Parti social-libéral (Brésil)

Le Parti social-libéral (en portugais : Partido Social Liberal, abrégé en PSL) est un parti politique brésilien, fondé en 1994 par Luciano Bivar.

Pour les articles homonymes, voir Parti social libéral.

Parti social-libéral
(pt) Partido Social Liberal

Logotype officiel.
Présentation
Président Luciano Bivar (en)
Fondation
Siège Brasilia (District fédéral)
Positionnement Droite[1] à extrême droite[2]
Idéologie Nationalisme brésilien[3]
Conservatisme social[4]
National-conservatisme[5]
Militarisme[6]
Populisme de droite[7]
Libéralisme économique[8]
Anticommunisme[9]
Conservatisme[10]

Minorité :
Monarchisme[11],[12],[13]

Adhérents 347 867 (décembre 2019)[14]
Couleurs Vert, jaune et bleu
Site web psl.org.br
Représentation
Députés
41  /  513
Sénateurs
2  /  81
Gouverneurs
3  /  27
Députés d'État
76  /  1024
Conseillers municipaux
875  /  56810

Initialement centriste, le parti obtient longtemps des résultats électoraux peu significatifs. En 2018, après avoir orienté le PSL à l’extrême droite, Jair Bolsonaro remporte l’élection présidentielle, tandis que le parti devient la deuxième force du pays avec une soixantaine d’élus aux élections parlementaires.

Historique

Le PSL est fondé le par Luciano Bivar, président du Sport Club do Recife. Il est enregistré au Tribunal supérieur électoral (TSE) le [15].

Se situant à l’origine au centre ou au centre-droit[16] et se réclamant du social-libéralisme, le PSL obtient un siège de député lors des élections générales de 2002. Quatre ans plus tard, en 2006, Luciano Bivar arrive en avant-dernière position de l’élection présidentielle avec 0,06 % des voix, tandis que le parti perd son unique siège de député. Lors du scrutin présidentiel de 2010, le PSL soutient la candidature de Dilma Rousseff, et fait son retour au Parlement avec l’élection d’un député. En 2016, il soutient la destitution de Dilma Rousseff[17].

En , Jair Bolsonaro adhère au PSL, ce qui entraîne peu après le départ de l’aile gauche du parti (Livres (en)). Désigné candidat du parti à l'élection présidentielle de 2018, Jair Bolsonaro est élu président du pays avec 55,1 % des voix au second tour. Dans le même temps, le PSL obtient 52 députés et quatre sénateurs aux élections parlementaires : alors qu’il n’avait obtenu qu’un seul élu aux élections précédentes, ce score permet au PSL de devenir la deuxième force politique au Parlement, bénéficiant du fait qu'une partie de ses élus siégeaient déjà  sous d'autres étiquettes  lors de la précédente mandature ; en nombre de voix, il est même le premier parti (11,5 millions), devançant le Parti des travailleurs (10,1 millions)[18],[19],[20]. Il devient également le parti le plus important dans les assemblées législatives de Rio de Janeiro et de São Paulo[21],[22]. Le , Bolsonaro est élu président avec 55,13 % des suffrages, battant Fernando Haddad du Parti des travailleurs[23]. Il prend ses fonctions le [24].

Le , Bivar est reconduit dans ses fonctions de président du parti[25].

Le parti connait une crise en 2019 à la suite notamment d'un scandale de candidatures fictives lors des élections de 2018 et de détournements de fonds par un dirigeant. Jair Bolsonaro confie à son fils, Eduardo Bolsonaro, la tâche de reprendre en main le PSL et d'unifier les bolsonaristes[26]. Le chef historique du parti, Luciano Bivar, entre ouvertement en conflit avec Bolsonaro, tandis qu'un autre haut dirigeant, chef de file du parti à la Chambre des députés, déclare lors d’une réunion enregistrée secrètement vouloir faire « imploser » le président brésilien ; il est écarté de ses fonctions[27].

Idéologie

Après l'entrée de Bolsonaro dans le parti, le PSL change une grande partie de son idéologie, abandonnant ses anciennes positions social-libérales en conservant une politique économique libérale, soutenant la privatisation et la décentralisation tout en adoptant comme premiers points de son programme la lutte contre l’insécurité puis la lutte contre la corruption[28]. Bolsonaro met l’accent sur la santé et l’éducation, thématiques essentielles au Brésil, où la fracture scolaire entre établissements publics et privés est importante ce qui favorise les décrochages scolaires et l'arrêt des études pour les jeunes des milieux populaires[28].

Résultats électoraux

Élections présidentielles

Année Candidat 1er tour 2d tour
Voix % Rang Voix % Rang
2006 Luciano Bivar (en) 62 064 0,06 7e
2010 pas de candidat (soutient Dilma Rousseff)
2014 pas de candidat (soutient Marina Silva)
2018 Jair Bolsonaro 49 276 990 46,03 1er 57 797 847 55,13 1er

Élections législatives

Année Voix  % Sièges
2002 408 512 0,5
1  /  513
2006 190 793 0,2
0  /  513
2010 499 963 0,5
1  /  513
2014 808 710 0,8
1  /  513
2018 11 457 878 11,7
52  /  513

Logos

Notes et références

  1. (pt) « Eleições 2014: direita política se populariza no Brasil », sur diap.org (consulté le ).
  2. « Brésil : le candidat d'extrême droite gravement blessé au couteau », sur Les Inrocks, (consulté le ).
  3. (pt) « PSL - Partido Social Liberal 17 », sur www.pslnacional.org.br (consulté le ).
  4. (pt) « Bolsonaro decide concorrer à Presidência pelo PSL », sur gauchazh.clicrbs.com.br, (consulté le ).
  5. (en) « Bolsonaro wants top judge for cabinet post », sur BBC News, (consulté le ).
  6. (pt) Guilherme Venaglia, « Com discurso militarista, PSL de Bolsonaro lança Major Olímpio ao Senado », sur www.msn.com, (consulté le ).
  7. (pt) « Bolsonaro lança general Hamilton Mourão como vice », sur veja.abril.com.br, .
  8. "Com chegada de Bolsonaro, Livres anuncia saída do PSL".
  9. (pt) « Em que Acreditamos », sur psl.org.br, Social Liberal Party (consulté le ).
  10. « Brazil elections: Bolsonaro and Haddad choices before voters », BBC, (lire en ligne)
  11. (pt) « Príncipe da família imperial brasileira será candidato a deputado federal », sur gazetadopovo.com.br, Gazeta do Povo, (consulté le ).
  12. (pt) Raul Holderf Nascimento, « Monarquistas se aproximam de Bolsonaro e reforçam base de apoio do presidenciável », sur conexaopolitica.com.br, Conexão Política, (consulté le ).
  13. (pt) Gilberto Amendola et Pedro Venceslau, « O séquito de Bolsonaro já tem um príncipe », O Estado de S. Paulo, (consulté le ).
  14. (pt) « Estatísticas do eleitorado – Eleitores filiados », sur tse.jus.br, .
  15. (pt) « História », sur psl.org.br (consulté le ).
  16. « Brésil : la percée du «Donald Trump des tropiques» », sur Le Figaro (consulté le ).
  17. (pt-BR) « Impeachment de Dilma: saiba como votou cada um dos partidos na Câmara », Agência Brasil, (lire en ligne, consulté le ).
  18. Ivan du Roy, « Présidentielle au Brésil : une radicalisation de la droite et des classes dominantes », Basta, (lire en ligne, consulté le ).
  19. (pt-BR) « Saiba como eram e como ficaram as bancadas na Câmara dos Deputados, partido a partido », G1, (lire en ligne, consulté le ).
  20. (pt-BR) « Saiba como eram e como ficaram as bancadas no Senado, partido a partido », G1, (lire en ligne, consulté le ).
  21. (pt) « Deputados estaduais eleitos no RJ; veja lista », G1, (consulté le )
  22. (pt) Gabriela Sá Pessoa et Paulo Saldaña, « PSDB cai pela metade na Assembleia de SP e PSL se torna principal bancada », Folha de S.Paulo, (lire en ligne, consulté le )
  23. Anthony Faiolo et Marina Lopes, « Brazil's far-right candidate takes big lead in presidential election », The Washington Post, (lire en ligne, consulté le )
  24. Ernesto Londoño et Shasta Darlington, « Jair Bolsonaro, Far-Right Populist, Elected President of Brazil », The New York Times, (lire en ligne, consulté le )
  25. (pt) Marco Grillo, « Um dia após vitória de Bolsonaro, PSL troca presidência do partido », O Globo, (lire en ligne, consulté le )
  26. « Les fils Bolsonaro, plus inquiétants encore que leur père », sur Slate.fr, (consulté le )
  27. « Brésil. Vives tensions au sein du parti de Jair Bolsonaro », sur Courrier international, (consulté le )
  28. Dorian Girard, Elections au Brésil : ultralibéral et antisystème, le programme de Jair Bolsonaro, lemonde.fr, 25 octobre 2018
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