Otto Frank

Otto Frank, né à Francfort-sur-le-Main en Allemagne et mort le à Birsfelden en Suisse, est un homme d'affaires néerlando-allemand.

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Fils de Michael Frank et d'Alice Betty Stern, il émigre à Amsterdam en 1933 avec sa famille, fuyant les lois anti-juives d'Hitler. Il est l'époux d'Edith Frank et le père de Margot et Anne, laquelle est devenue une célébrité mondiale à la suite de la publication de son journal intime.

Jeunesse

Otto Heinrich Frank est né à Francfort-sur-le Main. Il est le second fils de Michael et d'Alice Stern Frank. Ses frères et sœurs sont Robert Frank, Helene (Leni) Frank et Herbert Frank. Otto est le cousin du célèbre décorateur d'intérieur Jean-Michel Frank et le petit-fils de Zacharias Frank.

Otto Frank sert dans l'armée allemande en tant qu'officier durant la Première Guerre mondiale. Il travaille dans la banque familiale avant qu'elle ne cesse ses activités au début des années 1930. Il se marie à Edith Holländer - une héritière d'une entreprise de ferraille et d'approvisionnement industriel - le à Francfort, lors de son trente-sixième anniversaire. Leur première fille, Margot Betti, naquit le , suivie trois ans plus tard par Anne (Annelies Marie) le [1]. En ce moment la famille habite une grande maison au numéro 307 du Marbachweg à Francfort. La famille vit dans une communauté mixte de citoyens juifs et non-juifs, et les enfants grandissent en côtoyant des amis de confession catholique, protestante et juive. Les Frank sont juifs réformistes, pratiquant beaucoup des traditions de la foi juive, sans observer l'ensemble des coutumes. Dans la famille, Edith est la plus dévouée à sa foi.[2]

Seconde Guerre mondiale

Lors de la montée du nazisme en Allemagne et des décrets antisémites encouragés par les attaques envers les personnes et familles juives, Otto Frank décide de fuir avec sa famille vers les nations libres d'Europe de l'Ouest. En , il part avec sa famille à Aix-la-Chapelle, où réside sa belle-mère, pour préparer son dernier départ vers Amsterdam, aux Pays-Bas. Là-bas, il fonde une entreprise qui vend des épices et des pectines utilisées dans la préparation des confitures. Après l'invasion de la Hollande par l'Allemagne en , Otto Frank rend son commerce en apparence "aryen" en transférant son contrôle à des non-juifs.

En 1938 et 1941, Otto Frank tente d'obtenir des visas pour sa famille dans le but d'émigrer aux États-Unis ou à Cuba. Il reçoit un visa seulement pour lui vers Cuba le , mais personne ne sait s'il a pu le récupérer. Dix jours plus tard, lorsque l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste déclarent la guerre aux États-Unis, son visa est annulé par La Havane[3],[4]. Otto Frank avait deux compagnies basées à Amsterdam qui se trouvaient dans le même bâtiment : Opekta et Pectacon.

Le , après avoir aménagé secrètement un petit appartement à l'arrière de ses bureaux, Otto s'y installe clandestinement avec sa famille dans le but d'échapper au nazisme. Ils sont aidés généreusement par des chrétiens de l'entreprise. Ils sont rejoints quelques jours plus tard par la famille Van Pels, et en novembre 1942 par un dentiste, Fritz Pfeffer. C'est enfermée dans cette cachette, dans laquelle ils vécurent plus de deux ans, que sa fille cadette, la jeune Anne Frank, rédigera son journal intime, lequel deviendra à l'issue de la guerre un grand témoignage mondialement connu.

Le , les clandestins sont arrêtés sur dénonciation anonyme et déportés.

Des huit personnes qui se cachèrent dans l'Annexe, seul Otto Frank survit à l'arrestation et au génocide. Lorsqu'il revient à Amsterdam, une de ses amies et collaboratrices, Miep Gies, lui remet les manuscrits de sa fille, qu'elle avait récupérés après l'arrestation des clandestins, et après avoir eu la certitude de la mort d'Anne en 1945 dans le camp de Bergen-Belsen. Otto Frank permet la première publication de son journal le , après quoi de nombreuses publications suivent, et dans différents pays.

Il se remarie en 1953 avec Fritzi Geiringer, une ancienne déportée d'Auschwitz ayant perdu son mari et son fils pendant l'Holocauste. La fille de Fritzi, Eva, était une connaissance d'Anne et Margot Frank. Avant que leurs familles dussent se cacher, Otto et elle se voyaient de temps en temps et discutaient en allemand.

Otto Frank consacrera le restant de sa vie au journal de sa fille, et à la lutte contre la discrimination et les préjugés. Il participera activement à l'ouverture de l'annexe en tant que musée en 1960. Jusqu'à sa mort, survenue en , il répond aux lettres de milliers de lecteurs du journal d'Anne.

Notes et références

  1. Ouvrage The Hidden Life of Otto Frank, p. 8-9
  2. (en) Rian Verhoeven, Ruud van der Rol, Anne Frank Beyond the diary: a photographic remembrance,, New York, Puffin, , 113 p. (ISBN 9780670849321), p. 9
  3. (en) « Anne Frank family letters released », CNN.com, (consulté le )
  4. (en) Patricia Cohen, « In Old Files, Fading Hopes of Anne Frank's Family », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ) :
    « In order to reach a neutral country, Frank then tried to obtain a Cuban visa, a risky, expensive and often corrupt process. In a Sept. 8 letter to Straus, he wrote, “I know that it will be impossible for us all to leave even if most of the money is refundable, but Edith urges me to leave alone or with the children.” On Oct. 12, 1941, he wrote, “It is all much more difficult as one can imagine and is getting more complicated every day.” Because of the uncertainty, he decided first to try for a single visa for himself. It is granted and forwarded to Otto Frank on Dec. 1. No one knows if it ever arrived; 10 days later, Germany and Italy declared war on the United States, and Havana cancelled the visa. »

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Carol Ann Lee, The Hidden Life of Otto Frank, Harper Perennial, , 448 p. (ISBN 978-0-06-052083-0)
  • (en) Carol Ann Lee, Anne Frank and Children of the Holocaust, Puffin Books, , 216 p. (ISBN 978-0-14-131963-6)

Article connexe

Liens externes

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