Ernest Arrighi de Casanova

Ernest Louis Henri Hyacinthe Arrighi de Casanova, né à Paris le et mort à Paris le , 2e duc de Padoue, est un homme politique français.

Pour les articles homonymes, voir Arrighi et Arrighi de Casanova.

Ernest Louis Henri Hyacinthe Arrighi de Casanova

Louis Arrighi de Casanova, portrait par André Adolphe Eugène Disdéri
Fonctions
Sénateur du Second Empire
(1853-1870)
Député de la Corse à la Chambre
(arrondissement de Calvi)
(1876-1881)
Gouvernement  Empire français
 France
Groupe politique Conservateur bonapartiste
Ministre de l'Intérieur
Monarque Napoléon III
Biographie
Date de naissance
Paris (Seine)
Lieu de naissance Paris
Date de décès
Paris (Seine)
Lieu de décès Paris
Père Jean-Thomas Arrighi de Casanova (1778 - 1853)
Mère Anne Rose Zoé de Montesquiou Fezensac (1792 - 1817)
Grand-père paternel Hyacinthe Arrighi de Casanova (1748 - 1819)
Grand-mère paternelle Marie-Antoinette Benielli
Grand-père maternel Henri de Montesquiou Fezensac (1768 - 1844)
Grand-mère maternelle Augustine Dupleix de Bacquencourt (1772 - 1797)
Conjoint 1. Elise Françoise Joséphine Honnorez (1824 - 1876)

2. Marie Marguerite Adèle Bruat (1844 - 1928)

Enfants Marie Adèle Henriette Arrighi de Casanova de Padoue (1849 - 1929)
Distinctions Grand-Croix de la Légion d'Honneur
Résidence 45 rue de Courcelles à Paris (8e arrdt) en 1870

Biographie

Entré, en 1833, à l'École polytechnique, d'où il sortit en 1835 comme officier du génie, il devint lieutenant en premier au 3e régiment de cette arme, puis donna sa démission en 1839. Dès lors il fut tenu, comme son père, éloigné des fonctions publiques par la monarchie de Juillet.

Il fut maire de Ris-Orangis[1] du au , ainsi que du au , Gaëtan Fortunat Viaris ayant assuré l'intermède entre les deux mandats.

Très attaché à la famille Bonaparte, il n'aborda la scène politique qu'après l'avènement du prince Louis-Napoléon à la présidence française. Il prit le les fonctions de préfet de Seine-et-Oise, et prêta, comme tel, tout son concours au coup d'État du 2 décembre 1851. Il appartint notamment aux « commissions mixtes » de son département.

Il passa de là au Conseil d'État, où il resta jusqu'en . Promu alors sénateur, peu de temps avant la mort du duc de Padoue, son père, il fut un des porte-paroles attitrés du gouvernement impérial, et fit plusieurs fois partie de la commission de l'Adresse.

Vice-secrétaire du Sénat en 1856, secrétaire en 1857, il fut nommé ministre de l'Intérieur en  : il occupait ce poste au moment de la deuxième guerre d'indépendance italienne. Il adressa alors aux préfets une circulaire ou il affirmait « son dévouement sans réserve à la dynastie ». Il ajoutait que cette dynastie était « la clef de voûte de l'édifice social », et recommandait aux préfets de s'attacher à prévenir et à dissiper les « préoccupations » que pourrait faire naître le départ de l'Empereur. Il contresigna les bulletins et les correspondances officielles de la campagne, ainsi que les décrets d'amnistie du 15 août suivant, et fit remise des avertissements donnés aux journaux. Aux mois de novembre, il abandonna son portefeuille à Adolphe Billault, pour raisons de santé, et reçut, comme compensation, la Grand-croix de la Légion d'honneur.

À partir de ce moment, il continua de siéger au Sénat jusqu'au , qui le rendit à la vie privée. Retiré dans le département de Seine-et-Oise, où il était conseiller général, il devint un des membres les plus militants du Comité de l'Appel au peuple (structure bonapartiste).

Le château de Courson.

Bien que le "Dictionnaire des Parlementaires français" de 1889 de Robert et Cougny indique que "le gouvernement du 24 Mai (1873) le nomma maire de la commune de Courson-Launay", il fut plus probablement élu maire de la commune de Courson-Monteloup lors des élections municipales de 1871. En effet, il est dénommé à cette fonction dès le mois de mai 1871 dans les registres d'état-civil et de ceux de délibérations de cette commune. Il était en fonctions lorsqu'il alla haranguer, le , à Chislehurst, le Prince impérial, au nom des fidèles du parti ; il fut, de ce chef, suspendu par M. Henri Limbourg, préfet de Seine-et-Oise.

Après avoir vainement essayé, à deux reprises[2], de se faire élire à l'Assemblée nationale en Seine-et-Oise, il se retourna vers les électeurs du département de la Corse, et le , il fut élu[3] député conservateur bonapartiste de l'arrondissement de Calvi : il avait réuni 2 535 voix sur 4 848 votants et 6 493 inscrits. Il siégea au groupe de l'appel au peuple, s'associa à l'acte du Seize-Mai, et soutint, avec la minorité, le ministère du duc de Broglie.

Aux élections du , la même circonscription le réélut[4] à la Chambre ; il s'était présenté en même temps dans Seine-et-Oise ou il avait été battu par M. Carrey, un des 363. Dans la législature de 1877-1881, le duc de Padoue vota contre les divers ministères de gauche qui furent appelés aux affaires ; il se prononça contre l'amnistie, contre le retour du Parlement à Paris, contre l'article 7, contre l'application des lois existantes aux congrégations non autorisées, contre le l'établissement du divorce, etc.

Un assez grave incident fut soulevé à son sujet en devant la Chambre des députés ; accusé d'avoir profité d'une double inscription de domicile pour voter deux fois, à Paris et à Rambouillet, Il fut l'objet d'une demande de poursuites que l'Assemblée accorda. Mais le duc de Padoue bénéficia de l'amnistie du 14 juillet, et l'affaire n'eut pas de suites.

Il mourut l'année suivante. Il repose au cimetière du Père-Lachaise à Paris (26e division) auprès de son épouse Marie Marguerite Bruat, décédée en 1928.

Vie familiale

Fils de Jean-Thomas Arrighi de Casanova ( - Corte † - Paris) et Anne Rose Zoé de Montesquiou Fezensac ( - Paris - Trieste), fille de Henri ( - Paris - Tours) 1er comte de Montesquiou Fezensac et de l'Empire (), chambellan de Napoléon Ier, et d'Augustine Dupleix de Bacquencourt[5] (17721797), dame du palais de l'impératrice Marie-Louise (après 1810-1814), Ernest Louis Henri Hyacinthe Arrighi de Casanova épousa le à Paris[6] Élise Françoise Joséphine Honnorez ( - Mons[7] - Courson-Monteloup[6]), fille de Florent François Daniel Honnorez ( - paroisse de Saint-Nicolas-en-Havré de Mons[8] - Ghlin[9]), propriétaire et bourgmestre de la commune de Ghlin, et d'Adèle Narcisse Defontaine (23 floréal an XI () - Mons[10] - château de Ris-Orangis[11]), épouse en secondes noces de Henri Marie Daniel Gaultier, comte de Rigny et vice-amiral. De ce premier mariage, il eut :

  1. Marie Adèle Henriette Arrighi de Casanova de Padoue ( - château de Ris-Orangis[12] - Paris (8e arrondissement)[13]), mariée le à Paris (8e arrondissement)[14], avec Georges Ernest Maurice de Riquet ( - Paris - Courson-Monteloup), duc de Caraman[15], dont postérité.

Par son premier mariage et celui des deux sœurs d'Élise Françoise Joséphine Honnorez, Ernest Louis Henri Hyacinthe Casanova fut le beau-frère par alliance de Frédéric Joseph Barthélémy Lagrange, député du Gers et d'Auguste Elisabeth Joseph Bon-Amour de Talhouët-Roy, député puis sénateur de la Sarthe. En effet, le premier épousa le à Paris[16] Hortense Jeanne Augustine Honnorez ( - Mons[17] - Paris (1er arrondissement)[18]) et le second Léonie Marie Désirée Sidonie Honnorez ( - Mons [19] - château de Le Lude[20]) le à Ris-Orangis[21].

Veuf, il se remaria, en , avec Marie Marguerite Adèle Bruat ( - Papeete[22] † 1928) fille de l'amiral de France, Armand Joseph Bruat[23], et de Caroline Félicie Peytavin ( - Aix-en-Provence † ), petite-fille paternelle de Joseph Bruat, juge au tribunal civil d'Altkirch, et maternelle de Jean-Baptiste Peytavin, receveur principal des douanes, et de Marie Thérèse Antoinette Espariat .

Biens possédés

Dans l'atlas cadastral parcellaire de la Belgique pour la province de Hainaut datant du XIXe siècle, Ernest Louis Henri Hyacinthe Arrighi de Casanova apparaît dans la liste des propriétaires pour les communes de Flobecq[24], de Ghlin[25], d'Hyon[26], de Mons[27], de Neufmaison[28], d'Ogy[29], de Silly[30] et de Sirault[31]. Ces biens lui proviennent très probablement de son premier mariage avec Élise Françoise Joséphine Honnorez, originaire de Belgique.

Fonctions

Titres

Distinctions


Armoiries

Figure Blasonnement
Armes des Arrighi de Casanova

D'azur, à un bras senestre d'or, naissant d'une tour du même, tenant une clef d'argent soutenue des pattes de devant d'un lion d'or.[33],[34]

Armes du duc de Padoue

Écartelé : aux 1 et 4, d'argent, à une croix treillissée d'azur ; aux 2 et 3, d'or, à un sphinx de sable, couché sur une base de gueules, tenant un étendard turc à trois queues de cheval, posé en barre, de sable ; au chef des ducs de l'Empire brochant.[33],[35],[36],[37]

Ancêtres

Annexes

Notes et références

  1. Liste des maires de la ville de Ris-Orangis
  2. La première fois il avait échoué avec 45 000 voix contre Antoine Sénard, républicain conservateur, la seconde fois contre M. Valentin
  3. Ses deux concurrents étaient MM. Savelli (1 306 voix) et Graziani (989).
  4. Par 3 420 voix sur 4 737 votants et 6 548 inscrits.
  5. Petite-fille de Charles-Claude-Ange Dupleix, fermier général.
  6. « Acte de décès de Elise Honnorez (page 12/140) », sur portailweb.cg91.mnesys.fr (consulté le )
  7. « Acte de naissance d'Elise Honnorez - page 672/1230 », sur search.arch.be (consulté le )
  8. « Acte de baptême de Florent Honnorez - page 24/283 », sur search.arch.be (consulté le )
  9. « Acte de décès de Florent Honnorez - page 392/1203 », sur search.arch.be (consulté le )
  10. « Acte de naissance d'Adèle Defontaine - page 861/1252 », sur portailweb.cg91.mnesys.fr (consulté le )
  11. « Acte de décès d'Adèle Defontaine - page 130/207 », sur portailweb.cg91.mnesys.fr (consulté le )
  12. « Acte de naissance de Marie Arrighi - page 117/256 », sur portailweb.cg91.mnesys.fr (consulté le )
  13. « Acte de décès de Marie Arrighi - page 15/20 », sur archives.paris.fr (consulté le )
  14. « Acte de mariage - page 30/31 », sur archives.paris.fr (consulté le )
  15. Reprend, de son propre chef, le titre de duc éteint avec son frère
  16. « Fiche de mariage - page 5/51 », sur archives.paris.fr (consulté le )
  17. « Acte de baptême d'Hortense Honnorez - page 402/1230) », sur search.arch.be (consulté le )
  18. « Fiche de décès d'Hortense Honnorez - page 15/51 », sur archives.paris.fr (consulté le )
  19. « Acte de baptême de Léonie Honnorez - page 1110/1165 », sur search.arch.be (consulté le )
  20. « Acte de décès de Léonie Honnorez - page 303/314 », sur archives.sarthe.fr (consulté le )
  21. « Acte de mariage n°22 - page 50/256 », sur portailweb.cg91.mnesys.fr (consulté le )
  22. « Acte de naissance de Marguerite Bruat - page 3/4 », sur anom.archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  23. Source : Annuaire de la pairie et de la noblesse de France, des maisons souveraines de l'Europe et de la diplomatie, 1887
  24. « Digital Viewer by KBR », sur uurl.kbr.be (consulté le )
  25. « Digital Viewer by KBR », sur uurl.kbr.be (consulté le )
  26. « Digital Viewer by KBR », sur uurl.kbr.be (consulté le )
  27. « Digital Viewer by KBR », sur uurl.kbr.be (consulté le )
  28. « Digital Viewer by KBR », sur uurl.kbr.be (consulté le )
  29. « Digital Viewer by KBR », sur uurl.kbr.be (consulté le )
  30. « Digital Viewer by KBR », sur uurl.kbr.be (consulté le )
  31. « Digital Viewer by KBR », sur uurl.kbr.be (consulté le )
  32. toutsurlheraldique.blogspot.com
  33. Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, , 1171 p. (lire en ligne), et ses Compléments sur www.euraldic.com
  34. oursjeancaporossi.perso.neuf.fr
  35. Source: Armorial du Premier Empire, Vicomte Albert Révérend, Comte E. Villeroy
  36. Source : lesapn.forumactif.fr, Les Amis du Patrimoine Napoléonien
  37. La noblesse d'Empire sur http://thierry.pouliquen.free.fr
  38. Badts de Cugnac et Coutant de Saisseval 2002, p. 446

Voir aussi

Bibliographie

  • « Arrighi (Ernest-Louis-Henri-Hyacinthe) de Casanova, duc de Padoue », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore] ;
  • Larousse du XXe siècle
  • Chantal de Badts de Cugnac et Guy Coutant de Saisseval, Le Petit Gotha, Paris, le Petit Gotha, , 989 p. (ISBN 2-9507974-3-1).

Articles connexes

Liens externes

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