Connétable de France

Le connétable de France était le responsable des écuries royales[1], puis de l'administration et de la conduite des armées.

 : remise de l'épée de connétable à Bertrand du Guesclin - enluminure de Jean Fouquet (XVe siècle).
Source : Bibliothèque nationale de France.

Historique

Le connétable est l'héritier de la fonction de comte des étables (comes stabuli) qui apparaît avec les derniers empereurs romains et les deux premières dynasties françaises[2],[3].

Les connétables avaient anciennement l'intendance des écuries et des chevaux du roi, ayant sous leurs ordres les maréchaux[4]. Il va voir sa fonction accroître ses prérogatives sous les premiers Capétiens.

Instituée en 1060 par Henri Ier, la charge est d'abord assez semblable à celle de grand écuyer qui va lui succéder. Il devient le « chef souverain des armées du roi » après 1191[5].

La trahison du connétable de Bourbon en 1523 va rendre la monarchie prudente vis-à-vis du choix du titulaire de cet office, et remettre en question son existence même. L'office de connétable est supprimé le [6].

Fonctions

En l'absence du roi, il exerce le commandement de l'armée.

Il a la garde de l'épée nue du roi. Il doit lui en faire l'hommage et la porte le jour du sacre.

Dans la lettre patente du 10 février 1538, François Ier précise les charges et fonctions du connétable de France Anne de Montmorency :

  • lieutenant général et représentant du roi,
  • police des gens de guerre,
  • administrateur des finances de la guerre et nomme les commissaires pour les montres et les revues,
  • les maréchaux, les lieutenants généraux, les capitaines, les chefs des gens de guerre, les maîtres d'artillerie, les gouverneurs des villes et châteaux lui doivent obéissance.

Il exerce sa juridiction, grâce à un prévôt de la connétablie et maréchaussée de France à la Table de marbre, sur toute l'armée et règle des affaires de la guerre. La juridiction de la connétablie est aussi appelée justice militaire.

Après la suppression de l'office de connétable, la connétablie est exercée par les maréchaux de France et présidée par le plus ancien d'entre eux qui représente le connétable. Au sacre du roi, la fonction qu'occupait le connétable est alors remplie par un seigneur de la cour ou le doyen des maréchaux. Le prévôt de la connétablie existe jusqu'à la Révolution.

[réf. nécessaire]

Les Capétiens

Sous Henri Ier, de 1031 à 1060

Sous Philippe Ier, de 1060 à 1108

Sous Louis VII, de 1137 à 1180

Sous Philippe Auguste, de 1180 à 1223

Armes de Gilles de Trazegnies dit le Brun, connétable de Saint Louis[Note 1]. bandé d'azur et d'or à la bordure engrêlée de gueules, au franc-quartier d'hermine.

Sous Saint Louis de 1226 à 1270

Sous Philippe III, de 1270 à 1285

Sous Philippe IV le Bel, de 1285 à 1314

Les Valois

Sous Philippe VI, de 1328 à 1350

Sous Jean II le Bon, de 1351 à 1364

Sous Charles V, de 1364 à 1380

Sous Charles VI, de 1380 à 1422

Armes de Olivier V de Clisson, connétable de Charles VI. De gueules au lion d'argent armé lampassé et couronné d'or.

Sous Charles VII, de 1422 à 1461

Sous Louis XI, de 1461 à 1483

Sous Charles VIII, de 1483 à 1498

Les Valois Angoulême

Sous François Ier, de 1515 à 1547

Les Bourbons

Sous Henri IV, de 1589 à 1610

Armes de François de Bonne de Lesdiguières, dernier connétable de France. de gueules au lion d’or au chef d’azur surmonté de trois roses d’argent[Note 3].

Sous Louis XIII, de 1610 à 1643

Lettre de Marie de Médicis à Louis XIII, faisant allusion à la conversion de Lesdiguières au catholicisme et sollicitant pour lui la charge de connétable, 23 juillet 1622 (Archives nationales)

Voir aussi

Bibliographie

Wikisource

Notes et références

Notes

  1. L'écu des armes du connétable avait pour ornements extérieurs, de chaque côte, une épée nue, la pointe en haut, tenue par un dextrochère ou main droite, armée d'un gantelet et sortant d'une nuée.
  2. Comme son père Humbert V, il aurait été connétable de France si l'on en croit notamment la Biographie universelle de l'abbé Feller (p. 404 du tome I de l'édition de 1838, Besançon et Paris, Outhenin-Chalandre fils). Controversée, cette attribution a été défendue par Victor Chambeyron dans son Premier essai sur Belleville (Paris, Victor Didron, et Lyon, Périsse frères et al., 1845, p. 113).
  3. À noter toutefois, l'interversion des hachures dans cette gravure.

Références

  1. Jean Favier, « Connétable », sur Universalis (consulté le )
  2. Gallica BnF : R.P. Anselme, Histoire des grands officiers de la couronne de France, avec leur origine et les progrès de leurs familles, Tome second, Paris, 1674.
  3. Sous la direction de Claude Gauard, Alain de Libera et Michel Zink, Dictionnaire du Moyen Âge, PUF, Paris, 2002, p. 330 - (ISBN 2-13-054339-1).
  4. Histoire de la maison royale de France et des grands officiers de la Couronne, Anselme de Sainte-Marie, 1674.
  5. François Sicard, Histoire des institutions militaires des Français, Tome 1, Paris, 1834.
  6. Les charges militaires - Connétable.
  7. Pierre Courroux, Charles d'Albret : le connétable d'Azincourt, Bordeaux, Asonius, , 341 p. (ISBN 978-2-35613-250-5)


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