Fondation Jean-Jaurès

La fondation Jean-Jaurès est une fondation politique française proche du Parti socialiste qui a pour but de « favoriser l’étude du mouvement ouvrier et du socialisme international, de promouvoir les idéaux démocratiques et humanistes par le débat d’idées et la recherche, de contribuer à la connaissance de l’homme et de son environnement, de mener des actions de coopération économique, culturelle et politique concourant à l’essor du pluralisme et de la démocratie dans le monde[2]. »

La fondation est présidée par Pierre Mauroy de 1992 à 2013 puis par Henri Nallet depuis 2013, tandis que Gilles Finchelstein en est le directeur général depuis 2000. Elle a été reconnue d’utilité publique par décret de la Première ministre Édith Cresson le , date de sa création officielle[3].

Histoire

La création de la fondation Jean-Jaurès intervient à un moment particulier à la fois dans l’histoire du Parti socialiste (PS), son dernier congrès ayant été particulièrement difficile[pas clair], et dans l’histoire du continent, après la chute du mur de Berlin. Les fondements du socialisme sont remis en cause par les peuples, ce qui rend nécessaire la coopération des socialistes français avec les autres socialistes européens dans le but de sauver le socialisme, notamment dans les pays d’Europe centrale et orientale.

Pierre Mauroy, à l’époque premier secrétaire du PS, souhaitait que celui-ci se dote, à l’instar des autres grands partis socialistes européens, d’un outil de promotion de la démocratie et de rayonnement de l’expérience socialiste française[4]. C’est dans cette perspective, et alors que le concept de « fondation politique » n’existe pas encore en France, qu'est créée la fondation Jean-Jaurès, sur le modèle des fondations allemandes.

Bien qu'historiquement proche du Parti socialiste, la fondation est également en « excellents termes » avec La République en marche, estime Grégory Rzepski du Monde diplomatique en 2019[5].

Organisation

Présidents

Directeurs généraux

Présentation

Travaux

Le travail de la fondation Jean-Jaurès se structure selon trois axes :

  • Coopération internationale :

L'objectif est de favoriser l’émergence ou la consolidation de la démocratie dans le monde. Cette coopération prend la forme de séminaires ou de stages de formation thématiques à l’intention des militants ou cadres de partis, des élus ou futurs élus. La Fondation organise également des colloques internationaux. Elle intervient chaque année dans une quarantaine de pays.

  • Histoire et mémoire :

La fondation Jean-Jaurès a pour objectif de perpétuer la mémoire du mouvement ouvrier et du socialisme international et de diffuser l’histoire de la pensée socialiste. L’action de la fondation en ce sens passe par la mise en place d’un centre de documentation et d’archives chargé de la collecte, de la conservation et du traitement informatisé des archives du mouvement socialiste, l’organisation de colloques et de séminaires, l’édition et la diffusion de textes historiques ou de contributions originales.

  • Études et recherches :

Ce département a vocation à être un laboratoire d’idées entre la France et l’Europe, entre le monde politique et la société civile, entre le travail théorique et les propositions programmatiques. Elle organise des colloques, des rencontres publiques ou fermées, des groupes de travail, publie plusieurs collections d'ouvrages (essais, notes, newsletters électroniques).

En 1998, la fondation Jean-Jaurès s'est installée au n° 12 de la cité Malesherbes, dans le 9e arrondissement de Paris. L'immeuble, acheté par le journal Le Populaire en décembre 1936, était devenu le siège de la SFIO en 1937. Réquisitionné par les Allemands sous l'Occupation, puis repris par la direction du Parti socialiste en 1944, il en est resté l'adresse jusqu’en 1975. La fondation abrite également au n°6 de la cité Malesherbes le Centre d'archives socialistes (CAS), qui rassemble les documents de l'histoire contemporaine du Parti socialiste.

En 2014, la fondation Jean-Jaurès fonde un Observatoire des radicalités politiques, dirigé par Jean-Yves Camus et auquel participent des journalistes, historiens et sociologues, tels Rudy Reichstadt[6], Nicolas Lebourg, Joël Gombin ou Sylvain Crépon. Ces membres nient toute orientation partisane[7].

En 2021, l'Observatoire des médias est lancé, et dirigé par le journaliste David Medioni[8].

Propositions

En mai 2016, la fondation s'exprime en faveur de l'idée d'un revenu universel de base de 750 euros par mois[9]

Budget

Il n’existe, en France, aucune loi spécifique aux fondations politiques. Dès lors, la fondation Jean-Jaurès est une institution régie par le droit privé qui ressortit du droit des autres fondations (d’entreprise, humanitaires ou caritatives) et de ce fait bénéficie, du point de vue fiscal, de dispositions spécifiques. Le statut français des fondations les autorise à recevoir, dans la mesure où elles sont reconnues d’utilité publique comme c’est le cas de la fondation Jean-Jaurès, des dons et legs des particuliers et des subventions des personnes morales (entreprises). Cette disposition est encouragée par les récentes[Quand ?] lois sur le mécénat[réf. nécessaire], qui font bénéficier les donateurs d’avantages fiscaux non négligeables[Lesquels ?].

Outre les dons et legs des particuliers, elle fait appel au mécénat des entreprises[réf. nécessaire] et tire ses sources de financement du gouvernement (services généraux du Premier ministre), du Parlement (Sénat et Assemblée nationale) et de subventions octroyées par différents ministères sur des projets spécifiques (Culture, Affaires étrangères, Éducation nationale par exemple). La fondation tire également quelques ressources propres de la vente de ses publications et des services qu’elle est amenée à rendre à la famille socialiste (gestion et animation des archives).

La fondation Jean-Jaurès est indépendante organiquement et financièrement du Parti socialiste. Elle ne reçoit aucun financement du parti pour son fonctionnement et ne lui verse aucune cotisation. La coopération entre le PS et la fondation prend néanmoins une forme opérationnelle par la réalisation de projets communs, cofinancés par le PS et la fondation (colloques, séminaires, etc.). Elle a vocation à extérioriser le message et les valeurs portées par le Parti socialiste. Si la fondation exerce ses activités dans le cadre idéologique qui est celui du PS, elle en est un outil complémentaire qui agit en toute indépendance. Le programme d’activités et les choix stratégiques des actions sont élaborés en autonomie complète par rapport au PS.[réf. nécessaire]

Selon les propres informations de la fondation, son budget global en 2010 s'élevait à 2 100 000 , dont 80 % provenant de différents services et ministères de l'État et 2 % des groupes socialistes du Parlement et du Sénat[10]. Le budget 2018 s'élevait à 2 982 000 €[10].

En 2016, la fondation a reçu 230 000  de subvention au titre de la réserve institutionnelle de la présidence de l'Assemblée nationale[11], dont le président était Claude Bartolone, dans le cadre de la réserve parlementaire.

En 2018, la fondation a reçu 1 688 000 d'euros de l’État, sur décision du chef de cabinet du Premier ministre[5].

Notes

  1. Le budget, consulté le 29 octobre 2012.
  2. Article 1 des statuts.
  3. LePolitique.com. Index : Associations politiques.
  4. « Pierre Mauroy : à la fondation Jean-Jaurès, il fut aussi un pionnier », La Voix du Nord, (lire en ligne)
  5. Grégory Rzepski, « Ces viviers où prolifèrent les « experts » médiatiques », sur Le Monde diplomatique,
  6. Observatoire des radicalités politiques, jean-jaures.org.
  7. « L'extrême droite disséquée par un nouvel observatoire », lefigaro.fr, 9 mars 2014.
  8. « LA FONDATION JEAN JAURÈS LANCE SON OBSERVATOIRE DES MÉDIAS AVEC DAVID MEDIONI », sur CB News,
  9. « La Fondation Jean-Jaurès prône un revenu universel de 750 euros par mois », directmatin.fr, 23 mai 2016.
  10. Budget prévisionnel 2010, sur jean-jaures.org.
  11. Voir sur assemblee-nationale.fr.

Voir aussi

Liens internes

Lien externe

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