Papeete

Papeete (prononciation : /papeʔete/) est une commune et le chef-lieu de la Polynésie française, situé sur l'île de Tahiti.

Papeete

Marina de Papeete.
Administration
Pays France
Collectivité Polynésie française
Subdivision Îles du Vent
Île Tahiti
Maire
Mandat
Michel Buillard (Tapura)
2020-2026
Code postal 98713 (B.P. et P.R.)
98714 (domicile)
Code commune 98735
Démographie
Population
municipale
26 926 hab. (2017 )
Densité 1 547 hab./km2
Géographie
Coordonnées 17° 32′ 06″ sud, 149° 34′ 11″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 621 m
Superficie 17,4 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Polynésie française
Papeete
Géolocalisation sur la carte : Polynésie française
Papeete
Liens
Site web ville-papeete.pf

    En tant que capitale de collectivité d'outre-mer, elle regroupe ses principales institutions telles que le Haut-commissariat, le gouvernement de la Polynésie française avec son président, l'Assemblée de la Polynésie française, ainsi que le Conseil économique, social et culturel. S'y trouvent également les grandes infrastructures de la Polynésie française telles que le Port autonome de Papeete, les dépôts de carburant, le centre hospitalier territorial, les cliniques privées et l'essentiel des infrastructures industrielles et économiques, ainsi que les institutions bancaires et financières.

    Géographie

    Situation

    Localisation de la commune de Papeete.

    La commune est située dans le Nord de Tahiti, l'île principale de l'archipel de la Société, dans l'Océan Pacifique.

    Papeete est entourée par les communes de :

    Communes limitrophes de Papeete
    Océan pacifique Pirae
    Faaa Pirae
    Faaa Faaa Pirae

    Climat

    Le climat est tropical.

    Statistiques 1981-2010 et records Station PAPEETE 2 (987) Alt: 39m 17° 32′ 42″ S, 149° 33′ 30″ O
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 23 23,1 23,4 23,3 22,6 21,6 21,2 21,1 21,6 22,1 22,6 22,9 22,4
    Température moyenne (°C) 27,1 27,2 27,6 27,6 26,8 25,9 25,6 25,5 25,9 26,3 26,6 26,6 26,6
    Température maximale moyenne (°C) 31,2 31,4 31,9 31,8 31,1 30,3 30 30 30,3 30,5 30,6 30,4 30,8
    Record de froid (°C)
    date du record
    19,2
    12.1976
    19,2
    19.1997
    20,4
    16.1990
    20,1
    29.1990
    19,5
    26.2005
    16,9
    23.1984
    16
    28.1979
    17
    06.1994
    17
    14.1996
    16
    16.1978
    19
    19.2005
    19,4
    17.1977
    16
    1979
    Record de chaleur (°C)
    date du record
    36
    14.2002
    34,3
    20.2000
    35,3
    26.2002
    35
    29.2003
    34,5
    01.2003
    33,8
    04.1998
    33
    16.2002
    33,9
    31.2002
    33,9
    27.2002
    33,9
    21.2002
    34
    26.2004
    34,3
    16.2004
    36
    2002
    Précipitations (mm) 317,5 277,7 240,2 143,1 149,5 80,8 62,7 56,4 64,3 120,9 155,2 396,8 2 065,1
    dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm 14,6 13,4 11,3 9,2 8,5 6 5,7 5,2 5,2 7,8 9,9 15,3 112,1
    Source : [MétéoFrance] « Fiche 98735002 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/05/2021 dans l'état de la base

    Voies de communication et transports

    Vue aérienne du port autonome de Papeete.

    Réseau routier

    Le centre de la ville est accessible par la route côtière, faisant le tour de Tahiti, depuis Faaa et Mahina. Plusieurs routes partent de Papeete, pour rejoindre le centre de l'île, par le fond des vallées, dont la route de la vallée de Fautaua (en) ou la route de Fautaua-Titioro.

    Réseau ferroviaire

    Il n'existe aucun réseau ferroviaire sur l'île de Tahiti.

    Transports maritimes

    Le Port autonome de Papeete.

    Transport aérien

    L'aéroport international se trouve à Faaa. Il fut incendié en 1995 par des opposants à la reprise des essais nucléaires et reconstruit depuis.

    Toponymie

    Papeete (du tahitien pape : eau et ʻete : corbeille) désigne à l'origine un des quartiers de la bourgade de Nanu[1], situé entre le quartier Paofai et la cathédrale. Il existe plusieurs traductions de ce toponyme dans différents ouvrages : l'« eau en forme de corbeille », l'« eau de la corbeille », la « corbeille d'eau » et le « panier à eau ».

    Le port de cette bourgade est connu des marins au XIXe siècle sous le nom de Wilks’ Harbour, en l’honneur de Matthew Wilks de la London Missionary Society[1].

    L'usage impose aux francophones la prononciation tahitienne de ce nom qui distingue chaque voyelle : /papeˈʔete/.

    Histoire

    La rade de Papeete a été remarquée pour son mouillage dès la découverte de l'île par les Européens, qui ont cependant d'abord utilisé la baie de Matavai plus à l'est. La ville de Papeete n'est fondée qu'en 1818 par le missionnaire anglais William Pascoe Crook. La reine Pōmare IV y établit sa cour en 1827. Elle devient officiellement capitale de Tahiti (et plus généralement du royaume de Tahiti) lors de l'instauration du protectorat français en 1842.

    Papeete est dotée du statut de commune de plein exercice en 1890 ; jusqu'en 1945, c'est la seule existant dans les Établissements français d'Océanie.

    Papeete a été bombardée le par les croiseurs cuirassés allemand Scharnhorst et Gneisenau lors de la bataille de Papeete pendant la Première Guerre mondiale. Tandis que des volontaires tahitiens partirent pour la métropole afin de combattre sur le front.

    Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'aviso Chevreuil, commandé par l'enseigne de vaisseau Fourlinnie, des Forces navales françaises libres, arrive de Panama le . Il y reste un mois avant que le capitaine de frégate Cabanier ne l'envoie en Nouvelle-Calédonie sur des missions de visite et de maintien de l'ordre[2].

    L'agglomération de Papeete connaît une croissance considérable à partir des années 1960, en raison de la construction de l'aéroport international et surtout de l'installation des organismes de direction et de nombreux personnels du Centre d'expérimentations du Pacifique. Cela occasionne aussi un afflux de travailleurs des autres îles et l'apparition de zones d'habitat précaire.

    Quelques vues aériennes du port

    Politique et administration

    La mairie de Papeete.

    Rattachements administratifs et électoraux

    Centre administratif, politique et économique de la Polynésie française, la commune est le chef-lieu de la collectivité d'outre-mer et regroupe ses principales institutions.

    Liste des maires

    Depuis 1942, cinq maires se sont succédé à la tête de la commune.

    Liste des maires de Papeete depuis 1942[3]
    Période Identité Étiquette Qualité
    [4] [5]
    (démission)
    Alfred Poroi UTD/UNR Capitaine au grand cabotage et commerçant
    Sénateur de la Polynésie française (1962 → 1971)
    Georges Pambrun   Préparateur en pharmacie

    (démission)
    Jean Juventin[Note 1] Here ai'a Instituteur puis directeur d'école
    Député de la 1re circonscription de la Polynésie française (1978 → 1986)
    Président de l'Assemblée de la Polynésie française (1988 → 1991 puis 1992 → 1995)
    Louise Carlson[6] Here ai'a Retraitée de l'enseignement
    En cours Michel Buillard[Note 2] Tahoeraa Huiraatira
    puis Tapura Huiraatira
    Député de la 1re circonscription de la Polynésie française (1997 → 2012)
    Membre de l'Assemblée de la Polynésie française (2013 → )

    Conseil municipal actuel

    Lors des élections municipales des 23 et , Michel Buillard est candidat à sa succession et remporte le scrutin au second tour[7].

    GroupePrésidentEffectifStatut
    Ia Ora Papeete (Tapura)Michel Buillard26majorité
    Union pour la démocratie (UPLD)Tauhiti Nena7opposition

    Jumelages

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1971. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee, mais la loi relative à la démocratie de proximité du a, dans ses articles consacrés au recensement de la population, instauré des recensements de la population tous les cinq ans en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à Mayotte et dans les îles Wallis-et-Futuna, ce qui n’était pas le cas auparavant[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2002[10], les précédents recensements ont eu lieu en 1996, 1988, 1983, 1977 et 1971.

    En 2017, la commune comptait 26 926 habitants[Note 3], en augmentation de 4,49 % par rapport à 2012

    Évolution de la population  [modifier]
    1971 1977 1983 1988 1996 2002 2007 2012 2017
    25 34222 96723 49623 55525 55326 22226 01725 76926 926
    Histogramme de l'évolution démographique
    Papeete vue du ciel.

    La zone urbaine de Tahiti, qui correspond à l'unité urbaine de Papeete (habitat continu), est formée de 6 ou 7 communes (Arue, Faaʻa, Mahina, Papeete, Pirae, Punaauia, à quoi peut s'ajouter Paea)[12] totalisant une population de 131 695 habitants en 2007, de 133 676 en 2012 et de 136 771 en 2017. L'intercommunalité de l'agglomération de Papeete, qui prend la forme d'un syndicat mixte gérant un contrat de ville commun, comprend 9 communes dont les 7 précédentes auxquelles s'ajoutent Papara et Moorea-Maiao, soit 166 267 habitants en 2017[13].

    Son aire urbaine, quant à elle, est de 178 173 habitants en 2007.

    Papeete est la troisième ville la plus peuplée de la collectivité après Faa'a et Punaauia.

    Enseignement

    • Le lycée Paul-Gauguin, ancienne École centrale (laïque) créée en 1905
    • Le lycée-collège La Mennais, privé, catholique
    • Le lycée Samuel-Raapoto
    • Le lycée Diadème-Te Tara o Mai 'ao
    • Le lycée Aorai
    • Le Lycée Saint-Joseph de Punaauia
    • Le lycée hôtelier de Tahiti
    • Le lycée Tuianu-Legayic de Papara
    • Le lycée professionnel de Mahina
    • Le lycée Sacré-Coeur de Taravao
    • Le collège Pomare, privé, protestant
    • Le collège Anne-Marie-Javouhey, privé, catholique
    • Le collège Tipaerui, créé en 1991[14]
    • Le collège Taaone
    • L e collège Henri-Hiro

    Santé

    • La Clinique Paofai
    • La Clinique Cardella
    • La clinique Mamao
    • Le Centre Hospitalier du Taaone
    • L’Hôpital de Taravao

    Cultes

    Papeete regroupe beaucoup de lieux de culte.

    Pour les membres de l'église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, il y a le temple mormon de Tahiti qui, avec celui de Paris, l'un des deux temples mormons construit sur le territoire français.

    Il y a les églises Adventiste, Sanito Communauté du Christ. Il y a les salles des témoins de Jéhovah, la première église protestante de Paofai, et le monument de la ville, la cathédrale Notre-Dame. La petite chapelle épiscopale du Sacré-Cœur, est située dans les jardins de l’évêché à Papeete, dans le quartier de la Mission, coeur historique de l'implantation du catholicisme à Tahiti. Elle a été construite en 1877 par le frère Théophile.

    Économie

    Artisanat et commerces

    L'art polynésien est très réputé dans le Pacifique. Les techniques traditionnelles autour de la sculpture, des Tikis, des tatouages perdurent encore. Papeete dispose de nombreuses galeries d'art[15].

    Le marché municipal de Papeete (Mapuru a Paraita) est un marché couvert à deux niveaux de plus de 7 000 m2, abritant au rez-de-chaussée les fruits, légumes, fleurs, boucherie, poissonnerie et quelques stands d’artisanat. L’étage est consacré essentiellement aux boutiques de curios (paréos, monoï, perles, artisanat...).

    Vers 1850, un décret fait mention de la création de deux marchés à Papeete (l'un pour le poisson et l’autre pour les légumes, fruits, volailles...). C'est en 1869, que le marché s'installe à son emplacement actuel. Lors de la création de la commune en 1890, des décrets sont votés pour réglementer l'hygiène et la salubrité des lieux.

    C’est en 1987 que le marché est réaménagé dans sa configuration actuelle.

    Industrie

    L'Immeuble Dexter, siège social de Air Tahiti Nui.

    Air Tahiti Nui possède son siège social dans l'Immeuble Dexter à Papeete[16].

    Tourisme

    Papeete est le point d'arrivée des paquebots de luxe et de croisière. Il y a le GIE Tahiti Tourisme situé juste en face de l'arrivée des paquebots.

    Les touristes peuvent demander des renseignements concernant les changes de banques, les boutiques commerciales, les bars, et les taxis pour se rendre dans les différents hôtels de l'île. Tous les soirs, les touristes peuvent dîner, aux célèbres « Roulottes », qui sont des petits camions situés sur la place Vaiete et où l'on peut trouver des plats chinois, des desserts, des plats traditionnels.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Le cœur de Papeete regroupe les principaux sites touristiques de la capitale : le marché, la cathédrale Notre-Dame, la maison de la reine Marau, l'assemblée, le Haussariat, la Présidence, l'ancien hôpital Vaiami, le temple Protestant, les jardins de Paofai, le cimetière de l'Uranie[17].

    Culture et médias

    Papeete est le lieu de publication des principaux journaux de Polynésie française. Le plus important est la dépêche de Tahiti.
    Elle compte aussi quelques-unes des maisons d'édition spécifiques du territoire.

    Le Street Art ou Art Urbain est très présent à Papeete depuis 2014 et la création d'un Festival, appelé ONO'U, ou Tahiti Festival Graffiti[18],[19]. Le mot ONO’U vient du mot tahitien : la “rencontre des couleurs”. ONO signifiant "joindre" et le U les couleurs. On y retrouve chaque année de nombreux artistes internationaux réputés qui viennent s'exprimer avec des artistes locaux tahitiens. Toute la culture et l'environnement polynésien est alors représenté. Des couleurs joyeuses, des motifs polynésiens, des fresques géantes, les animaux du Fenua, les paréos, couronnes de fleurs.

    Un musée du street art a existé de 2016 à 2018, géré par la même équipe que ONO'U[20].

    Sport

    La ville dispose de nombreuses installations sportives, parmi lesquelles le Stade Willy Bambridge ou encore le Stade Mission.

    Personnalités liées à la commune

    Notes et références

    Notes

    1. Réélu en 1983 et 1989.
    2. Réélu en 2001, 2008 et 2014
    3. Population municipale légale en vigueur au , millésimée 2017, définie dans les limites territoriales en vigueur au , date de référence statistique : .

    Références

    1. Mauer 1972, p. 203.
    2. Ignatieff 2009, p. 97.
    3. Liste des maires de Papeete, sur ville-papeete.pf
    4. Nommé maire par le gouverneur Georges Orselli.
    5. Il est réélu lors des élections municipales de 1965 mais le scrutin est annulé et de nouvelles élections sont organisées en octobre 1966. Il est alors battu par Georges Pambrun.
    6. « Louise Carlson, maire de Papeete de 1993 à 1995, est décédée », sur TNTV News,
    7. Le conseil municipal, sur ville-papeete.pf
    8. Tahiti Presse, Jumelage entre Nice "la méditerranéenne" et Papeete "la pacifique" [lire en ligne]
    9. Titre V de la loi no 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité
    10. Décret no 2002-1405 du 2 décembre 2002 fixant la date et les conditions dans lesquelles sera exécuté le recensement général de la population de Polynésie française en 2002, publié au JORF du .
    11. pour les années 1983, 1988, 1996, 2002, 2007, 2012 et 2017
    12. Recensement de la population en Polynésie française en 2017, p. 5.
    13. Présentation de la Politique de la ville en Polynésie française sur le site de la ville de Papeete.
    14. « Le collège de Tipaerui fête ses 30 ans », Polynésie La 1re, 18 mai 2021.
    15. « Galeries d’art, des écrins pour la création polynésienne », sur Polynésie la 1ère, (consulté le )
    16. "« Archived copy » (version du 14 novembre 2012 sur l'Internet Archive)." Air Tahiti Nui. Retrieved on 7 November 2012. "Tahiti – Siège social Immeuble Dexter – Pont de L’Est – Papeete BP 1673 – 98713 Papeete – Tahiti".
    17. Circuit touristique de Papeete.
    18. « ONO'U – Festival international de Graffiti à Tahiti » (consulté le )
    19. « Street Art : Ono'u, rendez-vous le mois prochain | Brèves », sur Tahiti Pacifique (consulté le )
    20. « Le musée du street art ferme », sur Polynésie la 1ère, (consulté le )

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Daniel Mauer, « Chapitre XII Papeete : Étoile des îles », dans Aimer Tahiti : Tahiti, les yeux ouverts, Paris, Nouvelles Éditions Latines, (lire en ligne)
    • Dimitri Ignatieff, « Présence dans le Pacifique des navires de la France Libre : Le Chevreuil », Revue Maritime, no 484, , p. 96-99 (lire en ligne, consulté le ).

    Articles connexes

    Liens externes

    Bases de données et notices :

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