George Langelaan

George Langelaan, né le à Paris et mort le , est un écrivain et journaliste franco-britannique qui fut agent secret du Special Operations Executive pendant la Seconde Guerre mondiale. Il passa la majeure partie de sa vie en France. Parfaitement bilingue, il écrivit la plupart de ses articles, nouvelles et romans en français. Il est notamment connu du grand public pour sa nouvelle La Mouche (1957), adaptée au cinéma.

George Langelaan
Naissance
Paris, France
Décès
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Français, anglais britannique

Biographie

Famille

Il est de père anglais et de mère française. Son père, d'origine hollandaise, travaillait à l'édition continentale du Daily Mail.

Seconde Guerre mondiale

George Langelaan intervient en tant qu'agent au sein de l'Intelligence service ou MI-6[1].

Il se fait alors entièrement refaire le visage, pour ne pas être reconnu en ces temps troublés. Oreilles recollées, double menton, George Langelaan, le jeune officier anglais devient Georges Langdon, Français pétainiste avec sa petite moustache et sa mèche sur le côté.

Recruté par le Special Operations Executive, section française (F), il suit l'entraînement spécial.

Après plusieurs tentatives début août 1941 reportées en raison du mauvais temps, il est parachuté d’un bombardier Whitley, dans la nuit du 6 au , à Tendu (au nord d’Argenton-sur-Creuse), avec cinq autres agents : André Bloch « Georges IX », Benjamin Cowburn «Benoît », Victor Gerson « René », Jean du Puy « Denis », Michael Trotobas « Michel ». Trois personnes constituent le comité de réception : Georges Bégué « Georges I », Max Hymans « Frédéric » et Auguste Chantraine « Octave », le maire de Tendu. Son nom de guerre est « Marcel ». Sa mission consiste à entrer en contact avec la résistance. Il s'arrange pour rencontrer le vieil Édouard Herriot, qui « ne désire pas partir ». Le , tandis qu'il attend de rencontrer l'opérateur radio Georges Bégué dans un restaurant de Châteauroux pour lui donner le message à transmettre sur le bilan de sa mission, il est arrêté par la police française. Il paye ainsi de sa liberté son refus catégorique, pendant son entraînement spécial, d'apprendre à manipuler lui-même les émetteurs radio. Après un séjour à Périgueux, il est conduit au camp de Mauzac, d'où il s'évade, le , avec dix camarades (voir l'article évasion de Mauzac).

À la Libération, il est l'un des premiers soldats britanniques à entrer dans Paris.

Après la guerre

George Langelaan s’intéresse au paranormal et aux esprits, écrivant ainsi plusieurs histoires sur les fantômes. Il chasse les fantômes pendant plusieurs décennies sans en trouver la moindre trace. Il abandonne sa chasse après s'être rendu à l'évidence : les fantômes n'existent pas. La double adaptation cinématographique de sa nouvelle La Mouche (The Fly, 1957), est un très grand succès mondial. Dans les années 1960, il participe activement à la revue Planète — et à sa petite sœur Plexus — de Louis Pauwels, apôtre du réalisme fantastique[2]. Il est également très actif au sein du journal Pilote de 1960 à 1963, transmettant aux enfants ses souvenirs d'agent secret. De à , il devient collaborateur de la revue mensuelle Espionnage de Jacques Bergier, pour neuf numéros aux éditions Opta, en compagnie de Pierre Nord et Gabriel Véraldi du groupe XXX de la revue Planète.

Après avoir vécu à Auteuil, il s'installe avec son épouse au Mesnil-Saint-Denis (Yvelines) pour se rapprocher de son fils et de ses petits-enfants.

Amateur d'échecs, il enseigne ce jeu bénévolement à la Maison des Jeunes du Mesnil-Saint-Denis de 1969 à 1972.

Il a un fils, William, né en 1931, restaurateur de tableaux, mort le au Mesnil-Saint-Denis (Yvelines).

Œuvre

Souvenirs de guerre

  • Un nommé Langdon - mémoires d’un agent secret, coll. « Pavillons », éd. Robert Laffont, 1950
  • Le Masque d'un agent secret – un nommé Langdon, éd. Robert Laffont, 1961 (réactualisation du premier ouvrage de Langelaan)
  • Missions spéciales, éd. Hachette 1963, rééd. Club des Amis du Livre, 1963. Ce livre reprend Un nommé Langdon et Le masque d'un agent secret, et comprend deux chapitres supplémentaires : Le grand départ et Intelligence Service.
  • L'École des espions, journal « Pilote », no 84 et no 85, .

Conférence

  • L’Agent secret ou le crime légal, conférence donnée à l’Université des annales en , radiodiffusée le  ; rediff. sur France Culture le dans le cadre de la Nuit spéciale des espions, à 0 h 39.

Enquêtes

  • Les Nouveaux Parasites, avec Jean Barral, éd. Denoël, 1969

Fiction

  • Attentat / Carabine / 2e, éd. Robert Laffont, 1952.
  • Les Carnets secrets de l'agent P.p. 751, journal « Pilote », de 1961 à 1963. Le premier article figure dans le no 92 du (recueil no 8).
  • Nouvelles de l'Anti-Monde, éd. Robert Laffont, 1962, rééd. Marabout « Géant », no 252, 1966 (inclut The Fly qui parut dans Playboy en aux USA ; La Dame d'outre nulle-part et La Mouche ont été reprises dans de nombreuses anthologies), nouvelle édition L'Arbre vengeur, 2018 (préface Hubert Prolongeau)
  • L'Indice à l'envers, éd. Presses Internationales, coll. « Inter-Police Choc », no 12, 1963.
  • Les 20 Meilleurs Récits de science-fiction, éd. Marabout « Géant », no 207 (nouvelle), 1964.
  • Titres parus dans la collection de poche « Agent Secret », éditions Robert Laffont. Cette collection, qui comprit une quarantaine de titres, fut dirigée par George Langelaan de 1964 à 1966. Les huit ouvrages de l’auteur dans la série furent réédités en 1992 chez le même éditeur :
    • no 5 : Torpillez la torpille, 1964.
    • no 13 : Le Dauphin parle trop, 1964.
    • no 18 : Attentat - carabine - 2e, 1964 (1re rééd.).
    • no 21 : Le Zombi express, 1964.
    • no 25 : Shalom, Grenat !, 1965.
    • no 29 : La Mort au ralenti, 1965.
    • no 34 : Club méditerranée, 1965.
    • no 37 : Salade de têtes, 1965.
  • Le Dictionnaire des faits maudits, coll. « Encyclopédie Planète », no  28, éd. Planète, 1967.
  • Le Vol de l'anti « G », roman, éd. Denoël - Planète, 1968.
  • Les Nouveaux Parasites (+ Jean Barral), éd. Denoël, 1969.
  • Treize fantômes (récits), éd. Albin Michel, 1971, rééd. Service Culturel de France, 1972.
  • L'Histoire invisible (Dossier « Planète », 10 ans de recherches »), du Groupe XXX (George Langelaan, Jacques Bergier (Jacques Verne), Luc Geslin, Francis Lacassin, Frédéric Pohl, Gabriel Véraldi, Roger Wybot, Pierre Nord,..), éd. Planète, 1972.
  • La Mouche suivi de Temps mort, Paris, éd. Flammarion, coll. « GF-Étonnants Classiques », 2008. Introduction, chronologie et dossier de Frédéric Maget.

Préface

  • Les Chefs-d'œuvre du crime, par Jacques Sternberg et Alex Gall, éd. Planète, 1965

Audiovisuel

  • L’Homme aux deux visages, émission de la série télévisée « Les Conteurs » d’André Voisin, diffusée le , au moment même de sa mort, Document INA
  • Le « Bœuf sur le toit » (à propos du café-bar parisien de l’entre deux-guerres), France-Culture, la nuit du (archives INA radio). Langelaan évoque son adolescence à 3 h 0
  • George Langelaan, écrivain et agent-secret, émission « Côté pile, côté face » de François-Xavier Freland, France-Info, samedi

Adaptations

Adaptations au cinéma

Adaptations cinématographiques, toutes issues de « Nouvelles de l'Anti-Monde » :

Adaptation à la télévision

  • Temps mort a été adapté dans un téléfilm de l'Office national de radiodiffusion télévision française diffusé le [3].

Adaptation à la radio

  • La Mouche a été adaptée en pièce radiophonique sur France Inter dans l'émission « Au théâtre de l’Étrange » à la fin des années 1960.

Adaptation en jeu de rôle

  • La Mouche a été adaptée en jeu de rôle (magazine « Chroniques d’Outre Monde », no 7, mai-).

Adaptation à l’opéra

La nouvelle La Mouche a été adaptée à l'opéra, sur une commande du Los Angeles Orchestra (directeur Plácido Domingo) à David Cronenberg, réalisateur du film de 1986 :

Adaptation au théâtre

Bibliographie

  • Top Réalités Jeunesse, hebdo, no 171,  : article de présentation de George Langelaan.

Annexes

Source

Notes et références

  1. M. -C. Villatoux et P. Villatoux, « La guerre psychologique alliée (1940-1945). », Revue historique des amées, no 210, , pp. 113-129
  2. En compagnie de Jacques Bergier, Aimé Michel, Rémy Chauvin, Charles Noël Martin, Jean-Émile Charon, Jacques Sternberg, Bernard Heuvelmans, François de Closets, Paul-Émile Victor, Jacques Mousseau, Gabriel Véraldi, Raymond de Becker, Jean Yanne, Roland Topor, Jean Gourmelin, René Pétillon, Pierre Clayette, Pierre-Yves Trémois, …
  3. Institut National de l’Audiovisuel – Ina.fr, « Temps mort », sur Ina.fr, (consulté le )

Liens externes

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