Parti populaire danois

Le Parti populaire danois (Dansk Folkeparti, abrégé DF ou DFP) est un parti politique nationaliste danois fondé en 1995.

Pour les articles homonymes, voir DF et DFP.

Parti populaire danois
(da) Dansk Folkeparti

Logotype officiel.
Présentation
Président Kristian Thulesen Dahl
Fondation
Scission de Parti du progrès
Siège Christiansborg,
1240 København K
Lettre-symbole O
Organisation de jeunesse Jeunes du Parti populaire danois (en)
Positionnement Droite[1] à extrême droite[2]
Idéologie Nationalisme[3],[4],[5]
National-conservatisme[6],[7]
Conservatisme social[6],[7]
Populisme de droite[6],[7]
Euroscepticisme[7],[8],[9]
Islamophobie[10]
Affiliation nordique Liberté nordique
Groupe au Parlement européen ID
Adhérents 15 911 (2016)[11]
Couleurs Bleu
Jaune (usuellement)[12]
Site web danskfolkeparti.dk
Présidents de groupe
Folketing Peter Skaarup (en)
Parlement européen Marco Zanni (ID)
Représentation
Députés
16  /  179
Députés européens
1  /  14
Conseillers régionaux
21  /  205
Conseillers municipaux
223  /  2432
Maires
1  /  98

Histoire

Le Parti populaire danois est créé en 1995 à partir du Parti du Progrès (PP), un parti centré sur le rejet de l’impôt sur le revenu et de l’État-providence[13].

Au Parlement européen, il fait partie du groupe Conservateurs et réformistes européens depuis 2014. Lors de la législature précédente, il faisait partie du groupe Europe libertés démocratie.

Il se présente aux élections sous la lettre O.

Présidé par Pia Kjærsgaard depuis sa création, le parti change de direction en , sa présidente choisissant Kristian Thulesen Dahl, député depuis 1994, pour lui succéder. Une scission, dénommée Fokus, se forme en 2010.

Le Parti populaire danois réalise une percée électorales aux élections législatives de 2001, obtenant 12 % des voix, ce qui fit alors de lui le troisième parti du pays. Il soutient depuis lors systématiquement les gouvernements de droite, lors des quatorze ans qu’ils ont passé au pouvoir (de 2001 à 2011 puis de 2015 à 2019). Il contribue ainsi à introduire des restrictions significatives à l’accueil de migrants (conditions drastiques imposées lors des mariages binationaux, saisi de l'argent liquide et des objets de valeur appartenant aux migrants, etc)[14].

Idéologie

Classé au centre au Danemark (au Folketing, il siège d’ailleurs à gauche des conservateurs[15]), il est cependant décrit par plusieurs universitaires comme étant de « droite populiste »[3],[16],[17],[18],[19] voire « xénophobe », tandis que de nombreux médias internationaux le classent à l'extrême droite[20],[21],[22],[23],[24], à cause de ses positions sur l’immigration[25],[26],[27] ; enfin certains médias et observateurs le qualifient aussi de « nativiste »[28],[29]. Il n'est toutefois pas issu de l'extrême droite mais a été créé à la suite d'une scission Parti du progrès, une formation politique anti-taxe. Pour Nils Holtug, professeur à l'université de Copenhague, « la façon dont il combine des propositions sur l'immigration très restrictives et des visions plus sociales-démocrates sur l'État-providence explique une grande part de son succès »[30]. Le parti s'oppose à toute construction de parcs éoliens terrestres[31]. Il propose de rendre obligatoire l'étude des caricatures ciblant Mahomet à l'école[32].

En 2019, sa ligne et son discours concernant l'immigration sont décrites par l'AFP comme faisant « largement consensus, à droite comme à gauche ». Cette ligne politique se traduit par le refus du regroupement familial pour les conjoints de moins de 24 ans, la saisie des effets de valeur des migrants et des peines aggravées pour les délits commis dans certains quartiers sensibles[33].

Dirigeants

Résultats électoraux

Il a obtenu 13,8 % des voix lors des élections législatives de 2007, soit 25 députés (24 députés en 2005), restant le troisième parti représenté au Folketing. Bien qu’il ne participe pas au gouvernement, il appuie le gouvernement libéral (Venstre) et conservateur d’Anders Fogh Rasmussen. Il oriente la politique très restrictive en matière d’immigration et de droits des étrangers au Danemark.

Lors des élections législatives danoises de 2011, il est en recul avec 436 333 voix (12,30 %, -1,60 %) et obtient 22 députés (soit trois de moins), retournant à l’opposition à un gouvernement de gauche.

Lors des élections européennes de 2014 au Danemark sont élus quatre députés européens : Morten Messerschmidt, Rikke Karlsson, Anders Primdahl Vistisen et Jørn Dohrmann. Le parti populaire obtient 605 766 voix (26,6 %, +11,3) et devient le principal parti danois. Rikke Karlsson quitte le parti au cours de la mandature mais continue de siéger au Parlement européen en tant qu'indépendante.

Élections parlementaires

Année Voix  % Rang Sièges Gouvernement
1998 252 429 7,4 5e
13  /  179
Soutien au cabinet Poul Nyrup Rasmussen IV
2001 413 987 12,0 3e
22  /  179
Soutien au cabinet Anders Fogh Rasmussen I
2005 444 947 13,3 3e
24  /  179
Soutien au cabinet Anders Fogh Rasmussen II
2007 479 532 13,8 3e
25  /  179
Soutien aux cabinets Anders Fogh Rasmussen III et Lars Løkke Rasmussen I
2011 436 333 12,3 3e
22  /  179
Opposition
2015 741 746 21,1 2e
37  /  179
Soutien aux cabinets Lars Løkke Rasmussen II et III
2019 308 219 8,7 3e
16  /  179
Opposition

Élections européennes

Année Voix  % Rang Sièges Tête de liste Groupe
1999 114 865 5,8 8e
1  /  16
UEN
2004 128 789 6,8 6e
1  /  14
UEN
2009 357 942 15,3 4e
2  /  13
ELD
2014 605 766 26,6 1er
4  /  13
Morten Messerschmidt CRE
2019 296 978 10,8 4e
1  /  14
Peter Kofod Poulsen ID

Notes et références

  1. (en) Ivar Lodemel, Activation Or Workfare? Governance and Neo-Liberal Convergence, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-977362-6, lire en ligne), p. 64
  2. (en) Daniel Boffey, « Danish far-right party calling for Muslim deportation to stand in election », The Guardian, (lire en ligne) « Rasmussen’s centre-right Venstre party has run a minority government since 2015 with the support of the far-right Danish People’s party along with the Liberal Alliance and the Conservative People’s party. »
  3. (en) David Arter, Democracy in Scandinavia : Consensual, Majoritarian Or Mixed?, Manchester University Press, , 287 p. (ISBN 978-0-7190-7047-1, lire en ligne), p. 52
  4. (en) Jørgen Goul Andersen, « Nationalism, New Right, and New Cleavages in Danish Politics: Foreign and Security Policy of the Danish People's Party », dans Christina Schori Liang, Europe for the Europeans: The Foreign and Security Policy of the Populist Radical Right, Ashgate, (ISBN 9781409498254, lire en ligne), p. 106
  5. (en) Antonis A. Ellinas, The Media and the Far Right in Western Europe : Playing the Nationalist Card, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 11.
  6. (en) Wolfram Nordsieck, « Denmark », sur parties-and-elections.eu (consulté le ).
  7. (en) Patrick Moreau, « The Victorious Parties - Unity in Diversity? », dans Uwe Backes, Patrick Moreau, The Extreme Right in Europe: Current Trends and Perspectives, Vandenhoeck & Ruprecht, (ISBN 9783647369228), p. 101 « The DPP program mirrors several political tendencies: right-wing populism, national conservatism, social conservatism, and euro-skepticism. »
  8. (en) Hartmut Lenz et Han Dorussen, Policy Making Processes and the European Constitution, Routledge, , « Denmark : the Nordic model as an effort to bridge elite Euro-optimism and popular Euro-skepticism », p. 70
  9. (en) Morten Kelstrup, National Identity and the Varieties of Capitalism: The Danish Experience : Dilemmas, Problems, and Perspectives, McGill-Queen's University Press, , « Denmark in the Process of European Integration », p. 390
  10. (da) « Thulesen Dahl: Vi er anti-muslimer », sur bt.dk
  11. (da) « Hvor mange medlemmer har de politiske partier? », sur Folketinget
  12. (da) « KORT Da Dansk Folkeparti blev størst i hele Danmark », sur dr.dk, .
  13. Jean-Yves Camus, « Scandinavie : les populismes xénophobes de la prospérité », sur Areion24.news,
  14. Nelly Didelot, « Au Danemark, la victoire idéologique de l'extrême droite », sur Libération.fr,
  15. C dans l'air, 5 mai 2008.
  16. (en) Hans-Jürgen Bieling, Asymmetric Crisis in Europe and Possible Futures : Critical Political Economy and Post-Keynesian Perspectives, Routledge, , 256 p. (ISBN 978-1-317-65298-4, lire en ligne), « Uneven development and 'European crisis constitutionalism', or the reasons for and conditions of a 'passive revolution in trouble' », p. 110.
  17. (en) Christina Bergqvist, Equal Democracies? : Gender and Politics in the Nordic Countries, Nordic Council of Ministers, , 350 p. (ISBN 978-82-00-12799-4, lire en ligne), p. 318.
  18. (en) Sieglinde Rosenberger, « The Other Side of the Coin », Harvard International Review, (lire en ligne[archive du ], consulté le ).
  19. (en) Anders Widfeldt, « Scandinavia: mixed success for the populist right », Parliamentary Affairs, vol. 53, no 3, , p. 486–500 (DOI 10.1093/pa/53.3.486, lire en ligne, consulté le ).
  20. (en) « Denmark's immigration issue », BBC News, (lire en ligne, consulté le ).
  21. (en) « Danish far-right calls for more border control ahead of vote », EUbusiness.com (consulté le ).
  22. (en) Robert Anderson, « Encyclopædia Britannica », sur Denmark: Denmark since the 1990s, Encyclopædia Britannica (consulté le ).
  23. (en) « Special report: Europe's far right », The Guardian, London (consulté le ).
  24. (en) Bruno Waterfield, « Abba to sue Danish far-Right party over Mamma Mia », The Daily Telegraph, London, (lire en ligne, consulté le ).
  25. (en) Wouter Van der Brug et Meindert Fennema, « Protest or mainstream? How the European anti-immigrant parties developed into two separate groups by 1999 », European Journal of Political Research, vol. 42, no 1, , p. 55–76 (DOI 10.1111/1475-6765.00074, lire en ligne)
  26. (en) Europe Review 2003/04 : The Economic and Business Report, , 15e éd., 320 p. (ISBN 978-0-7494-4067-1, lire en ligne), p. 96.
  27. (en) Edward Delman, « How Not to Welcome Refugees », sur The Atlantic, The Atlantic Monthly Group (consulté le ).
  28. (en) Jytte Klausen, The Cartoons that Shook the World, Yale University Press, , 230 p. (ISBN 978-0-300-15506-8, lire en ligne), p. 154.
  29. (en) Lauren Collins, « Danish Postmodern Why are so many people fans of Scandinavian TV? », sur newyorker.com, Condé Nast (consulté le ).
  30. Julie Connan, « Heureux comme un populiste danois », Le Figaro, , p. 14 (lire en ligne).
  31. Sophie Chapelle, « Déni du réchauffement, mépris pour les renouvelables, haine des réfugiés climatiques : le « fascisme fossile » », sur Bastamag,
  32. « Au Danemark, le meurtre de Samuel Paty réveille d’anciennes blessures », La Croix, (lire en ligne)
  33. Au Danemark, deux décennies d'austérité migratoire, AFP, news.yahoo.com, 3 juin 2019

Lien externe

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