Ministres d'Henri II (roi de France)

Les ministres de Henri II ont formé le 25e gouvernement de la France sous la monarchie féodale du royaume de France. Ils ont été en fonction pendant le règne du roi Henri II entre le et le .

Ministres de Henri II

Royaume de France
(Monarchie féodale)

Le roi Henri II, portrait d'après François Clouet, 1559.
Roi Henri II
Chef de gouvernement Pas de chef de gouvernement, les ministres sont nommés et révoqués par le roi, qui exerce de facto la fonction de chef de gouvernement
Élection Réunion préparatoire au Conseil du roi et réunissant tous les membres du Conseil d’en haut
Législature Une assemblée des notables (aussi appelé États généraux de Paris) en janvier 1558, mais pas de législature permanente, ni d'états généraux nationaux de 1507 à 1559, les parlements du royaume sont des cours de justices
Formation
Fin
Durée 12 ans, 3 mois et 9 jours
Composition initiale
Hommes 12

Histoire

Le , malade, le roi François Ier meurt[1]. Son fils Henri II lui succède. Henri II fait une « révolution de palais » dans les ministres de son père. Dès le début de son règne, Henri II met en place un véritable système ministériel, généralisant le gouvernement de son père. Il renouvelle complètement le personnel de la Cour et des conseillers du souverain. L'ancienne faction au pouvoir est chassée sans ménagement et certains hauts responsables politiques sont emprisonnés et poursuivis par la justice royale. Les places au sein du conseil royal et les charges honorifiques de la cour sont redistribuées aux proches du nouveau roi Henri II.

Le connétable et grand maître de France, Anne de Montmorency est rappelé d’exil et est entouré par les princes Lorrains, les frères François futur duc de Guise, et Charles, cardinal de Guise, futur cardinal de Lorraine.

Le nouveau roi marque une rupture avec le train de vie de son père et un courant d'austérité souffle passagèrement sur la cour royale. Le nombre de dames d'honneur est réduit et l'accès à la personne royale, resserré. Henri II s'entoure de nouveaux conseillers.

Le 1er et , le roi Henri II nomme quatre secrétaires d'État alors appelés « secrétaires des commandements et des finances » du royaume (le terme de secrétaire d'État ne sera donné que sous Charles IX après 1559)[2] , [3]. L'administration royale est supervisée par ses quatre secrétaires d'état, choisis dans la compagnie des notaires-secrétaires du roi. Ils sont chargés des commandements du roi.

Les quatre secrétaires sont : Côme Clausse, Guillaume Bochetel, Claude de L'Aubespine et Jean Duthier. Le roi leur attribue par ces mêmes lettres patentes le droit d'expédier seuls, et à l'exclusion des secrétaires du roi, toutes les dépêches d'état du département qui leur a assigné afin qu'ils fissent leurs fonctions avec plus d'ordre et d'exactitude.

Côme Clausse est nommé secrétaire d'État de la Marine.

Guillaume Bochetel est chargé de l'expédition des affaires financières et des affaires de la Normandie, la Picardie, l'Angleterre et l'Écosse[4].

Claude de L'Aubespine, seigneur d’Hauterive, est chargé des affaires de la Champagne, de la Bourgogne, de la Bresse, de la Savoie, de l'Allemagne et de la Suisse[5].

Jean Duthier est chargé des affaires d’Italie (Rome, Venise, Piémont), du Levant, du Lyonnais et du Dauphiné[6], puis le , il reçoit la charge de contrôleur général des finances.

Le Grand maître de l'artillerie de France, Jean de Taix, s'étant permis quelques discours imprudents, on passe sa charge en 1547 à Charles de Cossé-Brissac.

Le , Henri II remplace le maréchal de France Claude d’Annebault[7], par Jacques d'Albon de Saint-André qui est fait premier gentilhomme de la Chambre.

Diane de Poitiers (1499-1566), favorite de Henri II, devient toute puissante à la cour[1].

Entre juillet et , la taxe royale du sel (gabelle) crée une révolte[8] en Guyenne et en Angoumois. Le gouvernement d’Anne de Montmorency réprime durement le mouvement, mais exempte les provinces du Sud-ouest de la gabelle.

En septembre 1548, le roi Henri II envoie Claude de L'Aubespine, seigneur d’Hauterive, en Languedoc avec le connétable de Montmorency pour combattre une révolte[9]. Le [10], Jacques Bourdin, seigneur de Villeines devient secrétaire d'État aux Finances en survivance du secrétaire d'État aux Finances, Guillaume Bochetel, dont il épouse la fille, Marie Bochetel l'année suivante. Le , Charles de Cossé-Brissac est élevé à la dignité de maréchal de France et démissionne de la charge de Grand maître de l'artillerie qui est pourvue à Jean Ier d'Estrées qui prêta serment le entre les mains du duc de Montmorency, connétable de France.

En avril 1551, Henri II crée un Office de Garde des Sceaux de France qui a les mêmes pouvoirs et honneurs que la Chancellerie dirigée par François Olivier. À la mort ou en cas d'incapacité du chancelier, ce dernier sera remplacé par le garde des sceaux[11].

Le , Jean de Bertrand est nommé garde des sceaux de France[12].

Le , Anne de Montmorency est rappelé par Henri II qui le fait pair de France[13]. Montmorency se montre intransigeant en matière religieuse et pousse le roi à persécuter les protestants.

En 1552, Henri II crée la fonction d'intendant, dont celle des finances en tant que commission, pour gérer les subsides levés pour le voyage d'Allemagne[14].

En 1554, le contrôleur général des finances Jean Duthier cède la place à André Blondel de Rocquencourt.

Le , lors de la défaite à la bataille de Saint-Quentin, le connétable de Montmorency est fait prisonnier. Henri II rappelle d'Italie François le duc de Guise pour lui confier les opérations militaires dans le nord de la France en tant que lieutenant général du royaume ()[15].

Le , Claude de L'Aubespine, seigneur d’Hauterive secrétaire d'État assiste à l'ouverture de l'assemblée des notables à Paris dans la salle de Saint-Louis, au Palais de Justice[16].

En 1558, Côme Clausse, le secrétaire d'État de la Marine, décède et est remplacé par Jacques Bourdin, seigneur de Villeines le secrétaire d'État chargé du département des affaires de Suisse et d'Italie.

Le , André Blondel de Rocquencourt, contrôleur général des finances, décède à son tour et le , Simon Goille reprend la charge.

En , Claude de L'Aubespine rédige et signe le traité de Cateau-Cambrésis avec l'Espagne et l'Angleterre[17].

Le , lors d'un tournoi en l'honneur du futur mariage de Emmanuel-Philibert de Savoie avec Marguerite (sœur du roi), Henri II est blessé à l’œil par Gabriel de Montgommery[18].

L’état du roi Henri II se détériore à partir du puis le roi décède le , jour du mariage. Son fils aîné, François II, âgé de 15 ans et 8 mois, lui succède. Les ministres de François II sont du clan des Guises.

Composition


Chef et surintendant général de la Maison du Roi (Grand maître de France)

Secrétaire d'État des Affaires étrangères

Grand maître de l'artillerie de France

Connétable de France

Secrétaire d'État de la Marine

Garde des sceaux

Chancelier de France

Grand chambellan de France

Surintendant
des finances

Contrôleur
général
des finances
15261558 : Anne de Montmorency (1493-1567), connétable de France, duc de Montmorency 1567 : Claude de L'Aubespine, seigneur d’Hauterive, chargé de la Champagne, de la Bourgogne, de la Bresse, de la Savoie, de l'Allemagne et de la Suisse 15471557ֲ : Guillaume Bochetel (? – 1558ֲ) chargé de la Normandie, la Picardie, l'Angleterre et l'Écosse 1558 : Jean Duthier (? – 1560ֲ) est chargé de l'Italie (Rome, Venise, Piémont), du Levant, du Lyonnais et du Dauphiné 1547 : Charles Ier de Cossé (1507-1563), comte de Brissac 15381567 :
Anne de Montmorency (1493-1567), connétable de France, duc de Montmorency
1558ֲ : Côme Clausse, seigneur de Marchaumont ( ? – 1558ֲ) : François Olivier (14871560)  : François Olivier (14871560) 15371551 : vacance 15441558ֲ : Guillaume Bochetel
( ? – 1558ֲ)
1554 : Jean Duthier
( ? – 1560ֲ)
15501567 :
Jean d'Estrées (1486 – 1571), comte d'Orbec
 : Jean de Bertrand (1482 – 1560) 15511562 : François de Lorraine, duc de Guise (15191563) ֲ : André Blondel de Rocquencourt ( ? – 1558)
15581559 : François de Montmorency (1530-1579), maréchal de France, duc de Montmorency 15581567 : Jacques Bourdin, seigneur de Villeines (? – 1567) (secrétaire d'État chargé du département des affaires de Suisse et d'Italie et en même temps à la Marine). 1558 – octobre 1567ֲ : Florimond Robertet, seigneur de Fresnes (15311567) 15581567 : Jacques Bourdin, seigneur de Villeines (? – 1567) (en même temps aux Affaires étrangères). 15581559 : Jacques Bourdin, seigneur de Villeines (? – 1567) (secrétaire d'État chargé du département des affaires de Suisse et d'Italie et en même temps à la Marine).  : Simon Goille

Notes et références

  1. Jean Baptiste H.R. Capefigue, François Ier et la Renaissance, 1515-1547, (présentation en ligne)
  2. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1977_num_135_2_450102
  3. Édouard Laboulaye, Rodolphe Dareste, Charles Ginoulhiac, Revue historique de droit français et étranger, Sirey, (présentation en ligne).
  4. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2047469/f61.image.r=
  5. Revue historique de droit français et étranger, , 636 p. (lire en ligne), p. 160.
  6. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57210276.r=%22Jean+Duthier+%22.f426.langFR.hl
  7. Roseline Claerr, Olivier Poncet, La Prise de décision en France (1525-1559) : recherches sur la réalité du pouvoir royal ou princier à la Renaissance, librairie Droz, (ISBN 9782357230019, présentation en ligne).
  8. André Besson, La Fabuleuse histoire du sel, Editions Cabedita, (ISBN 9782882952318, présentation en ligne)
  9. Loris Petris, United States. Congress. House. Committee on Un-American Activities et Michel de L'Hospital, La plume et la tribune, , 610 p. (ISBN 978-2-600-00646-0, lire en ligne), p. 466.
  10. Pierre de L'Estoile et Gandouin, Journal des choses mémorables advenues durant le règne de Henry III, roy de France et de Pologne [Pierre de l'Estoile], , 676 p. (lire en ligne), xxxiv.
  11. Histoire de la maison royale de France et des grands officiers de la Couronne, Anselme de Sainte-Marie, 1674.
  12. Par la Société de l'École des chartes. Tome 151 (volumes 1 à 10), juillet-, publié avec le concours de la Direction des archives de France, (p. 383-387), (Ségnier p. 336), (Suppression office p. 373)
  13. David Madec, Écouen en dates et en chiffres, Editions Jean-paul Gisserot, (ISBN 9782877477550, présentation en ligne)
  14. Trois commissaires des finances sont nommés, André Guillard (prééminence), Marc de la Rue de La Couste et Jean Leconte de Voisinlieu, mais un quatrième est rajouté à l'origine : Claude Burgensis du Coguier. Les intendants forment un ministère collégial des finances, et l'un d'entre eux (le futur surintendant des finances) participe au Conseil privé.
  15. Nicolas Le Roux, La faveur du roi, Éditions Champ Vallon, (ISBN 9782876733114, présentation en ligne)
  16. https://archive.org/stream/desoriginesdupo00lugoog/desoriginesdupo00lugoog_djvu.txt
  17. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k123000g/f57.image.r=
  18. Jean Pierre Ducros, Histoire d'Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, Chamerot, (présentation en ligne).
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