Firmin d'Amiens

Firmin d'Amiens ou Firmin de Pampelune ou Firmin le Martyr ou saint Firmin, appelé Firminius en latin, Fermín en espagnol, serait né à Pompaelo (l'actuelle Pampelune) en Hispanie au IIIe siècle. Il serait mort martyr à Ambianorum (Amiens) en Gaule. Il est reconnu saint par l'Eglise catholique.

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Firmin d'Amiens

Statue de saint Firmin-le-Martyr, façade ouest de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens
Évêque, martyr, saint
Naissance 272 ?
Pampelune, Espagne
Décès 25 septembre 303 ?  (à 31 ? ans)
Amiens ?, France
Vénéré par l'Église catholique
Fête 25 septembre
Saint patron Amiens (France), Lesaka (Espagne), Navarre

Saint Firmin est, avec saint François Xavier, l'un des deux patrons de la Navarre en Espagne. Chaque année se déroulent les fêtes de San Fermín du 6 au 14 juillet à Pampelune, capitale de la Navarre, popularisée par les écrits d'Ernest Hemingway. Il est considéré par les catholiques comme le premier évêque d'Amiens et saint patron de la ville.

Biographie

Un personnage imaginaire ?

Aucune source historique ne mentionne l'existence d'un personnage du nom de Firmin. Les sources hagiographiques le concernant sont tardives et peu vraisemblables. Le nom de Firmin n'apparaît pas dans les litanies de l'église d'Amiens avant la fin du VIIIe siècle. L'incertitude sur l'intéressé est telle qu'on l'identifia, à l'époque, tantôt comme martyr, tantôt comme confesseur[Note 1]. A la fin du IXe siècle, apparut un dédoublement du personnage distinguant un Firmin le Martyr[Note 2]. d'un Firmin le Confesseur[1].

Années de formation

Selon la tradition catholique, Firmin était le fils d'un sénateur romain à Pampelune, converti au christianisme.

La tradition relate qu'il aurait d'abord été formé par Honorat de Toulouse lorsque celui-ci était à Pampelune, à la demande de Saturnin de Toulouse. Puis Firmin aurait été baptisé par Saturnin, à Toulouse. Saint Saturnin est considéré comme le premier évêque de Toulouse qui aurait été martyrisé en 257 en étant attaché à un taureau furieux. La tradition fait souvent l'amalgame entre le martyre de saint Saturnin et celui de saint Firmin.

Le zèle missionnaire de Firmin

Firmin fut ordonné prêtre à Toulouse et retourna provisoirement à Pampelune. À la mort de son mentor, il partit évangéliser la Gaule. Il alla à Agen puis en Guyenne en compagnie d'un prêtre du nom d'Eustache. En Auvergne, il convertit Arcade et Romule, il partit ensuite pour Angers où il rencontra l'évêque Auxilius. Puis il alla à Beauvais où il subit la répression du préfet Valère. Enfin, il atteignit Amiens où il reçut l'hospitalité du sénateur Faustinien qu'il convertit au christianisme. Il prêcha aussi en Normandie, cependant, son zèle inquiéta les autorités romaines[2].

Le martyre de saint Firmin

Selon les sources, le martyre de Firmin aurait eu lieu soit sous les règne des empereurs Dèce et Valérien, entre 249 et 260, soit sous les règnes des empereurs Maximien et dioclétien entre 284 et 303[3]. Selon la tradition catholique, le succès de ses prédications, qui incitèrent 3 000 personnes en trois jours à se convertir, lui valut d'être emprisonné dans le cachot de l’amphithéâtre transformé en forteresse, sur ordre du gouverneur Sebastianus qui le fit décapiter le 25 septembre 303[Note 3]. Il aurait été inhumé par Faustinien dont le fils allait devenir évêque sous le nom de Firmin le Confesseur.

L'invention des reliques

Les miracles de saint Firmin sont décrits dans la Vita mais surtout dans les scènes sculptées sur la clôture du chœur de la cathédrale d'Amiens. Saint Firmin guérit un infirme, un lépreux, l'aveugle Castus, un fiévreux et un possédé.

Y sont décrit, aussi, la découverte et le transfert de son corps :

  • l'évêque Sauve d'Amiens adjure en chaire les fidèles de prier pour découvrir le corps du saint.
  • Au bout du troisième jour de prière, à la première messe du matin que Sauve célèbre à l'autel, un rayon de lumière pénètre soudain dans l'église devant une assistance surprise et rendant grâce.
  • Le corps de saint Firmin est découvert sur le site d'une nécropole, au lieu-dit Abladène, le long de la route de Noyon, au sud-est de la ville. La communauté des croyants d'Amiens, mais aussi celles de Beauvais, de Noyon, de Cambrai et de Thérouanne sont attirés par l'odeur suave qui émanait du tombeau.
  • Les restes du saint sont, alors, translatés d'Abladène (quartier Saint-Acheul). Sur le passage de la dépouille, les estropiés guérissent et les arbres dépouillés de feuilles par l'hiver se couvrent de végétation.

Confusions sur la personne de Firmin

Lorsque des reliques de Firmin furent transportées d'Amiens à Pampelune en 1196, la ville décida de créer un événement annuel, mêlant la légende du martyre de saint Saturnin et du taureau, à celle de la décapitation de saint Firmin. Le foulard rouge noué autour du cou des participants aux fêtes était censé rappeler la décapitation de saint Firmin.

Des sources évoquent la possibilité que Firmin d'Amiens soit le même personnage que Firmin de Mende[4].

Vénération

Somme

Eglise Notre Dame de Mézidon-Canon : statue de Saint-Firmin en tenue d'évêque

Centre-Val de Loire

  • Beaugency, un clocher Saint-Firmin subsiste, vestige d'une église détruite à la Révolution ;
  • Méry-ès-Bois, Cher, église Saint-Firmin, fontaine Saint-Firmin

Île-de-France

Normandie

  • Mézidon-Canon : église Notre Dame présence d'une statue de Saint-Firmin sur la gauche du Maître Autel. Il est le saint patron de la commune.

On trouve également des traces de son souvenir en Angleterre.

Iconographie

Le portail Saint-Firmin, au trumeau, statue du saint évêque, au tympan, invention et translation de sa dépouille

Portail de Saint-Firmin

Situé sur la partie nord de la façade occidentale de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens, le portail de saint Firmin et sa statuaire ont été édifiés dans la première moitié du XIIIe siècle. Saint Firmin figure au trumeau, il est entouré sur les piédroit, de part et d'autre du portail, de statues de saints picards : Firmin le Confesseur, Domice d'Amiens, Saint Fuscien, Honoré d'Amiens, Ache et Acheul, Sainte Ulphe.

Au tympan, sur trois registres, sont sculptés six évêques assis sur un banc, l'invention du corps de Firmin le Martyr, la translation du corps de Firmin le Martyr à Amiens.

Chapelle Saint-Firmin

La première chapelle du bas-côté nord de la nef est dédiée à Firmin le Martyr. La statue de saint Firmin (1781), en plâtre, est l'œuvre de Jacques-Firmin Vimeux.

Trésor de la cathédrale

Dans le trésor de la cathédrale se trouve la châsse de Saint-Firmin en argent estampé. Elle date du début du XIIIe siècle.

Scènes de la vie de saint Firmin

Sur le mur sud du pourtour du chœur de la cathédrale, se trouvent huit niches aux arcades ogivales abritant des personnages polychromes qui représentent des scènes de la vie et du martyre de saint Firmin (voir illustration ci-dessous) sous-titrées par des petits quatrains en vieux français. Sur le soubassement se trouvent treize quadrilobes relatant les faits importants de la vie de saint Firmin avant son arrivée à Amiens.

Bas reliefs situés sur la clôture du chœur de la cathédrale d'Amiens :

Pampelune

Reliquaire de Saint Firmin - Église de San Lorenzo de Pampelune (Espagne)

Église Saint-Laurent

  • Pampelune (Navarre) : église Saint-Laurent, buste reliquaire de Saint-Firmin

La Ferrière

  • La Ferrière (Côtes d'Armor) : chapelle Notre-Dame, statue en bois polychrome de Saint Firmin bénissant en tenue d'évêque (XVIe siècle).

Gordes

  • Gordes (Vaucluse) : église saint Firmin, chapelle saint Firmin, deux peintures représentant saint Firmin, anonyme (XVIIIe siècle)

Houssen

  • Houssen (Haut-Rhin) : église Saint-Maurice, statue de Saint Firmin en tenue d'évêque (XIXe siècle).

Lorleau

  • Lorleau (Eure) : église Saint Martin, statue de Saint Firmin décapité (XIXe siècle).

Loudéac

  • Loudéac (Côtes d'Armor): chapelle Saint Gilles du Menec'h, statue en bois polychrome de Saint Firmin bénissant, en tenue d'évêque (XVIe siècle).

Plemet

  • Plémet (Côtes d'Armor) : chapelle Saint Lubin, statue en bois polychrome de Saint Firmin en tenue d'évêque (XVIIe siècle).

Méry-ès-Bois

  • Méry-ès-Bois (Cher) : église, statue de Saint Firmin en tenue d'évêque en bois polychrome.

Saint-Firmin-des-Prés

Saint-Firmin-lès-Crotoy

Sources

Pour approfondir

Bibliographie

  • Adrian de La Morlière, Histoire d'Amiens, 1626, p. 178
  • Jean-Baptiste Maurice de Sachy, Histoire des évesques d'Amiens, Abbeville, Veuve de Vérité Libraire, 1770 - Lire en ligne
  • Charles Salmon, Histoire de saint Firmin, martyr, premier évêque d'Amiens, Amiens, 1861
  • Albéric de Calonne, Histoire de la ville d'Amiens, tome 1, Piteux Frères, 1899, réédition, Bruxelles, Éditions culture et civilisation, 1976 p. 63 à 81.
  • Ronald Hubscher (sous la direction de), Histoire d'Amiens, Toulouse, Éditions Privat, 1986 (ISBN 2 - 7 089 - 8 232 X)
  • Bertrand Cuvelier, Saint Firmin, évêque d'Amiens et de Pampelune, Histoire et traditions du Pays des Coudriers n° 22, mai 2001[5].
  • Jacques Brandicourt, Monographie sur la cathédrale d'Amiens - 2002
  • Mgr Jean-Luc Bouilleret (sous la direction de), Aurélien André et Xavier Boniface (direction scientifique), Amiens, collection « La Grâce d'une cathédrale », Strasbourg, Éditions La Nuée Bleue, 2012 (ISBN 978 - 2 - 7 165 - 0 782 - 0)
  • Xavier Bailly et Jean-Bernard Dupont (sous la direction de), Histoire d'une ville: Amiens, Amiens, Scérén-C.R.D.P., 2013 (ISBN 978 - 2 - 86 615 - 391 - 5)

Liens internes

Notices

Liturgies

Notes et références

Notes

  1. Confesseur de la foi : saint n'étant pas mort en martyr.
  2. Les églises locales éprouvaient le besoin, à l'époque, de lier leur fondation à un personnage prestigieux.
  3. ou en 287, selon d'autres sources.

Références

  1. Ronald Hubscher (sous la direction de), Histoire d'Amiens, Toulouse, Éditions Privat, 1986 (ISBN 2 - 7 089 - 8 232 - X) p. 49
  2. Jean-Baptiste Maurice de Sachy, Histoire des évesques d'Amiens, Abbeville, Veuve de Vérité libraire, 1770
  3. Albéric de Calonne, Histoire de la ville d'Amiens, tome 1, Amiens, Piteux Frères, 1899, réédition, Bruxelles, Éditions culture et civilisation, 1976 p. 63 à 71
  4. Pascal, Jean-Baptiste Étienne, Gabalum christianum ou Recherches historico-critiques sur l'Église de Mende, ancien Gévaudan, aujourd'hui département de la Lozère, Paris, Dumoulin, 1853, (fr) disponible sur Google Books
  5. Bertrand Cuvelier, « Histoire et traditions du Pays des Coudriers »


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