NGC 3608

NGC 3608 est une galaxie elliptique située dans la constellation du Lion à environ 56 millions d'années-lumière de la Voie lactée. NGC 3608 a été découvert par l'astronome germano-britannique William Herschel en 1784.

NGC 3608

La galaxie elliptique NGC 3608
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Lion
Ascension droite (α) 11h 16m 58,9s[1]
Déclinaison (δ) 18° 08 58 [1]
Magnitude apparente (V) 10,7[2]
11,7 dans la Bande B [2]
Brillance de surface 13,1 mag/am2[2]
Dimensions apparentes (V) 3,2 × 2,6[2]
Décalage vers le rouge 0,004089 ± 0,000017[1]
Angle de position 75°[2]

Localisation dans la constellation : Lion

Astrométrie
Vitesse radiale 1 226 ± 5 km/s [3]
Distance 17,1 ± 1,2 Mpc (55,8 millions d'a.l.)[4]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie elliptique
Type de galaxie E2[1],[2],[5] E[6]
Dimensions 52 000 a.l.[7]
Découverte
Découvreur(s) William Herschel[5]
Date 14 mars 1784[5]
Désignation(s) PGC 34433
UGC 6299
MCG 3-29-22
ZWG 96.22
KCPG 278B [2]
Liste des galaxies elliptiques

NGC 3608 a été utilisé par Gérard de Vaucouleurs comme une galaxie de type morphologique E2 dans son atlas des galaxies[8],[9].

NGC 3608 présente une large raie HI et c'est une galaxie LINER, c'est-à-dire une galaxie dont le noyau présente un spectre d'émission caractérisé par de larges raies d'atomes faiblement ionisés[1].

De nombreuses mesures non basées sur le décalage vers le rouge (redshift) donnent une distance de 25,019 ± 5,822 Mpc (81,6 millions d'a.l.)[10], ce qui est légèrement à l'extérieur des distances calculées en employant la valeur du décalage [4].

Trou noir supermassif

Selon une étude réalisée auprès de 76 galaxies par Alister Graham, le bulbe central de NGC 3608 renferme un trou noir supermassif dont la masse est estimée à 1,9+1,0
−0,6
x 108 .[11]

La matière noire dans NGC 3608

L'étude SLUGGS (en) basée sur la cinématique des amas globulaires autour de 25 galaxies a permis de détermnier la distribution et la densité de la matière noire dans celles-ci à l'intérieur d'une zone allant jusqu'à 5 fois le rayon des galaxies. NGC 3608 faisait partie des 25 galaxies étudiées.

NGC 3607 et NGC 3608 étaient les galaxies qui présentaient les plus faibles densités de matière noire, avec des valeurs de 6,2 /kpc3 pour la première et de 6,2 /kpc3 pour la deuxième[12].

Groupe de NGC 3686 et de NGC 3607

NGC 3608 est une galaxie brillante dans le domaine des rayons X[1] et elle fait partie du groupe de NGC 3686 qui comprend au moins 21 autres galaxies brillantes également dans le domaine des rayons X, dont NGC 3592, NGC 3607, NGC 3626, NGC 3655, NGC 3659, NGC 3681, NGC 3684, NGC 3686 et NGC 3691[13]. Ce même groupe est aussi mentionné dans un article publié par A.M. Garcia en 1993, mais la galaxie NGC 3607 n'y figure pas[14]. De plus, la galaxie PGC 35426 fait partie de la liste de Garcia, mais cette dernière ne brille pas dans le domaine des rayons X.

Dans un article paru en 1998, Abraham Mahtessian mentionne que NGC 3608 appartient à un groupe comprenant huit galaxies.[15] Toutes les galaxies inscrites par Mahtessian à ce groupe, sauf NGC 3599 et NGC 3605, font partie du groupe de NGC 3686 cité dans l'article de Chandreyee Sengupta (année 2006) et de A.M. Garcia (année 1993). La distance moyenne des galaxies du groupe cité par Sengupta est de 16,8 Mpc, alors celle de que NGC 3599 est de 11,7±0,9 Mpc et celle de NGC 3605 de 9,23 ± 0,70 Mpc. La galaxie du groupe de Sengupta qui est la plus rapprochée de la Voie lactée est NGC 3607 à 13,2±1,0 Mpc. La distance de NGC 3599 est à l'intérieur des limites des distances (10,8 à 12,6 Mpc) de NGC 3607 mais à l'extérieur des limites de la distance moyenne du groupe de NGC 3686. Quant à NGC 3605, elle semble beaucoup trop rapprochée pour faire partie de ce groupe.

D'autre part, la galaxie la plus brillante du groupe cité par Mahtessian est NGC 3607. On peut donc donner le nom de groupe de NGC 3607 à celui-ci. Les huit galaxies de ce groupe sont selon Mahtessian NGC 3599, NGC 3605, CGCG 1114,2+1804 (UGC 6296), NGC 3607, NGC 3608, CGCG 1115,6+1907 (UGC 6320), NGC 3626 et NGC 3659. En excluant NGC 3605 du groupe, on obtient une distance moyenne pour les sept autres galaxies de 15,7±3,2 Mpc. NGC 3605 est à 9,23±0,70 Mpc de la Voie lactée et selon cette distance basée sur le décalage vers le rouge, elle ne ferait pas partie de ce groupe. Cependant, des mesures indépendantes du décalage vers le rouge donne une distance moyenne passablement différente, soit 24,521 ± 7,404 Mpc (80 millions d'a.l.) [16]. Selon ces mesures, NGC 3605 pourrait appartenir au groupe de NGC 3608.

Notes et références

  1. (en) « NASA/IPAC Extragalactic Database », Resultats pour NGC 3608 (consulté le )
  2. (en) « Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke » (consulté le )
  3. On obtient la vitesse de récession d'une galaxie à l'aide de l'équation v = z×c, où z est le décalage vers le rouge (redshift) et c la vitesse de la lumière. L'incertitude relative de la vitesse Δv/v est égale à celle de z étant donné la grande précision de c.
  4. On obtient la distance qui nous sépare d'une galaxie à l'aide de la loi de Hubble : v = Hod, où Ho est la constante de Hubble (70±5 (km/s)/Mpc) . L'incertitude relative Δd/d sur la distance est égale à la somme des incertitudes relatives de la vitesse et de Ho.
  5. (en) « Site du professeur C. Seligman » (consulté le )
  6. (en) « NGC 3608 sur HyperLeda » (consulté le )
  7. On obtient le diamètre d'une galaxie par le produit de la distance qui nous en sépare et de l'angle, exprimé en radian, de sa plus grande dimension.
  8. Atlas des galaxies de Vaucouleurs sur le site du professeur Seligman, NGC 3608
  9. (en) « The Galaxy Morphology Website, NGC 3608 » (consulté le )
  10. « Your NED Search Results », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  11. Alister W. Graham, « Populating the galaxy velocity dispersion – supermassive black hole mass diagram: A catalogue of (Mbh, σ) values », Publications of the Astronomical Society of Australia, vol. 25#4, , p. 167-175, table 1 page 174 (DOI 10.1088/1009-9271/5/4/002, Bibcode 2005ChJAA...5..347A, lire en ligne)
  12. Adebusola B. Alabi, Duncan A. Forbes, Aaron J. Romanowsky et al., « The SLUGGS survey: the mass distribution in early-type galaxies within five effective radii and beyond », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 460#4, , p. 3838-3860 (DOI 10.1093/mnras/stw1213, Bibcode 2016MNRAS.460.3838A, lire en ligne)
  13. Chandreyee Sengupta et Ramesh Balasubramanyam, « HI content in galaxies in loose groups », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 369 #1, , p. 360-368 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2006.10307.x, Bibcode 2006MNRAS.369..360S, lire en ligne)
  14. A.M. Garcia, « General study of group membership. II - Determination of nearby groups », Astronomy and Astrophysics Supplement Series, vol. 100 #1, , p. 47-90 (Bibcode 1993A&AS..100...47G)
  15. Abraham Mahtessian, « Groups of galaxies. III. Some empirical characteristics », Astrophysics, vol. 41 #3, , p. 308-321 (DOI 10.1007/BF03036100, lire en ligne, consulté le )
  16. « Your NED Search Results », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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