Junkers Ju 87

Le Junkers Ju 87 est le plus connu des bombardiers en piqué de la Luftwaffe employé durant la Seconde Guerre mondiale. En allemand, « bombardier en piqué » se traduit par Sturzkampfflugzeug, composé de trois mots : « Sturz » (chute), « Kampf » (combat) et « Flugzeug » (avion) — soit littéralement « avion de combat en piqué ». En abrégé, le mot donne « Stuka », terme qui fut depuis presque invariablement associé au Ju 87, bien que les Stukas soient une catégorie d'avions, et non un terme désignant un unique modèle.

Junkers Ju 87 Stuka

Un Ju 87B allemand larguant ses bombes. Cet exemplaire, codé TD+AY était affecté à une unité d'entraînement, le Sturzkampffliegerschule 1.

Constructeur Junkers
Rôle Avion d'attaque au sol
Statut Retiré du service
Premier vol
Mise en service
Date de retrait (Luftwaffe)
Nombre construits Environ 5 700
Équipage
2
Motorisation
Moteur Junkers Jumo 211Da
Type un 12 cylindres en V à refroidissement liquide
Puissance unitaire 1 200 ch
Dimensions
Envergure 13,8 m
Longueur 11,1 m
Hauteur 4,01 m
Surface alaire 31,9 m2
Masses
À vide 2 750 kg
Maximale 4 250 kg
Performances
Vitesse de croisière 310 km/h
Vitesse maximale 390 km/h
Plafond 8 000 m
Vitesse ascensionnelle 214 m/min
Rayon d'action 600 km
Armement
Interne 2 mitrailleuses MG 17 de 7,92 mm en chasse et 1 mitrailleuse MG 15 de 7,92 mm en tourelle arrière
Externe 500 kg de bombes

L'intervention de l'Allemagne dans la guerre civile espagnole allait permettre d'évaluer l'avion, avec les autres appareils de la Légion Condor, dans un contexte opérationnel réel. Le chef de la légion, le colonel von Richthofen, qui s'était opposé quelques années plus tôt à la réalisation du Stuka[1] fut si impressionné par sa précision qu'il alla jusqu'à réclamer davantage d'appareils. L'avion sera ensuite utilisé du premier au dernier jour de la Deuxième Guerre mondiale sur tous les fronts où la Luftwaffe fut engagée[2]. D'autres pays alliés de l'Allemagne utiliseront également cet appareil. Environ 5 700 Ju 87 furent produits par la firme aéronautique Junkers[3].

Genèse

L'idée du bombardier en piqué vient des militaires américains dans les années 1920. Conscients de la montée en puissance de la marine japonaise dans le Pacifique, ils préconisent l'emploi d'attaques de précision pour frapper une cible mobile (tel un navire) plus efficacement que ne le ferait un bombardier classique en vol horizontal. La tactique est indéniablement calquée sur celle du rapace fonçant sur sa proie : frapper vite et fort en ne laissant aucune chance à la cible. Jusque dans les années 1930, des essais et des meetings ont lieu avec succès, ce qui n'échappe pas aux observateurs japonais et allemands. Dès lors, ces deux nations vont s'efforcer de développer leur propre bombardier en piqué [4],[2].

Les obstacles sont pourtant nombreux : lors du piqué, la machine doit supporter des contraintes aérodynamiques élevées, tout comme le pilote qui doit encaisser des « g » notamment lors de la ressource juste après le largage de la bombe.

Conception

En , le RLM lança un appel d'offres pour la conception d'un bombardier en piqué. Répondent présentes les firmes Arado avec son Ar 81, Heinkel avec son He 118, Blom & Voss avec le Ha 137 et Junkers avec le Ju 87 qui possède déjà de l'avance sur l'appel d'offres[5]. Conçu sous l'initiative d'Hermann Pohlmann (en) en 1933 (déjà cofondateur du K 47 (en))[6], le premier prototype du Ju 87 V1 effectua son premier vol à l'automne 1935, propulsé par un moteur Rolls-Royce Kestrel de 640 ch. Il était entièrement métallique, avec une aile en W et possédait une dérive double. Point négatif toutefois, la stabilité du V1 était médiocre et le prototype sera détruit au cours des essais près de Dresde le en raison de la difficulté à le maîtriser dans les évolutions en lacets[7].

Mise au point

Le deuxième prototype V2, immatriculé D-UHUH, reçoit une dérive simple et est également doté de plans rapportés à l'intrados, à l'extérieur des pantalons de roues. Ces plans pouvaient pivoter de 90 degrés et constituer de cette façon d'excellents aérofreins, limitant sa vitesse en plongée à environ 600 km/h. La bombe était fixée à un cadre rectangulaire spécial articulé sous le ventre de l'avion, juste à l'arrière du radiateur. Au cours du piqué, ce cadre basculait vers l'avant afin que la trajectoire de la bombe évite le cercle de l'hélice. Enfin, son moteur était à présent un Jumo 210 de fabrication allemande et développant 610 ch[8].

Le V2 participe avec ses trois concurrents aux essais à Rechlin en . Très vite, l'Ar 81 de configuration biplan s'avéra obsolète par rapport aux standards de la guerre moderne et le He 118 était davantage un chasseur qu'un bombardier en piqué, et ses performances dans ce domaine déçoivent[4]. Le Ha 137 et le Ju 87 sont au contraire massifs et peu esthétiques, mais solidement bâtis et offrent tous deux la même configuration d'aile en « w ». De prime abord similaire, le Ha 137 n'offre pourtant pas de poste de mitrailleur arrière de protection, comme le spécifiait le cahier des charges, à l'inverse du Ju 87 qui, lui, se conforme aux spécifications requises[9]. On apprécie également sa robustesse et son agilité malgré ses formes ramassées, la bonne ergonomie du poste de pilotage et surtout sa capacité à piquer presque à la verticale. Le Ju 87 V2 finit donc par convaincre et est déclaré vainqueur[10].

Un troisième prototype fut testé le même mois avec un Jumo 210 Da de 680 ch. La dérive avait été agrandie et la canopée quelque peu modifiée. L'appareil avait une envergure de 14 mètres et pouvait atteindre une vitesse maximale de 320 km/h à une altitude de 4 000 m. L'armement comprenait une mitrailleuse fixe dans l'aile droite en plus de celle à l'arrière du poste de pilotage. Il fut tenu en réserve pendant que le V2 concourait face à ses adversaires[1].

Le quatrième prototype possédait un meilleur aérodynamisme du bâti-moteur à la queue, ainsi qu'une verrière revisitée. Il donnera naissance à la série A « Anton » dont dix avions de pré-production nommés A-01 à A-11 sont construits durant l'été 1936[11] (voir série Anton).

Prototypes :

  • Ju 87 V1 : W.Nr 4921 - testé le
  • Ju 87 V2 : W.Nr 4922 - testé le
  • Ju 87 V3 : W.Nr 4923 - testé le
  • Ju 87 V4 : W.Nr 4924 - testé le

Particularités

Outre la forme particulière de ses ailes en « W », ce bombardier monomoteur se caractérisait par des éléments disproportionnés, comme le radiateur sous le nez et le train d'atterrissage principal fixe.

Malgré sa taille, le Ju 87 était souple aux commandes[9] mais la masse du moteur requérait de solliciter les freins en douceur en fin d'atterrissage. Si le pilote freinait trop brusquement, l'avion avait tendance à se mettre en pylône[12]. Un système innovant de redressement automatique équipait également l'appareil afin de le récupérer systématiquement après l'attaque en piqué. L'équipage évitait ainsi le crash si le pilote devait perdre connaissance au moment de la ressource (apparition d'un voile noir)[13]

Le terme Stuka désigne en allemand tout appareil de bombardement en piqué[14]. Cependant, la légende du Ju 87 et son exclusivité dans ce rôle au sein de la Luftwaffe lors de la Seconde Guerre mondiale eut comme conséquence que ce nom lui soit maintenant spécifiquement (mais non exclusivement) attribué.

Les sirènes du Ju 87

Ce modèle réduit d'un Ju 87B montre les petites hélices noires (au niveau de l'emplanture de chaque jambe de train) qui actionnaient des sirènes en tournant avec le vent relatif.

Également appelée « trompette de Jéricho », la sirène mécanique était fixée sur chaque train d'atterrissage, voir sur un seul. Elle possédait une petite hélice qui, en tournant, produisait un son strident lors des attaques en piqué qui s'amplifiait proportionnellement à la vitesse de l'air s'écoulant autour de l'avion. Le pilote pouvait l'activer à l'aide d'une commande située à l'intérieur du cockpit. Elle se déconnectait ensuite automatiquement lorsque les freins de piqué se rétractaient[15].

Ce son aigu, rapidement associé au bombardement en piqué, avait pour objectif de terroriser les populations et démoraliser les militaires à son approche[14]. Il a également parfois été dit qu'elles permettaient au pilote de l'avion de deviner la vitesse atteinte en piqué, celui-ci n'ayant qu'à écouter le son pour le savoir, et pouvant ainsi rester concentré sur son attaque[16], [Trad. 1],[17], [Trad. 2],[18], [19].

De nombreuses photos attestent de la présence des sirènes sur certains Ju 87 en France en 1940, mais aussi pendant la campagne des Balkans de 1941, tout comme sur le front russe jusqu'en 1943[20]. Elles furent du reste montées en série à partir de la version B1, à l'exception des premiers appareils livrés, ainsi que sur d'autres, postérieures, jusqu'en 1943. Cependant, les sirènes étaient probablement démontées sur beaucoup de Ju 87 en opération, et ce dès l'année 1940[21]. Elles freinaient en effet un avion déjà assez lent et leur bruit alertait l'ennemi de sa présence. Un capot de protection conique était alors fixé à leur place. Finalement et mis à part au tout début de la guerre, les sirènes furent très peu employées mais le bruit caractéristique qu'elles produisaient demeura associé au Ju 87 dans l'imaginaire[22].

Versions

Ju 87A « Anton »

Formation de Ju 87A. Les premiers appareils se caractérisaient par des pantalons de train très volumineux.

La première variante de la série, le Ju 87A-0, était de construction entièrement métallique avec un cockpit fermé. Pour faciliter la production de masse, le bord d'attaque de l'aile avait été redressé. Le pilote pouvait également ajuster l'élévation et compenser sa direction de vol. La queue était reliée aux volets d'atterrissage. Ceux-ci étaient placés entre les ailerons et le fuselage. Le A-0 avait également un capot de moteur plat, ce qui donnait au pilote un bien meilleur champ de vision. Pour pouvoir aplatir le capot du moteur, ce dernier avait été rabaissé de près de 25 cm[11].

Le ministre de l'aviation allemande avait initialement ordonné la construction de sept A-0, mais il porta ensuite ce chiffre à onze appareils. Au début de l'année 1937, l'A-0 fut testé avec des charges de bombes variées. La puissance du moteur Jumo 210A qui équipait le A-0 se révéla insuffisante et condamnait l'appareil à n'emporter que 500 kg de bombes. C'est pourquoi les futures versions du Ju 87A furent rapidement dotées du Jumo 210Ca de 640 ch[11].

La deuxième variante de la série, le Ju 87A-1, ne différait que légèrement du A-0. Il possédait deux réservoirs de 220 litres de carburant intégrés dans l'aile intérieure et était armé d'une mitrailleuse MG 17 de 7,9 mm, tirant en chasse dans l'aile droite, ainsi que d'une mitrailleuse MG 15 de même calibre pour la défense arrière. Le premier Ju 87 A-1 quitta les chaînes d'assemblage au début de 1937[23]. Il équipa les Stukageschwader de la Luftwaffe jusqu'au mois de . Six exemplaires furent vendus à la Hongrie où ils servirent d'entraînement, et un autre au Japon à des fins d'évaluation[24].

La troisième variante de la série, le Ju 87A-2, possédait un moteur Jumo 210Da de 720 ch, obtenus avec un compresseur à 2 étages. Hormis quelques détails mineurs, la version A-2 se différenciait extérieurement du A-1 par son hélice à pales agrandies. Le I./St.G 162 reçut les premiers A-2 au cours de l'été 1938 pourvus d'un équipement radio modifié. Cette variante sera retirée des unités de première ligne au premier semestre 1939 pour être reversée ensuite aux écoles de bombardement en piqué[24].

La production totale de cette version s'éleva à plus de 262 exemplaires.

Variantes de production :

  • Ju 87 A-0 : version de pré-production.
  • Ju 87 A-1 : version initiale de production.
  • Ju 87 A-2 : version de production, équipée d'une amélioration au niveau de l'hélice ainsi que d'un moteur de 720 ch, le Jumo 210Da.

Ju 87B « Bertha »

La première variante de la série prénommé Ju 87 B-0 représentait une version de pré-production dont sept exemplaires furent construits. Sur bien des points, le Bertha différait de l'Anton. La canopée et le fuselage furent redessinés, car la motorisation était désormais un Jumo 211A-1 de 1 000 ch. On le dota d'un gros radiateur avec persiennes verticales (horizontale sur le Ju87A), soit à ailettes ou d'une seule pièce. Les pantalons de train d'atterrissage furent supprimés au profit d'un capotage plus épuré, et les montants de renforts disparurent. Le cockpit fut revisité avec une verrière coulissante (et non plus basculante) et complété par l'installation d'une véritable tourelle arrière de tir à la place de la simple fente. Le fuselage arrière subit un renforcement ainsi qu'un élargissement de la dérive. La nouvelle motorisation permit l'ajout d'une mitrailleuse MG 17 de 7,92 mm en chasse dans l'aile gauche (en complément de celle de droite) ainsi que de lance-bombes ETC50 pouvant emporter 2 bombes SC50 de 50 kg sous chaque aile[25].

Ju 87B paré de l'écusson des « armes de Breslau », insigne de la 3./St.G 2[26].

Côté performances, l'accroissement important de la puissance du moteur, associé à une finesse aérodynamique améliorée augmentaient considérablement sa vitesse attentionnelle, au détriment cependant d'une autonomie plus réduite[27]. Un petit nombre, au moins trois, servirent de machines de test pour la conversion du Ju 87 pour de potentielles variantes navales (voir plus bas).

La deuxième variante était le Ju 87B-1 produites en masse et majoritairement utilisé durant les premières campagnes allemandes de la guerre. Quelques petites modifications seront apportés au cours de la fabrication, comme l'ajout de volets de régulation thermique au niveau du radiateur et des carénages sur les pipes d'échappement. C'est aussi à partir de cette variante qu'apparaîtra la fameuse sirène aérodynamique, créant le son si particulier du Ju 87 lorsqu'il plongeait en piqué[28]. Son effet psychologique fut tel que le Ju 87 est encore de nos jours considéré comme étant probablement l'un des avions les plus marquants de l'Histoire.

La troisième variante de la série, le Ju 87B-2, reçut un nouveau moteur Jumo 211Da de 1 200 ch. Il voit l'adoption définitive du radiateur à ailettes et les pipes d'échappement du moteur sont à effet propulsif. Il participa à la campagne de France jusqu'à Stalingrad fin 1942. Des appareils seront également livrés à l'Italie ainsi qu'à d'autres membres de l'Axe : Roumanie, Bulgarie et Hongrie[29].

La quatrième variante de la série, le Ju 87B-2/U4, possédait un train d'atterrissage à ski. Seul deux exemplaires furent convertis car les sols enneigés correctement damés ne justifia pas au final l'emploi de Ski[30].

La cinquième variante de la série, le Ju 87B-2/Trop, représentait une version tropicalisée équipée d'un filtre à sable sur la prise d'air du compresseur. Cette version volera en Afrique du Nord par Afrika Korps et au sein de la Regia Aeronautica italienne[23].

Le Bertha fut construit à plus de 922 exemplaires.

Variantes de production :

  • Ju 87B-0 : version de pré-production.
  • Ju 87B-1 : version initiale de production de masse.
  • Ju 87B-2 : version de production, équipée d'un nouveau moteur ainsi que d'autres améliorations.
  • Ju 87B-2/U4 : version à train d'atterrissage à ski.
  • Ju 87B-2/Trop : version tropicalisée, utilisée en Afrique du Nord.

Ju 87R « Reichweitenausführung »

Un Junkers Ju 87R avec ses réservoirs supplémentaires.

Version à long rayon d'action dérivée du Ju 87B, cette variante n'emportait qu'une bombe sur sa seule fourche ventrale et l'absence d'armement sous les ailes permit en contrepartie l'emport de deux réservoirs de carburant type D de 300 litres largables en vol. Les ailes contenaient également des réservoirs de 150 litres chacun dans leur structure. Avec le plein de carburant, l'autonomie de l'appareil pouvait atteindre les 1 400 km, idéale pour opérer sur de vastes zones[31].

La première variante de la série, le Ju 87R-1, correspondait avec celle du Ju 87B-1[31]. Des modifications furent effectuées dans le fuselage afin de pouvoir contenir un réservoir d'huile supplémentaire.

La deuxième variante de la série, le Ju 87R-2, était la variante du Ju 87B-2. L'avion avait été renforcé afin de supporter des plongées de 600 km/h. Ainsi plus lourd, son autonomie se retrouva abaissée à 1 255 km[31].

La troisième variante de la série, le Ju 87R-3 reçut un équipement radio plus performant. Cette caractéristique associée à une grande autonomie lui permit d'effectuer des remorquages de planeur sur des front étendue comme la Méditerranée et la Russie[32].

La quatrième variante de la série, le Ju 87R-4, est spécifiquement conçu et équipé en production pour le climat chaud et sec du désert[33]. Sa principale différence résidait dans son nouveau moteur Jumo 211J.

Au total, le Ju 87R fut fabriqué à 972 exemplaires.

Variantes de production :

  • Ju 87R-1 : version de production initiale, basée sur le Ju 87B-1 ;
  • Ju 87R-2 : version de production basée sur le Ju 87B-2 ;
  • Ju 87R-3 : sous-variante souvent assignée au remorquage de planeurs ;
  • Ju 87R-4 : version de production tropicalisé.

Ju 87C « Cäsar »

Le Ju 87C représentait un dérivé du Ju 87B conçu en tant que bombardier-torpilleur pour un emploi depuis le porte-avions Graf Zeppelin. Doté d'ailes repliables manuellement et d'une crosse d'appontage, l'avion voit son train renforcé et muni de boulons explosifs en cas d'amerrissage forcé. Des équipements de survie pour le pilote et un système de flottaison étaient également prévus. Deux Ju 87B-1 serviront pour être transformés en prototypes navalisés, tandis que cinq appareils de série furent prélevés à partir de Ju 87B-2[34].

Ces appareils nommés Ju 87C-1, disposaient de réservoirs supplémentaires et le système de repliage des ailes se faisait électriquement. Après l'abandon du Graf Zeppelin, les cinq appareils remis aux normes B-2 serviront de banc d'essais pour l'armement, le catapultage et la flottaison[35].

Variantes de production :

  • Ju 87C-1 : unique version de production construite à 5 exemplaires (sur une commande initiale de 170)[35].

Ju 87D « Dora »

La première variante de la série, dénommée Ju 87D-1, subit d'importantes modifications, donnant à l'avion sa silhouette définitive. La propulsion était désormais assurée par un Jumo 211J-1 de 1 400 ch dont le bloc moteur et le capot redessinèrent entièrement l'aérodynamique avant. La prise d'air supérieure disparut et les radiateurs à eau furent décalés sous les ailes de part et d'autre de la charge offensive ventrale (comme sur le Me 109). La verrière subit un lifting complet et les haubans de soutien des gouvernes de profondeur furent redessinés. Une fourche de largage entièrement revue permettait l'emport de charge militaire plus importante (1 800 kg) et plus diversifiée. L'armement défensif possédait désormais deux armes jumelées MG 81Z de 7,9 mm, procurant à l'appareil une bien meilleure protection arrière[36].

Ju 87D sur le front soviétique, hiver 1943. Les lignes plus épurées du radiateur contrastent avec celles du « Bertha ».

Construits de janvier à , les appareils de début de série possédaient un train d'atterrissage principal identique au Ju 87B-2 car les nouveaux atterrisseurs du D-1 souffraient de défauts. Une fois corrigés, la fin de série reçut un nouveau train affiné et à l'amortisseur modifié. Les sirènes aérodynamiques étaient désormais généralisé au nombre de deux en raison d'une à chaque jambe de train[36]. La sous-version tropicalisé Ju 87D-1/Trop possédait un filtre à sable sur la prise d'air du compresseur pour les missions en Afrique[37].

La seconde variante Ju 87D-2 seront les derniers lots de série du D-1 destinée au remorquage de planeurs. Le fuselage et la queue furent renforcés auquel on rajouta un crochet de remorquage sous la dérive[38].

La troisième variante de la série, le Ju 87D-3 voit son blindage renforcé à tout les niveaux afin de servir davantage comme appareil d'attaque au sol. S'il conserve ses aérofreins, les sirènes en revanche commencèrent à disparaître après le début de la production. Il arriva en opération en tandis que quelques dizaines d'exemplaires furent vendus à la Roumanie et à la Hongrie. Une sous-version D-3Ag portait deux nacelles largables sur le dessus des ailes pour le transport d'espions, mais l'expérience restera sans suite[39]. Le Ju 87D-3/Trop représentait la sous-version tropicalisée.

La Ju 87D-4 était une tentative de bombardier-torpilleur mais dont les essais se révéleront peu concluant en raison d'une masse trop élevée[40].

Cinquième variante, le Ju 87D-5 disposait d'une aile plus grande, soit près de 15 m afin d'abaisser la charge alaire. L'armement en chasse comprenait deux canons Mauser MG 151 de 20 mm en lieu et place des traditionnelles MG 17. Le D-5 sera mis en service à l'été 1943 durant la bataille de Koursk[41].

Le D-6 représentait une version destinée à former les pilotes mais fabriqué en nombre limité en raison de la pénurie de matières premières.

Les versions Ju 87D-7 et D-8 étaient destinées au harcèlement nocturne. Elles était dérivées respectivement des Ju 87D-3 et D-5 et pourvues d'un moteur Jumo 211P de 1 500 ch équipé de cache-flammes sur les pipes d'échappement[42].

Le Dora fut de loin la variante la plus produite du Ju 87 et s'éleva à plus de 3 639 exemplaires.

Variantes de production :

  • Ju 87D-1 : version de production initiale.
  • Ju 87D-2 : version destinée au remorquage de planeurs.
  • Ju 87D-3 : version au blindage renforcé.
  • Ju 87D-4 : version d'essai de bombardier-torpilleur.
  • Ju 87D-5 : version d'attaque au sol.
  • Ju 87D-6 : version d'écolage.
  • Ju 87D-7 : version de harcèlement nocturne dérivée du Ju 87D-3.
  • Ju 87D-8 : version de harcèlement nocturne dérivée du Ju 87D-5.

Ju 87G « Gustav »

Un Junkers Ju 87G-1 avec deux canons FlaK 18 de 37 mm stationné sur un aérodrome en Union soviétique.

L'amélioration des chars soviétiques poussa Junkers à créer un avion anti-chars. Quelques essais avec le Ju 88 et un canon de 75 mm furent rapidement abandonnés et on se rattrapa sur le Ju 87[43]. Ainsi naquit le Ju 87G-0, dérivé du Ju 87D et armé de deux canons BK3,7 de 37 mm, eux-mêmes dérivés du canon antiaérien FlaK 18 de calibre identique. Ils étaient fixés en gondole sous les ailes, une mitrailleuse MG 17 étant parfois conservée afin d'assurer la visée du tir. Ainsi équipé, l'avion fut surnommé « Kanonenvogel » (« oiseau-canon ») et parmi les autres modifications, on peut noter l'amélioration du blindage ainsi que la suppression du lance-bombes ventral et des freins de piqué devenus désormais inutiles. Les canons pouvaient cependant être démontés pour être remplacés par des lance-bombes ETC50, permettant à l'avion d'emporter jusqu'à quatre bombes de 50 kg[44].

Les munitions de 37 mm étaient en tungstène afin de percer le blindage des chars. Les canons pouvaient également utiliser des munitions ordinaires de FlaK 18 pour les objectifs plus légers. Les premiers essais ne furent pas particulièrement brillants car les performances générales de l'avion étaient amoindries sous la masse des deux canons, le rendant d'autant plus vulnérable à la DCA ennemie. Mais la précision du tir de quelques dizaines de centimètres seulement permettait de détruire tout type de char en visant de préférence les points névralgiques du blindé. Par conséquent, l'idée fut d'utiliser l'appareil en plein champ de bataille, c'est-à-dire au moment où les batteries anti-aériennes ne sont pas établies à un endroit précis en permanence. Dans le cas où la DCA serait tout de même présente, il fut convenu d'avance que les Gustav opéreraient de concert avec des Ju 87 conventionnels armés de bombes pour les neutraliser[45].

En , plusieurs Ju 87D-3 sont transformés en Ju 87G-1 et expérimentés par le Panzerjagdkommando Weiss commandé par Otto Weiss[46],[47]. Les essais concluants amènent à une nouvelle série de conversion de D-3 en G-1, puis des Ju 87D-5 sont à leur tour modifiés pour devenir des G-2[48].

Variantes de production :

  • Ju 87G-0 : version d'étude.
  • Ju 87G-1 : version anti-char dérivée du Ju 87D-3.
  • Ju 87G-2 : version anti-char dérivée du Ju 87D-5.

Autres variantes

  • Ju 87H : version désarmée, destinée à l'entraînement et dérivée du Ju 87D. Cockpit de l'instructeur avec double commande à la place du mitrailleur arrière.
  • Ju 87K : qualification des versions destinées à l'export (Italie)[49].

Projets abandonnés

  • Ju 87D-1/To : version navale torpilleur.
  • Ju 87E-1 : version navale disposant de fusées à poudre d'assistance au décollage court.
  • Ju 87F : version améliorée du Dora : moteur Jumo 213A plus puissant, ailes et roues plus grandes ; rejeté pour causes de performances insuffisantes.
  • Ju 187 : train rentrant, voilure simplifiée, armements internes et externes plus lourds, tourelle télécommandée à l'arrière, nez plongeant, dérive pointant vers le bas, moteur similaire à la version « F » ; également rejeté pour performances insuffisantes.
  • Ju 287 : proche du Ju 187, avec une aile droite à la place de la célèbre forme en « W », aérofreins intégrés aux surfaces mobiles de bord de fuite, charge offensive uniquement sous les ailes, et le plus original, unique dans l'histoire de l'aviation, une dérive pivotante pour dégager le champ de tir du mitrailleur arrière. Rejeté pour les mêmes raisons que la version précédente, la désignation Ju 287 étant même réattribuée à un autre avion Junkers[50].

Principaux groupes de Ju 87 Stuka

Les premières unités étaient désignées sous un numéro à trois chiffres (St.G 160, St.G 162, St.G 168…). Le premier chiffre faisait référence à l'ancienneté de l'unité ; le second au type de l'unité (6 pour le bombardement en piqué) ; enfin le troisième à l'identité de la zone de commandement (2 pour Berlin par exemple)[51]. Après l'Espagne, ce système fut simplifié en fonction des Luftflotten (ou flottes aériennes) existantes. Ainsi, on assigna respectivement aux Luftflotten 1, 2, 3 et 4, les escadres 1 à 25, 26 à 50, 57 à 75 et 76 à 100. Ainsi naquit des embryons de St.G 1, St.G 2, St.G 26, St.G 51 et St.G 76. Mais les différentes permutations en cascade obligèrent constamment les différents unités en changer de numéro[52].

Au final, parmi toutes les Sturzkampfgeschwader qui virent le jour[53], seule quatre parviendront à une dotation complète de trois groupes : la St.G 1, la St.G 2 « Immelmann », la St.G 3 et la St.G 77. Cependant, l'évolution permanente du conflit empêchera la Luftwaffe d'utiliser ces quatre escadres au complet en même temps jusqu'en , soit quatre mois avant la dissolution de ce type d'unité !

Insigne de la St.G 1.
Ecu des chevaliers teutoniques, état-major du St.G 2 « Immelmann »[54].
Aigle impérial du Stab/St.G 77[55].

À la mi-1939

  • I./St.G 1
  • I./St.G 2, II./St.G 2, III./St.G 2
  • III./St.G 51
  • I./St.G 76
  • I./St.G 77, II./St.G 77
  • IV./LG 1 (groupe d'entraînement)
  • I./Tr.Gr. 186 (groupe aéronavale)

Début

  • I./St.G 1, II./St.G 1 (ex, III./St.G 51), III./St.G 1 (ex I./Tr.Gr. 186)
  • I./St.G 2, II./St.G 2, III./St.G 2
  • I./St.G 3 (ex I./St.G 76)
  • I./St.G 77, II./St.G 77, III./St.G 77 (ex II./KG 76, un groupe de bombardement)
  • IV./LG 1 (groupe d'entraînement)

En

  • II./St.G 1, III./St.G 1
  • I./St.G 2, II./St.G 2 (nouvellement formé), III./St.G 2
  • I./St.G 3, II./St.G 3 (ex I./St.G 1), III./St.G 3 (ex II./St.G 2)
  • I./St.G 5 (ex IV./LG 1)
  • I./St.G 77, II./St.G 77, III./St.G 77

En

  • I./St.G 1 (ex I./St.G 5), II./St.G 1, III./St.G 1
  • I./St.G 2, II./St.G 2, III./St.G 2
  • I./St.G 3, II./St.G 3, III./St.G 3
  • I./St.G 77, II./St.G 77, III./St.G 77

Notes : bien qu'il soit un groupe d'entraînement, le IV./LG 1 fut utilisé comme un groupe pleinement opérationnel. Le I./Tr.Gr. 186 quant à lui devait être affecté sur le porte-avions Graf Zeppelin alors en construction (Tr.Gr. signifiant Trägergeschwader, ou escadre embarquée sur porte-avions)[56]. Son abandon permit l'emploi du groupe à partir de bases terrestres au côté des autres unités de Stuka[57]. À noter également qu'à leurs débuts, ces unités employaient également le Do 17, faute de Ju 87 suffisamment disponibles[58].

Engagements

Guerre civile espagnole

Ju 87A en Espagne portant les marques de la Légion Condor.

Parmi les nombreux modèles d'avions allemands qui firent partie de la Légion Condor, un seul Ju 87 A-0 (le prototype V4) participa aux combats au début de la guerre. L'avion avait été secrètement chargé sur le navire Usaramo qui quitta le port de Hambourg dans la nuit du , arrivant à Cadix cinq jours plus tard. La seule information connue relative à sa carrière de combat en Espagne est qu'il fut piloté par l'Unteroffizier Hermann Beuer avec comme radio-mitrailleur un certain Zitzewitz. Il prit part à l'offensive nationaliste contre Bilbao en 1937 et l'avion retourna vraisemblablement en Allemagne en toute discrétion[59].

En , trois Ju 87 version A-1 supplémentaires prélevés de la LG 1 arrivèrent en Espagne. Ces avions soutinrent les forces nationalistes et effectuèrent des missions contre des ponts, un tunnel, des bâtiments fortifiés, des voies ferroviaires et des nœuds routiers[60] jusqu'à leur retour en Allemagne en . Davantage employés comme bombardiers légers qu'en appui tactique, ils se feront peu remarquer, mais plusieurs problèmes (faible puissance, faible emport de charge) se révélèrent évidents et durent en partie être corrigés[61].

Les A-1 furent ensuite remplacés par cinq Ju 87 B-1 qui outre des ponts, s'attaquèrent à des navires au mouillage. Un Ju 87 B-1 semble-t-il fut abattu par la DCA mais l'épave sera récupérée et ramenée en Allemagne. La guerre touchant à sa fin, les Stuka trouvèrent peu à faire et furent utilisés pour soutenir les Heinkel He 111 qui attaquaient les positions républicaines. Comme avec le Ju 87 A-0, les B-1 retournèrent ensuite discrètement en Allemagne et aucun ne sera cédé aux forces aériennes de Franco[62].

L'expérience de la guerre civile espagnole se révéla inestimable : les équipes avaient perfectionné leurs compétences et leur équipement évalué en conditions de combat réels[62]. Cependant jusqu'ici, le Ju 87 n'avait pas non plus connu une opposition aérienne comme anti-aérienne très importante[63].

Accidents du 15 août 1939

Depuis longtemps déjà, le ciel européen voit les signes précurseurs d'un conflit généralisé. La formation de pilotes tout comme les manœuvres militaires sont accélérées[64]. En ce , 26 Stukas du I./St.G 76 effectuent un exercice d'attaque au sol devant des hauts-gradés de la Luftwaffe. En arrivant sur cible, les pilotes trouvèrent une zone recouverte d'un épais brouillard et c'est la catastrophe : lors du piqué, 13 bombardiers s'écrasèrent au sol faute d'avoir pu correctement évaluer leur ressource, causant la pertes de 26 hommes[65].

Le groupe, par la suite nommé I./St.G 3[66], était constitué de pilotes qui brilleront dans un avenir proche, notamment en Afrique du Nord. Ce crash entraîna probablement la perte de potentiels futurs as de Stukas, mais d'une manière générale, l'accident n'eut pas d'incidence sur la carrière du Ju 87, et ces avions seront pleinement engagés dès le début de la Seconde Guerre mondiale[67].

Campagne de Pologne

Pour un article plus général, voir Campagne de Pologne (1939).

Une formation de Ju 87B survole la Pologne, en .

Le , la Wehrmacht envahit la Pologne, déclenchant la Seconde Guerre mondiale. Des dossiers du quartier général de la Luftwaffe indiquent une force totale de 366 Ju 87 A et B le sur le front polonais, dont plus des deux tiers opérationnels[28] ; un seul groupe (le III./St.G 51) demeurant à l'Ouest[58].

À 4 h 26, trois Ju 87 du I./St.G 1 décollèrent de Prusse orientale et frappèrent 8 min plus tard et malgré la brume, la gare de Tczew au bord de la Vistule. [68]. Malgré le manque de visibilité, la St.G 77 mena également à bien un bombardement sur une ligne de fortification frontalière[69]. Dans l'après midi, des éléments du I./St.G 2 bombardèrent un aérodrome à Cracovie cependant vide de tout appareil, réfugiés sur des terrains annexes. Le groupe naval I./Tr.Gr. 186 cibla logiquement la marine polonaise à Hel dans la péninsule du même nom, mais la densité de la DCA fut tel que le groupe perdit deux appareils, les premiers de la guerre[70]. Le groupe coula néanmoins trois jours plus tard le destroyer de 1 540 tonnes ORP Wicher et le mouilleur de mines ORP Gryf au port de Gdynia[71], mais Hel résistera quasiment jusqu'à la fin de ses puissants tirs de défense malgré les attaques répétées[72].

Les Stuka frayèrent ensuite un chemin aux troupes et aux blindés au sol en concertation avec ces derniers pour une avance rapide et efficace[73]. Les objectifs à cibler furent multiples : ponts, troupes adverses, colonnes de véhicule et positions d'artillerie. Les pertes restèrent limitées malgré la résistance polonaise[71]. Les Stukas jouèrent un rôle majeur lors de la Bataille de la Bzura qui entraîna la rupture de la résistance polonaise[74]. Le , Varsovie est bombardée par huit groupes de Stukas dans ce qui peut être considéré comme le premier bombardement massif de la guerre[75].

L'emploi du Ju 87 en Pologne, coordonné avec les unités blindées, est le parfait exemple de la Blitzkrieg (guerre-éclair). Les frappes sont précises et destructrices (malgré parfois le mauvais temps), avec toutefois deux facteurs aidants : le premier est la perte du contrôle du ciel de la chasse polonaise ; la seconde est l'avance rapide des Allemands permettant aux Stukas de s'envoler d'aérodromes proches de la ligne de front et d'effectuer ainsi plusieurs missions par jour[76]. La solidité du Ju 87 permit également son emploi sur des terrains sommairement aménagés[22].

Seulement 31 appareils furent perdus au cours de cette campagne, toutes causes confondues[77].

Campagne de Norvège

Pour un article plus général, voir Campagne de Norvège.

Le Generaloberst Erhard Milch s'adresse aux pilotes de Stuka du I./St.G 1 sur l'aérodrome de Trondheim, en Norvège, le . En arrière-plan, les réservoirs externes des Ju 87R sont bien visibles[78].

L'opération Weserübung débuta le , avec l'invasion de la Norvège et du Danemark. Ce dernier capitula dans la journée tandis que la Norvège continua à résister avec l'aide des Britanniques et des Français. La campagne ne pouvait être une Blitzkrieg classique, avec des divisions blindées se déplaçant rapidement et soutenues par l'aviation. Comme le relief était montagneux, une coopération Panzer / Stuka était exclue. À la place, les Allemands comptaient sur leurs Fallschirmjäger (parachutistes) et sur leurs divisions alpines[79]. Seul le I./St.G 1 fut donc engagé ainsi que la 4./Tr.Gr. 186 (escadrille aéronavale), soit une quarantaine de Stukas, dont un peu plus de la moitié opérationnels. Les appareils sont des Ju 87R équipés de réservoirs externes pour une plus grande autonomie[80].

Le , les premiers avions décollèrent à 10 h 59 avec pour objectif les fortifications protégeant le Fjord d'Oslo, responsables notamment de la perte du croiseur allemand Blücher. L'après-midi, les Ju 87 se mirent en chasse de navires de la Royal Navy mais ceux-ci se trouvaient trop éloignés. Ils repérèrent néanmoins un destroyer qui s'avéra être le torpilleur de 600 tonnes Æger. Touché à la salle des machines, le navire s'échoua volontairement avant d'être sabordé. Les Stuka subirent leur première perte le lorsqu'un avion fut abattu par la DCA navale anglaise. Six jours plus tard, un raid de Swordfish des porte-avions HMS Ark Royal et Glorious détruisirent six Ju 87 au sol[81]. Cependant, les Ju 87 parvinrent à couler trois navires auxiliaires britanniques avant la fin du mois et endommagèrent gravement le HMS Bittern qui sera plus tard achevé par les Anglais[82].

Le , trois vaques successives de Stuka attaquèrent les porte-avions anglais, sans résultat toutefois et la perte d'un appareil abattu par deux Sea Gladiator. Ils eurent plus de succès 48 h plus tard en coulant le contre-torpilleur français Bison tandis qu'une seconde vague faisait de même avec le HMS Afridi. Le , quatre vapeurs norvégiens sombraient à leur tour[83], de même qu'un transport de troupe polonais onze jour plus tard. Entre temps, quatre pilotes reçurent la Croix de chevalier (les premiers de l'arme Stuka). Le Ju 87 se révéla ainsi d'une efficacité redoutable sur les navires, surtout si ces derniers mouillaient dans des fjords étroits sans possibilité de manœuvre[84].

L'attention se focalisa ensuite sur Narvik : le I./St.G 1 envoya un chalutier norvégien par le fond le et frappa le terrain d'aviation de la ville trois jours plus tard. Ce , un autre Ju 87 fit à nouveau les frais d'un Gladiator piloté par le sud-africain Caesar Hull, lui-même descendu et blessé peu après par l'as allemand Helmut Lent. Les derniers raids sur Narvik se déroulèrent le et couta encore trois Stuka descendus par la RAF, avant la fin de la campagne quelques jours plus tard[85]. Ben qu'opérant en petit nombre, la fréquence des missions des Ju 87 tout comme la précision des frappes donnèrent aux Alliés une fausse illusion quant-aux forces déployées contre eux[84].

Campagne de France

Pour un article plus général, voir Bataille de France.

Avec le I./St.G 1 toujours en Norvège, seul 321 Ju 87 sont présents durant la campagne de France, autrement plus difficile que les précédentes. Les objectifs sont cette fois multiples, et la chasse allemande trop peu nombreuse pour couvrir à la fois les bombardiers moyens classiques et les Stuka. Le seul avantage reste la proximité du front[86].

Le lieutenant Edmond Marin la Meslée du GC I/5 revendiquera au-dessus de Sedan deux Ju 87 abattus, un troisième en collaboration et un probable en solo)[87].

Aux premières lueurs de l'aube du , la St.G 2 contribua à neutraliser la forteresse d'Ében-Émael en pilonnant les défenses périphériques, notamment sur le canal Albert. Pendant ce temps, la St.G 77 s'en prenait à la ligne de fortification le long de la Meuse au sud de Liège[88] tandis que l'aérodrome de Metz-Frescaty était la cible du I./Tr.Gr. 186. Ce jour là, dix Ju 87 sont perdus et treize hommes tués du fait de la DCA ou de collisions lors des piqués. Le ton est donné. Le lendemain, neuf autres appareils disparaissent des effectifs sous les tirs de la chasse britannique. Le , deux groupes de Ju 87 sont interceptés par des H-75 français du GC I/5 à quelques minutes d'intervalle. Les Allemands feront face comme des pilotes de chasse, mais déploreront neuf pertes (4 tués, 3 prisonniers) de leur côté[89]. Parmi les premiers éléments à franchir la frontière belge, le IV./LG 1 dont l'une des première tache est de détruire les fortifications de la ville de Lièges[90].

Lors de la bataille de Sedan et durant 5 h, la seule St.G 77 effectua avec succès plus de 200 sorties sur les positions françaises[91] mais non sans casse. Aux quatre pertes du suivirent bientôt treize autres le lendemain, un jour noir pour les Stuka, la St.G 77 perdant à elle seule cinq machines dont son commandant, même si quelques Ju 87 parvinrent à abattre un Morane. Le , cinq Stuka sont abattus au-dessus de la Belgique. Le lendemain, deux pertes mais aussi une action réussite sur le 2e corps d'armée du général Jean Bouffet en plein centre de Nalinnes, regroupant de nombreux véhicules et soldats français. La précision du bombardement permit toutefois d'épargner les civils[92].

Les restes d'une sirène provenant du crash d'un Ju 87B-1 de la 2./St.G 77 abattu le au sud de Sedan. La partie hélice en bois n'est pas complète mais reconnaissable.

Afin de soutenir au mieux l'avancée des forces terrestres, les Groupen de Stuka avançaient constamment en s'installant temporairement sur n'importe quel terrain approprié (aérodrome abandonné, simple pâturage). Mais le rayon d'action du Ju 87B faisait défaut, aussi l'arrivé opportun du Ju 87R se révéla indispensable[93]. La Luftwaffe bénéficia également d'excellentes communications radios sol-air tout au long de la campagne. Les officiers de liaison pouvaient faire appel aux Stuka et les diriger pour attaquer en soutient. Dans certains cas, les appareils répondirent en 10 à 20 minutes mais la situation se compliquait lorsque des dizaines de chasseurs parvenaient à les intercepter. Le , la chasse anglaise se révéla une nouvelle fois efficace en abattant au moins dix appareils[94]. Le 18, la St.G 2 attaqua par deux fois des wagons militaires en gare de Soisson et 24 h plus tard, ses bombes coupaient toute retraite possible en provenance d'Amiens, empêchant par la même occasion tout renfort de blindés français[93]. En quatre jours et jusqu'au 21, Britanniques et Français sont sur le reculoir et les Ju 87 peuvent désormais opérer plus librement[94].

Les troupes Alliées se retrouvèrent bientôt isolés sur une large poche, coincés entre Dunkerque et La Manche. Le , les St.G 2 et 77 les frappèrent sur leur flanc sud entre Arras et Saint-Pol tandis que d'autres Gruppen attaquaient à l'est prés de Lille[95]. Défendant ardemment leur position, la chasse française équipée du récent D.520 se cognèrent à des Stuka le lendemain, laissant beaucoup de machines trouées comme des passoires[96]. Le 23, Boulogne-sur-Mer subit un raid massif de la part des II./St.G 2 et du I./TrGr 186 qui endommagèrent le torpilleur Frondeur tandis que l'Orage était incendié. Le 26, Calais se retrouva à son tour la cible des Stuka bien qu'ils durent attaquer depuis la mer car les fumées du port en feu masquait toute approche par le sud[97].

Le débuta l'évacuation de Dunkerque, avec sept Ju 87 perdus des St.G 2, 51, 76 et I./Tr.G. 186, soulignant l'importance des forces engagées dans cette bataille[98]. Le lendemain, les Stuka coulèrent le paquebot Côte d'Azur avant que la météo n'entrave les opérations aériennes durant 36 h. Le , le destroyer britannique HMS Grenade sombra à son tour et beaucoup d'autres bateaux furent endommagés. Plusieurs transports civils seront également perdus, incluant le vapeur à aubes HMS Crested Eagle[99]. La DCA abattra un appareil du I./St.G 76 et quatre du I./St.G 2 le lendemain[98]. Après une nouvelle trêve météorologique, trois destroyers subirent les coups des bombardiers en piqué le dont le HMS Keith, sans compter les navires marchands[100] ; trois Ju 87 du I./Tr.G. 186 tombèrent sous les balles de la RAF. Le lendemain, les Spitfire abattent à nouveau quatre Junkers de la St.G 2. Malgré cela, les pertes en Stuka restèrent limitée à Dunkerque au vu du nombre de sorties effectuées, les Bf 109 étant en effet davantage disponibles pour les couvrir[101].

Les Stukagruppen s'occupèrent ensuite des ponts de la Marne afin d'entraver toute réorganisation de l'armée française[102]. Le , l'Armée de l'air descendit huit Ju 87 dans ce qui sera la dernière perte importante de Stuka[103]. Le au nord de Paris, le I./St.G 2 détruisit 20 à 30 chars prêt à contre-attaquer les unités de la Heer. Le lendemain, des Staffeln de la St.G 77 se retrouvèrent prises à parti par une dizaine de Moranes mais évitèrent le pire grâce notamment à l'intervention des Messerschmitt[104]. 48 h plus tard, les fortifications de la ligne Maginot étaient dans le viseur du II./St.G 2. La France résistait toujours et à ce stade de la guerre, les pilotes de Ju 87 devaient faire attention à ne pas toucher leur propre troupe. Ceux qui se faisaient capturés devaient également compter sur l'hostilité de la population locale. Les dernières pertes auront lieu une semaine avant l'armistice lorsque deux Ju 87 se percutèrent le lors d'un vol de transfert[105].

Si les Stukas purent opérer assez librement en Pologne et en Scandinavie, ce ne fut guère le cas en France. Quelque 120 machines, soit un tiers de la force des Ju 87, avaient étés détruites ou endommagées, toutes causes confondues. Sollicitée de toutes parts en peu de temps, l'arme Stuka s'usa rapidement, ce qui affecta largement la Luftwaffe dans ses actions à venir[106].

Bataille d'Angleterre

Pour un article plus général, voir Bataille d'Angleterre.

C'est donc amputées d'une partie de ses effectifs que les unités de Stuka se lancèrent à l'assaut des îles Britanniques[107].

L'île de Portland fut la première visée par le III./StG. 51 le  : les Ju 87 coulèrent le HMS Foylebank et mirent un coup au but sur un pétrolier qui brûla durant 24 h ; un seul appareil ne revint pas et un autre souffrit de dégâts mineurs[108]. Comme en Norvège, les Ju 87 se retrouvèrent en première ligne contre les navires et se substituèrent aux bombardiers diminués par les combats antérieurs. Le , le I./St.G 77 attaqua à son tour Portland mais perd ce jour là son Kommandeur. À la même période, les unités de Stuka se regroupèrent[109]. Ainsi, le III./St.G 51 et le groupe aéronavale I./Tr.Gr.186 devinrent II. et III./St.G 1 tandis que le I./KG 76 compléta la St.G 77 en formant le III./St.G 77. Le I./St.G 76 passa également sous la désignation I./St.G 3[110]. Le 11 au matin, les Ju 87 coulèrent le yacht armé HMS Warrior, sans pertes grâce aux efforts des Bf 109. L'attaque quelques heures plus tard du III./St.G 2 se solda en revanche par la perte d'un Stuka et quatre Bf 110 sous les tirs des Hurricane. Le , le II./St.G 1 coula le caboteur Pulborough et le destroyer HMS Brazen au-dessus de La Manche[111], pour deux pertes et trois avions endommagés, ce jour coïncidant avec le retour de Norvège du I./St.G 1[112]. Cinq jours plus tard, un convoi subit les foudres des IV./LG 1 et II./St.G 1 qui coulèrent cinq cargos et endommagèrent quatre autres navires, dont les destroyers Brilliant et Boreas pour deux Stuka perdus[113]. Ces deux même groupes déploreront deux fois plus de pertes le au large de Douvres malgré l'intervention musclée de la chasse[114].

Une période de mauvais temps renvoya les opérations jusqu'au où pas moins de quatre escadres de Stuka attaquèrent en trois vagues et toute la journée, le convoi CW9 comprenant vingt cargos et neuf navires d'escorte. Les St.G 1, I./St.G 3 et II./St.G 77 perdent chacun trois appareils, ce dernier son Kommandeur (capturé) et un Staffelkapitän (disparu). Dix autres Ju 87 seront également endommagés mais sept navires avaient été coulés et neuf autres avariés à l'issu de la journée[115].

Un Spitfire sur la base de Tangmere. La concentration des tirs des chasseurs anglais pouvait infliger de lourds dégats aux Stuka dépourvus d'escorte[116].

Le « Jour de l'aigle » débuta l'une des principales attaques allemandes sur les terrains d'aviation anglais. Les Ju 87 n'entrèrent en jeu que l'après-midi en raison des conditions météo. Le II./St.G 1 ne put localiser Rochester mais le IV./LG 1 bombarda durement Detling causant la mort 67 personnes (dont le commandant de la base), 22 avions détruits et un grand nombre de bâtiments. Des éléments de la St.G 77 cherchèrent en vain Warmwell et les 27 Ju 87 du II./St.G 2 délaissés par leur escorte (faute d'autonomie suffisante) ne purent atteindre leur cible contrés par treize Spitfire qui descendirent cinq des leurs tandis qu'un 6e appareil se crachait en mer[117]. Toutes actions confondues, les Allemands déplorèrent pour la première fois davantage de pertes que les Britanniques[118]. Pénurie de bombardiers conventionnels obliges[119], le IV./LG 1 doit rempiler le cette fois sur Hawkinge accueilli par la RAF qui poivre deux Junckers. En revanche, le II./St.G 1 aura les mains libres sur Lympne et larguera ses bombes à fragmentation sans opposition. Plus tard, les I./St.G 1 et II./St.G 2 reviennent sur Portland et malgré leur escorte musclée, perdent quatre appareils. Les attaques de Stuka se révélèrent tout simplement insuffisante pour déloger le Fighter Command de ses terrains[120].

Le lendemain en fin de journée, deux Gruppen de la St.G 2 se dirigèrent sur Tangmere tandis que la St.G 1 prit le cap sur Lee-on-the Solent mais seul cette dernière pût bénéficier d'une escorte. La St.G 2 planta ses bombes avec précision et causèrent des dégâts au sol considérables, mais les chasseurs anglais rattrapèrent les Stuka au moment où ils se regroupèrent et abattirent neuf appareils. Plus encore rentrèrent endommagés avec des équipages blessés ou tués. Le Ju 87 trouva là ses limites pour le bombardement stratégique, un rôle qui ne lui était pas dévolue à la base[118],[121]. L'après-midi du , toute la St.G 77 ainsi que le I./St.G 3 doivent cibler deux terrains d'aviation et une station radar. Si les objectifs sont atteints, les différents groupes de la St.G 77 se retrouvèrent bientôt sous le feu croisé des Spitfire qui descendent un record de…dix-sept Ju 87, plusieurs autres rentrant endommagés[122]. La coordination entre bombardiers et escorte faisaient grandement défaut aux Allemands, c'est pourquoi Göring décida de retirer les Stuka des premières lignes[116].

Le II./St.G 1 opéra à nouveau le contre un convoi bien couvert par la JG 26. Deux cargos sont coulés pour la perte d'un Stuka abattu par la DCA. Six jours plus tard, le I./St.G 3 ne souffrira que peu de dommage sur l'estuaire de la Tamise. Le 8, nouveau raid contre les navires des I./St.G 3 et IV./LG 1 au nord des côtes du Kent et de l'Essex : trois pertes et plusieurs bateaux endommagés dont le destroyer HMS Winchester. Enfin, les 11 et coûtèrent au III./St.G 1 une paire de Ju 87 avec un seul survivant parmi les huit hommes d'équipage[123]. Le mauvais temps entraîna ensuite l'arrêt des opérations anti-navires[124].

En , la St.G 1 fit mouvement en Belgique et reprit ses attaques sur l'Angleterre l'année suivante. Dans la nuit du 15 au , l'unité envoya trois Stuka larguer des bombes 1 000 kg au sud-est de Londres et Douvres. 48 h plus tard, un nouveau trio revint sur la capitale suivi de deux autres avions le lendemain. Le , un Ju 87 du I./St.G 1 envoya par le fond le chalutier Tourmaline avant d'être lui-même intercepté par un quatuor de Spitfire[125]. Les rôles s'inversèrent dans la nuit du 11 au 12 quand le chalutier Eager descendit un appareil du II./St.G 1. Le III. Gruppe déplora à son tour une perte la nuit suivante quand un de ses Ju 87 ne rentra pas pour raison inconnue, dans ce qui sera la dernière perte de Stuka au-dessus du Royaume-Unis[126].

Comparativement, les pertes du Ju 87 lors de la Bataille d'Angleterre furent deux fois moins élevées qu'en France. Mais si le Ju 87 demeura irremplaçable pour détruire les navires, son emploi déraisonnable au côté des bombardiers conventionnels comme arme stratégique se révéla insuffisant pour faire plier les Britanniques[127].

Débuts en Méditerranée

Pour un article plus général, voir Siège de Malte.

Le croiseur léger Gloucester photographié par un aviateur allemand après son attaque au large de la Crète le .

Fin 1940, l'Italie s'enlise en Méditerranée et son allié allemand se porte à son secours. Le déploiement de plusieurs unités de Stukas est donc ordonné. Le II./St.G 2 est le premier groupe à faire route à Trapani en Sicile, via l'Italie. Il sera bientôt suivi de toute la St.G 2 et la St.G 1. Mission prioritaire : attaquer les navires britanniques passant entre la Sicile et l'Afrique, en particulier les convois visant à réapprovisionner Malte, une tâche toute trouvée pour le Ju 87, qui a déjà fait ses preuves dans ce domaine[128].

Le , les Stukas interceptent le porte-avions britannique HMS Illustrious. Les pilotes sont comme à l'exercice et confiants, car le pont d'envol est large offrant ainsi une cible plus facile. Piquant de 12 000 pieds à 750 km/h, les Ju 87 frappèrent le grand navire à six reprises avec des bombes de 500 kg. Gravement endommagé, le porte-avions se maintient pourtant à flot et se traîne pour tenter de rejoindre un port maltais. Le lendemain, les Allemands l'attaquent à nouveau sans plus de succès mais des avions du II./St.G 2 incendient le croiseur HMS Southampton. Il sera sabordé entre autres par le croiseur léger Gloucester (ce même navire sera également coulé par des Stukas par 4 coups au but le ). Malte, place forte de la Royal Navy en Méditerranée, est désormais dans le collimateur des Allemands. Le et les jours suivants, les Ju 87 s'acharnent sur l'Illustrious au mouillage, mais le navire anglais ne sera jamais coulé. Les frappes font également d'importants dégâts au sol et plusieurs Ju 87 sont abattus[129].

Campagne des Balkans

Pour un article plus général, voir Campagne des Balkans.

Une fois de plus, les forces italiennes sont à la peine, cette fois en Albanie, et mises à mal par la RAF basée à Athènes. Hitler lance donc l'opération Marita, l'objectif étant aussi de préserver le pétrole de Roumanie. Le II./St.G 1 redéménage vers la Serbie, suivi des I et III./St.G 2 et du I./St.G 3 ; une grande partie du St.G 77 opère quant à elle en Roumanie. Le , des objectifs militaires de Belgrade sont frappés par plus de 300 bombardiers, dont près d'un quart sont des Ju 87 de la St.G 77[130]. Ponts, navires et chars sont les cibles principales et permettent l'avance des forces motorisées allemandes. Ces attaques sont suivies par celles sur des bases aériennes yougoslaves, des objectifs en Slovénie et en Croatie ainsi que la ligne Metaxas. Comme en Pologne, la chasse yougoslave fut très vite dépassée[131]. Après quelques jours, Grèce et Yougoslavie capitulent[132].

Les forces britanniques se replient bientôt en Crète et les Allemands lancent le l'opération Merkur aéroportée pour les déloger. La coordination entre les Stukas et les Ju 52 fait toutefois défaut et les paras allemands subissent de lourdes pertes. Mais en l'absence d'opposition aérienne, les Ju 87 coulent les destroyers Greyhound, Kashmir et Kelly et plusieurs autres navires de guerre et cargos jusqu'à fin mai. Les pertes en Stuka sont limitées, le I./St.G 3 perd six machines au combat et cinq autres par accidents[133].

Campagne d'Afrique du Nord

Pour un article plus général, voir Guerre du désert.

Le , l'Afrikakorps du général Rommel débarque à Tripoli et demande du soutien à ses forces. Les I./St.G 1 et II./St.G 2 quittent donc la Sicile pour la Libye. Leur tâche est de pilonner les objectifs terrestres adverses en coordonnant leurs frappes avec l'avance des troupes au sol. Ce nouveau front, de prime abord secondaire, va vite déborder les capacités matérielles de la Luftwaffe et de la Wehrmacht en général[134].

Un Ju 87B de la 5./St.G 2 examiné par des troupes britanniques après un atterrissage d'urgence dans le désert nord-africain en .

Peu après le déclenchement de l'opération Marita, le III./St.G 1 descend de Sicile pour rejoindre l'Afrique du Nord, et participe avec les deux autres groupes à la neutralisation du fort de Medaouar, une position avancée de Tobrouk. Le III./St.G 1 retourne ensuite sur le continent européen et échange sa place avec le I./St.G 3 de retour des Balkans (voir plus haut). Hommes et machines font désormais face aux conditions climatiques du désert[135]. Le siège de Tobrouk durera sept mois et les frappes sur les positions d'artillerie, les navires et les sous-marins, mais également les reconnaissances aériennes, seront le quotidien des Stukas[136]. Les Ju 87 multiplient les sorties mais la mécanique souffre, et les pertes dues aux bombardements alliés augmentent[137]. L'arme Stuka piétine en Afrique alors qu'elle aurait été plus utile aux Allemands sur le front russe[138].

Un autre problème était l'envoi de nouveaux appareils. Pour rallier le front sud en partance de l'Allemagne, les Ju 87 devaient obligatoirement survoler le massif des Alpes, ce qui n'est pas une mince affaire pour des jeunes pilotes sortis à peine de l'entraînement. Plusieurs d'entre eux s'écrasèrent ainsi en montagne avant d'avoir pu atteindre la zone de combat méditerranéenne. Les Ju 87 furent par la suite convoyés par des aviateurs spécialisés dans ce genre de vol ou encore ramenés par des pilotes expérimentés retirés du front à l'occasion de leurs permissions[139].

L'Afrikakorps bat en retraite en . Mais avec trois groupes de trois escadres différentes, standardiser les unités de Stukas s'avère nécessaire. Les I./St.G 1 et II./St.G 2 sont donc respectivement rebaptisés II et III./St.G 3, et viennent compléter le I./St.G 3 déjà présent. Mais comme à son habitude, la Luftwaffe est contrainte de diviser ses forces pour boucher les trous dans les différents fronts. Un groupe est donc maintenu sur le front sicilien et maltais, n'en laissant que deux sur le sol africain[140]. Et comme toujours, les Ju 87 sont employés comme avions à tout faire : attaques de camions, de blindés, de navires bien sûr, mais ils seront également utilisés comme avions de liaison[141], pour la protection de navires allemands[142] et seront même mis à contribution pour le sauvetage en mer[143]. Les Ju 87 opèrent durant la bataille de Gazala du au , et sont fortement sollicités lors des deux batailles d'El-Alamein, respectivement en juillet et automne 1942.

Le , les Alliés débarquent en Afrique du Nord. Les Ju 87 seront impuissants à soutenir les troupes au sol, tant la chasse alliée est présente. Le , les quelque 20 Stukas encore présents en Afrique sont interceptés par une formation de P-40. L'escorte de chasse est insuffisante et plus de la moitié des Allemands sont abattus. Les survivants sont alors rapatriés en Sicile mais le , le second groupe (soit une dizaine d'avions opérationnels) va soutenir avec succès une unité terrestre allemande contre des GI américains en Tunisie et gravement endommager le destroyer Ithuriel. Le I./St.G 3 quitte le front pour la Russie dès sans transition[144]. Les derniers Stukas quitteront définitivement l'Afrique lors de la reddition de la poche de Tunis en . Comme prévu, les Ju 87 furent trop peu nombreux pour soutenir les ambitions de Rommel dans une campagne devenue épuisante, à la fois pour les hommes et les machines. Avec une seule escadre pour accomplir d'innombrables missions, tant au-dessus du désert africain qu'au-dessus de la mer et de l'île de Malte, la tâche était insurmontable[145].

Derniers Stukas en Méditerranée

Pour un article plus général, voir Campagne d'Italie (Seconde Guerre mondiale).

Trois Ju 87D, en vol au-dessus de la Yougoslavie en octobre 1943.

Le débarquement allié en Sicile puis directement en Italie amène le commandement allemand à maintenir les Stukas pour sécuriser la zone des Balkans. La St.G 151 nouvellement constituée avec des escadrilles d'écolage des St.G 1, 2 et 3, va appuyer en les forces au sol contre les partisans yougoslaves[146]. Le , l'Italie change de camp, ce qui rebat à nouveau les cartes. Les Stukas sont contraints de menacer sous leurs bombes les navires de leurs anciens alliés fuyant les ports[147]. Le II./St.G 3 est ensuite engagé dans la neutralisation de la Céphalonie fin septembre, qui est conquise après une lutte acharnée, malgré les obus de plus en plus précis de la DCA. Plusieurs Ju 87 sont ainsi abattus lors des attaques en piqué, notamment par des tirs italiens[148].

Les Ju 87 se distingueront une dernière fois lors de la campagne du Dodécanèse début . La Luftwaffe engage 75 Stukas des I./St.G 3 (rappelés de Russie) et le II./St.G 3 pour récupérer les îles sous contrôle britannique, dont les bases aériennes sont trop éloignées pour intervenir. Les Ju 87 auront le champ libre pour frapper les îles de Cos et de Leros et coulent et endommagent plusieurs bâtiments (dont un croiseur et un destroyer). Après d'âpres combats, les Britanniques et leurs nouveaux alliés italiens capitulent, mais ce seront les derniers coups d'éclat des Ju 87 contre eux. Les Américains font intervenir des P-38 à long rayon d'action en provenance d'Afrique. Le , ces chasseurs interceptent des Stukas au-dessus de la Mer Égée et abattent plusieurs d'entre eux[149]. Les dernières unités diurnes quittent définitivement le front sud avant la fin de l'année[66],[150].

Le Ju 87 aura contribué à contenir les attaques de l'armée britannique en Grèce et à ralentir la progression alliée en Italie. Mais l'Allemagne est désormais sur la défensive sur tous les fronts et le Stuka, en tant qu'arme offensive, n'a plus lieu d'être[151].

Campagne de Russie

Pour un article plus général, voir Front de l'Est (Seconde Guerre mondiale).

Opération Barbarossa
Un KV-2 abandonné en . Ce type de char fut l'une des nombreuses cibles du Ju 87 à l'Est[152].

Le , l'Allemagne se lance dans l'invasion de l'Union soviétique. Sont mobilisés de l'Arctique à la Mer Noire le I./LG 1, les II et III./St.G 1, les I et III./St.G 2 ainsi que toute la St.G 77 ; soit 273 machines, une cinquantaine de moins que le . En ces premiers jours de combat en Russie, les pilotes de Stuka ne chôment pas : premiers décollages bien avant l'aube, derniers atterrissages au soleil couchant. Les missions défilent à un rythme effréné, les Ju 87 larguent leurs bombes contre des blindés, des QG et les batteries anti-aériennes, et mitraillent véhicules et infanteries avec leurs mitrailleuses. La forteresse de Brest-Litovsk est l'une de ces cibles et tombe le [153]. Constamment en première ligne de juin à juillet, les Ju 87 laissent derrière eux des centaines de carcasses de chars, de véhicules et d'avions au sol, mais ceux en l'air peuvent également se montrer coriaces, notamment les nouveaux chasseurs MiG, Yak et LaGG. Le , la St.G 77 opère en urgence pour stopper un assaut soviétique dans la localité d'Ouman. Parmi les cibles, des trains blindés que les Soviétiques utilisent pour appuyer leur artillerie[154].

Les I et III./St.G 2 qui opèrent maintenant dans le nord ont pour tâches de neutraliser les navires au mouillage dans le port de Cronstadt. Armés de projectiles de 1 000 kg, les Ju 87 procèdent à plusieurs attaques fin septembre sous une pluie de DCA d'une rare intensité qui cause plusieurs pertes. Les cuirassés Marat et Révolution d'Octobre ainsi que plusieurs destroyers et un sous-marin sont sévèrement touchés ou coulés[155]. La faible profondeur de la rade permettra toutefois de renflouer plusieurs bâtiments. Les Ju 87 du II./St.G 77 sont également à l'œuvre contre des navires fin septembre, mais dans le secteur de la Mer Noire. Ils endommagent ou coulent un croiseur léger, plusieurs destroyers, un torpilleur et un remorqueur. Ce groupe, pour ne citer que lui, aura détruit pour l'année 1941, 140 chars, 45 artilleries, 43 pièces de DCA, 10 navires, sans compter les nombreuses frappes sur les gares, les ponts et les voies de communications, ce qui en dit long sur l'ampleur de la tâche, tout comme sur les moyens soviétiques[156].

En décembre, les unités et les équipages sont épuisés et le front se stabilise peu à peu sous un froid hivernal glacial. Les machines et l'hydraulique souffrent, et il faut parfois faire preuve d'ingéniosité pour faire démarrer les moteurs[157],[158]. Finalement, l'offensive allemande est stoppée devant Moscou. Entre juin et , la St.G 77 aura perdu 29 Stukas (25 au combat) ; les deux groupes des St.G 1 et St.G 2 perdront respectivement 61 et 41 machines ; le I./LG 1 qui opère de Norvège subira 24 pertes. 27 pilotes sont décorés de la Croix de chevalier, dont deux à titre posthume. Les Ju 87 seront dès lors de plus en plus amenés à intervenir en urgence sur un front immense, alors que la tactique habituelle consiste à sauter d'un terrain d'aviation à l'autre pour épauler l'avancée des troupes allemandes[159].

De la Crimée à Stalingrad 1942
Un Junkers Ju 87B au-dessus de l'Union soviétique, pendant la Bataille de Stalingrad (octobre 1942).

En ce début d'année 1942, les équipages à peine sortis des écoles de pilotage viennent renforcer les pertes de l'année précédente. Cela ne se fera pas sans casse, car leur nouvelle monture, le Ju 87D, n'est pas facile à maîtriser. Pendant ce temps, la St.G 2 se contente de bloquer les voies ferrées à l'est de Moscou avant d'être rappelée brièvement dans le secteur de Leningrad[157]. La St.G 77 quant à elle est pleinement sollicitée au sud en Crimée, plus précisément sur Sébastopol. Sous protection de la JG 52, les Ju 87 restent relativement libres de leurs mouvements et infligent de lourdes pertes aux navires soviétiques. La chasse soviétique n'est toutefois pas en reste et se montre agressive dans ce secteur réduit. Les Stukas permettent cependant à la 12e armée du général von Manstein de se frayer un chemin aux portes de la ville. Le , 193 tonnes de bombes sont larguées sur les positions soviétiques. La ville tombe finalement le [160].

À l'été 1942, la plupart des groupes de Stuka présents en Russie convergent vers Stalingrad. Le front est alors en perpétuel mouvement et les bombes doivent être larguées avec précision, tant les troupes des deux camps sont proches les unes des autres dans une ville en ruines. Les soldats soviétiques sont si près des bases des Ju 87 que ces derniers doivent parfois décoller pour défendre leurs propres aérodromes[161]. Les frappes se concentrent également sur les rives de la Volga pour neutraliser les nombreux nids de résistance[162]. C'est sans compter sur les attaques répétées de l'aviation soviétique qui détruisent de nombreuses machines au sol. Entre défendre et attaquer sans relâche, les missions des Stuka s'enchaînent à un rythme effréné, souvent couverts efficacement par les Messerschmitt de la chasse roumaine[163]. Le , les groupes des St.G 1, 2 et 77 effectuent pas moins de 320 sorties. Les pertes augmentent elles aussi et les effectifs se réduisent à quelque 200 appareils, trop peu pour couvrir une campagne aussi acharnée[164]. Avec l'opération Uranus, les missions se concentrent désormais sur les ponts du Don que les Soviétiques reconstruisent presque aussi rapidement[165]. En fin de compte, seule une poignée de Ju 87 resteront dans la poche de Stalingrad afin d'appuyer la 6e armée allemande encerclée de Paulus jusqu'à épuisement du carburant et des munitions[166].

Remise à niveau 1943

Après la défaite de Stalingrad, l'arme des Stuka doit se refaire. Des unités d'écolage qui s'entraînent en Italie pour des raisons de météo et de proximité du front, viennent compléter les pertes en pilotes[167]. En , un nouveau II./St.G 2 peut être ainsi constitué[168]. Un mois plus tard, deux des trois groupes de la St.G 3 reviennent du secteur de Méditerranée pour également renforcer la zone. Parallèlement, la St.G 77 ne désemplit pas et voit ses activités augmenter en dans le bassin du Donets, en soutien à la contre-offensive allemande du groupe d'armées Sud. Les Ju 87 se concentrent notamment sur les troupes adverses pour ouvrir la voie aux soldats[169].

Toujours à la même époque, un nouveau système d'armement est mis au point pour la lutte anti-chars avec l'adoption de deux énormes canons de 37 mm (voir plus haut). Une unité spéciale est très vite mise sur pied puis presque aussitôt utilisée contre les troupes amphibies de transport dans la tête de pont du Kouban lorsque les Soviétiques franchissent les régions marécageuses. En l'espace de trois semaines, plus de 100 barges sont détruites, prouvant la fiabilité du procédé. Prénommé Ju 87G, l'avion suscitera à la fois scepticisme et curiosité parmi les pilotes, qui finiront par l'adopter[170],[171]. Ainsi, la St.G 2 (composée de trois groupes de trois escadrilles) créait à la mi-juin une dixième escadrille uniquement équipée de Ju 87G et nommée 10.(Pz)/St.G 2[168] (par la suite, chaque escadre aura sa propre unité anti-chars début 1944[172]. Enfin, le I./St.G 5 qui combat dans l'extrême nord du front russe devient I./St.G 1[173] et complète la St.G 1, juste à temps pour prendre part à la bataille de Koursk.

Koursk et le déclin

Le est lancée l'opération Zitadelle et tous les groupes de Stukas sur place sont mis à contribution. Les effectifs comprennent 300 machines des versions D et quelques Ju 87G anti-chars. Initialement, seuls les Dora sont engagés, en priorité contre les canons antichars jugés plus redoutables encore que les chars soviétiques. Au sol, ces derniers sont numériquement supérieurs à leurs homologues allemands. Le Ju 87G rentre alors en jeu et Gustav et Dora se répartissent bientôt les tâches : les premiers s'attaquent aux chars tandis que les seconds se chargent de réduire au silence les batteries de DCA et l'infanterie ennemie. Les Gustav feront des dégâts considérables parmi les régiments de blindés soviétiques[174]. Volant du matin au soir grâce à la proximité du front, les pertes vont naturellement en augmentant : huit avions abattus le , six les 9 et , et à nouveau huit le 11. Les Stukas tirent pourtant maintes fois les soldats de la Wehrmacht de situations délicates[175]. Du 16 au , ils participent à une énorme contre-offensive aérienne et sauvent deux armées allemandes de l'encerclement, réduisant l'attaque de la 11e armée soviétique à seulement 33 chars avant le . Du 5 au , la St.G 77 notamment perd 24 avions et la St.G 2, 30 à la même période. Huit porteurs de la Croix de chevalier perdent également la vie au cours de la bataille[176]. À l'issue de Koursk, la Luftwaffe n'aligne plus que 184 avions au total.

Ju 87D sur le front Est durant l'hiver 43-44.

Les pilotes de Ju 87 ne sont pas mis au repos pour autant et jouent un rôle défensif essentiel sur l'aile sud du front. Les St.G 2 et 77 perdent chacune 30 machines au cours du mois d'août 1943 mais permettent d'éviter l'encerclement des forces au sol près de la mer d'Azov. À nouveau sollicitées en petit nombre au cours de la bataille de Kiev, les unités de Ju 87 surpassées seront bien incapables d'endiguer l'avance des Soviétiques. Les tirs de DCA sont également de plus en plus efficaces et causent davantage de pertes que la chasse elle-même[177]. Par ailleurs, et du fait de la supériorité numérique russe dans les airs, beaucoup de Stuka sont détruits au sol lors de bombardements et plusieurs pilotes allemands seront tués de cette manière. Un petit nombre de Stuka joueront encore un rôle en Mer Noire contre les navires : le , toute une flottille composée de destroyers de classe "Leningrad" (Kharkov, Besposhchadny et Sposobny) sont coulés par une attaque de Ju 87.

Comme en Afrique et depuis longtemps, les unités de Stuka se révèlent trop peu nombreuses pour soutenir un front aussi large que celui de la Russie. Le bombardement en piqué était idéal pour soutenir l'offensive allemande ; or en automne 1943, la Wehrmacht est partout sur la défensive. Le Ju 87 est contraint de jouer les "pompiers d'urgence", bien loin de son rôle initial. La Luftwaffe admit que le Ju 87 était définitivement dépassé et entreprit la réorganisation des unités qui en étaient dotées. Le , les unités St.G furent alors transformées en Schlachtgeschwadern (escadres d'assaut) SG, et progressivement converties sur le nouveau chasseur-bombardier Focke-Wulf Fw 190F ou des avions d'assaut Hs 129. Les Sturzkampfgeschwader venaient de cesser d'exister[178].

La fin du Stuka, le Ju 87 jusqu'au bout

Les Fw 190 sont encore peu nombreux en cette fin d'année 1943. Début 1944, les nouvelles unités SG portent leurs effectifs à 500 machines, dont 300 sont des Fw 190. Loin d'être mis au placard, les Ju 87D désormais armés de deux canons de 20 mm dans les ailes sont utilisés pour effectuer des attaques au ras du sol et non plus en piqué. Plusieurs appareils seront également convertis en appareils de harcèlement nocturne (Ju 87D-7 et D-8). La fabrication du Ju-87 prit fin en , mais il restera en service jusqu'au bout. La plus célèbre version reste le fameux Ju-87G anti-char, irremplaçable à la Luftwaffe dans ce rôle. Volant au sein des Panzerjägerstaffel (escadrille de chasseur de chars)[3], c'était une plate-forme de tir stable et sa capacité de destruction était particulièrement meurtrière. En une mission, le Junkers 87G pouvait détruire plusieurs blindés avec ses canons de 37 mm, tandis qu'un Fw 190 ne pouvait espérer en faire autant avec son armement interne, et encore en prenant soin de viser les parties vulnérables du blindés (en général le moteur)[179].

Certes plus lent que le Fw 190, le Ju 87 était également, en revanche, de loin plus résistant, surtout face à la DCA[180]. On note par ailleurs que les pertes en pilotes et en machines au sein des unités d'attaque au sol allemandes furent proportionnellement plus élevées après leur conversion sur Fw 190[181]. Souvent accompagnés de Ju 87D armés de bombes conventionnelles et de Fw 190[182], une dizaine de Ju-87G à canons pouvaient ainsi se frayer un chemin à basse altitude (très souvent sans escorte, pénurie de chasseurs oblige !)[183], résister aux attaques des chasseurs soviétiques grâce à leurs robustesse, puis attaquer les hordes de blindés soviétiques avant de filer pour échapper aux tirs terrestres ennemis[184]. Les Ju 87 furent également très souvent employés pour remorquer des planeurs afin de déménager hommes et matériels d'une base à l'autre, chose particulièrement utile sur un front en perpétuel mouvement[185]. En outre, du fait de son train d'atterrissage robuste, bon nombre d'équipages de Ju 87 abattus en territoire ennemi furent sauvés par d'autres équipages de Ju 87 en se posant à proximité des lieux du crash et en ramenant à leur bord leurs infortunés collègues, leur évitant ainsi la capture, voire la mort[186]. Autre avantage et non des moindres, la largeur des pneus du Ju 87 lui permettait de décoller et d'atterrir sur des terrains détrempés par la boue (fréquente en Russie)[187], alors que d'autres appareils plus petits devaient obligatoirement opérer sur des pistes en dur, parfois loin de la ligne de front[188]. Les carénages des roues étaient alors souvent démontés pour éviter l'accumulation de boue[189].

Ultimes opérations
Un chasseur de chars Ju 87G armé de ses canons antichars Bordkanone de 37 mm sous les ailes en cours de démarrage à l'aide d'une manivelle. Ainsi armé, le Ju 87 était surnommé le Kanonenvogel ou « oiseau canon »[44].

En , le III./SG 2 se bat contre la 67e brigade blindée dans la région de Kirovograd en plein centre de l'Ukraine. Lors de l'opération Bagration à l'été 1944, 12 groupes de Ju 87 et cinq groupes mixtes (dont des Fw 190) sont en ordre de bataille. À la même période, les Soviétiques ont libéré Leningrad et poussent désormais jusqu'en Finlande. Conscients du danger, les Finlandais demandent aide en urgence à l'Allemagne. Une force de frappe, le Kampfgruppe Kuhlmey (du nom de son commandant) est envoyée dans le secteur. Elle comprend notamment le I./SG 3 et le groupe de chasse II./JG 54. Les Finlandais ont brisé les codes secrets des Soviétiques et peuvent renseigner efficacement les avions allemands. Les Ju 87D dispersent avec succès les troupes au sol et détruisent 200 chars soviétiques tandis que les chasseurs revendiquent 150 victoires. Le KG Kuhlmey perdra 41 appareils, mais contribuera à l'arrêt définitif de l'offensive stratégique soviétique en Finlande[190].

Fin , seule une centaine de Ju 87 restaient opérationnels dans les unités diurnes. Mais la pénurie chronique de carburant limite désormais les vols et seules les unités d'élite sont favorisées, en particulier les unités anti-chars. Dans les derniers mois de la guerre, le Ju 87 était toujours capable d'infliger des pertes à l'ennemi, l'avion participe notamment à la défense de Berlin. Le , le 1er front biélorusse lance l'offensive de la Vistule-Oder. Mais l'avance est trop rapide pour que le soutien aérien suive, ce dernier étant incapable d'utiliser les aérodromes des avant-postes, transformés en bourbier. Les Allemands, eux, sont basés en Allemagne sur des installations bien équipées[191], et peuvent mener des attaques sans interruption contre les colonnes de l'armée soviétique. Plus de 800 véhicules sont détruits en deux semaines. Au cours des trois premiers jours de , 2 000 véhicules et 51 chars sont perdus du fait des attaques aériennes allemandes. Les Ju 87 parviennent à sauver Berlin, mais pour un répit de trois mois seulement. Quelques jours avant la fin du conflit, les Ju 87 devront également faire face à la chasse américaine[192],[193] tout en continuant à détruire les blindés soviétiques jusqu'à la fin[194].

Les Ju 87 de nuit

Fin 1943 sont créés les Nachtschlachtgruppe ou NSG (littéralement groupe d'attaque de nuit) équipés d'une multitude d'avions, dont le Ju 87. Équipés d'un imposant cache-flammes de chaque côté du capot moteur et parfois peints en noir sur les surfaces d'intrados[195], ces avions opèreront de nuit principalement contre les positions et l'infanterie alliés.

Ils seront à l'œuvre en Russie mais aussi en Italie au printemps 1944, où ils combattront jusqu'en avant de se replier en Autriche[172]. Les Ju 87 de nuit seront également présents dans les Ardennes et en Belgique lors de la contre-offensive allemande dans de ce secteur en . Les avions des NSG se concentreront sur les troupes, l'artillerie, les véhicules et les blindés des principaux axes de ravitaillement. Plusieurs appareils seront abattus par la DCA ou des chasseurs de nuit américains P-61. Malgré le faible nombre de Ju 87 engagés, les dégâts occasionnés au sol seront assez importants[196]. À la fin du conflit, les Ju 87 de nuit représentaient les deux tiers des quelque 150 appareils encore en service[194].

Le Ju 87 fut même utilisé en Normandie. Le II./SG 103 (une unité d'entraînement) rameuta en urgence tous les Ju 87 disponibles à l'Ouest en état de voler (des premières versions « Anton », des « Cäsar » et même le prototype V-3), avec à leur bord aviateurs et instructeurs. Ce groupe improvisé était certainement destiné à frapper la flotte d'invasion la nuit suivant le débarquement, mais la formation fut repérée et interceptée par des chasseurs US au soir du et perdit cinq machines (les Américains en revendiquèrent plus du double). Il n'y eut par la suite plus aucune mission de ce type[197].

Ju 87 sous d'autres couleurs

Le Ju 87 et ses performances pour l'attaque de précision engendrèrent son succès à l'exportation. Le Ju-87 fut ainsi livré à plusieurs pays des forces de l'Axe (voir également pays utilisateurs).

Ju 87 en service dans les forces italiennes.

Italie

La Regia Aeronautica commanda une centaine de ces avions. Des pilotes italiens furent alors envoyés à Graz en Autriche pour être formés au bombardement en piqué. 72 et 108 Ju 87 B-1 surnommés « Pichiatelli » furent livrés mais ne purent prendre part à la campagne de mai- car ils n'arrivèrent dans les unités qu'à la fin de l'année. Les premières machines étaient d'anciens avions de la Luftwaffe[198]. Plusieurs purent participer à l'invasion italienne de la Grèce en . Mais leurs pilotes étant peu habitués à voler sur de lourdes machines, leurs actions seront sans éclat et peu efficaces par rapport aux opérations allemandes[199].

Les Pichiatelli obtiendront tout de même quelques succès contre les convois alliés au large des îles grecques et en Méditerranée en avril et . Ils combattront également au côté de leurs homologues allemands à Malte, en Méditerranée et avec l'Afrika Korps en Afrique du Nord, en participant notamment la conquête de Tobrouk. Les Ju 87 furent utilisés par la Regia Aeronautica jusqu'en 1942. Paradoxalement, les appareils italiens conservaient le camouflage d'origine, peint avec des tons de peinture allemands, alors que les premiers appareils dont fut doté l'Afrikakorps allemand étaient peints avec des tons de peinture d'origine… italienne[199].

Les Junkers Ju 87 en service au sein des forces italiennes furent affublés à tort par les Alliés de la désignation de Breda Ba 201[200], alors que celle-ci désignait un avion différent[201].

Roumanie

Le , la Roumanie rejoint les forces de l'Axe[202] et son aviation (la AAR) se dote en 1941 de plusieurs appareils allemands, mais se voit refuser le précieux Ju 87 et pour cause, la Luftwaffe en manque cruellement[203]. D'autres demandes en 1942 n'aboutiront pas non plus[204] jusqu'au début de l'année 1943, date à laquelle la Luftwaffe possède davantage de Ju 87 que de pilotes et peut afin louer plusieurs machines de la version D-3 à la Roumanie. Contrairement aux Italiens, les pilotes roumains sont habitués aux avions lourds et l'écolage s'en retrouve facilité[199].

Les Ju 87 roumains prennent part à l'offensive de l'Axe durant l'été 1943 dans la région du Kouban. Sous commandement allemand, les Roumains sont chargés de frapper l'artillerie de campagne et anti-aérienne, les troupes et les véhicules, les dépôts de munitions et d'essence, et de neutraliser le réseau ferroviaire. Les pilotes roumains se distingueront particulièrement sur cet appareil. Ainsi le , ils détruisent un détachement entier de blindés et de troupes ainsi qu'un grand dépôt de carburant le . Les pertes sont peu nombreuses et essentiellement dues à la DCA soviétique[205]. Durant l'hiver 1943-1944, les Russes progressent en Crimée et les pilotes roumains seront souvent seuls pour assurer l'appui aérien nécessaire aux troupes de l'Axe dans cette région[199]. Au printemps 1944, les derniers Ju 87 roumains sautent de la Crimée à la Roumanie et sont rendus aux Allemands. Mais ces derniers sont en difficulté et livrent 25 nouveaux appareils D-5 aux Roumains, impressionnés par les faits d'armes de ses pilotes. Les Roumains défendent désormais leur propre pays face aux Soviétiques, mais le gouvernement change de camp fin [206]. Plus de 160 Ju 87D-3 et D-5 auront été livrés au total[207].

Cette volte-face inattendue prend tous les belligérants par surprise. Au départ, les aviateurs roumains rechignent naturellement à combattre leurs homologues allemands et réciproquement, mais cette trêve ne peut durer. Dans l'intervalle, la Luftwaffe récupère en urgence un certain nombre de Ju 87 roumains tandis que d'autres sont capturés par les Russes. Repeints avec des cocardes en lieu et place des traditionnelles croix de même couleurs, ces appareils ont désormais pour mission de frapper des objectifs allemands en Hongrie[208], ce qui ne manqua pas d'amener plusieurs situations ubuesques. Ainsi le , six bombardiers dont des Ju 87D du I./SG 2 sont abattus et plusieurs autres endommagés par des Bf 109 roumains[209]. Le , des Fw 190 allemands attaquent des avions d'assaut roumains et un Ju 87D est abattu[210]. Le , des Ju 87 roumains ont pour cible un aérodrome ennemi quand des La-5 soviétiques les interceptent. Les pilotes ont beau faire des signes d'identification, rien n'y fait et un Ju 87 est descendu en flammes tandis que les autres se posent en urgence[211].

Côté missions, les quelques Ju 87 roumains restants (moins d'une dizaine opérationnels) épaulent les Russes dans leurs opérations terrestres sur le front ukrainien. Les frappent se concentrent sur la Wehrmacht et l'armée hongroise et plusieurs avions tombent sous l'artillerie anti-aérienne de ses anciens alliés[212]. Le , les Ju 87 effectuent avec succès des attaques sur des ponts du Danube à Budapest[213]. L'une des dernières missions se concentre sur des positions fortifiées aux alentours de Zvolen en Slovaquie le mais toujours avec un nombre extrêmement limité d'appareils (cinq ou six)[214]. En mars, la Luftwaffe n'est plus présente dans le secteur et les bombardiers peuvent opérer sporadiquement plus librement. Mais la Flak reste toujours dangereuse et le dernier Ju 87D roumain sera perdu le en Bohême[215]. Aucun Ju 87 roumain ne fut conservé après la guerre[216].

Bulgarie et Hongrie

Moins d'une quarantaine de la version D-5 servirent au sein d'un unique groupe bulgare. Quand l'armée soviétique pénétra en Bulgarie, les Ju 87 capturés furent utilisés contre les Allemands[217]. Les appareils hongrois étaient également des D-5. Une de ces escadrilles, à peine formée en , perdra la quasi-totalité de ses Ju 87 lors d'un raid aérien américain le [218].

Croatie

Le 15e groupe de bombardement croate reçut une poignée de Ju 87B-2 à l'été 1944. Les pilotes s'entraînèrent à Zagreb puis furent envoyés en Prusse-Orientale en août. Intégrés semble-t-il au SG 9, les Ju 87 croates participèrent aux combats contre les blindés soviétiques avant d'être retirés en [219]. 11 appareils furent livrés aux Croates mais ce nombre reste incertain[220].

Aviateurs

  • La Luftwaffe doit le Ju 87 avant tout à l'opiniâtreté d'Ernst Udet. L'as de la Grande Guerre fut enthousiasmé par ce qui se faisait de mieux aux États-Unis et importa le concept en Allemagne. Malgré les avis contraires d'anciens pilotes estimant le Stuka trop vulnérable à la DCA, Udet tiendra bon[4] et convaincra Hermann Göring de financer le projet[2]. Comme vu plus haut, Wolfram von Richthofen fera partie des sceptiques avant de se ranger finalement à l'avis d'Udet[8].
Günter Schwartzkopff fut le premier commandant de la St.G 77[221] ; grade et décoration furent rajoutées sur la photo post mortem.
  • Günter Schwartzkopff, autre vétéran de 14-18 parfois surnommé le « père des Stuka », et son fidèle adjoint Friedrich-Karl Freherr von Dalwigk zu Lichtenfels seront les plus fervents partisans de l'emploi du Stuka. Encouragés par l'expérience espagnole, ils contribueront grandement à la création des unités de Stuka et la formation des pilotes. Malgré leur grade et leur fonction, ils resteront proches de leurs hommes en participant activement à leurs côtés aux missions depuis la campagne polonaise. Schwartzkopff sera abattu pendant la campagne de France, Dalwigk zu Lichtenfels durant la Bataille d'Angleterre. Tous deux membres de la St.G 77, ils recevront la Croix de chevalier à titre posthume[222].
  • C'est lors de la campagne de Scandinavie et au sein du St.G 1 que les premiers as sur Stuka se distinguent : Paul-Werner Hozzel, Martin Möbus, Gerhard Grenzel et Elmar Schaefer seront les quatre premiers pilotes à recevoir la croix de chevalier. Seuls Hozzel et Schaefer survivront à la guerre[223].
  • Les commandants d'unité Walter Hagen (St.G 1)[224] et Ernst Kupfer (St.G 2) seront récompensés avant tout pour la bonne conduite de leurs unités. Devenu inspecteur, Kupfer contribuera pourtant à privilégier l'emploi du Fw 190 au détriment du Stuka, sans pour autant écarter totalement le Ju 87 des combats. Il périra lors d'un vol d'inspection dans les Balkans en [225].
  • Walter Sigel est indissociable du front africain. Pilote de la première heure, il survivra à la catastrophe du et sera sérieusement malmené par la chasse française en 1940. Il sera le premier pilote de son escadre (la St.G 3) à recevoir la Croix de chevalier en pleine bataille d'Angleterre, et recevra ultérieurement les feuilles de chêne. Affecté au Front Méditerranéen à partir du printemps 1941, il restera à son poste jusqu'au retrait des forces allemandes d'Afrique début 1943. Promu inspecteur, il se tue dans un accident d'avion au printemps 1944[226].
  • L'autrichien Johann Zemsky de la St.G 1, Alwin Boerst de la St.G 2 et le bavarois Alfons Orthofer de la St.G 77 seront parmi les plus populaires de l'arme Stuka. Ces hommes se distingueront par leur témérité et leur sang-froid, ainsi que leur professionnalisme et leurs grandes qualités humaines qui en feront des pilotes très appréciés parmi les hommes qu'ils auront à commander. Aucun d'eux ne survivra à la guerre[227].
  • Difficile de parler du Ju 87 sans évoquer Hans-Ulrich Rudel. Hyper actif malgré des débuts difficiles[228], l'as de la St.G 2 doit ses succès considérables à ses nombreuses missions effectuées de façon presque insensée. Il sera le principal initiateur de la version G anti-char[229] dont il savait pleinement tirer parti. D'un tempérament bien trempé, l'homme forçait le respect de ses pairs mais n'était pas forcément apprécié de tous ses subordonnés[230]. Ses exploits durant le conflit seront quelque peu éclipsés par son militantisme pro-nazi d'après guerre.
  • Helmut Mahlke de la St.G 1, Werner Roell de la St.G 77 et Erhard Jähnert (St.G 2 et 3), tous trois porteurs de la Croix de chevalier, survivront à guerre et vivront assez longtemps pour témoigner par écrit de leur expérience sur Stuka[231]. Mahhias Klütsch, radio-mitrailleur au sein de la St.G 3, tiendra lui un journal relatant les combats et anecdotes en Afrique du Nord[232]. Heinz-Georg Wilhelm Migeod, autre vétéran du désert et décédé en 2010, décrira son dernier vol de guerre, abattu par un P-40 britannique le [233].
  • Alois Wosnitza (St.G 77), Theodor Nordmann (St.G 1) et Friedrich Lang (St.G 2 et 1) font partie de la vingtaine de pilotes aux 1 000 missions, soit deux fois plus que les as de la Luftwaffe, plus célèbres. Nordmann se tuera lors d'une collision aérienne en [234] tandis que Wosnitza sera gravement blessé peu avant la fin de la guerre [235].
  • Parmi la jeune génération figure Egbert Jaeckel, qui outre ses nombreux succès au sol (notamment contre les navires), avait tendance à engager son Stuka contre les chasseurs ennemis. Il en abattra d'ailleurs 12 avant de périr en pleine bataille de Koursk[236]. Anton Korol entra dans la Luftwaffe en 1941 et finira à la tête d'une escadrille anti-chars et 99 blindés détruits avec le Ju 87G[192]. D'abord mécanicien, Heinz Meyer passera lui dans le personnel volant en . Excellent pilote, il détruira 40 chars, 100 véhicules… et sera parmi les derniers de l'arme Stuka à recevoir la Croix de chevalier[237]. Ces trois pilotes appartenaient à la St.G 2 « Immelmann ».

Notes : 15 radio-mitrailleurs de Stuka seront également décorés de la Croix de chevalier pour leurs nombreuses missions partagées avec leurs pilotes[238]. Beaucoup d'équipages mourront après la guerre d'une crise cardiaque à la suite des nombreux piqués effectués lors des missions[239].

Un avion controversé ?

Il est généralement admis dans l'opinion que le Ju 87 était une « proie facile », un « tigre de papier », uniquement efficace sans opposition aérienne. La réalité semble toutefois plus nuancée[240].

Acquérir la supériorité aérienne requiert une opposition quasi inexistante. Or, excepté dans les premiers mois de la guerre et dans les Balkans, la Luftwaffe n'acquit jamais la supériorité aérienne. Les scores des pilotes allemands demeuraient plus élevés que ceux de leurs adversaires, mais l'opposition alliée dans les airs était bien là, et toujours plus grandissante, quel que soit l'adversaire. Comment expliquer alors qu'un avion supposé « facile à abattre » ait été maintenu au front jusqu'en , tout comme le nombre très élevé de missions de nombreux pilotes à son bord ?

Certes moins maniable et plus lent qu'un chasseur, l'avion de Junkers manœuvrait en réalité suffisamment bien pour se défendre en cas d'attaque[241]. Face à une poignée de chasseurs, un groupe de Ju 87 esseulés pouvait répliquer, comme ce fut le cas en France en [242]. La première victoire de la Seconde Guerre mondiale fut d'ailleurs obtenue par un Ju 87 en Pologne[243]. La faible vitesse du bombardier pouvait également s'avérer être un atout : un chasseur ennemi qui essayait de réduire sa vitesse pour l'aligner sur celle du Stuka risquait de décrocher et de percuter le sol[244]. Mais le plus gros point fort de la machine résidait dans sa très grande robustesse. De par sa fonction, l'avion était solidement conçu et construit pour supporter les piqués, et pouvait tout aussi bien encaisser durement les tirs de tout calibre et continuer à voler, même criblé d'impacts de balles et d'obus[245],[246]. Dans les faits, bon nombre d'entre eux sont parvenus à rentrer à leur base sérieusement endommagés, alors qu'ils étaient considérés abattus dans le camp adverse[112].

Timbre soviétique de 1960, d'une valeur de 40 kopecks, représentant le pilote soviétique Timur Mikhailovich Frunze lors de son dernier combat contre des Ju 87 Stuka, le . Il fut déclaré, à titre posthume, Héros de l'Union soviétique et reçut l'Ordre de Lénine.

Les nombreuses pertes lors de la courte bataille de France s'expliquent par le fait que les pilotes français attaquaient très souvent en groupes, avec parfois plusieurs chasseurs tirant sur un même et seul adversaire (voir victoire aérienne). Or, quelle que soit sa solidité, un avion peut difficilement résister aux coups de plusieurs assaillants. Loin d'être balayée comme très souvent écrit, la chasse française était bien présente en 1940 et les chasseurs allemands pas toujours sur zone pour couvrir efficacement les Ju 87, qui pouvaient plier sous le poids du nombre[94]. Les 120 Stukas perdus au cours de cette campagne le furent également au prorata des 8 500 missions effectuées, ce qui donne finalement un taux de pertes de moins de 2 %[107].

Les Britanniques, eux, possédaient un joker de taille avec Ultra. Grâce à ce système de renseignements, la Royal Air Force pouvait coordonner ses interceptions et guider un maximum de chasseurs britanniques sur leurs adversaires, d'où les nombreuses pertes parmi les unités de Stukas en [247]. Ultra étant secret à l'époque et donc inconnu du grand public, c'est la relative faiblesse du Ju 87 qui fut à l'époque mise en avant dans l'imagination collective (et encore aujourd'hui). Cet appareil était avant tout conçu pour l'offensive, à savoir appuyer les troupes et les blindés au sol. Or, la Grande-Bretagne est entourée par la Manche et ne peut évidemment pas laisser passer fantassins et véhicules de manière conventionnelle. L'arrêt de l'emploi du bombardier en piqué allemand dans la bataille d'Angleterre, tenait plus de ces facteurs et de la bonne organisation de la RAF qu'aux défauts de l'appareil en lui-même[127].

Côté soviétique, l'opposition était présente, en très grand nombre, et semblait avoir des ressources inépuisables[248] (les nombreuses victoires allemandes en attestent). Mais la chasse soviétique était peu organisée[249] et sans guidage adéquat pour attaquer massivement. C'est surtout la longueur de la campagne tout comme celle d'Afrique du Nord qui usa l'arme Stuka. Le Ju 87 possédait des qualités indéniables malgré son obsolescence, et aura été utilisé jusqu'au bout par la Luftwaffe.

Pays utilisateurs

L'un des deux Ju 87 survivants photographié ici en 1970 avec en arrière-plan un Me 163. Cet appareil est actuellement au Royal Air Force Museum au nord de Hendon et fut prêté en 1967 pour tourner dans le film La Bataille d'Angleterre mais il ne fut finalement pas utilisé par le réalisateur, se décidant finalement pour l'utilisation d'une maquette.

Notes et références

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  250. Leonard et Jouineau 2003, p. 22.

Traductions

  1. « The French defenders, deafened by constant explosions, buffeted by shock waves and intimidated by the howling of the dive bomber's engines and the shrieking of the "Trumpets of Jericho", were quickly reduced to impotence. Much of the effect was, of course, psychological, but it took a heavy toll of fighting efficiency, especially against the French second-line troops. ».
  2. « The Ju 87 became a decisive weapon during the Blitzkrieg against Poland, Norway, the Benelux countries and France. When one considers its string of successes up to the conclusion of operations in the west, the Stuka was without a doubt the most economical weapon in use up to that time. The Stuka's negative effect on enemy morale was also of considerable value and should be taken into account, achieved by installing a siren in the engine radiator or on the landing gear just under the bend in the wing. There must be many former soldiers of the Second World War whose ears still rising with the howl of a Stuka making an attack dive. ».

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Louis Roba, Les as du Junkers Ju 87 Stuka : 1936-1945, Antony, ETAI, , 191 p. (ISBN 978-2-7268-9694-5, EAN 9782726896945, notice BnF no FRBNF43817695, présentation en ligne). 
  • (en) Mike Guardia, Junkers Ju 87 Stuka, Osprey Publishing, , 65 p. (ISBN 978-1-4728-0119-7).
  • (de) Hans Peter Eisenbach, L'histoire d'un aviateur du Ju 87 entre 1943 et 1944 avec la bataille du mer méditerranée en 1943 [« Fronteinsätze eines Stuka-Fliegers Mittelmeer und Ostfront 1943 - 44 »], Aix-la-Chapelle, © Helios, , 117 p. (ISBN 978-3-938208-96-0).
  • Herbert Leonard et André Jouineau, Junkers Ju 87 de 1937 à 1945, Paris, Histoire et Collections, coll. « Avions et pilotes », , 82 p. (ISBN 2-913903-52-5, EAN 978-2-913-90352-4). 
  • (en) John Weal, Junkers Ju 87 Stukageschwader 1937–41, Osprey Publishing, , 96 p. (ISBN 1-85532-636-1). 
  • Adolf Galland et Hans-Ulrich Rudel, Héros de l'air dans la Luftwaffe, Jourdan Editeur, coll. « 39-45 Carnet de Guerre », (ISBN 978-2-87466-170-9). 
  • Enzo Angelucci et Paolo Matricardi, Les avions, t. 3 : La Seconde Guerre mondiale - France, Allemagne, Angleterre, etc..., Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », (ISBN 2-8003-0387-5), p. 106-108.
  • Medin Robanescu et Teodor Liviu Morosanu, L'aviation roumaine pendant la seconde guerre mondiale, TMA, , 132 p. (ISBN 2-915205-01-9). 
  • Danijel Frka, Josip Novak et Sinisa Pogacic, La force aérienne croate, 1941-1945, LELA PRESSE, (ISBN 2-914017-03-0).
  • Benoist Bihan, « Sturmovik contre Stuka, le match de l'appui au sol », Guerres & Histoire Hors série n°10, , p. 124-129 (ISSN 2115-967X).

Articles connexes

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