Liste de doctrines géopolitiques

Les doctrines géopolitiques ont été utilisées dans les relations internationales pour affirmer la politique extérieure des nations sur la scène mondiale.

Dessin satirique de la doctrine Monroe : l'Amérique du Sud est le pré-carré des États-Unis.

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Liste par ordre chronologique

Doctrines liées au continent américain

Énoncée le par le président américain James Monroe, elle affirme le principe de non-intervention réciproque des Européens et des Américains sur leurs continents respectifs.

Idéologie selon laquelle l'expansion de la nation américaine vers l'ouest était une volonté divine.

La doctrine de la porte ouverte tend à appliquer à des pays coloniaux la pratique du libéralisme économique[1]. Proclamée en 1899 par William McKinley à l'égard de la Chine[2], elle induit plus particulièrement de la part de celle-ci un traitement égal de toutes les nations étrangères sans égard particulier envers le Japon[3].

Énoncée le par le président américain Theodore Roosevelt, elle vise la protection des intérêts économiques des États-Unis en Amérique latine.

Elle propose d'interdire l'intervention diplomatique avant que tous les recours locaux aient été essayés.

Énoncée en 1902 par le ministre des affaires étrangères argentin Luis María Drago, elle affirme qu'aucun pouvoir étranger, y compris les États-Unis, ne peut utiliser la force contre les nations américaines afin de recouvrer des dettes.

Prononcé le par Theodore Roosevelt qui fait une interprétation expansionniste de la doctrine de Monroe.

Formulée en 1907 par le ministre des affaires étrangères de l'Équateur Carlos Tobar, elle propose que tout gouvernement issu d'un coup d'État soit confirmé par des élections libres avant d'être reconnu internationalement.

Elle résulte du discours des Quatorze Points prononcé le par le président américain Woodrow Wilson et introduit le concept de Société des Nations, une organisation destinée à préserver l'intégrité territoriale et l'indépendance politique de toutes les nations.

  • Mémorandum Clark (1928)

À la suite notamment de la 6e conférence panaméricaine de La Havane, qui a dégénéré, les États-Unis décident d'infléchir leur politique du Big Stick[4]. La publication du Memorandum Clark annonce une politique de désengagement et de dialogue avec l'Amérique Latine.

Formulée le par le ministre des Affaires étrangères du Mexique Genaro Estrada, elle prolonge la doctrine Tobar et indique que le Mexique ne doit pas juger les gouvernements issus de coup d'État au motif que cela serait une ingérence dans leur souveraineté.

Énoncée le par le secrétaire d'État américain Henry Stimson, afin de signifier la non-reconnaissance des conquêtes japonaises en Mandchourie et, plus généralement, l'illégitimité diplomatique de conquêtes par la force armée.

Les États-Unis se retirent de plusieurs pays d'Amérique latine. L'administration américaine n'intervient pas lorsque le président mexicain nationalise les industries du pétrole.

Doctrines de la Guerre froide

Énoncée le par le président américain Harry Truman, elle vise l'endiguement du communisme au niveau mondial. Le Mutual Defense Assistance Act en fut la conséquence.

Issue du rapport du secrétaire du Parti communiste de l'URSS Andreï Jdanov, le , elle définit l'organisation du monde en deux camps : les forces dites "impérialistes", dirigées par les États-Unis, et les forces dites "pacifistes", menées par l'URSS.

Elle donne à tout gouvernement voulant combattre le communisme le droit à une aide américaine (économique ou militaire).

Formulée pour la première fois le par le président américain Eisenhower, cette théorie géopolitique postule qu'un changement idéologique dans un pays peut provoquer le même changement dans les pays voisins.

Doctrine nucléaire américaine de 1953-54 à 1962 extrêmement rigide avec pour principe simple : toute attaque soviétique contre un pays membre de l'OTAN exposerait l'URSS à des représailles nucléaires massives sur ses villes, sans préavis et sans retenue.

Du nom du secrétaire d'État ouest-allemand Walter Hallstein, cette doctrine stipule que la RFA rompra ses relations diplomatiques avec tout État qui reconnaitrait la RDA.

Du nom d'un dirigeant de l'Allemagne de l'Est. L'objectif était d'aboutir à la reconnaissance officielle de deux Allemagnes : l'une à l'Ouest, l'autre à l'Est. Cette doctrine finira par l'emporter sur la doctrine Hallstein avec l'Ostpolitik de Willy Brandt.

Annoncée le par le président américain Eisenhower devant le Congrès, elle a pour but d'accorder une assistance économique et militaire aux États du Proche-Orient menacés de déstabilisation par le communisme international.

Annoncée en devant le Soviet suprême par Khrouchtchev, elle tire son nom du maréchal soviétique Vassili Sokolovski et postule qu'en cas de conflit avec l'Ouest, il ne pourra être que nucléaire.

Approuvée par le président américain John Kennedy, cette stratégie nucléaire fut mise au point par le secrétaire d'État à la Défense Robert MacNamara, qui préconise une "riposte graduée" à la menace.

Annoncée peu avant l'action des armées du pacte de Varsovie lors du Printemps de Prague, elle justifie l'action armée en définissant le concept d'indépendance nationale limitée.

Politique menée par Willy Brandt de 1969 à 1974 visant à créer des liens avec les pays d'Europe de l'Est.

De l'anglais, Mutual Assured Destruction (destruction mutuelle assurée) est une stratégie militaire selon laquelle l'utilisation à grande échelle de l'arme nucléaire par l'un des deux belligérants provoquerait la destruction des deux camps. Son intérêt est donc fondé sur sa capacité dissuasive. À cet effet, il est nécessaire pour chaque protagoniste de disposer d'un stock d'armes de destruction massive de puissance au moins équivalente à celui de l'ennemi.

Annoncée en 1981 par le fameux "America is back", cette doctrine permet aux États-Unis de revenir dans la course face au bloc soviétique après les échecs des années 1970.

La doctrine Sinatra remplace la doctrine Brejnev (protection du socialisme, à tout prix, même par intervention directe) en permettant aux membres du pacte de Varsovie de choisir leur propre voie pour leurs affaires internes. Son nom fait allusion à la chanson de Frank Sinatra My Way

Doctrines contemporaines

  • Doctrine Clinton (1999)

Doctrine élaborée par Ahmet Davutoğlu en 2001, suivie par le gouvernement AKP (islamo-conservateur) en Turquie depuis 2002.

Énoncée le par le président américain George W. Bush, elle s'inscrit dans le cadre de la guerre contre le terrorisme et de la volonté de refondation du monde arabo-musulman en "Grand Moyen-Orient".

Empruntée à saint Augustin par le philosophe américain Michael Walzer et modernisée, elle est un modèle de pensée définissant à quelle condition la guerre est une action moralement acceptable. La doctrine s'intéresse plus particulièrement à la guerre préventive.

Elle s'inscrit dans le cadre de la deuxième guerre d'Ossétie du Sud et de la volonté de défendre tous les citoyens russes y compris les minorités.

Notes et références

  1. Georges Fischer, "Le parti travailliste et la doctrine de la porte ouverte", in Politique étrangère, 1968, vol. 3, p. 361.
  2. Philippe Lemarchand, Olivier Amar, Atlas des États-Unis : les paradoxes de la puissance, Éditions Complexe, 1998, p. 262
  3. G. E. H., review of "La Mandchourie et la Doctrine de la Porte Ouverte" (Johnson Long), in Pacific Affairs, Vol. 7, No. 2 (Jun., 1934), p. 215-217.
  4. René Girault, Robert Franck, Turbulente Europe et nouveaux mondes, Petite bibliothèque Payot, 2004, p. 208.

Articles connexes

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