François Lehideux

François Lehideux, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un industriel et homme politique français.

Pour les articles homonymes, voir Lehideux.

Biographie

Jeunesse

François Lehideux est le troisième[alpha 1] fils de Jacques Lehideux, banquier et administrateur de sociétés, et de Suzanne Simon-Lorière. Son père est associé depuis 1902 de la Banque Lehideux et Cie[1], fondée en 1842 par le grand-père de Jacques et dirigée par le frère de ce-dernier, Roger Lehideux, oncle de François, président de l'Union syndicale des banquiers de Paris et de la province et vice-président de la Confédération générale du patronat français[alpha 2]. Elle est alors « la principale banque catholique de Paris »[2]. Sa mère est Suzanne Simon-Lorière, issue d'une famille possédant les Ets Marinoni, qui fabriquent des pièces d'imprimerie et dont Jacques Lehideux est administrateur en 1919 puis président en 1923.

Fils d'un père « profondément catholique », François Lehideux est élève dans l’enseignement privé, au collège Sainte-Marie-de-Monceau. Il entre en 1921 à l'École libre des sciences politiques et en sort diplômé en 1924. Il suit aussi parallèlement des études de lettres et de droit. Il fait partie de 1922 à 1924 des « Équipes sociales », fondées en 1920 et animées par Robert Garric afin de constituer une élite sociale catholique chargée de former la population ouvrière. Il rencontre, « au rythme d’une soirée tous les dix jours, un groupe de jeunes ouvriers et employés qui appartenaient à un foyer géré par (l'Œuvre de l'hospitalité de nuit), dont (son) père était administrateur[3] ».

Après son service militaire en 1924-25 comme aspirant dans la cavalerie, il est stagiaire dans le monde de la banque (à la Guarantree Trust à Paris, au Crédit lyonnais) avant de rejoindre la banque familiale. Il séjourne aux Etats-Unis en 1926-27, où il travaille pour la banque Irving Trust (en) ainsi qu'aux usines Ford à Détroit durant 3 semaines, par curiosité, puis en URSS en 1928[4].

Entrée chez Renault

Le 7 mai 1929, il épouse Françoise Renault, fille de Fernand Renault et nièce de l'industriel de l'automobile Louis[5]. En juin 1930, il entre chez Renault comme adjoint du responsable de l'organisation de la livraison des voitures[6]. Louis Renault lui confie progressivement davantage de responsabilités. Il devient administrateur délégué en 1934[7]. Il fonde après 1936 « des groupements PPF, PSF, des syndicats chrétiens, et d'autres syndicats encore » au sein des usines Renault, pour faire pièce à la CGT, même s'il a fini par laisser « s'éteindre l'activité dangereuse et combative de ces groupes », selon les mots de Louis Renault[8]. Lehideux aurait été spécialement chargé de la lutte anti syndicale et anti communiste. En novembre 1938, avec le préfet de police Langeron, il fit évacuer violemment les grévistes chez Renault au motif de "rébellion"[9],[10],[11]. Favorable à un « lock-out », il ne réembauche pas des syndicalistes trop politisés, afin de « soustraire les ouvriers à l'action des meneurs »[12].

Il fréquente des industriels comme Auguste Detœuf, des banquiers comme Jacques Barnaud de la Banque Worms, aspirant alors à un « renouvellement des élites, et notamment à la promotion des technocrates »[13], selon les thèses du mouvement du Redressement français issu de la droite française des années 1930.

De son parcours chez Renault, Laurent Dingli (historien, mais aussi mari de la petite-fille de Louis Renault) dresse cependant ce bilan peu flatteur:

« [François Lehideux] n’était pas entré à Billancourt en 1930 à la demande de son oncle par alliance, comme il l’affirma sa vie durant, mais sur ses propres instances. Il ne fut pas davantage le patron social et réformateur qu’il prétendit être. Bien au contraire, il se signala par une gestion souvent brouillonne, parfois calamiteuse sur le plan industriel et particulièrement agressive sur les plans politique et social, son passage à l’usine se traduisant non seulement par un militantisme très actif en faveur des mouvements de droite et d’extrême droite mais aussi par une judiciarisation des conflits sociaux. A aucun moment, Renault ne le supplia de devenir son dauphin et d’être le mentor de son fils unique, Jean-Louis. Bien au contraire, il ne fit que restreindre ses prérogatives jusqu’à les limiter aux questions financières. Lehideux ne quitta pas davantage Renault de son propre chef en raison d’un différen[d] sur la fabrication de chars pour les Allemands, en juillet-août 1940, fable qui devait lui conférer une auréole de vichysto-résistant ; en réalité, il fut chassé « comme un malpropre » de l’usine (...). Dès le 22 juillet 1940, avant même de rentrer à Paris, Louis Renault demanda à François Lehideux de quitter ses fonctions au sein de l’entreprise. Cette décision, ignorée pendant près de 75 ans, explique la contre-offensive que lança François Lehideux dès juillet 1940 pour discréditer l’action de Louis Renault, opportunément accusé de vouloir céder aux exigences des Allemands et de revenir sur les acquis sociaux de 1936 : le fait qu’un patron de combat comme François Lehideux s’érige ainsi en défenseur du défunt Front populaire ne manque pas de sel[14] »

Seconde Guerre mondiale : Vichy jusqu'en 1942

En 1939, il est officier dans un régiment d'automitrailleuses, puis travaille dans l'équipe du ministre de l'Armement, Raoul Dautry, qui fait en sorte qu'il remplace Louis Renault[15] lequel en retour l'oblige à quitter Renault à l'été 1940 ; leur rupture est officialisée en [16].

Évincé par son oncle par alliance qui lui reproche de prendre des décisions dans son dos sans lui rendre compte de ce qu'il cherche à mettre en place et de vouloir asseoir son pouvoir sur l'entreprise, François Lehideux va de fait réussir à faire condamner Louis Renault par l'opprobre public après une campagne de discrédit qu'il organise par vengeance. Louis Renault fut arrêté, emprisonné après la guerre et vit tout son patrimoine industriel confisqué par l'État ; condamné pour actes de collaboration, il mourut peu de temps après.

Après la signature de l'armistice en 1940, le maréchal Pétain nomme François Lehideux commissaire à la lutte contre le chômage en octobre, délégué à l'Équipement national en , puis secrétaire d'État à la Production industrielle, dans le gouvernement de l'amiral François Darlan du , succédant ainsi à Pierre Pucheu. Il conçoit avec Jacques Benoist-Méchin, Paul Marion, Pierre Pucheu et Jacques Barnaud un vaste plan remis à Otto Abetz dans les premiers jours d', visant à instaurer un Ordre Nouveau en France. Il s'agit selon Lehideux de tenir compte du fait que le rôle que la France tiendrait dans une Europe nazie est assigné par sa position géographique : « Carrefour naturel entre le Nord et le Sud de l'Europe, comme entre l'Europe et l'Amérique, elle est la grande voie de transit entre les pays centraux de la Méditerranée, entre l'Allemagne de l'Ouest et l'Océan. Ce trafic doit s'effectuer suivant les deux axes principaux : Cherbourg-Bâle ; Marseille-Hambourg. Ce réseau d'autostrades devra être complété par de larges voies d'eau, reliant le Rhin à la Méditerranée, le Rhin à l'Atlantique et l'Atlantique à la Méditerranée[17] ». François Lehideux voulait intégrer la France à l'Europe de l'Ordre Nouveau par un effort gigantesque de grands travaux et de construction routière, de reconstruction de cités sinistrées, rééquipement des ports, infrastructures pour les routes aériennes internationales, aménagement des banlieues ouvrières[18]. Avec Pierre Pucheu et Jean Bichelonne, il est l’un des membres du groupe de technocrates du gouvernement Darlan, partisans d’une rationalisation de l’économie française. Avec eux et Jacques Barnaud, d'aucuns l'ont accusé d'être un « synarque », membre de la supposée synarchie. La délégation générale à l'Économie nationale que Lehideux a fondée et dirigée a préparé un plan strictement administratif. L'historien américain Richard F. Kuisel, spécialiste de la France d'avant et d'après la Deuxième Guerre Mondiale, souligne que le plan décennal prévu était « empreint d’intentions sociales, culturelles, et même morales », à la différence du plan Monnet : « L’impulsion moderniste allait de pair avec la glorification de la famille, de la solidarité sociale, de l’élite, des vertus paysannes, de l’éthique spartiate et de la forme physique », mais qui répond en fait à une vision pétainiste de la société et aux valeurs promulguées par les dirigeants du Troisième Reich nazi. En outre, il « faisait la part belle au marché libre et à l’initiative privée » et ses initiateurs apparaissent comme « des néo-libéraux modérés, soucieux d’éviter à la fois l’extrême dirigisme ainsi que le libéralisme de la IIIe République[19] ». Ces vues sont en phase avec les thèses du mouvement du Redressement français développées par une partie de l'extrême-droite française, dont il était proche.

Il est décoré de la Francisque. Il quitte le gouvernement au retour de Pierre Laval, le , et redevient jusqu’en 1944 directeur du Comité d'organisation de l'automobile (COA), poste qu'il avait occupé à partir d'août 1940, où il est partisan d'une collaboration économique et industrielle avec l'occupant allemand[20].

À la Libération

Caricature de François Lehideux, publiée dans le journal L'Humanité, [21].

À la Libération, Lehideux est arrêté, le , inculpé deux jours plus tard d’intelligence avec l’ennemi, emprisonné à la prison de la Santé, puis à Fresnes, le . Mais il est mis en liberté provisoire le et bénéficie d'un non-lieu de la Haute Cour de justice en , pour insuffisance de charges et faits de résistance[22] : il avait en effet protégé des membres de l'Organisation civile et militaire (OCM)[23].

Retour dans l'industrie

Après la guerre, François Lehideux devient membre du conseil d'administration de Ford SAF (Société anonyme française, filiale de Ford), puis après le départ à la retraite de Maurice Dollfus président-directeur général de 1950 à 1953[15], où il est chargé de redresser les comptes et sans doute contenir les revendications du personnel. Mais il a des velléités d'indépendance vis-à-vis du siège de Ford. Il fait notamment développer en secret, sans en avertir les hauts dirigeants américains de la firme, deux coupés de luxe à moteur V8 dessinés par Stabilimenti Farina et fabriqués chez Facel-Métallon : la Ford Ford Comète (12 CV) et la Ford Comète Monte-Carlo (22 CV) au cahier des charges non fixé par Dearborn. Henry Ford II marquera son appréciation pour la ligne des voitures, qui inspirera les futures premières Facel Vega de Jean Daninos, qu'il découvrira lors d'un voyage en France. Mais il concevra une rancune envers Lehideux pour avoir lancé de lui-même une petite série de ces voitures (seulement 2 200 de construites et qui ne rapportaient pas d'argent à la société, seulement du prestige). Mais ce qui décida vraiment Henry Ford II à se séparer de sa filiale française c'était surtout une incompréhension totale de la politique de la IVe République - avec un Parti communiste très puissant générant des grèves à répétition dans son usine - lui faisant craindre une nationalisation . Il décida donc de mettre fin aux activités de constructeur de sa filiale française de plus en plus déficitaire. L'usine de Poissy sera vendue fin 1954, pour une bouchée de pain, à la firme Simca alors en pleine expansion, et les dernières Comète restant en stock seront écoulées sous la marque Simca en 1955.

Après son épisode chez Ford S.A.F., Lehideux devint président-directeur général des Forges et ateliers de Commentry-Oissel  Georges Villiers, président du CNPF, en est l'un des administrateurs  jusqu’à la fin des années 1960[alpha 3]. Il préside de 1959 à 1961 la société Pétro-Fouga[alpha 4] et est administrateur de l’entreprise de bâtiments et travaux publics THEG (Travaux hydrauliques et entreprise générale), entreprises toutes deux liées à Commentry-Oissel. Il est aussi administrateur de la société de cimenterie Poliet & Chausson, du motoriste ABG, puis des établissements Tunzini, intégrés à Saint-Gobain en 1965[24]. Ses activités débordent les frontières françaises : il tente en 1957 de se lancer dans l’exploitation du pétrole en Espagne, où il devient vice-président de la société « Autopistas españolas[25] ».

Liaisons politiques après 1958

Lehideux semble organiser des « déjeuners » à Paris. Georges Pompidou cite ainsi un « déjeuner Lehideux » auquel il participe en . C’est par Pompidou qu’il a pu rencontrer au moins à quatre reprises le général de Gaulle dans ses locaux de la rue de Solferino entre 1955 et 1958, pendant la « traversée du désert » du général[26]. Il signe en un appel de personnalités d'horizons divers (le général Zeller, Gabriel Marcel, Gilbert Grandval, Louis Massignon, Stanislas Fumet) appelant à un « gouvernement de salut public » dirigé par le général de Gaulle pour « rétablir entre les Alliés les relations de confiance actuellement compromises », rétablir l'autorité de l'État, rebâtir l'unité nationale, réaliser une réforme des institutions et « faire en sorte que la justice sociale devienne une réalité »[27]. Mais de 1959 à 1961, il n’est nommé que membre[15] du Conseil économique et social alors présidé par Émile Roche[alpha 5], peut-être grâce à Michel Debré qu’il connaît selon ses dires[29],[alpha 6].

Activités associatives après-guerre

Lehideux est l'un des premiers membres français du mouvement civique transnational « Fraternité mondiale », fondé à Paris en lors d'un congrès international, pour combattre notamment l'antisémitisme en Europe  alors que le régime de Vichy a mené une politique antisémite  ; il est avec le syndicaliste Gaston Tessier l'un des deux Français désignés membres du comité provisoire du mouvement à la fin du congrès[31]. Un journal français le présente l'année suivante comme président de la section française de Fraternité mondiale[32]. Il est ensuite l'un de ses « parrains » (sponsor) jusqu'en 1954-1955[33] et est membre de sa section parisienne.

Il est membre de la section française de la Ligue européenne de coopération économique (LECE ou ELEC), en 1952-1953[34].

Il préside deux think tanks :

  1. Il est vice-président du Comité européen pour le progrès économique et social (CEPES)[alpha 7] et président-fondateur en 1952 de son groupe français; il occupe cette fonction jusqu'en 1958-1959, puis est remplacé par Jean-Édouard Senn mais reste membre du conseil d'administration jusqu'en 1966[35] ;
  2. Il est vice-président en 1959 du Centre d'études politiques et civiques (CEPEC)[36] puis son président dans les années 1970.

Dernières années et défense de la mémoire du Maréchal

Il préside ensuite l'association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (AMDP) à partir de 1984 et est l'objet de poursuites avec Maître Jacques Isorni à la suite de la parution dans Le Monde du d'un encart publicitaire intitulé : « Français, vous avez la mémoire courte[37],[38] » : après avoir été condamné en première instance, condamnation confirmée par la cour d'appel de Paris, et la Cour de cassation[39], il s'adresse à la Cour européenne des droits de l'homme, qui estime, dans un arrêt rendu le , que condamner une personne ayant présenté sous un jour favorable les actions du maréchal Pétain constitue une violation du droit à la liberté d'expression, tel que défini par l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme. La Convention européenne condamne ainsi la France à verser à Messieurs Lehideux et Isorni la somme de 100 000 francs[40].

Famille

Sa nièce Martine Lehideux, proche du Front national et de Jean-Marie Le Pen, est membre du Parti de la France, et son neveu Bernard Lehideux est membre du bureau exécutif national du Modem. Son fils Patrick épouse en 1964 la chanteuse Michèle Arnaud. Sa fille Maitchou épouse Jacques-Alain de Sédouy.

Tombe de François Lehideux et de sa famille au cimetière de Passy.

Notes et références

Notes

  1. Les deux autres étant Hubert, l'aîné (fondé de pouvoir puis co-gérant en 1927 de la banque Lehideux), et Michel, décédé en 1918.
  2. Jean Garrigues confond l'oncle et le neveu dans Les patrons et la politique: 150 ans de liaisons dangereuses, Perrin, 2011: ce n'est pas François Lehideux qui est administrateur du Crédit lyonnais, mais son oncle Roger, depuis 1920. F. Lehideux n’est pas le gendre de Louis Renault, n’a jamais siégé au conseil général de la CGPF, et n’est pas non plus président de l’Union française des banques (p. 121). De même, Annie Lacroix-Riz présente faussement François Lehideux comme vice-président de la CGPF dans De Munich à Vichy: L'assassinat de la Troisième République 1938-1940, Armand Colin, 2008. L'erreur consistant à présenter François Lehideux comme membre du conseil de la CGPF apparaît aussi dans Georges Lefranc, Les organisations patronales en France: du passé au présent, Payot, 1976, p. 63, Jean Magniadas, Le patronat, Messidor/éditions sociales, 1991, p. 50
  3. Commentry-Oissel, fondée en 1919, est une firme d'importance moyenne, une société anonyme au capital de 156 millions de francs dans les années 1950, puis de 5 340 000 francs nouveaux en 1961. Ses activités dans l’Allier sont touchées par la crise de la sidérurgie : ses effectifs fondent de 311 ouvriers à 90 en 1968 (Les villes du Massif central, Université de Saint-Étienne, 1971, p. 305)
  4. La société Pétro-Fouga est constituée en 1958 pour la reprise de l’usine de Béziers des établissements Fouga et Cie. Son capital est de 5 millions de francs. Elle est liquidée en 1962, entraînant le licenciement de plusieurs centaines d’ouvriers et les critiques de la gauche pour qui « les crédits apportés (par l’État) à des groupes financiers (comme Pétro-Fouga) n’ont rien apporté à l’économie locale » : cf. Économie et politique, 1964, p. 109, qui souligne que « la Cour des comptes elle-même s’est étonnée dans son rapport de la facilité avec laquelle elle encaissa un milliard et demi d’anciens francs de crédit public avant de déposer le bilan en laissant un passif de 4 milliards pour un actif de 300 millions » et Raoul Balso, Les Éts Fouga de Béziers (1920-1966), dans la Revue d'histoire des chemins de fer, 28-29/2003 (Georges Villiers et Emile Roche sont cités).
  5. Roche est également administrateur de Poliet et Chausson, Commentry-Oissel et de Pétro-Fuga[28].
  6. Lehideux est convié à une réception à l’Élysée avec les autres membres du Conseil économique et social en , et avec des grands noms du patronat privé, de l’acier, de la banque, de la chimie, de l’automobile, du textile, etc.[30] : Emmanuel de Vitry, Paul-Cavallier de Pont-à-Mousson, le baron Petiet, François et Jean-Pierre Peugeot, François Michelin, Raoul de Vitry, Marcel Boussac, Jean Prouvost, Charles Gillet, etc.
  7. Le CEPES est un organisme de réflexion transnational proeuropéen, néolibéral et atlantiste, présidé par l'Italien Vittorio Valletta, président de FIAT, et fondé sous les auspices de la fondation Ford et d'une organisation patronale américaine, le CED.

Références

  1. Archives nationales du monde du travail, Banque Lehideux et Cie, 1842-1956, Les Documents politiques, diplomatiques et financiers, mai 1927, Archives commerciales de la France, 29 mars 1902, Dossier de la Légion d'honneur de Jacques Lehideux dans la base Léonore, Dossier de la Légion d'honneur de Roger Lehideux (1862-1942) dans la base Léonore
  2. François Lehideux, De Renault à Pétain, op. cit., p. 29-30
  3. Cf. ses mémoires, Annales catholiques, 5 mai 1912 (son père est trésorier de l'Œuvre). La « foi héritée » de François Lehideux « se transforme et s’approfondit » selon ses dires (postface de ses mémoires, p. 460). Et à la fin de vie, il écrit : « J’essayai de rendre ma vie cohérente avec cette foi (catholique). Si je n’y ai pas toujours réussi, j’ai toujours retrouvé en celle-ci la lumière de l’espérance. Mais, quoi qu’il en soit, si je m’efforçais, dans ma vie professionnelle et politique, de chercher dans ma foi le guide et le sens de mon action, ma foi restait, si j’ose dire, une valeur intime, une recherche faite dans le silence de ma conscience pour la détermination de mon action ».
  4. François Lehideux, De Renault à Pétain, op. cit., p. 56-66
  5. Le Figaro, 8 mai 1929
  6. François Lehideux, De Renault à Pétain, op. cit., p. 74
  7. Patrick Fridenson, dans le Dictionnaire historique des patrons français, Flammarion, 2010, p. 422
  8. « Rejet de l'extrême droite et choix industriels. Une lettre inédite de Louis Renault à François Lehideux », , site louisrenault.com, .
  9. Gilbert Hatry, "Louis Renault patron absolu", Paris, Editions JCM,
  10. Chadeau, Louis Renault, p. Chapitre 5 sur 1936-1938
  11. Archives Renault carton 18
  12. François Lehideux, de Renault à Pétain, op. cit., p. 95-102
  13. François Lehideux, De Renault à Pétain, op. cit., p. 86
  14. Laurent Dingli, « La direction des usines Renault : les prodromes de la rupture », louisrenault.com, juin 2017. Mise en ligne le 15 juin 2017. Dernière mise à jour le 15 juin 2017
  15. Biographie sur le site des Annales des mines.
  16. Histoire sociale et politique sur le site louisrenault.com.
  17. Jacques Benoist-Méchin, De la défaite au désastre, t. 1, Albin Michel, 1984, p. 53.
  18. Dominique Venner, Histoire de la Collaboration, éd. Pygmalion, Gérard Watelet, p. 241-242.
  19. BNF/gallica: Richard F. Kuisel, « Vichy et les origines de la planification économique (1940-1946) » in Le Mouvement social, janvier-, no 98.
  20. BNF/gallica: Le Matin, ,  : Claude Popelin (chef du service de presse du Comité d’organisation de l’automobile, il a ensuite fait partie du cabinet de Lehideux, comme chargé de mission, en 1941 ; Lehideux l’a nommé attaché de direction générale de Ford-France pour les relations publiques, de 1950 à 1953) reçoit les journalistes du Matin à propos d’un accord entre les entreprises automobiles françaises, allemandes et italiennes, mené à bien côté français par Lehideux, président du COA. Il déclare que cet accord « apparaît aussi gros de conséquence que l’entrevue de Montoire (…) (et) le pendant, l’équivalent de la poignée de main qu’y échangea le maréchal avec le chancelier Hitler » et se déclare fier « que ce soit l’industrie automobile qui soit la première à s’engager sur la voie d’un ordre nouveau ». « Rétropédalage » deux jours plus tard : sa pensée aurait été « inexactement traduite » et il s’interdit « toute déclaration d’ordre politique » dans ses fonctions. Cf. ses mémoires Arènes politiques, Fayard, 1974, ainsi que Talbot C. Himlay, Résistance ou collaboration de l'industrie automobile française pendant la Seconde Guerre mondiale : le cas de Ford SAF, XXe siècle, 2015/1, no 125. Sur le passé de Popelin (1899-1981) avant la guerre, cf. notamment Philippe Burrin, La dérive fasciste, Seuil, 1986. Cf. aussi le témoignage de Benoist-Méchin, introduit par Popelin dans le petit « groupe de jeunes hommes » formé autour de Lehideux, Pucheu, Barnaud, Le Roy Ladurie, etc. : De la défaite au désastre, vol. 1, Albin Michel, 1984, p. 53.
  21. L'Humanité, 16 septembre 1944
  22. Henry Coston, Dictionnaire de la politique française, t. 2, 1972. Voir p. 297 où sont énumérées les décisions de la Haute cour de justice relatives à l'épuration, Bénédicte Vergez-Chaignon, Vichy en prison : les épurés à Fresnes après la Libération, Gallimard, 2006.
  23. Le capitaine Marc O'Neill (Biographie de Marc O'Neill sur le site de l'ordre de la Libération), membre du réseau, avait demandé sa libération en 1944 auprès du ministre de l’Intérieur André Le Troquer, pour l’aide que François Lehideux lui avait fournie en l’aidant à faire passer du matériel en zone libre
    Voir à ce sujet Histoire orale. Inventaire analytique des sous-séries 3K et 4K, t. 1, p. 100 et 102, disponible sur le site du ministère de la Défense et Bénédicte Vergez-Chaignon, Les vichysto-résistants : de 1940 à nos jours, Perrin, 2008, p. 522-528 (plus critique sur les relations entre Lehideux et O'Neill).
  24. Lehideux s’est lié à Bernard Tunzini en 1939, selon ses Mémoires, alors qu’ils étaient tous deux officiers durant la « drôle de guerre » ; Tunzini lui avait succédé au commandement de son peloton du 3e régiment d’artillerie motorisée. Tunzini avait reprie ses fonctions aux côtés de son père durant l’occupation.
  25. Rafael Castro Balaguer, Genesis y transformacion de un modelo de inversion international: el capital frances en la Espana del siglo XX p. 146.
  26. Georges Pompidou, Lettres, notes et portraits, 1928-1974, Robert Laffont, 2012, carnet du 7 au et note no 58 ; Bernard Lachaise, « Les visiteurs du général de Gaulle au 5 rue de Solferino au temps de la traversée du désert », Espoir, no 131, (en ligne sur le site charles-de-gaulle.org). Seules soixante personnes ont été reçues au moins quatre fois.
  27. Le Monde, ,
  28. Erling Bjol, La France devant l'Europe, Munksgaard, 1966, p. 335.
  29. Philippe Alméras, Vichy, Londres, Paris, Éd. Dualpha, 2002, p. 220.
  30. Jean-Paul Alexis, Au protocole du général de Gaulle, Perrin, 2010.
  31. Article extrait du New York Times, .
  32. Paris-presse, L’Intransigeant, 26 octobre 1951, p. 2
  33. archives.jdc.org, Lettre d'Emmanuel Monick, octobre 1952, Ibid., 18 novembre 1953, columbia.edu, Lettre de Paul-Henri Spaak, 1er novembre 1954
  34. LECE, supplément à la publication no 13, « La reconstruction monétaire de l'Europe et sa contribution au progrès économique et social », p. 14 : il fait partie des « participants de la section française de la LECE » qui n'ont pas pu participer à la conférence monétaire internationale de Bruxelles en .
  35. Collectif, L’Europe du patronat : de la guerre froide aux années soixante : actes du colloque de Louvain-la-Neuve des 10 et , Peter Lang, 1993.
  36. Il a fréquenté ses réunions auparavant ; on le trouve à une réunion de son bureau d'études le , pour une conférence de l'amiral Gabriel Auphan sur les bases d'un redressement français : Les Dossiers du CEPEC, no 2, p. 42.
  37. Présentation sur le site de l'ADMP.
  38. Le titre de l'encart fait référence à une phrase, restée célèbre, de l'allocution du maréchal Pétain du .
  39. « CEDH : trois arrêts récents sur la liberté d'expression et d'information », sur le site de l'Observatoire européen de l'audiovisuel.
  40. Publication de l'arrêt sur le site de l'ADMP.

Annexes

Source primaire

Bibliographie

  • Laurent Dingli, Louis Renault, Paris, Flammarion, 2000.
  • Richard F. Kuisel, « Vichy et les origines de la planification économique (1940-1946) », Le Mouvement social : bulletin trimestriel de l'Institut français d'histoire sociale, Les Éditions ouvrières, no 98, , p. 77-101 (lire en ligne).
  • Collectif, Dictionnaire des patrons français, Flammarion, 2010, p. 421-423
  • Who's who, 1971.

Liens externes

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