Droite radicale

La droite radicale est un ensemble de mouvements politiques en Europe considérés en opposition à la société ouverte. Ils se fondent sur une opposition entre leur constat d’une société ouverte qui est cause d’angoisse et un nationalisme de fermeture qui est appelé de leurs vœux[1][Pas dans la source].

Terminologie

La droite radicale désigne en sciences politiques les mouvements d’extrême droite ayant émergé depuis les années 1970 en Europe. Les principales valeurs et causes défendues par ces groupes sont essentiellement le rejet de la mondialisation, l’immigration, le chômage ainsi qu’une prétendue islamisation des sociétés occidentales. L’agrégation de ces causes politiques a donné naissance à un « nouveau nationalisme », qui est accompagné d’une défiance vis-à-vis du système médiatique et du personnel politique classique[2]. On peut aussi souligner la confusion autour des termes “extrême droite” et “droite radicale” qui sont parfois considérés comme interchangeables dans le cas des pays européens[3]. La droite radicale se distingue en revanche du populisme de droite car ce dernier est considéré comme une expression d’un style politique en particulier[4].

Idéologie et courants

En France la droite radicale a quasiment disparu à la suite de la Seconde Guerre mondiale et notamment avec son implication dans la collaboration et le régime de Vichy. Cependant quelques épisodes subsistent, tels que le poujadisme au courant des années 1950[5]. Elle est aujourd’hui représentée par le Rassemblement National, qui constitue la synthèse de la droite radicale, traditionaliste et nationaliste. On peut relever une différence entre extrême droite et droite modérée par les positions respectivement à l’autorité et à l’immigration, ainsi qu’à son adhésion au libéralisme économique et les valeurs universalistes. Les auteurs soulignent donc une différence de nature entre ces deux types de droites[5]. La droite radicale se caractérise aussi par un certain populisme selon Pascal Perrineau, en se posant en défense des “petits” face aux “gros”[1]. Selon lui, cela est à mettre en lien avec la crise industrielle qui touche les pays occidentaux. Elle a résulté en une société duale avec des emplois précaires pour les moins qualifiés. Ce serait sur cette base électorale que la droite radicale se fonderait[6].

Exercice du pouvoir et résultats électoraux

Plusieurs partis de droite radicale sont parvenus au pouvoir dans divers pays européens, la plupart du temps dans le cadre de coalitions avec la droite modérée, mais aussi parfois avec la gauche social-démocrate comme en Slovaquie.

Liste des partis de droite radicale

Notes et références

  1. Pascal Perrineau, Luc Rouban, La politique en France et en Europe, Presses de Sciences Po, (lire en ligne).
  2. Pierre-André Taguieff, La revanche du nationalisme. Néopopulistes et xénophobes à l'assaut de l'Europe, Presses Universitaires de France, (lire en ligne).
  3. (en) Cas Mudde, « The war of words defining the extreme right party family », West European Politics, (lire en ligne).
  4. (en) Nora Langenbacher, Britta Schellenberg, Is Europe on the "right" path ? Right-wing extremism and right-wing populism in Europe, (lire en ligne).
  5. Florent Gougou, Simon Labouret, « La fin de la tripartition ? Les recompositions de la droite et la transformation du système partisan », Revue française de science politique, (lire en ligne).
  6. Hans-George Betz, La droite populiste en Europe - Extrême et démocrate ?, Autrement, .
  7. « L’extrême droite près du pouvoir en Autriche », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Italie : la Ligue, une formation populiste passée de l’autonomie au souverainisme », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Frauke Petry, le visage de la droite radicale allemande », sur LEFIGARO (consulté le ).
  10. Barthélémy Philippe, « Le Pen, Wauquiez, Dupont-Aignan... pourquoi la droite "dure" n'est pas prête à s'entendre face à Macron ? », sur Capital.fr, (consulté le ).
  11. « Florian Philippot crée son parti Les Patriotes : y a-t-il un avenir hors du FN ? », sur LCI (consulté le ).
  12. « Qui est François Asselineau, l'invité surprise de la présidentielle ? », sur Les Echos, (consulté le ).
  13. Belga, « Les élections vues de Flandre: que dit la presse néerlandophone au lendemain du triomphe du Vlaams Belang? », sur DH Les Sports +, (consulté le ).
  14. (en) Tatiana Jancarikova, « Former far-right Slovak party near power with tough migration stance », Reuters, (lire en ligne, consulté le ).
  15. Gilles Ivaldi, « Le Front national français dans l’espace des droites radicales européennes », Pouvoirs, vol. 2, no 157, , p. 115-126 (lire en ligne).
  16. (en) « Danish far-right party calling for Muslim deportation to stand in election », sur the Guardian, (consulté le ).
  17. (en) « A wave of right-wing populism has swept across Europe », sur Raw Story - Celebrating 16 Years of Independent Journalism, (consulté le ).
  18. (en) « The right-wing Finns Party does well in Finland’s election », The Economist, (ISSN 0013-0613, lire en ligne, consulté le ).
  19. Jean-Yves Camus, « Extrêmes droites mutantes en Europe », sur Le Monde diplomatique, (consulté le ).
  20. « Suède-Danemark. L'extrême-droite cristallise une fois encore le débat », sur Courrier international, (consulté le ).
  21. (en) Robert Muller, Jan Lopatka, « Far-right scores surprise success in Czech election », Reuters, (lire en ligne, consulté le ).
  22. (en) Zack Blumberg Columnist, « Zack Blumberg: Europe’s far right movements come on strong, but what next? », sur The Michigan Daily (consulté le ).
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Voir aussi

Bibliographie

  • Pascal Perrineau, Luc Rouban, La politique en France et en Europe, Presses de Sciences Po, coll. « Références », , 456 pages p. (ISBN 9782724610192, lire en ligne).
  • Pierre-André Taguieff, La revanche du nationalisme : Néopopulistes et xénophobes à l'assaut de l'Europe, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Hors collection », (lire en ligne).
  • (en) Cas Mudde, « The war of words defining the extreme right party family », European West Politics, nos 225-248, .
  • (en) Nora Langenbacher, Britta Schellenberg, Is Europe on the "right" path? : Right-wing extremism and right-wing populism in Europe (lire en ligne).
  • Jean Vavasseur-Desperriers, Les droites en France, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je? », , 128 pages p. (ISBN 9782130555148, lire en ligne).
  • Florent Gougou, Simon Labouret, « La fin de la tripartition ? Les recompositions de la droite et la transformation du système partisan », Revue française de science politique, vol. 63, , p. 279-302 (lire en ligne, consulté le ).
  • Hans-George Betz, La Droite populiste en Europe. Extrême et démocrate ?, Paris, Autrement, coll. « Cevipof Autrement », .

Articles connexes

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