Ihor Kolomoïsky

Ihor Valeriovitch Kolomoïsky  en ukrainien : Ігор Валерійович Коломойський, en russe : Игорь Валерьевич Коломойский, Igor Kolomoïski[3] , né le , est un homme d'affaires oligarque israélo-chyprio[2]-ukrainien[4] né au sein d'une famille juive ukrainienne. Ihor Kolomoïsky est le principal actionnaire du Privat Group (en) et le président de facto du FK Dnipro[5].

Parmi les multimilliardaires, M. Kolomoïsky prend le 2e ou le 3e rang en Ukraine, après Rinat Akhmetov et Viktor Pintchouk, depuis 2006[6],[7] et la 613e position dans le classement mondial selon le magazine Forbes[8]. Selon Forbes, son patrimoine s'élève à 2,4 milliards de dollars, alors que le Korrespondent l'évalue à 6,2 M $[9].

Occupant un rôle influent dans la politique ukrainienne, il finance notamment des bataillons ukrainiens et est aussi accusé d'armer des groupes illégaux. Il a occupé le poste de gouverneur de l'oblast de Dnipropetrovsk de à .

Situation personnelle

La transcription du nom de M. Kolomoïsky s'écrit aussi Igor, Ihor, Kolomoyskyi, Kolomoysky, Kolomoisky, Kolomoiskiy, Kolomoyskiy. Ihor Kolomoïsky est souvent surnommé Benya (Беня), diminutif juif russe populaire au début du XXe siècle, et Bonifatsiy, d'après un personnage du dessin animé soviétique populaire (ru) auquel M. Kolomoïsky ressemble, notamment par sa coupe de cheveux[10].

En 1985, Ihor Kolomoïsky est diplômé de l'Institut universitaire de métallurgie de Dnipropetrovsk (en)[1].

Kolomoïsky est co-fondateur de la PrivatBank, ainsi que du Privat Group (en). Il en est président du directoire en 1997[1],[5]. Il compte parmi ses autres activités : ferroalliage, finance, exploitation pétrolière, médias de masse[11] industries métallurgiques et pétrolières (également en Russie et en Roumanie)[12].

Biens et participations

Au travers de la PrivatBank, il contrôle Aerosvit Airlines, Dniproavia et Donbassaero[13]. Le contrôle de la compagnie Mansvell Enterprises Limited lui permet celui des compagnies aériennes Skyways Express, City Airline (en) et Cimber Sterling[14].

Chaîne de télévision en UkrainePropriétaire (2020)
STB; Noviy; ICTV ; M1 (en); M2 (en) ; OtseViktor Pintchouk
1+1Ihor Kolomoïsky, Ihor Sourkis
2+2Ihor Kolomoïsky, Ihor Sourkis
TET (en)Ihor Kolomoïsky, Ihor Sourkis
Plious PliousIhor Kolomoïsky, Ihor Sourkis
BigoudiIhor Kolomoïsky, Ihor Sourkis
1+1 InternationalIhor Kolomoïsky, Ihor Sourkis
Oukraïna; NLO TV; Indigo ; Foutbol 1 ; Foutbol 2Rinat Akhmetov
Inter ; Mega (en)  ; K1 ; K2 ; NTN ; Enter film ; Piksel ; ZOOM ; Inter+Dmytro Firtash, Serhiy Lyovotchkine
Telekanal 112 ; NewsOne ; ZIKTaras Kozak (Victor Medvedtchouk)
5 KanalPetro Porochenko
PriamiyVolodymyr Makeyenko
Espresso TV75% Ivan Jevago, 22,5% Larissa Knyajitska
Telekanal 24Andri Sadovy
UA:PerchiyPublique.
NACHEvgen Mouraïev

Kolomoïsky est un milliardaire classé en 2007 par Forbes à la 799e position des plus riches du monde, avec 3,8 milliards de dollars[15], en 2010 le Kyiv Post estimait sa fortune à 6,243 milliards USD[16]. En Forbes le plaçait en 377e position avec 3 milliards de dollars[6]. En 2010 le Kyiv Post plaçait Kolomoïsky au second rang en Ukraine[16] ; en 2012 Forbes l'évaluait au troisième rang en Ukraine[6]. Dans ces listes la fortune de Kolomoïsky n'a jamais été surpassée que par celles de Rinat Akhmetov et/ou de Viktor Pintchouk[6],[7].

Ihor Kolomoïsky bénéficie d'un forfait fiscal à Genève depuis [2].

Parcours politique

Les commentateurs de la vie politique ukrainienne listaient Kolomoïsky parmi les alliés de la personnalité politique ukrainienne Ioulia Tymochenko et son Bloc Ioulia Tymochenko[1]. Cependant selon RIA Novosti, en , les relations entre Kolomoïsky et Tymochenko « se sont détériorées il y a quelque temps, sans doute à cause de son refus de financer la campagne électorale de Tymochenko » en 2010[17]. L'hebdomadaire croate Nacional publiait en l'information selon laquelle Kolomoïsky était devenu un allié du président d'alors en Ukraine, Viktor Iouchtchenko, et avait financé le parti de celui-ci : Notre Ukraine[12]. Kolomoïsky est également connu pour ses liens d'amitiés avec les dirigeants du parti nationaliste Secteur droit (Pravy Sektor). Il est au cœur de plusieurs scandales pour avoir proposé d'offrir des récompenses de 10 000 dollars à qui réussirait à capturer un « petit homme vert » pro-russe. Accusé de russophobie, il offre un million de dollars à celui qui assassinera Oleg Tsarev, ancien député pro-russe et nouveau président du Parlement de l'Union des républiques populaires autoproclamées indépendantes de l'Ukraine[18].

Depuis 2010 circulaient des rumeurs que les intérêts de Kolomoïsky étaient sous la pression des autorités gouvernementales[16].

Lors des élections législatives ukrainiennes de 2012 Kolomoïsky était perçu comme l'un des principaux soutiens de l'UDAR[19], ce qui était démenti par ce parti[20].

En 2014 M. Kolomoïsky a apporté son soutien du gouvernement vers celui du mouvement contestataire de 2013-2014 en Ukraine[21].

Après avoir démis Dmytro Kolesnikov de la charge, Oleksandr Tourtchynov  président de la rada suprême, Président ukrainien par intérim  a nommé le Ihor Kolomoïsky gouverneur de l'oblast de Dnipropetrovsk[22],[23],[24],[25].

Ihor Kolomoïsky finance plusieurs bataillons spéciaux se battant contre les séparatistes de Donbass, dont le fameux bataillon Azov qui a repris la ville portuaire de Marioupol, le [3], ainsi que les bataillons Aidar, Donbass, Dnipro 1, Dnepr 2[26]. Il fait l'objet de poursuites par le Comité d'enquête russe pour « organisation de meurtres, de recours à des moyens et méthodes de guerre illégaux », etc. Un mandat d'arrêt international a été demandé par la Russie, mais celui-ci a été refusé par Interpol[27],[28].

Ihor Kolomoïsky en janvier 2015.

En , M. Kolomoïsky entre directement en conflit avec les autorités centrales d'Ukraine. Le chef des services secrets ukrainiens (SBU) accuse d'abord les autorités locales de Dnipropetrovsk d'être impliquées dans des activités criminelles[29], Kolomoїsky étant notamment soupçonné d'avoir envoyé des hommes armés au siège de l'entreprise publique Ukrtransnafta, alors que l'un de ses proches venait d'être démis de ses fonctions de président du conseil d'administration de la société[28]. Des rumeurs font ensuite état d'affrontements armés imminents entre la garde nationale ukrainienne et des groupes paramilitaires financés par Kolomoïsky. Finalement, le , il présente sa démission de son poste de gouverneur au président Petro Porochenko, qui l'accepte immédiatement. De nombreux médias pointent alors les conflits entre Kolomoïsky et le chef de l’État, indiquant que ce dernier l'aurait poussé à la démission[30],[31].

En 2016, la PrivatBank, première banque du pays, est nationalisée de façon précipitée après un détournement suspecté de 5,5 milliards de dollars[32].

En , à la suite de la défaite de Porochenko face à Volodymyr Zelensky, dont il est un soutien, il est de retour en Ukraine, deux ans après l'avoir quittée[33].

Judaïsme

Kolomoïsky est un soutien notable de la communauté juive ukrainienne[34] et le président de la Communauté juive unie d'Ukraine[35]. En , il a été nommé président du Conseil européen des communautés juives[36], conseil adhérant au Congrès juif européen, après avoir promis au président sortant qu'il ferait don de 14 millions de dollars[37], sa nomination étant décrite comme un « coup d'État[35],[36] » et une « prise de pouvoir de type soviétique[38] » par d'autres membres du conseil d'administration du CECJ même s'il semblait avoir été élu[39],[40]. Après la démission de plusieurs membres du conseil d'administration du CECJ en signe de protestation, Kolomoïsky a quitté le CECJ en [41],[42] et, ensemble avec son pair l'oligarque ukrainien Vadim Rabinovich (en), a fondé l'Union juive européenne (en)[37] (futur Parlement juif européen) qu'il préside pour cinq ans dès sa fondation en [43],[44],[45].

Vie privée

Marié, il a deux enfants[11].

Notes et références

  1. (en) Igor Kolomoysky Renaissance Capital (Archive).
  2. Roland Rossier, « L’oligarque « genevois » qui défie Poutine », Tribune de Genève, (lire en ligne, consulté le ).
  3. Piotr Smolar, Le Monde, 17 juin 2014, p. 5.
  4. M. Kolomoïsky bénéficie de la double nationalité israélienne et ukrainienne en dépit du fait que la double nationalité n'est pas reconnue en Ukraine.(uk) З життя українських олігархів – вілла Коломойського на Женевському озері, Ukrayinska Pravda, 10 mars 2009.
  5. (en) « Three's a crowd for Dynamo and Shakhtar », sur guardian.co.uk, .
  6. (en) « Eight Ukrainians make Forbes magazine's list of world billionaires » Kyiv Post, 8 mars 2012.
  7. (en) Mark Rachkevych « Rich Man In A Poor Country » Kyiv Post, 17 décembre 2010.
  8. (en) Ihor Kolomoyskyy, Forbes list of billionaires, disponible sur Forbes.com, mars 2013.
  9. (ru) Игорь Коломойский sur korrespondent.net, en 2011.
  10. (ru) « Спасение Бонифация! » (consulté le ).
  11. Ihor Kolomoysky, Kyiv Post, 8 juin 2008.
  12. Mislav Šimatović, « 100 richest Eastern Europeans » [archive du ], Nacional, (consulté le ).
  13. (en) Tom Zaitsev, « Three Ukrainian carriers seek tie-up approval »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur Flightglobal, (consulté le ).
  14. (en) Metet Fraende, « Cimber Sterling gets 165 mln DKK lifeline », Reuters, (lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) « 50 richest Ukrainians », sur ForUm, .
  16. (en) « #2 Richest: Ihor Kolomoisky, 47 » Kyiv Post, 7 décembre 2010.
  17. (en) « Yanukovych versus Tymoshenko » RIA Novosti 20 janvier 2010.
  18. Louis Imbert, « Les subtils équilibres d’Igor Kolomoïski, nouvel homme fort du Sud-Est ukrainien », sur www.lemonde.fr, .
  19. (en) « After the parliamentary elections in Ukraine: a tough victory for the Party of Regions » Centre for Eastern Studies, 7 novembre 2012.
  20. (en) « Klitschko: UDAR's election campaign to cost Hr 90 million » Kyiv Post, 15 septembre 2012.
  21. (en) « Quiet Oligarchs: Rich Powers Behind the Fighting in Ukraine », sur www.nbcnews.com/business/economy, (consulté le ).
  22. (en) Interfax-Ukraine, « Kolomoisky appointed head of Dnipropetrovsk Oblast Administration », Kyiv Post, (lire en ligne, consulté le ).
  23. (ru) [vidéo] Олігархи Коломойський і Тарута стали губернаторами le 2 mars 2014 par TeleCanal Novin sur YouTube.
  24. (ru) (rédaction), « Губернаторами Донецкой и Днепропетровской областей стали украинские олигархи », sur newsru.com, (consulté le ).
  25. (en) Andrew E. Kramer, « Ukraine Turns to Its Oligarchs for Political Help », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  26. (en) Damien Sharkov, « Ukrainian Nationalist Volunteers Committing 'ISIS-Style' War Crimes », Newsweek, (lire en ligne).
  27. « Ukraine : le ministre Avakov dans le collimateur du Comité d'enquête russe », RIA Novosti, .
  28. « Ukraine: l'oligarque Kolomoïski démissionne de son poste de gouverneur » sur Sputnik, le 25 mars 2015.
  29. (en) SBU chief says Dnipropetrovsk regional officials are involved in criminal activities sur Interfax Ukraine, le 23 mars 2015.
  30. « Ukraine: Porochenko licencie un gouverneur », sur Le Figaro, le 25 mars 2015.
  31. Le Monde.fr avec AFP et Reuters, « Limogeages en série pour soupçons de corruption en Ukraine », Le Monde.fr, (lire en ligne).
  32. Le Point magazine, « Kolomoïsky, l'oligarque qui embarrasse le président ukrainien », sur Le Point, (consulté le )
  33. Fabrice Deprez (à Kiev), « En Ukraine, un nouveau président à l’ombre des oligarques », sur la-croix.com, (consulté le )
  34. Akhmetov joins Ukraine oligarchs in pledging to protect homeland - Financial Times, 2 March 2014
  35. (en) « A necessary putsch? », Jerusalem Post, 29 octobre 2010.
  36. (en) « #2 Richest: Ihor Kolomoisky », Kyiv Post, 17 décembre 2010.
  37. (en) « European Jewish Parliament off to a semi-comedic start », JWeekly, 3 novembre 2011.
  38. (en) « Like NBA’s Nets, European Jewish group gets an oligarch, but some see Soviet-style takeover », JTA, 2 novembre 2010.
  39. (en) Tzvi Ben Gedalyahu, « Billionaire Ukrainian to Head European Jewish Group : The two largest European Jewish groups now are headed by billionaires following the election of a Ukrainian bank tycoon », Arutz Sheva 7, www.israelnationalnews.com, (lire en ligne).
  40. (en) Ben Hartman, « European Jews name new president », The Jerusalem Post, (lire en ligne).
  41. (en) « European Council of Jewish Communities Goes Back to Its Roots and Re-Launches as Democratic, Pluralistic, Non-Political Association », sur www.ecjc.org, (consulté le ).
  42. Serge Golan, « Le judaïsme européen en ordre dispersé », Hamodia, (lire en ligne, consulté le ).
  43. toby axelrod, « European Jewish Parliament off to a semi-comedic start », JWeekly, (lire en ligne, consulté le ).
  44. (rédaction), « Élections du premier parlement juif européen : la participation dépasse nettement les prévisions, selon les organisateurs », European Jewish Press, ejpress.org, (lire en ligne, consulté le ).
  45. Roger Cukierman, « Tribune : Le pseudo parlement juif européen », Judaïque FM 94.8, www.crif.org, (lire en ligne).

Crédits

Voir aussi

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