Lise Fleuron

Lise Fleuron (née Marguerite Rauscher à Paris 6e le [1] et morte à Enghien-les-Bains le ) est une artiste de music-hall de la Belle Époque. Elle est connue pour ses décolletés pigeonnants.

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Biographie

Marguerite Marie Rauscher est la fille de Sébastien Rauscher, tailleur, un alsacien, installé à Paris en 1865 et qui opte pour la nationalité française en 1872[2], et d'Ernestine Lonprey (ou Lomprey)[1]. Elle est la sœur de Méaty, également artiste de music-hall[3],[4].

Elle a un fils, de père inconnu, le 22 septembre 1893, qui décède à l'âge de 4 mois[note 1]. A cette époque, elle est modiste et vit chez son oncle et sa tante, concierges, rue d'Hauteville[5].

Lise Fleuron fait ses premiers pas sur scène à Montmartre, puis dans un music-hall parisien[6], en 1895, dans la revue La Lune à un mètre de Paul Burani au Concert Européen[7] et chante au Café des Ambassadeurs[8] des chansons comme Baisers-polka[note 2], Embrasse moi[9], Les Ouvrières[10], Le Trottin parisien[note 3],[11], La Fête de Choisy[12] et dans la Revue des Demi-Vierges de Jean Darc et Deransart[13]. Elle chante, dans l'opérette, Le Bain de Monsieur d'Octave Pradels à l'Eldorado[14].

En 1896, elle joue dans Le Royaume des Femmes, opérette à grand spectacle d'Ernest Blum et Paul Ferrier, d'après Cogniard et Raoul Toché , musique de Gaston Serpette, à l'Eldorado[15],[6]; Au Café des Ambassadeurs[16], dans la Revue blanche de Lucien Delormel et Armand Numès [17],[18]; puis passe à la Scala dans la revue A nous les femmes ! de P.-L. Flers[19],[20] et dans la Reine des Reines[21].

En 1897, elle tient le rôle du Compère[note 4] dans la revue Paris-Automaboul de Paul Gavault et Victor de Cottens aux Ambassadeurs[22],[23]; dans la revue Cocher, rue Boudreau...! de Gavault et de Cottens, à l'Athénée-Comique[24]; dans Au chat qui pelote de Jules Oudot, Gorsse et Vasseur à La Scala[25].

En 1898, elle passe à l'Alcazar d'été dans la revue A l'Alcazar de la Fourchette d'Eugène Héros[26]; à La Cigale dans la revue Pour qui votait-on ? d'Henri Fursy[27].

Lise Fleuron figure, dans le premier fascicule illustré, dans la série intitulée Les Reines de Paris chez elles, publiée en 1898, aux cotés des artistes, des reines de beauté et des demi-mondaines : Clémence de Pibrac, Albany Debriège, Cléo de Mérode, Liane de Pougy, Émilienne d'Alençon Ce qui montre une frontière floue entre cabaret et demi-monde[28].

Elle sert aussi de modèle pour des cartes postales érotiques de l'époque[29].

La Librairie Nilsson publient en 1898, le roman-photo, Les amours de Don Juan, de Clément Rochel et Edmond Lepelletier. Les auteurs présentent dans l'introduction, les deux héroïnes principales[30] :

« Dans ce livre des Amours de Don Juan, nous avons fait appel, pour l’illustration photographique, à Mme Lise Fleuron, exquise et charmante artiste dont tout Paris raffole en ce moment, et à Mlle Diéterle, dont la plastique et le talent sont applaudis chaque soir au théâtre des Variétés. Toutes deux ont bien voulu incarner les deux principaux personnages du roman : la première pour Dona Elvire, la seconde pour Dona Anna. »

Elle continue à se produire au Café des Ambassadeurs et à l'Alcazar d'été[31]; Fin 1898, début 1899, elle joue dans la nouvelle version de La Poudre de Perlimpinpin, féerie des frères Cogniard, adaptée par Ernest Blum et Pierre Decourcelle, au théâtre du Châtelet[32].

En 1900, elle est à La Scala dans le rôle de la commère[note 4] Chochotte, en remplacement de Nine Derieux[33], dans la revue Paris Boycotté d'Eugène Héros et Charles Mougel[34] et dans Madame s'enchaine de Giai et Petit-Mangin[35],[36] ; en 1901, à La Scala dans Enfin, seuls ! de Gauvault et Héros[37]; à l'Alcazar d'été dans Fleurissez vous Mesdames ! de Gauvault et Héros[38]; dans la Revue de La Scala de Gauvault et Héros[39].

En 1902, elle résilie son engagement avec les Ambassadeurs[40]. Elle se produit à la Scala[41].

En 1904, elle chante le rôle de la pierreuse dans Le Néophyte, un opéra bouffe, de Bonis de la Charancle et Émile Bonnamy, à la Gaité-Rochechouart[42],[43],[44],[45].

En 1906, elle apparait à l'affiche dans la revue du théâtre Marigny[46],[47] et dans la revue Viens-tu Chéri ! au Parisiana[48]; en 1907 dans la Revue merveilleuse de Charles Quinel et Henri Moreau à l'Olympia[49]; dans l'opérette La Belle de New-York de Paul Gavault et Gustave Kerer à l'Olympia[50],[51].

En 1908, elle est dans La Revue Joyeuse de Quinel et Moreau à l'Olympia[52],[53] et le rôle de la commère dans la revue du Nouveau-Cirque d'Émile Codey et Trébla[54],[55],[56].

Elle se marie avec Dufleuve, auteur et chanteur, à Paris le 1er octobre 1908[1] et devient donc la belle-sœur de la chanteuse Polaire.

En 1914, elle passe dans la Revue de l'Amour de Quinel , Moreau et Lachaume aux Folies-Bergères[57].

En 1916, elle chante pour le théâtre aux armées à Pont-sur-Meuse avec son mari qui est mobilisé dans la région[58].

Notes et références

Notes

  1. Marguerite Rauscher a un fils naturel : André Henri Rauscher, né le 22 septembre 1893 dans le 10e arrondissement de Paris (acte de naissance n° 4898) et reconnu par la mère le 10 janvier 1894 dans ce même arrondissement (acte de reconnaissance n° 203). L'enfant meurt le 28 janvier 1894 dans le 9e arrondissement de Paris (acte de décès n° 149)
  2. Victorin Casquil, « Baisers-polka », sur Gallica, (consulté le )
  3. Le Trottin parisien, paroles de Albert Grimaldi ; musique de Albert Grimaldi sur data.bnf.fr
  4. Le compère et la commère sont les deux principaux personnages dans une revue

Références

  1. État-civil, Paris 6e, 1874, Acte de naissance n° 2968, vue 8/31.
  2. Bulletin des Lois, pages 10284-10285, Bulletin n°415
  3. Gustave-Joseph-Alphonse Witkowski, Tetoniana. Les seins dans l'histoire, 1898-1907 (lire en ligne), p. 276.
  4. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
  5. « Lise Fleuron », sur www.dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net (consulté le )
  6. « L'Illustré théâtral », sur Gallica, (consulté le )
  7. « L'Écho des jeunes », sur Gallica, (consulté le )
  8. « L'Écho des jeunes », sur Gallica, (consulté le )
  9. « L'Écho des jeunes », sur Gallica, (consulté le )
  10. « L'Écho des jeunes », sur Gallica, (consulté le )
  11. « L'Écho des jeunes », sur Gallica, (consulté le )
  12. « L'Écho des jeunes », sur Gallica, (consulté le )
  13. « L'Écho des jeunes », sur Gallica, (consulté le )
  14. « L'Écho des jeunes », sur Gallica, (consulté le )
  15. « L'Écho des jeunes », sur Gallica, (consulté le )
  16. « Le Gaulois », sur Gallica, (consulté le )
  17. « Le Gaulois », sur Gallica, (consulté le )
  18. « L'Écho des jeunes », sur Gallica, (consulté le )
  19. « Le Gaulois », sur Gallica, (consulté le )
  20. « L'Écho des jeunes », sur Gallica, (consulté le )
  21. « L'Illustré théâtral », sur Gallica, (consulté le )
  22. « L'Art lyrique et le music-hall », sur Gallica, (consulté le )
  23. « L'Écho des jeunes », sur Gallica, (consulté le )
  24. « Le Gaulois », sur Gallica, (consulté le )
  25. « L'Écho des jeunes », sur Gallica, (consulté le )
  26. « Le Gaulois », sur Gallica, (consulté le )
  27. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  28. « La Fronde », sur Gallica, (consulté le )
  29. « Pendant la Belle Epoque, les cocottes émoustillent Paris - Ça m'intéresse », sur Ça m'intéresse - La curiosité en continu, (consulté le )
  30. Edmond Lepelletier (dir.) et Clément Rochel (dir.), Les amours de Don Juan (roman photo-illustré), Paris, Éditions Karl Nilsson and Per Lamm, coll. « Excelsior », , 229 p. (lire en ligne)
  31. « Le Gaulois », sur Gallica, (consulté le )
  32. « L'Écho des jeunes », sur Gallica, (consulté le )
  33. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
  34. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  35. « Le Gaulois », sur Gallica, (consulté le )
  36. « Le Rire », sur Gallica, (consulté le )
  37. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  38. « Le Gaulois », sur Gallica, (consulté le )
  39. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  40. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  41. « Le Rire », sur Gallica, (consulté le )
  42. « Le Gaulois », sur Gallica, (consulté le )
  43. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  44. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  45. « Cinquante ans de musique française », sur www.artlyriquefr.fr (consulté le )
  46. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  47. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  48. « Le Gaulois », sur Gallica, (consulté le )
  49. « Le Journal amusant. », sur Gallica, (consulté le )
  50. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  51. « Le Gaulois », sur Gallica, (consulté le )
  52. « Le Journal amusant », sur Gallica, (consulté le )
  53. « Le Gaulois », sur Gallica, (consulté le )
  54. « Le Gaulois », sur Gallica, (consulté le )
  55. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  56. « Le Journal amusan », sur Gallica, (consulté le )
  57. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  58. « La Comédie-Française au Théâtre aux armées : souvenirs du front », sur Mission Centenaire 14-18 (consulté le )

Bibliographie

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