Pacte de Varsovie

Le pacte de Varsovie est une ancienne alliance militaire groupant les pays d'Europe de l'Est avec l'URSS dans un vaste ensemble économique, politique et militaire. Il est conclu le entre la plupart des pays communistes du bloc soviétique par un traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle. Nikita Khrouchtchev, qui en fut l'artisan, l'avait conçu dans le cadre de la guerre froide comme un contrepoids à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) qui avait vu le jour en .

Pacte de Varsovie
Les pays du pacte de Varsovie.

Devise : « L'Union de la paix et du socialisme »

Situation
Création
Dissolution
Type Alliance militaire.
Siège Moscou, URSS.
Langue Russe, polonais, allemand, tchèque, slovaque, hongrois, roumain, bulgare, albanais.
Organisation
Membres Union soviétique
Albanie (jusqu'en 1968)
 Bulgarie
 Roumanie
 Hongrie
 Pologne
 Tchécoslovaquie
Allemagne de l'Est
Personnes clés Nikita Khrouchtchev

La principale raison ayant motivé la formation du pacte de Varsovie, selon l'exposé des motifs, fut l'adhésion de la République fédérale d'Allemagne « en voie de remilitarisation » au traité de l'Atlantique nord au moment de la ratification des accords de Paris le .

L'alliance issue du pacte de Varsovie est dissoute en .

Traité d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle

Connu sous le nom de pacte de Varsovie, le Traité d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle se compose d'un préambule et de onze articles. Il est signé à Varsovie le en quatre exemplaires, un en russe, un en polonais, un en tchèque et un en allemand[1].

Le préambule justifie ce traité par « la situation qui s’est créée en Europe par suite de la ratification des accords de Paris qui prévoient la formation d’un nouveau groupement militaire sous la forme de « l’Union de l'Europe occidentale » avec la participation de l’Allemagne occidentale en voie de remilitarisation et avec son intégration au bloc nord-atlantique, ce qui augmente le danger d’une nouvelle guerre et crée une menace à la sécurité nationale des Etats pacifiques » d'Europe de l'Est[1].

Le traité de Varsovie se proclame ouvert à tous les États, « indépendamment de leur régime social et politique ». L'adhésion de nouveaux membres est soumise au consentement des États signataires (art. 9).

Le traité crée un commandement unifié et un comité consultatif politique, où chaque État est représenté et qui se réunit deux fois par an.

Les forces armées de la République démocratique allemande sont créées et intégrées au pacte en .

Le traité est établi pour une durée de vingt ans. Il reste en vigueur pendant les dix années suivantes pour les États qui ne l'ont pas dénoncé.

Il est reconduit pour vingt ans en 1985. Mais entretemps l'intervention en Tchécoslovaquie modifiait un article du pacte : « le régime politique et social » marxiste-léniniste devenait obligatoire et irréversible.

Liste des pays signataires

Les huit pays signataires étaient :

Un observateur de la République populaire de Chine assistait à la séance.

La République fédérale socialiste de Yougoslavie, pourtant communiste, n'a pas pris part à cette alliance en raison de la politique de neutralité observée par Tito depuis la rupture avec Staline en 1948 et l'indépendance politique vis-à-vis de Moscou qui en découlait.

Les membres de l'alliance se promettaient un secours mutuel en cas d'agression d'un des pays membres. Le pacte s'acheva le et fut officiellement rompu lors d'une rencontre à Prague le 1er juillet de la même année.

Histoire et rôle du pacte

Genèse

À la fin des années 1940, la vision du monde de Staline est celle d'un monde bipolaire dans lequel la priorité est de consolider le camp socialiste sur son périmètre chèrement acquis grâce à la Seconde Guerre mondiale, i.e. à l'échelle européenne, l'URSS et les sept pays du bloc de l'Est. Il s'agit d'une stratégie avant tout défensive dont le corollaire est un soutien prudent aux Partis communistes d'Europe de l'Ouest[2].

Dans cette optique, Staline privilégie les relations bilatérales avec les États d'Europe de l'Est. Il instaure bien une coopération politique via le Kominform en 1947 pour contrebalancer son rejet du plan Marshall et rallier autour de l'URSS des dirigeants communistes dont certains ont été tentés d'y participer et dont le pouvoir n'est pas partout définitivement affermi. Mais dès 1950, le Kominform est mis en sommeil. Lorsque les Occidentaux fondent l'OECE pour gérer le plan Marshall et en assurer le succès, il instaure en 1949 une coopération économique au sein du bloc de l'Est via le CAEM. Mais celui-ci demeure une coquille presque vide. Lorsqu'en 1949 les Occidentaux signent le traité de l'Atlantique Nord, Staline n'éprouve pas le besoin de fonder une alliance de sécurité collective à l'Est. Il se méfie des arrangements institutionnels qui permettraient aux dirigeants des pays satellites de revendiquer un statut de partenaire au lieu de demeurer des subordonnés soumis à l'hégémonie russe. Au lieu de réunir les nations d'Europe de l'Est dans une organisation qui pourrait s'avérer difficile à gérer, Staline concentre ses efforts sur des tentatives de déstabilisation et de désunion des Occidentaux, qui ciblent tout particulièrement la France.

Les deux années qui suivent la disparition de Staline en ne voient que peu de changements dans la politique du Kremlin, où Molotov continue de définir la politique étrangère, et où les dirigeants soviétiques sont davantage occupés par les luttes de pouvoir, dont Khrouchtchev émerge finalement vainqueur en [3].

Le palais présidentiel de Varsovie, où fut signé le pacte.

Dans l'échec de la CED en , les Soviétiques voient un succès de leur approche traditionnelle de déstabilisation par des leviers politiques et de propagande. Lorsqu'en octobre les Occidentaux signent les accords de Paris qui vont permettre à l'Allemagne de l'Ouest de rejoindre l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, les Soviétiques réagissent en leur proposant la tenue d'une conférence de sécurité pan-européenne dans la perspective d'une Allemagne neutre réunifiée. Mais les Occidentaux mettent en œuvre inexorablement les accords de Paris, obligeant les Soviétiques à revoir leur stratégie, d'autant que les dirigeants est-allemands et tchécoslovaques se déclarent en novembre 1954 favorables à la création d'une armée est-allemande dans le cadre d'une alliance plurinationale. Début 1955, Khrouchtchev affirme sa prééminence sur la politique extérieure de l'Union soviétique. Il met fin au blocage du traité de paix avec l'Autriche, renoue avec la Yougoslavie de Tito, et entame une offensive diplomatique vis-à-vis des Trois puissances occidentales tout en préparant la création d'une alliance de sécurité collective du bloc de l'Est.

Celle-ci est conclue à Varsovie le dans des termes entièrement dictés par Moscou et dont il est possible de penser qu'à ce stade elle constitue au moins autant une carte dans le jeu diplomatique que la fondation d'une alliance militaire structurée, dans la mesure où les traités bilatéraux signés auparavant entre l'URSS et ses pays satellites d'Europe de l'Est créent déjà des obligations réciproques en matière de coopération et de défense. Au moment de sa signature, le pacte revêt une importance davantage déclaratoire que stratégique.

Structuration progressive du pacte

Le dialogue Est-Ouest sur la question allemande, la sécurité collective en Europe et le désarmement est intense en 1955, son point d'orgue étant la conférence des Quatre grands à Genève en juillet. Khrouchtchev annonce en août une réduction unilatérale des armements conventionnels des pays du pacte de Varsovie, de 640 000 hommes pour la seule Union soviétique. Pourtant, aucun accord n'est trouvé sur ces trois dossiers clés entre les protagonistes de la guerre froide. L'espoir de parvenir dans un avenir prévisible à un État allemand réunifié mais neutre, but poursuivi depuis dix ans par la diplomatie soviétique, s'évanouit définitivement. Le , le Traité concernant les relations entre l'URSS et la RDA est signé qui assure reconnaissance officielle de l'État est-allemand et autorise le stationnement de forces soviétiques sur son sol[4].

Aussi les Soviétiques poursuivent-ils en parallèle l'intégration de l'Allemagne de l'Est dans le camp socialiste avec pour effet corollaire de consolider la division de l'Allemagne en deux États, chacun solidement ancré dans un des deux camps. Dans cette optique, la réunion secrète des dirigeants soviétiques et d'Europe de l'Est le marque un tournant : la décision est prise de doter la RDA d'une armée, la Nationale Volksarmee (NVA), entièrement intégrée dans le pacte de Varsovie, comme la Bundeswehr ouest-allemande l'est dans l'OTAN. Le pacte offre au régime paria est-allemand l'opportunité d'améliorer son statut international et d'exercer une influence croissante sur les négociations au sein du bloc soviétique ; aucun des autres partenaires du pacte, y compris l'Union soviétique, n'a un plus grand intérêt dans sa préservation et sa consolidation que la RDA, son membre le plus faible mais le plus ambitieux.

Le traité fondateur du pacte de Varsovie crée deux instances, le Comité politique consultatif (CPC) et le Commandement unifié des forces armées. Selon le texte du traité, le CPC est responsable de la gestion de l’ensemble de l’organisation du pacte dans les domaines politique, économique et culturel, et donc aussi de la décision de la conclusion d’une alliance. Le premier commandant en chef est le maréchal Koniev.

La première réunion du CPC a lieu en à Prague. Elle officialise la création de la NVA et son incorporation dans les forces armées du pacte, et complète le dispositif organisationnel du pacte par la création d'une Commission permanente, chargée de « l'élaboration de recommandations sur les questions de politique étrangère » et d'un Secrétariat commun, organe exécutif de l'alliance. L'importance de cet organe est mise en évidence par le fait que le chef d'état-major du Commandement unifié, toujours un général soviétique, le dirige également[5].

Les crises de 1956 en Pologne et en Hongrie font passer au second plan le pacte, même si l'annonce par Imre Nagy de la décision que la Hongrie quitte le pacte fournit une justification supplémentaire à l'intervention soviétique à Budapest. La deuxième réunion du CPC n'a lieu qu'en alors que Khrouchtchev a consolidé son pouvoir en URSS, bénéficie des succès spatiaux russes et du développement de ses forces nucléaires, et souhaite appuyer ses initiatives diplomatiques par l'unité démontrée du bloc de l'Est, un temps mise à mal en 1956. Aussi, Khrouchtchev redonne-t-il une visibilité et un rôle accrus au pacte, ainsi qu'au CAEM, lui aussi peu actif depuis sa création[6].

Rôle politique et militaire du pacte de Varsovie à partir de 1958

Photographie des dirigeants de l'Europe de l'Est lors d'un sommet du pacte de Varsovie : Gustáv Husák, Todor Jivkov, Erich Honecker, Nicolae Ceaușescu, Wojciech Jaruzelski, János Kádár et Mikhaïl Gorbatchev, au centre, en 1987.

Le pacte de Varsovie est avec les conférences des Partis communistes et le Conseil d’assistance économique mutuelle, l’un des trois piliers sur lesquels repose l’ordre actuel politique, militaire, social et économique du bloc de l'Est.

La double fonction du pacte de Varsovie est bien plus évidente après les crises de 1956 qu'au moment de la signature du traité. Le pacte de Varsovie est, d'une part, une alliance militaire tournée vers l'extérieur des pays du bloc de l'Est et, d'autre part, un instrument tourné vers l'intérieur pour maintenir la domination politique soviétique sur les satellites d'Europe de l'Est.

Cette dimension de politique intérieure est devenue fondamentale, comme le démontre le fait que le Comité politique consultatif, qui devait se réunir au moins deux fois par an au niveau ministériel, se réunit depuis 1958 de façon irrégulière, sur convocation soviétique, mais au niveau des Secrétaires généraux des Partis, les plus hauts dirigeants de l'Est. Toutefois, comme le craignait Staline, ces réunions sont loin au fil des années d'être de pure forme, les débats y sont parfois intenses et peuvent aller jusqu'à des désaccords formellement exprimés avec la politique voulue par Moscou. Le poids de l'URSS est tel que les décisions finales de compromis ou non lui appartiennent, mais la RDA les influe lourdement, et l'Albanie comme la Roumanie finissent par se détacher de l'alliance.

Les structures militaires définitives du pacte ne sont définies et mises en place qu'en 1968 et 1969. Un Comité des ministres de la Défense de tous les États membres, est créé pour des raisons d'affichage et ne joue qu'un rôle mineur. Les ministres exercent une double fonction de commandant en chef de leurs armées nationales et de commandant en chef adjoint des forces armées unies du pacte de Varsovie. De 1956 à 1990, le CPC est réuni vingt-quatre fois.

Les forces du pacte de Varsovie sont utilisées lors du Printemps de Prague de 1968, quand elles envahissent la République socialiste tchécoslovaque pour mettre un terme à la réforme démocratique que le gouvernement était en train d'implanter.

Ces faits mirent en lumière une nouvelle politique que menait l'URSS concernant le pacte. La doctrine Brejnev stipulait, d'ailleurs : « Quand des forces hostiles au socialisme cherchent à faire dévier des pays socialistes vers le capitalisme, cela devient un problème, non seulement de la nation intéressée, mais un problème commun à tous les pays socialistes. » Il y avait contradiction avec l'article du traité ouvrant le pacte à tout État indépendamment de son régime politique et social[réf. nécessaire].

En réaction à l'invasion de la Tchécoslovaquie le mois précédent par l'URSS, la Bulgarie, la RDA, la Pologne et la Hongrie, l'Albanie se retire le du pacte. Elle avait cessé de participer à ses travaux depuis 1961. Ce retrait est rendu possible par l'isolement géographique de ce pays par rapport aux autres membres du pacte, puisque l'Albanie ne partage ses frontières qu'avec la Grèce et la Yougoslavie.

La République populaire de Chine, dont un observateur participait aux séances du pacte, cesse d'être représentée en 1961.

Après la crise des missiles de Cuba de 1962, la République socialiste de Roumanie informe secrètement les États-Unis qu'elle compte rester neutre en cas de guerre nucléaire[7]. Les nations appartenant à l'OTAN et au pacte de Varsovie ne se sont jamais affrontées directement dans un conflit armé, mais se sont combattues indirectement dans le cadre de la guerre froide durant plus de 35 ans.

Démantèlement du pacte

En , Gorbatchev abandonne la doctrine Brejnev et octroie davantage de liberté de choix aux États est-européens, en espérant tout de même pouvoir préserver l'existence d'un camp socialiste.

Le , lors de la réunification de l’Allemagne, l'ex-RDA fut le premier membre du pacte à intégrer à l’OTAN. La RDA s'était retirée du pacte officiellement, le , trois jours avant la réunification allemande. Pour s’assurer de l’accord soviétique à une entrée de l’Allemagne réunifiée dans l’OTAN, il fut décidé qu’aucune troupe étrangère, qu'aucune arme nucléaire ne seraient stationnées à l’Est et, enfin, que l’OTAN ne s’étendrait jamais plus à l’est[8].

Quand il apparut que l'URSS n'emploierait plus la force pour imposer sa politique, il s'ensuivit une série de changements politiques rapides. Les nouveaux gouvernements de l'Europe orientale ne soutinrent plus la politique du pacte et, en , la Tchécoslovaquie, la Hongrie et la Pologne annoncèrent leur retrait du pacte pour le .

La Bulgarie, étant un État traditionnellement proche de la Russie, ne se retira, elle, qu'en février 1991 lorsqu'il apparut que le pacte était définitivement mort.

L'URSS reconnut l'état de fait et le pacte fut dissous officiellement lors d'une réunion à Prague le .

Forces soviétiques en Europe de l'Est

Organisation des forces soviétiques

Axes possibles d'attaque en cas d'offensive du pacte de Varsovie contre l'Allemagne de l'Ouest si la situation avait dégénéré en Troisième Guerre mondiale à travers la trouée de Fulda et la plaine d'Allemagne du Nord. Sur le territoire de l’Allemagne de l’Est sont indiquées les armées du groupement des forces armées soviétiques en Allemagne.

À la fin de la seconde guerre mondiale, les Soviétiques réorganisent leurs armées dans les territoires occupés, en remplaçant les « fronts » par des « Groupes de forces » :

  • Le « Groupe des Forces Soviétiques en Allemagne » (1949-1988) (russe : Группа советских войск в Германии, ГСВГ) rebaptisé Groupe « Ouest » en 1989, stationné dans la zone soviétique d'occupation de l'Allemagne ;
  • Le Groupe « Central » en Autriche et en Hongrie de 1945 à 1955, qui sera ensuite réactivé à partir de 1968 en Tchécoslovaquie ; durant cette seconde période, il compte environ 85 000 hommes, organisés en 5 Divisions et des unités de missiles nucléaires ;
  • Le Groupe « Nord » en Pologne ;
  • Le Groupe « Sud  » en Roumanie, de 1945 à 1958, et en Hongrie[9].

Forte présence des troupes soviétiques en RDA

La zone d'occupation soviétique en Allemagne (allemand : Sowjetische Besatzungszone (SBZ) or Ostzone; russe : Советская оккупационная зона Германии, Sovetskaya okkupatsionnaya zona Germanii, « Soviet Occupation Zone of Germany ») est l'une des quatre zones d'occupation de l'Allemagne par les Alliés à la chute du IIIe Reich en . Cette zone devient la République démocratique allemande le . Appliquant en cela les accords de Potsdam, cette zone était entièrement sous contrôle d'une Administration Soviétique, connue sous l'acronyme SMAD (allemand : Sowjetische Militäradministration in Deutschland).

La SMAD autorise quatre partis politiques, à qui est fait obligation de constituer ensemble une coalition. En , le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) et le Parti communiste d'Allemagne (KPD) fusionnent pour former le Parti socialiste unifié d'Allemagne SED qui devient plus tard le parti de gouvernement de la RDA. Le NKVD puis le MVD installent des camps spéciaux, sous contrôle soviétique, dans leur zone d'occupation en Allemagne, de à , parfois en utilisant d'anciennes installations de camps de concentration nazis.

Staline veut initialement faire tomber la totalité de l'Allemagne sous son contrôle, mais il se rend rapidement compte que les Alliés occidentaux ne laisseront pas faire. Il semble qu'il n'ait jamais envisagé l'option militaire pour atteindre cet objectif, malgré la supériorité des forces conventionnelles soviétiques. Les forces armées Soviétiques stationnées en Allemagne constituent pendant toute la guerre froide la menace la plus importante à laquelle l'OTAN se prépare à faire face en cas de guerre. Une partie de ces forces y demeure selon les accords passés en 1991 de réunification de l'Allemagne à la suite de la chute des régimes communistes jusqu'en 1994.

En 1957, un accord entre l'Union soviétique et la RDA donne un cadre légal à la présence du Groupe des Forces Soviétiques en Allemagne. Cet accord précise que ces forces ne doivent pas interférer dans les affaires internes de l'Allemagne de l'Est, comme cela avait été le cas lors des émeutes de 1953 à Berlin. En 1991, elles sont fortes de 338 000 hommes au sein de 24 Divisions, organisées en 5 armées blindées et d'une armée aérienne, comptant environ 4,200 tanks, 690 avions et 180 lanceurs de missiles à capacité nucléaire. Le commandement de ces forces d'élite est confié à de prestigieux maréchaux, comme Gueorgui Joukov, Vassili Sokolovski, Vassili Tchouïkov, Andreï Gretchko, qui deviennent pour certains Ministre de la Défense de l'Union soviétique.

Puissance militaire

Effectifs des forces armées du pacte de Varsovie en 1989[10]
Pays Forces du pays Forces soviétiques
stationnées dans le pays
Groupe de forces soviétiques
Allemagne de l'Est173 000380 000Groupe de forces Ouest
Bulgarie117 000
Hongrie91 00065 000Groupe de forces Sud
Pologne412 00040 000Groupe de forces Nord
Roumanie171 000
Tchécoslovaquie200 00070 000Groupe de forces Centre
TOTAL 1 164 000 555 000

Le dispositif du pacte constitue, encore de nos jours, le plus formidable déploiement de forces militaires en temps de paix et était largement en supériorité numérique sur les forces de l’OTAN.

L’armée soviétique est de très loin la plus puissante des forces du pacte. Elle déploie sur le territoire de ses alliés quatre groupement de forces, le plus important étant le groupement des forces armées soviétiques en Allemagne, les autres Étant le groupe des forces du nord (Pologne), le groupe des forces centrales (Autriche jusqu’en 1955, Tchécoslovaquie, Hongrie) et le groupe des forces du sud (Balkans).

Sur les 866 400 km2 que représentent les superficies du Benelux, de l'Allemagne de l'Ouest, de la RDA, de la Pologne et de la Tchécoslovaquie qui constituent le théâtre Centre-Europe étaient concentrés dans les années 1980 plus de 90 000 engins blindés de toute nature (dont 69 000 pour le pacte de Varsovie), plus de 21 000 pièces d’artillerie (dont 17 000 pour le pacte de Varsovie), environ 6 000 avions tactiques (dont 4 000 pour le pacte de Varsovie), et 130 divisions (dont 95 pour le pacte de Varsovie).

En 1991, à la veille de sa dissolution, le pacte de Varsovie alignait dans la seule zone « ATTU » (Atlantic To The Urals - de l'Atlantique à l'Oural), 2 365 700 militaires, 105 480 blindés dont 33 870 chars de combat répartis en 145 divisions et autres unités. Et la défunte Nationale Volksarmee de la RDA ne faisait plus partie du pacte[11].

Effectifs des forces armées de l'OTAN et du pacte de Varsovie en 1959 :
  • Pays membres de l'OTAN
  • Pays membres du pacte de Varsovie
  • Pays neutres
  • Le chiffre sur la péninsule Ibérique comprend les effectifs américains stationnés dans la région et à ceux de l'armée portugaise.
    Effectifs des forces armées de l'OTAN et du pacte de Varsovie en 1973 :
  • Pays membres de l'OTAN
  • Pays membres du pacte de Varsovie
  • Pays neutres
  • Pays s'étant retirés de leurs alliances respectives (France et Albanie)
  • Les chiffres en Islande et en Espagne correspondent aux effectifs américains stationnés dans ces pays.
    Le chiffre pour Malte correspond aux effectifs de la marine soviétique dont les navires étaient autorisés à stationner dans le port de La Valette.

    Le passage des anciens membres du pacte à l'OTAN

    Le , les anciens membres du pacte de Varsovie (Tchéquie, Hongrie et Pologne) rejoignirent l'OTAN. En 2004, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie, cette dernière n’ayant jamais fait partie de la sphère d’influence de l’URSS, rejoignirent l'OTAN. Ces faits furent très mal perçus par Moscou qui y vit une pénétration occidentale dans sa « sphère d'influence ».

    Galerie

    Notes et références

    Notes

      Références

      1. Traité d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle (Varsovie, 14 mai 1955)
      2. Hélène Carrère d'Encausse, « L'Union soviétique et l'Europe depuis 1945 », Opinion publique et politique extérieure en Europe, , p. 241-255 (lire en ligne)
      3. (en) Vojtech Mastny, « The Soviet Union and the Origins of the Warsaw Pact in 1955 », sur Parallel History Project on Cooperative Security (PHP),
      4. « Traité concernant les relations entre l'Union des Républiques socialistes soviétiques et la République démocratique allemande (texte) », sur Laguerrefroide.fr,
      5. (en) « I. Meeting of the PCC, Prague, 27-28 January 1956 Editorial Note », sur PHP,
      6. (en) « II. Meeting of the PCC, Moscow, 24 May 1958 Editorial Note », sur PHP,
      7. Petr Lunak, « Un nouveau regard sur les alliances de la Guerre froide », sur Revue de l'OTAN, (consulté le ).
      8. (en) Stephen F. Cohen, « Gorbachev's Lost Legacy », The Nation, 24 février 2005.
      9. (en) « Group of Soviet Forces in Hungary - Southern Group of Forces (SGF) », sur Globalsecurity.org (consulté en )
      10. IISS 1989, p. 28-42.
      11. Ligne de Front, no 2, novembre 2006.

      Bibliographie

      Annexes

      Articles connexes

      Liens externes

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