une large gamme d'objets dont les nurseries d’étoiles, les nébuleuses et les céphéides, un type d'étoiles variables utilisées par les astronomes comme repère de distance dans l'Univers. À la fin des années 1990, NGC 3621 a été l’une des 18 galaxies sélectionnées pour un projet du télescope spatial Hubble, soit l'observation des étoiles variables de type céphéide afin de mesurer le taux d’expansion de l’Univers avec une précision meilleure que tout ce qui avait été fait jusque-là . Au cours de ce projet, 69 Céphéides ont été observées dans cette seule galaxie[11].

Malgré l'absence d'un bulbe central, NGC 3621 possède un noyau compact et brillant, dont l'émission est caractéristique des galaxies de Seyfert de type 2. En raison de sa petitesse et de sa luminosité faible comparée à celle de la galaxie dans son ensemble, ce noyau n'a été découvert que tardivement, à l'aide du télescope spatial Spitzer[12]. La dispersion de vitesse des étoiles de ce noyau est très élevée, faisant plus de 40 kilomètres par seconde, signe de l'existence d'une masse centrale très compacte au sein de ce noyau, masse très probablement sous la forme d'un trou noir supermassif d'une masse d'environ égale à trois millions de masses solaires. Cette masse relativement faible pour un trou noir supermassif s'explique selon toute vraisemblance par la quasi absence de bulbe dans cette galaxie[13]. Cette caractéristique physique atypique de cette galaxie (spectre semblable à celui d'un noyau actif, mais sans bulbe, présence d'un trou noir central peu massif) pourrait en faire le représentant des galaxies dont le trou noir central est en cours de formation, alors que le bulbe central est encore non formé[14].

Galerie

Notes et références

  1. (en) « NASA/IPAC Extragalactic Database », Resultats pour NGC 3621 (consulté le )
  2. « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke» sur le site ProfWeb, NGC 3600 à 3699 »
  3. La brillance de surface (S) se calcule à partir de la magnitude apparente (m) et de la surface de la galaxie selon l'équation
  4. On obtient la vitesse de récession d'une galaxie à l'aide de l'équation v = z×c, où z est le décalage vers le rouge (redshift) et c la vitesse de la lumière. L'incertitude relative de la vitesse Δv/v est égale à celle de z étant donné la grande précision de c.
  5. On obtient la distance qui nous sépare d'une galaxie à l'aide de la loi de Hubble : v = Hod, où Ho est la constante de Hubble (70±5 (km/s)/Mpc) . L'incertitude relative Δd/d sur la distance est égale à la somme des incertitudes relatives de la vitesse et de Ho.
  6. (en) « NGC 3621 sur HyperLeda » (consulté le )
  7. (en) « Site du professeur C. Seligman » (consulté le )
  8. On obtient le diamètre d'une galaxie par le produit de la distance qui nous en sépare et de l'angle, exprimé en radian, de sa plus grande dimension.
  9. « Your NED Search Results », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  10. (en) « Simbad, NGC 3621 -- Active Galaxy Nucleus » (consulté le )
  11. « Une image parfaite d’une galaxie à disque pur » (consulté le )
  12. (en) S. Satyapal et al., The Discovery of an Active Galactic Nucleus in the Late-Type Galaxy NGC 3621: Spitzer Spectroscopic Observations, The Astrophysical Journal, 663, L9-L12 (2007), arXiv:0706.1050 Voir en ligne.
  13. (en) A. J. Barth et al., Dynamical constraints on the masses of the nuclear star cluster and black hole in the late-type spiral galaxy NGC 3621, The Astrophysical Journal, 690, 1031-1044 (2009), arXiv:0809.1066 (astro-ph) Voir en ligne.
  14. (en) M. Gliozzi et al., A Chandra view of NGC 3621: a bulgeless galaxy hosting an AGN in its early phase?, The Astrophysical Journal, 700, 1759-1767 (2009), arXiv:0906.0019 (astro-ph) Voir en ligne.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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