Miep Gies
Hermine "Miep" Gies-Santrouschitz, née le à Vienne et morte le à Hoorn aux Pays-Bas à l'âge de 100 ans, est une Néerlandaise ayant secouru des Juifs dans un premier temps, puis caché Anne Frank et sa famille des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle découvrit et conserva le Journal d'Anne Frank après l'arrestation et la déportation de cette dernière. Elle est reconnue Juste parmi les nations, le .
Biographie
Hermine Santrouschitz, est née à Vienne en Autriche-Hongrie en 1909. Petite fille de santé chétive et afin d'échapper aux restrictions alimentaires mises en place en Autriche après la Première Guerre mondiale, Hermine est envoyée aux Pays-Bas en à l'âge de 11 ans[1]. La famille qui l'accueille habite alors à Leyde et déménage à Amsterdam en 1922. C'est dans cette ville qu'elle rencontre Otto Frank en 1933[2]. Ce dernier recherche alors du personnel pour la société OPEKTA qui est spécialisée dans la fabrication de pectine et d'épices, qu'il a créé et dirige[1]. D'abord responsable du « bureau des réclamations et informations » à OPEKTA, et elle est ensuite promue à un poste administratif plus général. Bilingue allemand/néerlandais, elle aide la famille Frank lors de son installation aux Pays-Bas. Devenue une amie des Frank, elle fait partie, sans la moindre hésitation, des « protecteurs » des Frank lorsqu'ils se cachent dans « l'annexe »[2] de même que Jan Gies, qu'elle épouse le lorsqu'elle est sous la menace d'une expulsion vers l'Autriche pour avoir refusé de rejoindre une association de jeunes filles nazies.
Pendant deux ans, elle prend soin des huit personnes cachées dans l'Annexe : la famille Frank, Fritz Pfeffer, Peter van Pels, Hermann van Pels et Augusta van Pels[1]. Début , les Frank et leurs amis sont dénoncés anonymement. Le matin du , les huit reclus ainsi que Victor Kugler et Johannes Kleiman sont arrêtés[1]. Trois enquêtes criminelles menées après la guerre n'ont pas permis de connaître l’identité du dénonciateur (la première date de 1947, la dernière de 1963). Miep échappe à l'emprisonnement car l’officier qui vient l’interroger est tout comme elle d’origine autrichienne. Quelques jours après l'arrestation, Miep essaye sans succès de soudoyer des personnalités nazies afin d’obtenir la libération de ses amis. Légalement, Miep et les autres personnes les ayant aidés étaient passibles d'exécution, pour avoir caché des Juifs.
Le journal d'Anne Frank
Miep surprit un jour Anne rédigeant son journal et comprit l'importance pour cette adolescente traquée et cachée, de cette confidente imaginaire, qu'était devenu celui-ci.
Lors de l'arrestation de ses protégés dont la jeune écrivaine, Miep Gies trouva dans la cachette les écrits en feuillets volants, connus sous l'appellation journal intime d’Anne Frank et le conserva sans le lire dans un tiroir, en attendant le retour d’Anne, à qui elle souhaitait le rendre en mains propres[2]. La guerre finie, elle apprit le décès de l'adolescente dans le camp de concentration de Bergen-Belsen et confia alors tous les documents relatifs au Journal à Otto Frank, le père d’Anne, le seul survivant de l’Annexe, qui fit publier le livre en 1947[3].
Elle signala plus tard que, si elle avait lu le journal de la jeune Anne, elle l’aurait détruit à cause des informations compromettantes qui s’y trouvaient. Otto Frank la persuada cependant de lire le journal à sa seconde impression. Après la publication et la traduction du livre, Miep et Jan Gies devinrent des célébrités aux Pays-Bas ; leur courage fut distingué par de nombreuses récompenses de plusieurs organisations internationales. Entre autres, ils obtinrent le prix Raoul Wallenberg de la bravoure[1], et la reconnaissance de l'État d'Israël en étant nommés Justes parmi les nations. En 1994, Miep reçut l’Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne, en 1995, elle reçut la médaille de Yad Vashem[4], et en 1997, elle fut anoblie par la Reine Beatrix des Pays-Bas[1].
Pendant le tournage du film documentaire Anne Frank Remembered, Peter Pepper, le fils de Fritz Pfeffer, put rencontrer Miep Gies pour la première fois. Après le divorce de ses parents, Pepper fut élevé par son père, jusqu’à ce que ce dernier pense qu’il était trop dangereux pour lui de demeurer en Allemagne et l’envoie à Londres pour vivre avec son oncle, en 1939. À la fin de la guerre, il avait perdu la plupart de sa famille proche, notamment son père et sa mère, qui avaient péri à Neuengamme et Theresienstadt respectivement. Pepper décida d’aller aux États-Unis, où il monta une entreprise florissante. Il eut, en rencontrant Miep, l’occasion de la remercier d’avoir tenté de sauver la vie de son père. Il mourut d’un cancer deux mois plus tard.
L’unique fils de Miep, Paul, naquit le , et son époux décéda du diabète en 1993.
Victime d'une chute en , Miep Gies meurt le , à l'âge de 100 ans[1],[5]. Elle est incinérée et ses cendres reposent au funérarium de la ville de Hoorn, aux Pays-Bas.
Dans la culture populaire
Le personnage de Miep Gies apparait dans le film Écrire pour exister.
Publication
Reconnaissances
- prix Raoul Wallenberg de la bravoure[2]
- Diplôme et Médaille de Juste parmi les nations[2]
- Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne.
- anoblie par la Reine Beatrix des Pays-Bas[2]
- L'astéroïde (99949) Miepgies porte son nom.
Références
- « Miep Gies, la femme qui aida Anne Frank est morte », sur Libération.fr, (consulté le )
- (en) « Miep Gies | Austrian-born heroine », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
- « Journal d'Anne Frank : une histoire encore mystérieuse », sur France Culture, (consulté le )
- Miep Gies sur le site Yad Vashem
- « Décès de Miep Gies, protectrice d'Anne Frank », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
Liens externes
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