Laurent Baumel

Laurent Baumel, né le à Charleville-Mézières (Ardennes), est un homme politique français. Membre du Parti socialiste, maire de Ballan-Miré de 2008 à 2014, il est élu député de la 4e circonscription d'Indre-et-Loire lors des élections législatives de 2012 jusqu'au .

Pour les articles homonymes, voir Baumel.

Laurent Baumel

Laurent Baumel en juin 2012.
Fonctions
Député français

(5 ans)
Élection 17 juin 2012
Circonscription 4e d'Indre-et-Loire
Législature XIVe (Cinquième République)
Groupe politique SRC puis SER
Prédécesseur Hervé Novelli
Successeur Fabienne Colboc
Maire de Ballan-Miré

(6 ans et 14 jours)
Élection 9 mars 2008
Prédécesseur Jacques Rabier
Successeur Alexandre Chas
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Charleville-Mézières (Ardennes, France)
Nationalité Française
Parti politique Parti socialiste
Diplômé de École centrale de Lyon
Profession Cadre supérieur (secteur public)

Maires de Ballan-Miré

Ancien chevènementiste, Laurent Baumel est l'un des animateurs du collectif de la « Gauche populaire »[1] qui rassemble des élus et des intellectuels autour de la volonté de renouer avec le vote des couches populaires et moyennes de la société, notamment des ouvriers et des employés. Il est également devenu au cours de l'année 2014 l'un des initiateurs et des animateurs du collectif « Vive la gauche ! », qui rassemble les parlementaires dits « frondeurs », les élus et les militants socialistes qui contestent la politique économique du gouvernement de Manuel Valls[2].

Parcours politique

Au sein du Parti socialiste

Il adhère au Parti socialiste en 1987. Il suit Jean-Pierre Chevènement dans le Mouvement des Citoyens entre 1993 et 1994, puis revient au Parti socialiste après l'élection présidentielle de 1995[3].

Il se rapproche alors du courant Jospin, et rentre au cabinet de Pierre Moscovici après la victoire de la gauche aux élections législatives de 1997[3]. Ces liens l'amènent, après le retrait de Lionel Jospin en 2002, à rejoindre l'entourage de Dominique Strauss-Kahn, dont il défend la candidature à la primaire socialiste de 2006[3]. Il soutient Martine Aubry contre Ségolène Royal pour le poste de Premier secrétaire du Parti socialiste en 2008, et François Hollande comme candidat lors de la primaire de 2011.

En tant qu'élu

En parallèle de ces actions au sein du PS, Laurent Baumel poursuit un engagement politique local. Il l'a commencé dans les Ardennes, son département d'origine, en recréant à Givet une section locale socialiste. Il se présente sans succès comme tête de liste aux élections municipales de 2001 dans cette commune[4]. Il en est conseiller municipal entre 2001 et 2004.

Il est élu en 2008 à la mairie de Ballan-Miré, commune de la périphérie sud ouest de Tours.

En 2012, il gagne l'élection législative dans la quatrième circonscription d'Indre-et-Loire en battant le député sortant Hervé Novelli.

En anticipation de la loi sur le non-cumul des mandats, il ne se représente pas comme tête de liste aux municipales de 2014 à Ballan-Miré[5] mais la liste socialiste sortante sur laquelle il figure est battue.

Le , il est battu dès le premier tour face aux candidats d'En Marche Fabienne Colboc et de l'ancien député Les Républicains Hervé Novelli, en terminant troisième.

Il mène la liste PS pour les élections sénatoriales de 2017 en Indre-et-Loire[6] mais il est battu.

Aux élections municipales de 2020, il mène la liste de gauche à Chinon, mais est battu au second tour.

Identité politique

Après avoir mené dans les années 1994-97, avec le sociologue Philippe Corcuff, l'éphémère club de réflexion Merleau-Ponty[3], Laurent Baumel se spécialise dans les questions idéologiques et sociologiques.

En 2001, lorsque la secrétaire nationale chargée des femmes Michèle Sabban énonce le principe « tout sortant ne se représentant pas sera remplacé par une femme », il lance un appel de protestation avec trois autres jeunes cadres du PS affirmant que ce principe mettrait à l'écart des responsabilités « les trentenaires socialistes de sexe masculin »[7].

Entre 2002 et 2011, il publie plusieurs ouvrages consacrés à la rénovation idéologique du socialisme français. Laurent Baumel s'attache notamment à préciser les idées du courant « réformiste ». Tout en critiquant le « surmoi marxiste - révolutionnaire » au sein du parti socialiste, il défend l'idée que le socialisme réformiste peut rester fidèle aux valeurs fondatrices du parti[8],[3].

En 2003, avec Laurent Bouvet, il publie un ouvrage, L'Année zéro de la gauche. Fragments d'un discours réformiste., mettant l'accent sur ce qui lui semble un fossé entre la gauche et les intellectuels, ainsi que sur la nécessité pour le parti socialiste d'approfondir sa doctrine, au-delà d'une approche purement pragmatique dictée par ses ambitions locales et nationales[9].

En 2005, avec Olivier Ferrand, il participe à la préparation de contribution au Congrès de Dijon puis au Congrès du Mans. Ses écrits mettent en exergue, à propos des défaites de la gauche en 2002 et 2007, le manque d'analyse sociologique de l'écart grandissant entre les exclus et les couches populaires qui sont restées intégrées. Il met en cause également une « culture techno-ministérielle » dans les instances dirigeantes du parti[8].

En , il réunit notamment avec François Kalfon des auteurs dans un essai collectif Plaidoyer pour une gauche populaire, consacré à la reconquête des couches populaires[10],[1].

Mandat de député

À l'Assemblée nationale, Laurent Baumel siège à la commission des finances. Au premier semestre 2013, il est responsable, pour le groupe SRC, du projet de loi portant séparation et régulation des activités bancaires[11].

En , après la défaite de la gauche aux élections municipales, Laurent Baumel est l'un des initiateurs de la proposition de contrat de majorité signée par cent parlementaires[12]. Dans ce texte, ces députés socialistes demandent au nouveau gouvernement une réorientation de la politique économique et sociale dans trois directions principales: pas d'allègements de cotisations patronales sans contreparties, fin de la politique européenne d'austérité et réforme fiscale redistributive.

Reçu à Matignon par Manuel Valls à la suite de la publication de ce texte[13], Laurent Baumel continue de plaider pour cette réorientation et déclare qu'il ne votera plus les textes avec lesquels il est en désaccord[14].

Fronde parlementaire

Le , Laurent Baumel fait partie des 41 députés socialistes qui s'abstiennent lors du vote du programme de stabilité présenté par le Gouvernement. Il avait auparavant expliqué sa démarche et les raisons de la mobilisation des députés socialistes dans une tribune[15] publiée par Mediapart.

Au cours des débats budgétaires de juin-, Laurent Baumel défend dans l'hémicycle des amendements issus des propositions de l'Appel des 100 (CSG progressive, ciblage du CICE, dégel des prestations sociales)[16] et s'abstient, avec 32 autres députés socialistes, lors du vote sur le projet de loi de finances rectificatif de la sécurité sociale pour 2014[17].

Le , Laurent Baumel, avec d'autres responsables du Parti socialiste dont Christian Paul, Marie-Noëlle Lienemann, Pouria Amirshahi, François Kalfon, Jean-Marc Germain, Fanélie Carrey-Conte et Jérôme Guedj, lance à La Rochelle l'appel de "Vive la Gauche!" afin de porter au sein du Parti socialiste les positions défendues à l'Assemblée nationale[18].

Le , il fait partie des 31 députés socialistes à ne pas voter la confiance au gouvernement Valls 2[19]. Le , quelques jours après avoir publié un livre (Quand le Parlement s'éveillera...) qui relate la « fronde » parlementaire de l'année 2014 et qui invite à modifier les pratiques de la Ve République, Laurent Baumel reçoit le Prix de la revue le Trombinoscope du « député de l'année 2014 »[20].

Le , il fait partie des députés « frondeurs » opposés, entre autres, à l'extension du travail dominical qui annoncent vouloir voter contre la loi Macron avant que le gouvernement n'engage sa responsabilité pour faire passer le texte (article 49 alinéa 3 de la Constitution)[21].

Le , il fait partie des cinquante-huit députés qui signent une tribune dans le jdd.fr pour réagir à l'utilisation de l'article 49-3 par le gouvernement pour faire passer la loi Travail[22].

La Gauche populaire

Depuis l'automne 2012, il co-anime, avec Philippe Doucet et François Kalfon, la Gauche populaire à l'Assemblée nationale et au sein du Parti socialiste.

Leur objectif est de faire entendre dans les débats parlementaires et dans le débat public les attentes des couches populaires et moyennes de la société française. Rejoints par une trentaine de parlementaires socialistes et écologistes, ils ont publié un Manifeste de la Gauche populaire en [23].

En juillet et en octobre 2013, Laurent Baumel et les parlementaires de la Gauche populaire, de la Gauche durable et des deux courants de l'aile gauche du Parti socialiste, Un Monde d'Avance et Maintenant la Gauche appellent le gouvernement à mettre en œuvre une grande réforme fiscale redistributive, en rendant notamment la CSG progressive, afin de rendre du pouvoir d'achat aux Français modestes.

Il est membre de l'équipe de campagne d'Arnaud Montebourg pour la primaire citoyenne de 2017[24]. Après la victoire de Benoît Hamon à la primaire, il est nommé responsable thématique « Politique industrielle » de sa campagne présidentielle[25],[26].

En 2018, il soutient la candidature d'Emmanuel Maurel pour le congrès d'Aubervilliers du PS[27].

Son parcours

Mandats électifs

Études

Parcours professionnel

Publications

  • Avec Henri Weber, Une Nouvelle Alliance,
  • Avec Laurent Bouvet, L'année zéro de la gauche, Éditions Michalon,
  • Fragment d'un discours réformiste, Éditions de l'Aube,
  • Rénover le parti socialiste, un défi impossible ?, Encyclopédie du socialisme,
  • Avec Jean-Christophe Cambadélis, Les socialistes et les temps nouveaux,
  • Avec François Kalfon, L'équation gagnante, Éditions le Bord de l'Eau,
  • Plaidoyer pour une gauche populaire, Éditions le Bord de l'Eau,
    Essai collectif.
  • La Malédiction des gouvernants. François Hollande peut-il être réélu ?, Éditions le Bord de l'Eau, .
  • Quand le Parlement s'éveillera..., Éditions le Bord de l'Eau, .

Notes et références

  1. Mathieu Deslandes, « Après la Droite pop’, la Gauche pop’ entre à l’Assemblée », Rue89, 21 juin 2012.
  2. « Baumel : nous regrouper pour infléchir la politique du gouvernement », sur Figaro Live, (consulté le ).
  3. Jonathan Bouchet-Petersen, « Laurent Baumel, un compte populaire », Libération, (lire en ligne)
  4. « Ce Givetois qui a terrassé le n° 2 de l'UMP », L'Union, (lire en ligne)
  5. Julien Coquet, « Laurent Baumel, un trublion à l'Assemblée nationale », La Nouvelle République du Centre-Ouest, (lire en ligne)
  6. Éric Hacquemand, « Recyclage au palais du Luxembourg », Paris Match, semaine du 14 au 20 septembre 2017, page 44.
  7. « Au PS, les maux du mâle trentenaire », sur Libération.fr, (consulté le )
  8. Jean-Michel Normand, « Le Parti socialiste et sa doctrine en jachère », Le Monde, (lire en ligne)
  9. Nicolas Weill, « Séparation de corps entre la gauche et les intellectuels », Le Monde, (lire en ligne)
  10. Bastien Bonnefous, « Qui veut les voix de la France d'en bas ? », Le Monde, (lire en ligne)
  11. « Karine Berger et Laurent Baumel présentent la réforme bancaire » [vidéo], sur Dailymotion (consulté le ).
  12. « Le texte et la liste des 90 frondeurs du PS », sur Le Journal du dimanche (consulté le ).
  13. « Contrat de majorité : Valls reçoit les parlementaires PS récalcitrants », Le Parisien, (lire en ligne)
  14. « Laurent Baumel on Twitter », sur Twitter (consulté le ).
  15. « Sommes-nous « morts pour rien » ? Ou pourquoi les députés socialistes se mobilisent », sur Club de Mediapart, (consulté le ).
  16. « Que veulent les députés PS rebelles de « l'appel des cent » ? », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  17. http://www.assemblee-nationale.fr/14/scrutins/jo0868.asp
  18. « Le « plan d'urgence » des frondeurs socialistes », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  19. http://www.assemblee-nationale.fr/14/scrutins/jo0901.asp
  20. « Laurent Baumel désigné député de l’année 2014 »
  21. « Laurent Baumel ou quand « le parlement s’éveillera »… »
  22. Rédaction, « Contre la loi Travail, 58 députés préviennent que "la bataille ne fait que commencer" - leJDD.fr » (consulté le )
  23. Bastien Bonnefous, « Le manifeste de la Gauche populaire pour l'emploi et le pouvoir d'achat », Le Monde, (lire en ligne)
  24. « L'organigramme de l'équipe de campagne d'Arnaud Montebourg dévoilé », liberation.fr, 2 janvier 2016.
  25. Marie-Pierre Haddad , « Présidentielle 2017 : ce que traduit le nouvel organigramme de l'équipe de Hamon », rtl.fr, 26 février 2017.
  26. Organigramme de campagne de Benoît Hamon
  27. Agence France-Presse, « Congrès du PS: qui soutient qui? », liberation.fr, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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