Rassemblement national

Le Rassemblement national (RN), dénommé Front national (FN) jusqu'en 2018, est un parti politique français classé à l'extrême droite sur l'échiquier politique français et fondé en 1972 à l'initiative d'Ordre nouveau. Il est présidé par Jean-Marie Le Pen de sa création à 2011, puis par sa fille Marine Le Pen.

Pour les articles homonymes, voir Front national et Rassemblement national.

Rassemblement national

Logotype officiel.
Présentation
Président par intérim Jordan Bardella
Fondation (FN)
(RN)
Siège 76-78, rue des Suisses
92000 Nanterre
Fondateurs Jean-Marie Le Pen
François Brigneau
Roger Holeindre
Pierre Bousquet
Pierre Durand
Alain Robert
Vice-présidents Louis Aliot
Jordan Bardella
David Rachline
Steeve Briois
Trésorier Kévin Pfeffer
Porte-paroles Franck Allisio
Philippe Ballard
Sébastien Chenu
Laurent Jacobelli
Julien Sanchez
Julien Odoul
Mouvement de jeunesse Génération nation
Positionnement Attrape-tout[1],[2],[3],[4],[5] ou droite radicale[6],[7] à extrême droite[8],[9],[10]
Idéologie Nationalisme[11]
Conservatisme social[12],[13]
National-conservatisme[14]
Opposition à l'immigration[15]
Populisme de droite[12],[16],[17]
Anti-mondialisation[18],[19]
Protectionnisme[12]
Souverainisme[20]
Euroscepticisme[21]
Nationalisme économique[22]
Affiliation nationale Rassemblement bleu Marine
(2012-2017)
Affiliation européenne Parti Identité et démocratie
Groupe au Parlement européen Identité et démocratie
Adhérents Entre 20 000 et 25 000[23]
Couleurs Bleu, blanc et rouge
Site web rassemblementnational.fr
Présidents de groupe
Assemblée nationale Aucun (non-inscrits)
Sénat Jean-Louis Masson (RASNAG)
Parlement européen Marco Zanni (ID)
Représentation
Députés
6  /  577
Sénateurs
1  /  348
Députés européens
21  /  79
Conseillers régionaux
225  /  1758
Conseillers départementaux
24  /  4108
Maires de communes de plus de 30 000 habitants
2  /  279

Le Front national émerge dans le paysage politique français au cours des années 1980, notamment lors des élections législatives de 1986. Candidat à l'élection présidentielle à cinq reprises, Jean-Marie Le Pen parvient à accéder au second tour du scrutin de 2002 face à Jacques Chirac, à la surprise générale dans un régime où domine le bipartisme. Par la suite, le FN obtient d'importants succès électoraux. En 2017, Marine Le Pen parvient également au second tour d'une élection présidentielle.

La plupart des observateurs politiques situent le FN à l'extrême droite, mais ses représentants récusent en général cette appartenance pour lui préférer d'autres qualificatifs ou proposer d'autres façons d'envisager l'axe gauche-droite. Au niveau européen, il est membre du Parti Identité et démocratie. Souvent rattaché au courant national-populiste, il se distingue notamment par son opposition à l'immigration et la défense du principe de préférence nationale.

Relativement peu représenté dans les institutions du fait d'un mode de scrutin à deux tours défavorable (phénomène du « front républicain »), il obtient régulièrement la majorité relative à différentes élections.

En 2020, le parti compterait quelque 20 000 adhérents, un nombre en forte baisse depuis plusieurs années malgré les bonnes performances électorales du parti. Sa situation financière est également très fragile.

Histoire

Origines

Le Front national pour l'unité française[24] (FNUF, ou son acronyme raccourci par commodité dès l'origine, FN[25]) est lancé le , lors d'une réunion privée tenue devant quelque 70 personnes à la salle des Horticulteurs, rue de Grenelle à Paris, sous les auspices du mouvement Ordre nouveau[26]. Le logotype du Front national est choisi lors de ce congrès fondateur[27]. La constitution légale du parti date du , jour du dépôt à la préfecture de Paris de ses statuts par Pierre Bousquet, ancien Waffen-SS proche de Georges Bidault et Jean-Marie Le Pen[28]. Ces statuts confirment la nomination de ce dernier comme président du FN par Ordre nouveau, qui cherche dans le choix de cette personnalité à se donner une façade respectable pour entrer dans l’arène électorale[29],[30].

Durant une dizaine d'années, le Front national reste un mouvement marginal, au cours de ce qui est communément désigné comme une « traversée du désert »[31] par les historiens aussi bien que par les militants du parti. La préoccupation majeure semblait être de conserver le maigre capital de militants nécessaires à la survie du parti[32]. François Duprat, ancien d'Ordre nouveau, joue un rôle moteur durant toute cette période[33].

La version « officielle » de la naissance du parti privilégie le rôle fondateur unique de Jean-Marie Le Pen[34]. Ce dernier n'a cependant joué qu'un rôle limité dans la fondation proprement dite du Front national, l'initiative en revenant au mouvement Ordre nouveau[35], ce que le dirigeant historique ne conteste toutefois pas[36]. Comme le montre notamment le politologue Alexandre Dézé[37], « cette version officielle procède en réalité d'une réécriture des origines de l'histoire frontiste, qui a notamment pour fonction d'occulter les conditions objectives de lancement du FN. Ce que dissimule, en effet, ce récit constitutif de la mythologie frontiste, ce n'est pas seulement la complexité et l'incertitude qui entourent la création du Front national, mais aussi le fait que les responsables du groupuscule néofasciste Ordre nouveau (ON) en sont les véritables instigateurs. Jean-Marie Le Pen n'est en réalité que l'une des pièces de la « stratégie de front national », conçue initialement par les dirigeants d'ON comme une étape électoraliste sur le chemin de la « Révolution nationaliste et populaire »[38].

Rôle fondateur d'Ordre nouveau

Dans la perspective des élections législatives de 1973, le mouvement Ordre nouveau entreprend, à partir de la fin 1971[39], de constituer un « rassemblement de la droite nationale » allant des anciens poujadistes aux franges pétainistes ou néo-nazies les plus extrêmes[40]. Le nouveau parti, baptisé Front national pour l'unité française, puis plus simplement Front national, est officiellement fondé le 5 octobre 1972. Ses statuts sont déposés le 27 octobre de la même année[41].

Selon l'analyse d'Alexandre Dézé, la création du Front national obéit à une quadruple logique de la part du mouvement Ordre nouveau à l'aube des années 1970. Il s'agit, en premier lieu, dans une « logique de compétition », d'occuper l'espace politique de l'extrême droite et de s'affirmer comme la « concrétisation de l'unité du nationalisme français »[42]. Puis, dans une « logique de conversion » et particulièrement sous l'impulsion de François Duprat, Ordre nouveau redéfinit progressivement ses modes d'actions au bénéfice de la participation au système électoral, après un tout premier test en juin 1970 lors de législatives partielles suivi d'une participation aux municipales de mars 1971[43] : il s'agit alors en large partie de trouver des débouchés politiques aux jeunes cadres du mouvement[44]. S'y ajoute une « logique de collaboration » avec les notables de la frange « nationale », afin d'élargir les moyens politiques d'Ordre nouveau au-delà de ce seul mouvement[45]. On voit enfin à l'œuvre une « logique de rationalisation » dans le discours adressé aux militants, visant à montrer les limites de l'activisme et à convaincre du bien-fondé d'un mode d'action désormais strictement légaliste[46].

Logotype historique du Front national.

Les dirigeants d'Ordre nouveau, particulièrement François Duprat et Alain Robert, s'inspirent alors essentiellement du modèle du MSI, parti néofasciste italien fondé en 1946 par des proches de Mussolini, qui vient alors de fusionner avec les monarchistes et d'adopter une ligne de « droite nationale » (Destra nazionale)[47] : le MSI est à cette époque le plus puissant parti d'extrême droite européen[48]. Comme le note Erwan Lecœur, Ordre nouveau « veut faire du rassemblement qui prend forme à la fin de cette année [1972] le pendant français de la réussite du Movimente Sociale Italiano (MSI) » ; de fait, « La flamme tricolore (sigle du Front national), comme une partie du programme sont copiées sur le MSI »[49]. Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard soulignent de même que « le logotype de la flamme tricolore […] témoigne à la fois du parallélisme modernisateur avec l'Italie (chacun sait qu'il s'agit du symbole du MSI, avec le code couleur idoine bien sûr), de « la continuité légitimatrice avec Ordre Nouveau (qui en use déjà pour la coquille vide qu'est son syndicat, l'Union Générale du Travail) »[50], mais y ajoutent « la tradition historique avec le Rassemblement national populaire de Déat (dont les trois flambeaux ressemblaient fort à cette flamme) »[51]. D'après l'historienne Valérie Igounet, « l'appropriation de la flamme italienne par le Front national symbolise, avant tout, une affiliation à une certaine mystique fasciste », mais s'explique aussi « parce qu’il n'a ni les réserves financières, ni les moyens logistiques pour conceptualiser un logo »[52]. Le MSI est aussi le premier imprimeur du Front national, fournissant gratuitement ses premières affiches alors que le parti manque de moyens[52]. Selon Zvonimir Novak, spécialiste de l’imagerie des supports politiques, « cette flamme fait référence à celle des poilus durant la guerre de 14-18, la flamme éternelle de la France, celle du soldat inconnu »[53].

Alain Robert joue dans la genèse de ce mouvement unitaire un rôle clé grâce à la mobilisation de ses réseaux personnels issus de ses multiples engagements successifs (au sein de la Fédération des étudiants nationalistes, des Comités Tixier-Vignancour, d'Occident, du Groupe Union Droit)[54]. L'initiative d'Ordre nouveau intervient à un moment où, après l'échec des « ultras de l'Algérie française » et le déclin qui s'est ensuivi, l'extrême droite française est particulièrement fragmentée entre des groupuscules épars[55],[56]. Outre Ordre nouveau, où l'on retrouve en particulier François Duprat, Alain Robert et François Brigneau et qui est le mouvement dominant par le nombre[57], les groupes étroitement impliqués dans la création du Front national et dont différents membres y occuperont des postes clés sont Jeunesses patriotes et sociales (JPS) de Roger Holeindre, la revue Militant de Pierre Bousquet (ancien membre du Parti franciste puis de la division SS Charlemagne dans les années 1940) et le Groupe union défense (GUD) d'Alain Robert (tendance nationaliste-révolutionnaire). Alexandre Dézé souligne le caractère alors « hautement improbable » dans ce contexte de la création d'un parti regroupant ces diverses tendances en vue d'une participation à la compétition politique dans le cadre des institutions[56]. De fait, certains autres groupuscules préfèrent alors ignorer cette initiative : le GRECE, qui poursuit depuis 1968 son entreprise de refondation idéologique, ainsi que les monarchistes de Restauration nationale[58]. Enfin, Georges Bidault, qui, avec son Mouvement pour la justice et la liberté, aurait apporté avec lui la caution d'un ancien président du Conseil national de la Résistance et d'un ancien président du Conseil de la IVe République, ne participe que brièvement aux tractations qui se déroulent à l'été 1972[59].

Jean-Marie Le Pen, « caution électorale »

Après le refus de Dominique Venner et de Jean-Jacques Susini d'assumer la fonction de président du nouveau front[60], et notamment par l'intermédiaire de Roger Holeindre[61] et François Brigneau[62], les responsables d'Ordre nouveau se tournent vers Jean-Marie Le Pen, avec lequel des contacts ont lieu depuis décembre 1971 ; celui-ci est alors en retrait de la vie politique après sa participation à la campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour[63]. Il rejoint le nouveau parti lors du second congrès national d'Ordre nouveau les 10 et 11 juin 1972 et obtient tout d'abord un premier accord mettant en place une présidence à trois têtes représentant les trois principales tendances : lui-même, François Brigneau pour Ordre nouveau et Guy Ribeaud, un proche de Georges Bidault[64]. Après le retrait de ce dernier, il obtient pour ses partisans une majorité des sièges au bureau politique, Ordre nouveau n'en occupant qu'un tiers et chaque responsable de la tendance Ordre nouveau y étant doublé d'un adjoint « lepéniste ». Le bureau initial du Front national est ainsi composé, outre Jean-Marie Le Pen (président) et Brigneau (Ordre nouveau, vice-président), d'Alain Robert (Ordre nouveau, secrétaire général) et Roger Holeindre (secrétaire général adjoint) et de Pierre Bousquet (trésorier) et Pierre Durand (trésorier adjoint)[65].

Décrit par les dirigeants d'Ordre nouveau comme « une personnalité de premier plan, non seulement par son passé militant et combattant, notamment le fait d'avoir été député à deux reprises, mais surtout par son intelligence et sa clairvoyance politique[66] », Jean-Marie Le Pen « présente alors un profil plus légaliste et modéré que celui des dirigeants du mouvement nationaliste-révolutionnaire […] dans cette mesure, sa participation au FN doit avoir pour finalité de crédibiliser l'entreprise frontiste »[45]. Pour Jean-Yves Camus, il s'agit de tirer profit de ses atouts de « faire-valoir électoral sans lui confier la direction de l'appareil du mouvement »[67]. Il relève également « que « l'expérience des « comités TV » [Tixier-Vignancour] est importante pour l'histoire future du FN : en effet, la nébuleuse tixiériste avait partiellement réussi à mobiliser ensemble des fractions aussi différentes que la droite conservatrice antigaulliste (P. Arrighi, A. de Lacoste-Lareymondie), le néo-fascisme d'Occident et le néo-paganisme « européaniste » de J. Mabire ou D. Venner. Oscillant sans cesse entre un nationalisme sans compromis et la tentation du ralliement au meilleur candidat antigaulliste, la campagne Tixier préfigurait largement les futures hésitations stratégiques du FN »[68].

Par choix tactique, la quasi exclusivité de la représentation du nouveau parti est laissée à Jean-Marie Le Pen, désigné président du nouveau parti : outre le bénéfice recherché en termes de crédibilité, Ordre nouveau choisit de s'effacer publiquement pour permettre, le temps de la campagne des législatives, l'expression d'un discours unitaire[69].

Premier programme du parti

Gérard Longuet, rédacteur de la partie économique du programme du FN au début des années 1970.

Se revendiquant d'une « droite sociale, populaire, nationale », le nouveau parti se place explicitement au sein du jeu politique : l'opposition au régime « prend désormais plutôt la forme d'une critique populiste du système politique et des principales forces qui le composent » (« contre la majorité usée, corrompue, impuissante », « contre le communisme ruineux, utopique, oppresseur » sont deux des mots d'ordre de la campagne électorale de 1973)[70].

Sous le titre « Défendre les Français », le programme publié le 11 novembre 1973 dans Le National et dont la partie économique a été rédigée par Gérard Longuet[71], aborde dans une optique conservatrice modérée, à la tonalité antilibertaire, anticapitaliste et antimarxiste[72], la plupart des thèmes sociétaux du moment (agriculture, économie, enseignement, service public, santé)[70]. Le nouveau parti, aux thèmes déjà national-populistes[73], se veut être une « troisième voie entre lutte des classes et monopoles »[74]. Loin de reprendre les idées économiques interventionnistes d'Ordre nouveau, il s'affiche comme une défense des intérêts corporatistes[75] tout en « réclamant, au contraire, la réduction au strict minimum du secteur public et nationalisé, ainsi que le confinement de l'État à son rôle d'arbitre des intérêts »[76]. Jean-Yves Camus souligne les ambiguïtés de ce programme sur les questions de l'immigration, où le lien avec le chômage n'est pas encore établi, ainsi que la position sur la natalité où il « réclame la révision de la loi de 1920 sur l'avortement, alors que la même mesure, prise par S. Veil, ouvrira la campagne frontiste sur le prétendu “génocide des enfants français” »[77]. Paru en 1978, Doctrine économique et sociale du Front national, de Pierre Gérard, « sorte de manifeste « libéral-national » qui « reprend les thèses poujadistes et fait l'apologie des libertés économiques » selon Valérie Igounet, prolongera le programme économique rédigé par Gérard Longuet et constituera la référence du parti sur les questions économiques jusqu'au début des années 1990[78].

Tensions au sein du groupuscule

Cette nouvelle orientation stratégique ne fait cependant pas l'unanimité, comme en témoignent les désaccords dès le congrès fondateur de juin 1972 entre les tenants « radicaux » du maintien de la référence à Ordre nouveau sous l'appellation « Front national pour un Ordre nouveau » (minorité menée par les membres du GUD[79]) et les « pragmatiques » qui insistent « sur la nécessité de jouer à fond la stratégie d'ouverture et de changement d'« image »[80] » et soutiennent le choix du nom de « Front national pour l'unité française » (motion conduite par François Brigneau[60]). Le discours tenu en interne sur la distinction maintenue entre les programmes respectifs des deux mouvements[81] en est une autre illustration. De même, lors du congrès de 1972, alors qu'« [une] minorité « pose clairement la question : « Ne peut-on craindre de voir, éventuellement, ce Front national échapper au contrôle d'Ordre nouveau ? », [il] leur est répondu qu'ON continue à revendiquer le rôle dirigeant au sein du Front, qu'il doit en rester l'élément moteur, « l'ossature autour de laquelle s'ordonne tout le reste »[82] ». La multiplication des emprunts à Ordre nouveau dissimulés dans l'imagerie et les slogans du nouveau Front national est encore un moyen de « rassurer les militants sur les référents identitaires originels du parti[83] », ce qui n'empêche pas la scission menée par Patrice Janeau qui fonde par la suite le Groupe action jeunesse[84].

Jean-Yves Camus souligne que la difficulté, à l'époque, réside dans « l'existence au sein de la droite nationale de deux cultures idéologiques antagonistes : celle d'Ordre nouveau, nationaliste-révolutionnaire, et celle des nationaux, souvent issus du poujadisme et du mouvement pour l'Algérie française »[85]. La création du nouveau parti se fait « dans une ambiance réciproque de parfaite méfiance », lepénistes et Ordre nouveau mettant concurremment en place des sections locales et annonçant des meetings de lancement distincts ; les statuts du mouvement doivent être rédigés sans aucune référence idéologique ou politique, afin d'éviter les conflits[86]. Pour Grégoire Kauffmann, « le FN naît ainsi d'un malentendu  pour ne pas dire d'un marché de dupes. D'autant que Le Pen avait promis le renfort de nombreux militants rencontrés à l'époque du poujadisme et des Comités Tixier-Vignancour. Or la moisson s'avère très décevante. Ne répondent à l'appel que les maigres troupes du Front uni de soutien au Sud-Vietnam dirigé par Roger Holeindre et celles, non moins dérisoires, de Justice et Liberté, le groupuscule de Georges Bidault  figure de la Résistance passée à l'OAS. Dans les faits, c'est bien Ordre nouveau qui, incitant tous ses adhérents à rejoindre la nouvelle formation, fournit au FN le gros de ses effectifs[62] » ; à Paris, 20 des 31 candidats du Front aux élections législatives viennent ainsi d'Ordre nouveau[87].

Ces tensions s'avivent après l'échec aux législatives de 1973. Jean-Marie Le Pen avait annoncé 400 candidats, mais le parti ne parvient à en présenter que 105[88]. Alors que l'objectif et le seuil de viabilité du mouvement avaient été fixés à 3 % des voix[60], le nouveau parti n'obtient que 108 000 voix[89], soit 1,3 % des suffrages exprimés au niveau national et 2,3 % dans les circonscriptions où il était présent[90]. Seul Jean-Marie Le Pen dépasse les 5 % à Paris[62]. Lors du troisième congrès d'Ordre nouveau en avril 1973, puis du premier congrès du Front national en juin, les dirigeants d'Ordre nouveau affirment une double stratégie : d'une part de maintien des objectifs nationalistes révolutionnaires du mouvement afin de conserver sa base militante, et d'autre part d'engagement maintenu dans la voie légaliste, c'est-à-dire dans le Front national où Ordre nouveau revendique cependant son autonomie politique[91].

Prise de contrôle par Jean-Marie Le Pen

La reprise de l'action militante et violente lors des congrès de juin 1973 conduit finalement à la dissolution d'Ordre nouveau par le gouvernement le 28 juin, en même temps que celle de la Ligue communiste[92], à la suite d'une nuit d'affrontement dans les rues parisiennes le 21 juin[93]. Alain Robert tente alors de conserver le capital politique et organisationnel acquis grâce à la création du Front national, tout d'abord en exigeant la majorité des sièges au bureau politique du parti[62], puis au travers d'une revue baptisée Faire front lancée en octobre 1973 et sous-titrée « Journal du Front national », amorce d'un « Front national bis ». Mais cette tentative se solde par un échec : Jean-Marie Le Pen désigne Victor Barthélemy, ancien membre du Parti communiste français et du Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, au poste de secrétaire administratif, et Dominique Chaboche au poste de secrétaire général, puis obtient par décision de justice « non seulement l'interdiction pour Faire front d'utiliser la mention « Front national » mais aussi l'usage exclusif du sigle frontiste[94] » Il peut alors « imposer un bureau politique tout à sa dévotion »[62].

Tandis qu'Alain Robert va fonder le Parti des forces nouvelles qui sera le principal concurrent du Front national tout au long des années 1970, Jean-Marie Le Pen se retrouve cependant alors « à la tête d'une organisation non seulement endettée mais également amputée d'une partie substantielle de sa base militante[95] » : la scission de Faire front entraîne la perte d'un tiers des dirigeants et de la majorité des cadres et militants[96]. Le Front national ne compte plus que quelques centaines d'adhérents[97].

Pour Alexandre Dézé, cette première scission illustre une constante de l'histoire du Front national, partagé entre « une logique électorale de conquête du pouvoir et une logique doctrinale d'affirmation identitaire[98]. »

Difficiles débuts des années 1970

Jusqu'au début des années 1980, le parti, alors fortement concurrencé par le Parti des forces nouvelles[99], ne décolle pas tant du point de vue du nombre d'adhérents (270 en 1980[100]) que des résultats électoraux. Cependant, comme le soulignent Nicolas Lebourg et Jonathan Preda, « plus jamais le néo-fascisme français ne parviendra à tenir la rue et faire l'actualité comme au temps d'Ordre nouveau. Alors que les nationalistes [révolutionnaires] étaient persuadés qu'il fallait un parti monolithique de révolutionnaires professionnels pour ressusciter l'extrême droite française, c'est finalement le national Jean-Marie Le Pen, qui sera en position de relever ce défi[101]. » Malgré le très faible score réalisé par Jean-Marie Le Pen lors de l'élection présidentielle de 1974 (0,75 %), sa candidature lui confère le statut de chef de file de l’extrême droite française et suscite une vague d'adhésions[102].

Alors que le FN est en grande difficulté sur les plans électoral, logistique, structurel et financier, le comité central du parti décide, à l'initiative de Franck Timmermans et en l'absence de Jean-Marie Le Pen, la tenue d'une séance extraordinaire à l'été 1979 qui lui permet de se réorganiser : l'historienne Valérie Igounet considère que « les propositions faites — et validées par le président du FN — vont constituer les fondements de l’organisation frontiste à venir »[103].

Jean-Marie Le Pen ne parvient pas à réunir les 500 signatures de maires nécessaires pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle de 1981 : il appelle à voter au second tour pour Jeanne d'Arc[104]. Lors des élections législatives qui suivent, le FN obtient 0,18 % des voix, soit son plus mauvais résultat depuis sa création[104].

Succès électoraux des années 1980-1990

Jean-Marie Le Pen, président du Front national de 1972 à 2011.

Pour Pascal Perrineau, la réussite électorale de Jean-Marie Le Pen dans les années 1980 « s'est appuyée, pour une bonne part, sur le courant de protestation politique qui traversait alors l'électorat de droite, désarçonné par sa défaite de 1981, et sur les interrogations qui taraudaient les grandes concentrations urbaines françaises confrontées à la montée de l'insécurité et au développement de l'immigration »[105]. Il met aussi en avant « la crise qu'ont déclenchée les chocs pétroliers de la décennie précédente »[106].

Les élections cantonales de mars 1982 voient la première percée du Front national, dont certains candidats parviennent à approcher ou dépasser les 10 % des suffrages exprimés comme à Grande-Synthe, dans le Nord (13,3 %), à Dreux-Ouest, dans l'Eure-et-Loir (12,6 %), à Pont-de-Chéruy, dans l'Isère (10,3 %), et à Dreux-Est (19,6 %)[106],[107]. D'après Gilles Vergnon, « la plupart des observateurs font débuter son ascension à l'élection municipale de mars 1983, catastrophique pour les gauches de gouvernement, quand Jean-Marie Le Pen obtient 11,26 % des suffrages exprimés dans le XXe secteur de Paris, tandis que la liste commune du RPR René-Jean Fontanille et du frontiste Jean-Pierre Stirbois à Dreux obtient 31 % des voix au premier tour, avant d'échouer de quelques voix au second »[108]. Pour Valérie Igounet, « l’émergence électorale du FN date de l’élection municipale partielle de Dreux (septembre 1983) »[104].

Le Front national réalise une nouvelle percée sur le plan national le avec 10,95 % des suffrages exprimés lors des élections européennes. Ce score lui permet d'avoir dix élus au Parlement européen. Pour Pascal Perrineau, ces élections marquent « la véritable « entrée en politique » du Front national. Pourtant, celle-ci surprend la plupart des observateurs. Avec 11 % des suffrages exprimés, le succès de la liste emmenée par Jean-Marie Le Pen est interprété dans un premier temps comme une « poussée de fièvre » caractéristique des mouvements de droite plébiscitaire et nationaliste qu'a toujours connus l'histoire politique française (le bonapartisme, le boulangisme, le poujadisme) et qui ne réussissent jamais à s'implanter durablement dans le paysage électoral »[109].

Pour Jérôme Fourquet, la percée électorale du FN en 1983-1984 ainsi que la création de SOS Racisme en 1984 sont la matérialisation immédiate de l'accès à la visibilité toute récente de la population issue de l’immigration maghrébine avec les grèves de l'industrie automobile française de 1982 à 1984, la Marche pour l'égalité et contre le racisme de 1983, différents faits divers, films et chansons, et conséquemment de la nouvelle place prise dans le débat public par les thèmes « de l’identité, du rapport à la nation, du multiculturalisme et de la lutte contre le racisme », alors que « le combat gauche/droite était principalement polarisé autour des questions économiques et sociales » jusqu'alors[110].

Le 16 mars 1986, après le passage au scrutin proportionnel pour les législatives, promesse de campagne de François Mitterrand permettant opportunément d'atténuer une défaite programmée[111], le Front national entre à l'Assemblée nationale et constitue le groupe Front national – Rassemblement national composé de 35 députés.

Décrit par Bruno Mégret comme un « parti artisanal », « sans cohérence politique ni idéologique », et « constitué de multiples chapelles issues de l'extrême droite et d'une masse de militants et de cadres nouveaux, venus pour beaucoup du RPR », le Front national rassemble des personnalités hétéroclites et des courants parfois antagonistes[112]. Alors que le nombre de militants progresse, Valérie Igounet relève que « les responsables FN nomment le premier venu dans les nouvelles sections. L'urgence se fait sentir : il faut reprendre la formation. Début 1985, 95 % des fonctions de l'appareil sont remplies par des bénévoles, « souvent admirables de dévouement, mais pas toujours disponibles ou compétents » d'après un document interne[113]. En 1988, Bruno Mégret devient le délégué général du FN, devenant ainsi le rival de Jean-Pierre Stirbois au sein du FN, d'autant plus qu'il devient l'un des dirigeants du FN dans la région PACA. Après la mort accidentelle de Jean-Pierre Stirbois en 1988, l'exécutif du FN voit arriver de nouvelles têtes autour de Bruno Mégret, comme Carl Lang ou Bruno Gollnisch. Aux élections municipales de 1989, le FN voit élire le premier maire de l'histoire du parti, Charles de Chambrun, à Saint-Gilles (Gard)[114]. Entre 1989 et 1993, Marie-France Stirbois est la seule élue frontiste à siéger à l'Assemblée nationale.

Le congrès de 1990 est, selon Sylvain Crépon et Nicolas Lebourg, le premier « où le FN s'affirme apte à gouverner la France. Bruno Mégret y déclare que le FN n'est pas en recherche d'alliance avec les droites mais a pour but de « réaliser la grande alternance, de prendre en charge la direction des affaires de la République »[115].

Après la chute du mur de Berlin, le FN, jusque-là d'orientation atlantiste, européiste et libérale, opère une mue qui le conduit notamment à choisir, selon les termes de Bruno Mégret, le camp du « nationalisme » contre celui du « mondialisme »[116]. Le parti s'oppose ainsi à la guerre contre l'Irak, une position incomprise par une partie de son électorat (par réflexe anti-arabe, remarque l'historien Nicolas Lebourg, 50 % des sympathisants FN déclarent soutenir l'attitude de François Mitterrand). L’hebdomadaire du parti décrit désormais l’atlantisme comme un « masque aux opérations des ploutocrates, des pétroliers, des émirs, de la Trilatérale, et des lobbies médiatiques ou financiers »[117].

Dans les années 1990, le FN prend une place de plus en plus importante dans la vie politique française. Ses campagnes s'axent sur la dénonciation de la corruption qui toucherait les grands partis français comme le PS ou le RPR. Le FN vise ainsi les déçus des partis ayant gouvernés les décennies précédentes.

Succédant à une campagne présidentielle où Jean-Marie Le Pen dépasse les 15 % de suffrages exprimés (4,3 millions des électeurs) et réalise une percée dans l'électorat populaire qui ouvre la voie à la thèse du « gaucho-lepénisme », les élections municipales des 11 et 18 juin 1995 donnent au Front national ses premiers maires dans plusieurs grandes villes de Provence-Alpes-Côte d'Azur : à Marignane, avec Daniel Simonpieri, à Orange, avec Jacques Bompard, et à Toulon, avec Jean-Marie Le Chevallier. Cette progression du frontisme municipal est suivie, en février 1997, par l'élection de Catherine Mégret à la municipalité de Vitrolles, contre un adversaire socialiste, dans le cadre d'une élection partielle. Cette victoire supplémentaire marque la progression, au sein du FN, de son mari, alors numéro deux du mouvement : Bruno Mégret. Jean-Marie Le Pen affiche un enthousiasme pour le moins mesuré face à ces victoires, craignant « la montée en puissance de ces notables locaux aux dépens de sa propre personne »[118].

Lors des élections législatives de 1997, le FN est présent au second tour dans 124 circonscriptions, un record dans son histoire[119].

Scission de 1998, un frein à la progression du parti

Bruno Mégret, à l'origine de la scission de 1998.

Lors des élections régionales de 1998, le bon score réalisé par le Front national complique l'élection des présidents de région et la question de l'alliance entre l'extrême droite et la droite parlementaire se pose.

La portée du succès électoral des élections régionales est rapidement éclipsée par les tensions qui éclatent publiquement au sein du parti frontiste. Lors du conseil national du , à Paris, Jean-Marie Le Pen est hué par les partisans du numéro deux, Bruno Mégret, pour avoir suspendu deux proches de celui-ci. Le président du Front national se voit reprocher son caractère autoritaire et ses polémiques, qui empêcheraient le parti d'accéder au pouvoir ; de son côté, Bruno Mégret apparaît plus consensuel et idéologiquement plus enclin à des alliances avec la droite que Jean-Marie Le Pen. Mais ce dernier refuse tout compromis avec Mégret, qu'il qualifie de « félon ». Le suivant, anticipant leur exclusion du parti, les proches de Bruno Mégret essayent de prendre la maîtrise du FN lors d'un conseil national extraordinaire s'appuyant sur un mouvement de pétitions de militants ; mais, saisie par Jean-Marie Le Pen, la justice constatera plus tard que les formes légales de convocation d'un congrès du mouvement n'étaient pas réunies.

Bruno Mégret est suivi dans sa démarche par une majorité d'élus et cadres du Front national (140 conseillers régionaux, 60 secrétaires départementaux, 50 membres du comité central), dont Marie-Caroline Le Pen. Le congrès extraordinaire dissident des 23 et , qui se déroule à Marignane, réunit 2 500 délégués. Bruno Mégret y est élu « président du Front national » et fonde le Front national-Mouvement national (FN-MN), qui reprend à son compte la flamme symbolique et le programme de gouvernement du Front national. Le FN-MN, devenu « Mouvement national » à la suite de l'action en justice de Jean-Marie Le Pen, est rebaptisé Mouvement national républicain (MNR) le .

Aux élections européennes de juin 1999, le score obtenu par l'extrême droite est relativement faible : la liste conduite par Bruno Mégret obtient 3,28 % des voix contre 5,69 % pour celle du Front national. À l'issue des municipales de 2001, le maire MNR de Marignane, Daniel Simonpieri, est largement réélu, tandis que Catherine Mégret l'emporte à Vitrolles, avant de voir son élection invalidée. Les médias considèrent alors que Jean-Marie Le Pen arrive au terme de sa carrière politique[120].

Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle de 2002

Logotype de la campagne présidentielle de Jean-Marie Le Pen en 2002.

À la surprise générale, le , alors que le Front national est encore affaibli par la scission intervenue en 1998, Jean-Marie Le Pen accède au second tour de l'élection présidentielle avec 16,86 % et 4 804 772 voix, devançant le Premier ministre et candidat socialiste, Lionel Jospin. C'est la première fois qu'un candidat d'extrême droite accède au second tour d'une élection présidentielle. De son côté, Bruno Mégret obtient 2,34 % des suffrages.

Dans l'entre-deux tours, des manifestations anti-FN se déroulent dans plusieurs villes de France et Jacques Chirac refuse de débattre avec lui dans le cadre du traditionnel débat télévisé du second tour. La quasi-totalité des candidats éliminés au premier tour appellent à voter pour Jacques Chirac, à l'exception de Bruno Mégret, qui se prononce pour Jean-Marie Le Pen, et de partis d'extrême gauche, dont Lutte ouvrière, qui ne donnent aucune consigne. Le , Jean-Marie Le Pen recueille 5 525 034 voix (17,79 %), soit le plus faible score obtenu par un candidat au second tour d'une élection présidentielle sous la Ve République.

Au premier tour des élections législatives de juin suivant, le Front national obtient 11,3 % des voix et le MNR 1,1 %. En 2005, des opposants à Jean-Marie Le Pen au sein du bureau national, comme Jacques Bompard et Marie-France Stirbois, sont mis à l'écart, tandis que Louis Aliot devient secrétaire général du parti en remplacement de Carl Lang. Le , Bruno Mégret se rallie à la candidature de Jean-Marie Le Pen en vue de l'élection présidentielle de 2007.

Érosion électorale et difficultés financières de 2007-2010

À partir de 2007, le FN subit une importante baisse de son influence électorale. Jean-Marie Le Pen n'obtient que 10,44 % des suffrages exprimés lors de l'élection présidentielle de 2007 (soit 6,4 points de moins qu'en 2002), arrivant en quatrième position derrière Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou. Le FN s'effondre ensuite à 4,3 % lors des élections législatives ayant eu lieu dans la foulée (moins 7 points par rapport au scrutin précédent). Une seule candidate, Marine Le Pen, se maintient au second tour dans sa circonscription et est battue. Ce sont les plus mauvais résultats du FN lors d'élections nationales depuis la fin des années 1980.

Cet effondrement est confirmé l'année suivante, lors des élections municipales, au cours desquelles les candidats du FN, qui éprouvent souvent des difficultés financières à constituer des listes, obtiennent des résultats extrêmement faibles (0,93 % des suffrages exprimés au premier tour, 0,28 % au second et seulement une soixantaine de conseillers municipaux). Le FN ne conserve une présence que dans trois conseils municipaux de villes de plus de 100 000 habitants : Mulhouse, Perpignan et Toulon. Le bilan des cantonales ayant eu lieu simultanément apparaît moins désastreux mais confirme lui aussi une nette tendance à la baisse (4,85 % des suffrages exprimés au niveau national au premier tour, contre 12,13 % lors du scrutin précédent, en 2004). Cette baisse d'influence s'accompagne de problèmes financiers importants qui ont notamment conduit à la vente du siège du Front national à Saint-Cloud[121],[122].

Le Front national doit par ailleurs faire face à la concurrence que lui oppose le MPF de Philippe de Villiers, qui défend des idées proches et qui a vu le rejoindre quelques anciens membres du FN, notamment les deux seuls maires affiliés au parti, tels Jacques Bompard, maire d'Orange, mais dont les deux fédérations corses ont rejoint le FN.

Après avoir revendiqué 40 000 adhérents à l'automne 2005  « chiffre surévalué » selon Valérie Igounet , Jean-Marie Le Pen n'en revendique plus que 20 000 à l'occasion du congrès de Bordeaux de novembre 2007, qui voit sa réélection pour trois ans, pour la première fois par le vote des militants[123].

Fin 2008, le parti se retrouve en difficulté financière avec une dette de huit millions d'euros et en grande perte de vitesse électorale sur fond de succession difficile à sa tête[124]. En octobre 2008, le parlementaire européen Jean-Claude Martinez, vice-président du Front national, fait dissidence : il annonce sa décision de présenter en dans la circonscription Sud-Ouest sa propre liste « MVL-Maison de la vie et de la liberté » face à celle du FN et de présenter une liste MVL dans toutes les autres circonscriptions. Un autre parlementaire européen, Fernand Le Rachinel, se rallie aussitôt à cette initiative. Le , le député européen Carl Lang annonce qu'il monte sa propre liste dans la circonscription Nord-Ouest face à Marine Le Pen investie par le parti. Carl Lang crée le Parti de la France[réf. nécessaire]. L'historienne Valérie Igounet présente le départ fin 2008 de Martine Lehideux et Martial Bild, après ceux de Michel Bayvet, Fernand Le Rachinel, Myriam et Christian Baeckeroot et Michel de Rostolan, comme « la troisième scission du FN », qui prépare l'avènement de Marine Le Pen[125].

Regains électoraux et succession de Jean-Marie Le Pen

Lors des élections régionales de 2010, où l'abstention n'a jamais été aussi forte, le parti rebondit. Avec 11,42 % des voix au premier tour, il se maintient au second tour dans douze régions, dont quatre seront remportées par la gauche sans majorité absolue des suffrages exprimés. Comparativement aux régionales de 2004, le parti perd des voix globalement, mais progresse dans toutes les régions où ses listes restent en lice et atteint 17,5 % des voix au second tour, avec notamment 18,4 % pour la liste conduite par Thierry Gourlot en Lorraine, 19,3 % pour Michel Guiniot en Picardie, 19,4 % pour France Jamet en Languedoc-Roussillon, 22,2 % pour Marine Le Pen dans le Nord-Pas-de-Calais et 22,9 % pour Jean-Marie Le Pen en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Jean-Marie Le Pen entouré des deux candidats à sa succession à la présidence du FN : Marine Le Pen et Bruno Gollnisch.

Le , le bureau politique désigne les 15 et pour le prochain congrès du Front national. Celui-ci doit avoir pour but de désigner le nouveau président du parti puisque Jean-Marie Le Pen a indiqué qu'il ne serait pas candidat à sa succession. Deux candidats sont déclarés : Marine Le Pen et Bruno Gollnisch, tous deux vice-présidents exécutifs du parti et députés européens. Marine Le Pen est, parmi les deux candidats, celle recueillant le plus de signatures de secrétaires départementaux : soixante-huit (contre trente pour son concurrent, Bruno Gollnisch) Une campagne interne en préalable au XIVe congrès se tient, du 1er septembre au , chacun des deux candidats en lice se déplaçant dans les différentes fédérations départementales. Les réunions de soutien à Marine Le Pen sont, le plus souvent, celles recueillant le plus de participants (jusqu'à huit cents à Paris en novembre 2010).

Lors du congrès de Tours, le , Marine Le Pen devient la présidente du parti, avec un taux de participation de 76,45 %, recueillant 67,65 % des voix[126],[127]. Jean-Marie Le Pen devient lui président d'honneur du parti. À l'issue du scrutin interne pour désigner son nouveau président, le parti compte 22 403 adhérents[128].

Présidence de Marine Le Pen

L'arrivée de Marine le Pen à la tête du parti est accompagnée pour le Front national par des scores importants sur plusieurs élections de suite, au point qu'elle affirme avoir bouleversé le paysage politique français en un « tripartisme[129]. » Cette analyse est partagée par d'autres responsables politiques, de droite comme de gauche[130] (et notamment par le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, qui estime que « le FN s'est mis au centre de la vie politique et va être l'enjeu des prochaines élections[131]. »).

Une « dédiabolisation » revendiquée

Depuis son arrivée à la tête du Front national, Marine Le Pen a rapidement progressé dans les enquêtes d'opinion[132]. Selon plusieurs universitaires, ceci s'explique par une stratégie de crédibilisation et normalisation (ou pour reprendre le terme du Front national, de « dédiabolisation ») poursuivie par Marine Le Pen. Celle-ci consiste à adopter un discours plus « respectable » en s'éloignant des positions et déclarations les plus controversées de Jean-Marie Le Pen[133] concernant l'antisémitisme[134], l'immigration[135] ou l'avortement, au profit de problématiques plus sociales. Cela passe également par l'exclusion de membres parmi les plus radicaux[136],[137].

En février 2013, un article du quotidien Le Monde constate que le Front national « se banalise aux yeux des Français[138] » d'après les résultats d'un sondage réalisé à intervalles réguliers par l'institut TNS Sofres[139], ce qui attesterait de la « réussite de la stratégie dite de « dédiabolisation » voulue et portée par Marine Le Pen[138] ». L'universitaire Alexandre Dézé indique cependant que ces résultats sont à manier avec précaution car, selon lui, « bien d'autres résultats du baromètre 2013 montrent que le FN est encore loin d'être perçu comme un parti « normal » par la population[140],[141] ».

Le 20 août 2015, le bureau exécutif du Front national se réunit pour sanctionner un nouveau dérapage de Jean-Marie le Pen, datant du 4 avril 2015. Après délibération, ce bureau exécutif choisit à la majorité d'exclure le co-fondateur du parti[142]. Cette décision suscite la réprobation de plusieurs cadres du parti[143].

Louis Aliot et Florian Philippot exercent un rôle central dans la stratégie de dédiabolisation, le premier en excluant des cadres considérés comme trop radicaux, le second en portant « l'expression d’une ligne moins droitière sur les enjeux culturels » selon les chercheurs Antoine Bristielle, Tristan Guerra et Max-Valentin Robert[144].

En 2012, le sociologue Sylvain Crépon montre, pour ce qui est du militantisme au sein de ce mouvement dans les années 2000 et 2010, la permanence du « vieux fond nationaliste de l'extrême droite française, dont l'une des principales caractéristiques idéologiques consiste à se montrer hermétique aux valeurs universalistes des droits de l'homme », et surtout celle de la question identitaire qui « constitue, aujourd'hui encore, la pierre angulaire de l'idéologie du nouveau lepénisme[145] ».

Virage économique à gauche

Le programme économique du Front national a été décalé sur la gauche[Quand ?] pour favoriser une approche beaucoup plus opposée à la mondialisation et étatiste du protectionnisme social[146]. Par cette évolution, le Front national souhaite adopter une position plus classique et crédible et répondre plus directement aux inquiétudes économiques des classes populaires[147]. Le sociologue Sylvain Crépon fait cependant remonter ce tournant plus avant, aux années 1990 et à la thématique « ni droite ni gauche… Français » : il s'agirait, selon cet auteur, d'un renouement avec les fondements de la doctrine de l'extrême droite des années 1930, incarnée alors en partie par le Parti populaire français de Jacques Doriot[148].

Alors que Jean-Marie Le Pen défendait un programme issu du poujadisme de défense des classes moyennes et des artisans opposés à l'État, Marine Le Pen, dans le contexte de mondialisation a « gauchi » le discours libéral de son père, proposant notamment une augmentation de 200 euros pour les rémunérations en dessous de 1,4 SMIC ou encore le maintien de la retraite à 60 ans, s'adressant par ce biais à la France des « petits », victimes, selon elle, de l'ultralibéralisme et de l'Europe. Concurrençant le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, elle projette de prélever 15 % des profits des 50 plus grands groupes économiques, une taxe de 33 % sur les délocalisations et la nationalisation temporaire des banques[149].

Le politologue Christophe de Voogd, professeur à l'IEP de Paris, note que le discours économique de Marine Le Pen a permis l'« attraction », sinon l'« hégémonie » du FN sur les ouvriers, les jeunes sans emploi, les retraités modestes, ainsi que les agents publics paupérisés. Il relève ainsi un double phénomène depuis plusieurs années : « le passage des thèmes étatistes et égalitaristes de la gauche radicale au Front national, en même temps que celui-ci radicalisait son anti-européisme, jusqu'à prôner une sortie non seulement de l'euro mais, dans les faits, de l'Union »[150].

Le Front national attaque l'Union européenne notamment sur trois points :

  • le rôle de la Banque centrale européenne est, selon le FN, centré sur la lutte contre l'inflation, mais pas contre le chômage[151] ;
  • la France serait mise en concurrence économique déloyale avec des pays à bas coûts de salaire[152] ;
  • l'ouverture totale des frontières conduirait aux délocalisations et à la désindustrialisation de la France[153].

La critique de la mondialisation devient le cheval de bataille de Marine Le Pen[154].

Question sociétales

En réponse à l'évolution des mœurs et afin de ne pas se couper radicalement de la nouvelle génération militante, le discours sur l'interruption volontaire de grossesse rompt avec la ligne idéologique historique du parti[155]. Cette adaptation s'inscrit dans une logique idéologique propre où l'ethnocentrisme et la question identitaire jouent toujours un rôle majeur : tandis que les anciennes générations du parti rejetaient le féminisme comme une atteinte aux valeurs françaises « traditionnelles », c'est au nom de celles-ci et en opposition aux cultures supposées « archaïques » et « patriarcales » de l'islam que les nouvelles générations opèrent ce retournement[156].

Laurent de Boissieu relève : « C’est le seul grand parti, avec Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, à s'être engagé à « abroger » le mariage homosexuel en cas d'accession au pouvoir. Pour autant, il ne s'est pas créé dans sa mouvance l'équivalent de Sens commun pour l'UMP puis LR. […] Surtout, le FN n'a jamais appelé à participer aux « manifs pour tous » de 2013-2014 […]. Le politologue Gaël Brustier analysa que le parti d'extrême droite avait cherché un « point d'équilibre », qu'il résume dans la formule « conserver Saint-Nicolas-du-Chardonnet et conquérir le Marais ! »[157] Pour les couples de même sexe, le FN entend remplacer la possibilité de se marier par un « PACS amélioré » ou une « union civile », sans effet rétroactif[158]. Selon le Cevipof, 32,5 % des couples gay mariés ont voté pour le FN au premier tour des élections régionales de 2015, contre 27,7 % chez l’ensemble des électeurs[159].

Formation des candidats et des cadres

La normalisation passe également par la formation des cadres du parti et une présence locale accrue, avec la création, en septembre 2012, d'une délégation nationale aux actions de proximité, confiée au conseiller régional du Languedoc-Roussillon Julien Sanchez, et sur la ruralité, l'agriculture et l'environnement, questions désormais gérées par Leif Blanc[160], ancien journaliste au Figaro Magazine et Paris Match. D'autre part, le Front national relance une dynamique de formation interne interrompue depuis la scission mégrétiste, avec la mise en place de la formation Campus bleu Marine (CBM) en janvier 2013, sous la direction de Louis Aliot. Celle-ci propose des modules consacrés aux élections municipales (avec l'objectif de réaliser plus de 600 formations de candidats et de constituer 500 listes pour le printemps 2014), à la communication et aux actions de terrain, prolongés par des ressources en ligne. Si les contenus ne diffèrent pas fondamentalement de ceux mis en place par Carl Lang via le Secrétariat général du Front dans les années 1990, cette nouvelle stratégie de formation s'en distingue par l'origine des formateurs eux-mêmes, le plus souvent étrangers à l'extrême droite radicale[161]. Cependant, il existe une tension entre d'une part ce souci de formation des cadres à une culture de gouvernement qui fait défaut, associé au nouveau courant technocratique représenté par Florian Philippot, contesté au sein du parti, et d'autre part le discours populiste sur le thème « nous sommes composés de gens populaires ancrés dans la vraie vie » qui est l'une des particularités du Front national[162].

Relations avec la nébuleuse des droites extrêmes

À partir de 2011, sous l'entreprise de normalisation de Marine Le Pen, le Front national rompt plus ouvertement avec les mouvances des droites extrêmes qui poursuivent avec lui de longue date des stratégies d'alliance ou d'entrisme, au moins dans la mesure où il s'agit des plus voyantes dans les médias. On voit ainsi les Jeunesses nationalistes révolutionnaires de Serge Ayoub ou d'une manière générale « toute personne ayant un look crâne rasé » être exclues du défilé emblématique du 1er mai, notamment via des instructions adressées aux secrétaires départementaux du Front[163].

Limites de l'évolution idéologique
Florian Philippot, vice-président du FN de 2012 à 2017.

Plusieurs analystes et chercheurs estiment que cette évolution idéologique est limitée.

Nicolas Lebourg, historien et chercheur à l'université de Perpignan, estime que « [la] vision du monde [de Marine Le Pen] correspond à la structure profonde du national-populisme, le courant structurant de l'extrême droite française [pour lequel] il faut privilégier le rapport direct entre le sauveur et le peuple, par-delà la trahison d'élites fatalement corrompues. Il est l'apologiste d'un nationalisme fermé recherchant une unité nationale mythique et altérophobe. Il joint des valeurs sociales de gauche et des valeurs politiques de droite (ordre, autorité, etc.)[164] ». Pour l'historien Stéphane François, « Marine Le Pen reste quand même dans la continuité de son père, notamment lorsqu'elle cherche à se présenter comme la protectrice des classes populaires […] La rupture est plutôt à chercher dans le style de Marine le Pen, qui rompt réellement avec celui de son père[165] ».

Le politologue Jean-Yves Camus souligne pour sa part que « les exclusions de militants trop marqués par le néo-fascisme, la reconnaissance par Marine Le Pen de la Shoah comme d'une « abomination », son rejet sincère du négationnisme et du nazisme, ont également pour limite la persistance au sein du FN de noyaux militants radicaux dont la vision du monde a pour base la nécessité de répudier toutes les idées fondatrices de la démocratie libérale, avec une fixation particulière contre l'antiracisme, l'égalitarisme et l'universalisme[166] ». Le magazine Marianne recense ainsi nombre de déclarations antisémites après 2010 qui n'ont fait l'objet d'aucune sanction par le parti[167]. Des candidats investis par le FN aux élections départementales de 2015 sont également mis en cause pour des propos haineux[168].

De même que Sylvain Crépon[169], Jean-Yves Camus considère que cette stratégie de normalisation se heurte au besoin du Front national de rester une force « anti-système » pour conserver sa crédibilité auprès de ses militants : à trop se normaliser, le Front national courrait le risque de se couper de sa base historique[166]. De fait, dans une étude comparée des discours électoraux de Jean-Marie et Marine Le Pen, Marion Ballet, chercheuse en sciences politiques à l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, montre que « les marqueurs affectifs de la culture frontiste demeurent invariables sur la période étudiée, de 1988 à 2012, et ne se trouvent pas affectés par le changement de leadership au FN »[170] : loin de se rapprocher du discours des partis de gouvernement, celui du Front national reste caractéristique d'un parti hors système, les thèmes de l'indignation et de la peur y étant toujours les plus présents et « la passion nationale fortement sollicitée, tandis que les appels à l'espoir demeurent peu nombreux et dirigés vers un avenir lointain[170] ».

Plusieurs politologues estiment qu'il y a deux Front national : le FN « philippiste » (du nom du vice-président Florian Philippot, dont la ligne est suivie par Marine Le Pen) ou FN « du Nord » (en référence à son implantation géographique), aux positions souverainistes et protectionnistes, et le FN « lépeniste » (du nom de l'ancien président Jean-Marie Le Pen) ou FN « du Sud », moins étatiste et plus sensible aux questions identitaires[171],[172],[173].

Marine Le Pen à 17,9 % et retour à l'Assemblée en 2012

Aux élections cantonales de 2011, le FN parvient à se maintenir dans 402 cantons, sous le slogan « Contre le système UMPS : la vague bleu Marine »[174]. La tactique du « front républicain » permet de contenir la performance du Front national, qui obtient seulement deux conseillers généraux (dans le Var et le Vaucluse). Deux mois plus tard, le , la candidature de Marine Le Pen à l'élection présidentielle de 2012 est validée à l'unanimité par le bureau politique du FN[175]. Dans le même temps, les intentions de vote en sa faveur diminuent et elle est à nouveau donnée troisième dans l'optique du premier tour[176].

Dans son projet présidentiel, Marine Le Pen déclare souhaiter redonner à la France son indépendance dans tous les domaines, fermer la parenthèse de l'« hyper-libéralisme » et du « mondialisme », renverser le mouvement de désindustrialisation et de délocalisation[177]. Du côté des recettes budgétaires, elle prône le retour à une monnaie nationale, l'instauration de taxes à l'importation, une baisse de la contribution française au budget de l’UE, une réduction importante de l'immigration et le rapatriement de tous les clandestins, la lutte contre la fraude fiscale et sociale ; du côté des dépenses, elle se prononce pour une augmentation des budgets de la fonction publique de l'État et de la formation professionnelle, l'augmentation de 200 euros net de tous les salaires inférieurs à 1,4 fois le Smic par une exonération des cotisations sociales, l'augmentation de la prise en charge de santé pour les plus pauvres et les zones rurales[178],[179].

Selon ses partisans, Marine Le Pen peine à obtenir les 500 signatures d'élus nécessaires pour être candidate à l'élection présidentielle[180]. En décembre 2011, elle saisit le Conseil d'État afin d'obtenir l'anonymat des parrainages, invoquant le fait que les élus sont soumis à des pressions[181] ; le Conseil constitutionnel, saisi d'une QPC dans le cadre de cette procédure, ne déclare pas contraire à la Constitution la disposition législative qu'elle contestait[182]. Les déclarations de Marine Le Pen sur ses difficultés à recueillir ses parrainages sont parfois présentées comme un « bluff » ayant pour objectif de faire parler d'elle dans les médias[183],[184],[185]. Elle obtient finalement les parrainages nécessaires[186].

Marine Le Pen en meeting, le 25 mars 2012, à Bouguenais (Loire-Atlantique).

Durant sa campagne présidentielle, Marine Le Pen adopte un rythme hebdomadaire de meetings qui s'accélère après l'entrée en campagne officielle du président sortant, Nicolas Sarkozy. La candidate FN, qui donne parfois la parole aux participants, y est écoutée par un public généralement moins nombreux que pour ses concurrents (entre 1 200 et 6 500 participants). Des difficultés de financement de sa campagne l'empêchent de tenir plusieurs rassemblements[187].

Au premier tour, totalisant 6,4 millions de voix, soit 17,9 % des suffrages exprimés, Marine Le Pen termine troisième[188]. Elle réalise un résultat supérieur à ceux de son père Jean-Marie Le Pen, qui avait obtenu son meilleur score en 2002, avec 16,9 % des suffrages au premier tour. Alors que certains membres de son parti sont tentés d'appeler à voter pour Nicolas Sarkozy au second tour, elle ne donne pas de consigne de vote et indique qu'elle votera blanc[189],[190].

Dans la revue Le Débat, Marcel Gauchet et Jean-François Kahn notent, qu'après cette élection, le FN est devenu l'opposant universel à la gauche, mais aussi à la droite. Le remplacement du discours plutôt libéral de Jean-Marie Le Pen par celui, étatiste et social de sa fille, « a renoué avec le ressort d'une des alliances les plus fortes dans le champ politique français, celle de l'aspiration nationale et de l'aspiration sociale », sans toutefois que le parti puisse pour l'instant participer au pouvoir, les auteurs concluant : « impossible de gouverner sans lui, impossible de gouverner avec lui »[191].

En vue du scrutin législatif de juin 2012, Marine Le Pen lance la coalition du Rassemblement bleu Marine (RBM), qui comprend le Front national, d'autres structures (Souveraineté, indépendance et libertés, Entente républicaine) et des personnalités politiques comme l'avocat médiatique Gilbert Collard. Au premier tour, les candidats FN obtiennent 3,5 millions de voix, soit 13,6 % des suffrages exprimés au niveau national, en net recul par rapport à l'élection présidentielle mais en forte progression par rapport au premier tour des élections législatives de 2007. Au second tour, 61 candidats FN se maintiennent[192]. Deux sont élus députés à l'occasion de triangulaires face à des candidats PS et UMP : ainsi, émerge sur la scène politique nationale la petite-fille du fondateur et la nièce de la présidente, Marion Maréchal, qui l'emporte dans la 3e circonscription du Vaucluse, tandis que Gilbert Collard, membre du RBM, est élu dans la 2e circonscription du Gard. C'est le retour du FN à l'Assemblée nationale, après la période 1986-1988 (l'élection remportée en 1997 ayant été invalidée). En revanche, dans la onzième circonscription du Pas-de-Calais, Marine Le Pen arrive largement en tête du premier tour  éliminant Jean-Luc Mélenchon, son concurrent du Front de gauche à l'élection présidentielle de 2012  mais s'incline de peu au second tour face au PS Philippe Kemel[193]. Le porte-parole de la campagne présidentielle, Florian Philippot, échoue quant à lui en Moselle[194].

Succès aux élections municipales et européennes de 2014

Le , Florian Philippot et Jean-François Jalkh deviennent vice-présidents du parti, chargé de la stratégie et de la communication pour le premier (qui fait également pour la première fois son entrée au bureau exécutif), et chargé des affaires juridiques et des élections pour le second[195]. Le FN compte désormais cinq vice-présidents au total avec Louis Aliot, Marie-Christine Arnautu et Alain Jamet[195]. À cette occasion, la délégation générale est supprimée, et Louis Aliot passe de la vice-présidence chargée du projet à celle chargée de la formation et des manifestations[195]. L'historien Nicolas Lebourg et le documentariste Joseph Beauregard notent que Florian Philippot a « peu ou prou obtenu ce que n'avait eu aucun numéro deux, la fusion sous son autorité de prérogatives relevant de la présidence, du secrétariat général et de la délégation générale »[196].

Julien Sanchez, élu maire de Beaucaire en 2014.

Le Front national annonce en octobre 2012 la constitution de listes « Bleu Marine » - listes d'union dans le cadre du Rassemblement bleu Marine dans plusieurs villes ; plusieurs centaines de têtes de listes FN et/ou RBM sont d'ores et déjà investies par la commission nationale d'investiture du mouvement :

  • Paris : La tête de liste FN à Paris pour les élections municipales de 2014 est Wallerand de Saint-Just, conseiller régional et trésorier du FN. Il est investi le .
  • Marseille : La tête de liste FN à Marseille pour les élections municipales de 2014 est Stéphane Ravier[197], conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur et membre du bureau politique du Front national.
  • Lyon : Pressenti comme tête de liste FN aux élections municipales de 2014 à Lyon depuis l'hiver 2011, Christophe Boudot, secrétaire départemental du mouvement dans le Rhône, confirme sa candidature le 16 mars 2013 sur le site Lyon capitale. Quelques semaines plus tôt, la fédération FN du Rhône met en place un site se voulant le « Cahier de doléances virtuel des Lyonnais, Les Lyonnais parlent aux Lyonnais », voulant recueillir l'avis des habitants de Lyon sur le bilan du maire sortant, le socialiste Gérard Collomb.

Les sondages à l'approche du scrutin des élections municipales de 2014 prédisent une percée du parti. Pour Le Figaro, cela s'explique par la nouvelle stratégie du FN visant à nationaliser son implantation et présenter le maximum de candidats, ce qui n'était pas le cas auparavant ; d'autre part, cela se conjugue avec l'évolution de la sociologie de ses électeurs, conquérant des parts dans les milieux populaires, ruraux et, fait nouveau, dans les zones périurbaines. Toujours distancé par le PS et l'UMP, il ambitionne en 2014 de se maintenir au second tour dans de grandes villes en provoquant des triangulaires[198]. Si le FN se fixe l'objectif de présenter autant de listes que possibles (20 000 candidats au total), l'expérience limitée de ses effectifs en comparaison des autres principaux partis le conduit à mobiliser les réseaux familiaux[199].

Au bilan, il obtient 1 544 sièges de conseillers municipaux[200], et plusieurs communes dont Hénin-Beaumont (Steeve Briois) dès le premier tour, Fréjus (David Rachline), le Septième secteur de Marseille (Stéphane Ravier), Beaucaire (Julien Sanchez), Villers-Cotterêts, Hayange, Le Pontet, Le Luc, Cogolin, Mantes-la-Ville. À Béziers, la liste de Robert Ménard, soutenue par le FN, emporte le second tour[201], de même qu'à Camaret-sur-Aigues.

Manifestation parisienne contre le résultat du Front national aux élections européennes.

En vue de constituer un groupe au Parlement européen à la suite des élections européennes de 2014, le Front national lance un certain nombre de négociations avec des partis politiques des États membres de l'Union susceptibles de partager ses positions. En janvier 2014, une alliance est ainsi conclue avec la Ligue du Nord[202].

Logotype édité par le FN à l'occasion du scrutin européen de 2014.

À l'issue du scrutin, le FN arrive en tête, avec 24,86 % des voix, et remporte 24 sièges[203] (nombre ensuite réduit à 23 après que Joëlle Bergeron a quitté le FN). Il s'agit dans son histoire de la première élection nationale où le FN arrive en première position[204]. En réaction à sa victoire, quelques manifestations d'étudiants ont lieu, mais elles mobilisent bien moins qu'après le premier tour de l'élection présidentielle de 2002, qui avait vu Jean-Marie le Pen se qualifier pour le second tour[205].

Entrée du parti au Sénat pour la première fois, en 2014

À l'issue des élections sénatoriales de 2014, le FN fait pour la première fois son entrée au Sénat, avec deux élus : Stéphane Ravier, dans les Bouches-du-Rhône, et David Rachline, dans le Var. Ce dernier, en tant que benjamin, comme l'est Marion Maréchal à l'Assemblée nationale, tient l'urne de l'élection du président.

Enracinement du FN aux élections locales de 2015

Durant la campagne des élections départementales de 2015, plusieurs sondages donnent le FN en tête du scrutin ou talonnant l'alliance UMP-UDI[206]. Lors du premier tour, le FN arrive en deuxième position au niveau national, derrière le bloc de droite. Il est le premier parti de France si l'on considère les résultats par partis, ce qui témoigne de son « enracinement » sur le territoire alors que ce type d'élections ne lui est généralement pas favorable. Le parti frontiste réalise de bons scores dans ses fiefs électoraux, notamment dans les villes gagnées aux municipales. Il gagne plusieurs cantons dès le premier tour et se qualifie à de nombreux endroits pour le second tour, notamment dans 37 des 41 cantons du Nord.

Tandis que le Premier ministre, Manuel Valls, se félicite de la victoire des « formations républicaines »[207], le FN réalise un score jamais atteint jusque-là lors d'élections locales (5 142 177 voix en sa faveur), le record précédent ayant été établi aux régionales de 2004 (3 564 064 bulletins)[208]. À l'issue du second tour, le Front national obtient finalement 62 conseillers départementaux, mais échoue à être majoritaire dans les départements de Vaucluse et de l'Aisne, qu'il convoitait[209]. Il remporte 31 cantons en une seule session électorale, alors qu'il n’avait remporté que 22 élections au scrutin majoritaire avant 2014 (17 cantons et 5 circonscriptions législatives)[210].

Marine Le Pen au second tour de la présidentielle de 2017

Marine Le Pen en meeting à Lille, le 26 mars 2017.

À l'issue du premier tour, Marine Le Pen se qualifie pour le second tour avec Emmanuel Macron, en arrivant en deuxième position, avec 21,3 % des suffrages exprimés.

Dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2017, Marine Le Pen, qualifiée pour le second tour, se met « en congé » de la présidence du FN, conduisant Jean-François Jalkh à prendre les rênes du parti par intérim en tant que premier vice-président du parti, selon l'article 16 des statuts du FN[211],[212]. Il se retire trois jours après devant la polémique suscitée par des propos négationnistes tenus en 2000. Il est alors remplacé par Steeve Briois[213].

Après une deuxième semaine de campagne d'entre-deux-tours jugée médiocre, notamment lors du traditionnel débat télévisé, Marine Le Pen recueille 33,90 % des voix face à Emmanuel Macron. Ce score est inférieur aux prévisions, ce qui lui attire des critiques au sein même du Front national et conduit à l'exclusion de plusieurs membres du parti[214],[215],[216].

Lors des élections législatives de 2017, huit députés du FN ou soutenus par le FN sont élus : Marine Le Pen, Louis Aliot, Gilbert Collard, Emmanuelle Ménard, Bruno Bilde, Sébastien Chenu, Ludovic Pajot et José Évrard[217].

Scission de Florian Philippot
Logo du parti Les Patriotes, lancé en 2017 par Florian Philippot, défenseur d’une ligne « sociale-souverainiste » au sein du FN.

Le résultat obtenu par Marine Le Pen à l'élection présidentielle de 2017, en deçà des attentes, suscite des débats internes sur la ligne du parti, qui doit être définie lors de son XVIe congrès, repoussé à mars 2018. La rivalité entre Marion Maréchal et Florian Philippot ne s'éteint pas avec le retrait de la première de la vie politique. Deux camps défendent deux lignes antagonistes : le premier, plutôt identitaire et conservateur quant à l'histoire du parti, est représenté par Louis Aliot et Nicolas Bay ; le second, tenté par la remise à plat de l'identité du FN, a pour meneur Florian Philippot et comme principal soutien Sophie Montel[218].

Ces derniers, avec plusieurs autres élus, finissent par quitter le parti, le 21 septembre 2017, formant Les Patriotes[219],[220]. Cette scission est sans commune mesure avec celle de 1998-1999, qui avait conduit au départ de plus de 60 % des cadres du parti[221]. Le nombre d'adhérents du parti est également en baisse en décembre 2017, et il est annoncé que Marine Le Pen ne dirigera pas la liste FN aux élections européennes de 2019[222].

Congrès de Lille de 2018

En novembre 2017, Marine Le Pen lance une consultation des adhérents sous la forme de 80 questions portant sur les évolutions à apporter à la ligne (notamment sur une éventuelle sortie de la zone euro) et à l'organisation interne du parti[223]. Lors du congrès de Lille, en , 79 % des adhérents approuvent les nouveaux statuts du parti, qui transforment notamment le comité central en conseil national et suppriment la fonction de président d'honneur, jusqu'alors occupée par Jean-Marie Le Pen. À nouveau seule candidate, Marine Le Pen est élue à la tête du parti pour un troisième mandat. Elle propose alors « Rassemblement national » comme nouveau nom du parti et indique que l'option sera soumise au vote des militants[224].

Changement de nom

Le nom, « fusion sémantique de Front national et Rassemblement bleu Marine[225] », rappelle celui du groupe FN-RN, présent à l'Assemblée nationale de 1986 à 1988, qui est une référence pour Marine Le Pen[226]. Pour l’historienne Valérie Igounet, les termes « rassemblement » et « national » ont « un sombre passé » : elle mentionne le Rassemblement national populaire (RNP), un mouvement politique français fasciste et collaborationniste qui espérait devenir le parti unique sous le régime de Vichy[227]. En 1954, Jean-Louis Tixier-Vignancour, avocat et homme politique d'extrême droite, était à l’origine du Rassemblement national français (RNF)[228]. La flamme tricolore stylisée, adoptée en 1972 et inspirée de celle du mouvement néo-fasciste italien MSI, reste le symbole graphique du parti[227],[229].

L’annonce de ce nouveau nom donne lieu à des contestations. En effet, le logotype « Rassemblement national » reprenant la flamme du FN (sur fond de croix de Lorraine) a été déposé à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) en 2013[alpha 1] par Frédérick Bigrat, qui se revendique comme président de l'association « Rassemblement national »[alpha 2],[232]. D’autre part, Igor Kurek, gaulliste anti-FN et ancien proche de Charles Pasqua, qui se présente également comme président du Rassemblement national, revendique la propriété de la marque et promet de faire appel à la justice si le nouveau nom est adopté[235],[236]. Marine Le Pen et Nicolas Bay annoncent alors des poursuites pour « utilisation frauduleuse » de la flamme et du nom qui aurait été déposé dès 1986 par le FN[237],[238].

La consultation des adhérents a lieu par courrier à partir du [239]. Avec 53 % de participation et 80 % des votes en faveur du changement de nom, le Front national annonce, le , que sa nouvelle dénomination est « Rassemblement national »[240].

Élections européennes de 2019

Les élections européennes de 2019, qui se tiennent à nouveau au niveau national et non plus par circonscription interrégionale, sont les premières élections du parti sous sa nouvelle appellation[241]. Marine Le Pen choisit Jordan Bardella, porte-parole du RN et directeur national de Génération nation âgé de seulement 23 ans, pour conduire la liste du parti[242]. Pour Lucie Soullier (Le Monde), « Jordan Bardella ne dépasse jamais de la ligne tracée par sa patronne[243] ». Dans la foulée, Thierry Mariani et Jean-Paul Garraud annoncent quitter Les Républicains pour rejoindre la liste du RN[244].

Sur le programme présenté par le parti, dénommé « Pour une Europe des nations et des peuples », le site Toute l'Europe relève : « Le parti d'extrême droite propose de “rétablir le contrôle aux frontières nationales”, mais également “d'en finir avec la concurrence déloyale organisée par Bruxelles” en abrogeant notamment la directive sur le travail détaché. Concernant les institutions, le RN propose de supprimer la Commission européenne pour “redonner le pouvoir aux peuples”. Plus question donc de sortir de l'UE ou de la zone euro mais le RN veut promouvoir une “Alliance européenne des nations” et “sauver l'Europe de l'UE”[245]. ».

À l’issue d'un scrutin marqué par une hausse de la participation comparé au précédent, le Rassemblement national arrive en tête de justesse, moins d'un point devant la liste de la majorité présidentielle, avec 23,3 % des suffrages exprimés (– 1,5 point par rapport à 2014) et 23 élus au Parlement européen (– 1)[alpha 3].

Reflux électoral commencé en 2020

En 2020, la conquête de Perpignan, ville de plus de 100 000 habitants, par Louis Aliot (photo) masque des élections municipales en demi-teinte pour le RN, qui peine à s’implanter ailleurs.

Lors de sa campagne pour les élections municipales de 2020, Marine Le Pen met toujours l'accent sur l'immigration et l'insécurité, « thématiques au cœur du programme des candidats dans leurs villes respectives » selon Jérôme Fourquet, mais s'appuie également sur les concepts de « localisme »  déjà présent en bonne place dans le programme des élections européennes  et de « métropolisation » pour mieux lutter contre le « mondialisme » et « l'arrogante fatuité des prétendues élites » : selon Le Point, « son discours populiste porte une cohérence philosophique inédite »[247]. Première personnalité politique à avoir déclaré sa candidature à l'élection présidentielle de 2022, elle présente les élections locales comme un instrument de conquête du pouvoir présidentiel[247]. Cependant, selon un décompte de L'Opinion, le RN dépose moins de 400 listes lors de ces élections, contre environ 600 lors des municipales de 2014, se donnant pour objectif de présenter des listes moins nombreuses mais plus solides[248],[249]. Le RN conserve huit des dix villes remportées en 2014, avec des victoires nettes et souvent acquises dès le premier tour, mais voit ses scores reculer par rapport à 2014, perd Mantes-la-Ville (Yvelines), Le Luc (Var) ainsi que le 7e secteur de Marseille (défaite de Stéphane Ravier) ; le parti remporte quelques nouvelles mairies, dont surtout Perpignan avec Louis Aliot, ainsi que trois plus petites villes dans le Vaucluse (Morières-lès-Avignon, Bédarrides et Mazan), Moissac en Tarn-et-Garonne et Bruay-la-Buissière dans le Pas-de-Calais[250],[251],[249]. Le RN perd un peu plus de 40 % de ses effectifs dans les conseils municipaux, passant d'environ 1 500 élus en 2014, à environ 850 élus, au lieu de plusieurs milliers escomptés[252],[249].

Les élections régionales et départementales de 2021 se soldent également par un échec important du Rassemblement national. À la surprise générale, et notamment des sondeurs, le parti n’arrive en tête du premier tour qu’en Provence-Alpes-Côte d'Azur, contre six régions en 2015. Le parti recule partout en France, et parfois de façon très significative, ce qui conduit ses dirigeants à appeler son électorat à aller voter au second tour, dans un contexte d’abstention record (près de 67 %). À l’issue d'un second tour qui n’est pas marqué par un regain de mobilisation, en PACA, la seule région où l’extrême droite pouvait espérer l’emporter, l’alternance n’a pas lieu, notamment en raison d'un front républicain. Au total, le parti perd près d’un tiers de ses élus régionaux par rapport à 2015[253]. Les départementales sont également marquées par un recul, notamment dans les Hauts-de-France et le Sud ; alors que le parti avait en 2015 manqué de peu de remporter le Vaucluse, fief de Marion Maréchal, les espoirs se portaient cette fois dans les Pyrénées-Orientales dans la lignée de l’élection de Louis Aliot à la mairie de Perpignan, mais aucun canton n’est remporté[254]. Le RN perd 17 cantons, soit plus de la moitié du total remporté en 2015, et n’en gagne que trois (Moissac, Bruay-la-Buissière et Marseille-6)[255].

Le XVIIe congrès du parti se tient quelques jours après cet échec, à Perpignan. À nouveau seule candidate, Marine Le Pen est élue pour un quatrième mandat à la présidence, sans que ne soient communiqués les chiffres de la participation dans un contexte de reflux du nombre d’adhérents. À cette occasion, elle préfère Jordan Bardella à Louis Aliot pour la première vice-présidence du RN, ce qui permettra au premier d’assurer l’intérim à la tête du mouvement lors de la campagne présidentielle de 2022. Le « clan d’Hénin-Beaumont »  qui est notamment à l'origine de la marginalisation du courant conservateur et identitaire du RN  parvient à accroître son influence au sein des instances du parti, d’où sont évincés ou non-reconduits des élus comme Stéphane Ravier, Philippe Vardon et Andréa Kotarac. Malgré des doutes sur le maintien de la stratégie de dédiabolisation et de recentrage adoptée depuis de nombreuses années par Marine Le Pen, peu de cadres se montrent critiques en public, à l’exception notable de Romain Lopez, proche de Marion Maréchal[256].

Programme

Immigration

Le rejet de l'immigration n'est que brièvement évoqué dans les premiers documents et meetings du FN, associé au besoin de maintenir l'unicité raciale des Français. Jean-Marie Le Pen reconnait néanmoins auprès d'Ordre nouveau, qui le critiquait sur ce point, que « l’immigration constitue un thème de propagande exceptionnel dans les milieux travailleurs ». François Duprat, alors membre du bureau politique, préconise d'insister sur le thème de l'anti-immigration afin de rallier davantage de sympathisants, auxquels il conviendrait ensuite d'expliquer le « vrai problème » que constituerait les juifs[257]. Évoquant la thématique anti-immigration, Valérie Igounet souligne que « Jean-Marie Le Pen ne la surexploite pas durant les premiers temps. Il se rend réellement compte de son intérêt lors des élections législatives du printemps 1978 »[102]. Dès lors, l'opposition à l'immigration devient « le pilier historique » du programme du FN », selon Valérie Igounet, notamment à travers des propositions comme la suppression du droit du sol et de l’aide médicale d'État[258].

En 2012, il n'est plus question d'arrêter toute immigration. Il apparait un chiffrage avec un objectif de réduire les entrées par an à 10 000 au lieu de 200 000[259].

En 2015, le Front national modifie son objectif chiffré, il apparait la notion de solde migratoire[259]. Il adopte les positions suivantes[260] :

En 2016, le programme économique du FN mis à jour évoque de nouveau une réduction de l’immigration à 10 000 entrées légales annuelles[262].

Pascal Perrineau relève en 2014 que « sans disparaître, le thème de l'immigration cède du terrain à celui de l'islamisme. La religion musulmane et ses dérives commencent à incarner l'ennemi politique par excellence, contre lequel se mobilisent les inquiétudes et les énergies. Depuis 2001, la tonalité anti-islamiste du nationalisme FN s'est beaucoup accentuée »[263].

Alors que le FN souhaite « aboutir à un solde de l’ordre de 10 000 étrangers par an », Jean-Yves Camus souligne qu'« il veut l’arrêt total de l’immigration maghrébine et conditionne la « grande politique de développement de l’Afrique » à « l’inversion des flux migratoires » en provenance de ce continent, soit, en pratique, au renvoi dans leurs « pays d’origine » des étrangers en situation légale originaires de ce continent, sans qu’on comprenne bien si le parti opère une distinction entre les originaires du Maghreb (géographiquement situé en Afrique) et ceux d’Afrique dite « noire »[264].

Préférence nationale

L'un des éléments majeurs du programme du Front national est le concept de la « préférence nationale » (ou « priorité nationale »), qui peut se résumer dans l'idée que toute personne de nationalité française (indépendamment de son origine) doit avoir la priorité sur les logements, les aides sociales et les emplois (à compétences égales) par rapport aux étrangers[265].

Parmi les exemples d'application de la priorité nationale[266] :

  • les allocations familiales seraient réservées aux familles dont un parent au moins est français ou européen[267] ;
  • si un Français et un étranger sont tous deux candidats à une même offre d'emploi, et que ces deux personnes ont un diplôme et des compétences a priori relativement équivalentes, l'entreprise devrait engager le Français ou justifier que l'étranger serait plus performant[268] ;
  • lors de la campagne présidentielle de 2017, le FN indique vouloir « mettre en place une taxe additionnelle sur l’embauche de salariés étrangers », « réserver prioritairement aux Français l’attribution d’un logement social », ou encore « mettre en œuvre une vraie politique nataliste réservée aux familles françaises »[269].

Pour Jean-Yves Camus, la notion de préférence nationale induit une orientation nativiste, plutôt que raciste ou xénophobe[270]. Selon Libération, « une loi mettant en œuvre la priorité nationale serait anticonstitutionnelle car contraire aux « principes fondamentaux » listés dans le préambule de la Constitution », d'où la volonté de Marine Le Pen de modifier celui-ci par référendum ; néanmoins, le principe serait également en contradiction avec la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne à laquelle la France est tenue en tant qu’État membre[269].

Lors des élections nationales de 2012, l'universitaire Gilles Ivaldi relève chez le FN « une baisse significative du pourcentage de mesures de redistribution explicitement adossées à l'exigence du critère de « préférence nationale » : entre 1984 et 2007, un quart en moyenne de ces politiques étaient conditionnées à la nationalité des bénéficiaires. En 2012, cette proportion tombe à 9 % »[271]. Nicolas Lebourg relève lors de la campagne présidentielle de 2017 que « jadis pierre angulaire du programme social, la préférence nationale n’apparaît plus que comme l’un des dispositifs du « patriotisme économique » et s'avère « également réduite dans ses dispositifs » ; cependant, la proposition de l'inscription dans la Constitution de la « priorité nationale » « ouvre un champ bien plus vaste que celui de la taxation salariale » prônée par ailleurs par le FN pour l’emploi des salariés étrangers[272].

Économie

Si l'économie demeure un sujet secondaire pour le FN comme pour les autres mouvements de droite radicale populiste en Europe qui privilégient « les questions culturelles relatives à l'immigration, à la sécurité ou à la défense des valeurs traditionnelles », le programme du parti a accordé une plus grande importance à ce sujet à l'occasion des élections législatives de 1993 et présidentielle de 2012, sous l'impulsion respective de Bruno Mégret et Marine Le Pen, avec pour objectif de renforcer sa crédibilité[273].

Par une analyse empirique, l'universitaire Gilles Ivaldi remarque que sur le plan économique, le FN est passé « d'une position essentiellement droitière depuis le milieu des années 1980 à une localisation à la gauche de l'axe économique en 2012 », avec « l'adoption progressive d'un agenda redistributif et interventionniste ». Il souligne cependant que le parti conserve « notamment un ensemble de marqueurs néolibéraux forts sur les questions relatives à l'assistanat, à la décentralisation ou au rôle des organisations syndicales »[274].

Le Front national se montre hostile au « mondialisme », aux excès de la mondialisation, qu'il qualifie de « sauvage »[275], et entend la réguler par un protectionnisme « intelligent »[276]. Il souhaite renforcer certains droits de douane et mettre en place un « patriotisme économique » en privilégiant les entreprises établies en France, notamment lors des appels d'offres publics.

En 2016, le FN promet d'entrer en négociation avec l'Union européenne et, en cas d'échec, d'organiser un référendum sur la sortie de l'euro comme monnaie unique[277]. S’il envisage un temps de passer à un euro-franc sur le modèle d'une monnaie commune, le parti exclut finalement à partir de 2019 la sortie de la France de la zone euro[278].

En 2007, le programme de Jean-Marie Le Pen fixe l'âge de départ à la retraite à 65 ans[279]. En 2012, Marine Le Pen déclare : « L’objectif doit être fixé de revenir le plus rapidement possible au principe de 40 annuités de cotisation pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein. L’âge légal sera progressivement ramené à 60 ans ; pour les travailleurs ayant débuté leur activité professionnelle précocement, des négociations par branche et par secteur détermineront les modalités d’une possible dérogation à cette règle des 60 ans. » En 2015, Nicolas Bay retient un seul élément du programme : le principe de 40 annuités et non le départ légal à 60 ans[280]. De même, Wallerand de Saint-Just considère que le programme évoque la retraite au bout de 40 annuités de travail et pas une retraite à 60 ans[281].

Rétablissement de la peine de mort

L'historienne Valérie Igounet relève en 2016 que « le FN est le seul parti politique à demander le rétablissement de la peine de mort. Pratiquement depuis qu’il existe, le Front national se prononce pour. C’est même une de ses revendications phares qui, à partir des années 2000, évolue » jusqu'à ce que Marine Le Pen propose un référendum sur le sujet (et non plus le rétablissement lui-même) en novembre 2011, dans le cadre de la campagne présidentielle de 2012, tout en se prononçant pour le rétablissement à titre personnel. D'après Valérie Igounet, ce changement peut s'expliquer par le fait que Florian Philippot, Marion Maréchal et Gilbert Collard y sont quant à eux opposés[282]. D'après une enquête menée au lendemain des élections régionales de 2015, les sympathisants du FN sont les seuls à droite à être majoritairement favorables au rétablissement de la peine de mort[283]. En 2017, le rétablissement de la peine capitale disparaît des propositions du Front national, au profit de la « perpétuité réelle », même si Marine Le Pen laisse aux Français la possibilité de rétablir la peine de mort par référendum d'initiative populaire[284].

Institutions

L'instauration du référendum d'initiative populaire figure dans tous les programmes du Front national depuis que Jean-Marie Le Pen a déposé une proposition de loi en ce sens à l’Assemblée nationale, le 21 octobre 1987[285]. Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen ont également tout deux demandé l'instauration d'un septennat présidentiel non renouvelable et celle du scrutin proportionnel à toutes les élections[258].

Lors de sa campagne présidentielle de 1995, le FN défend l'avènement d'une « VIe République » qui serait une « République populiste », approuvée par référendum et prévoyant, selon les termes de Jean-Marie Le Pen, « le référendum d'initiative populaire en complément d'un système parlementaire rénové et réellement démocratique »[286].

Environnement et énergie

En 1985, le FN lance un « cercle national pour la défense de la vie, de la nature et de l'animal », chargé d'investir la thématique montante de l'environnement[287].

D'après l'historienne Valérie Igounet, le FN intègre pour la première fois l'écologie à son programme à l'occasion du congrès de Nice de 1990, comme gage de crédibilité : il indique alors que l'écologie « nationale » est « une préoccupation qui s’inscrit dans la défense de notre identité […] »[288].

Le parti lance en décembre 2014 le collectif « Nouvelle écologie » qui a pour slogan : « pour une écologie patriote »[288]. Pour Stéphane François, le programme écologiste du FN demeure « très superficiel », « loin des propositions écologistes faites par Bruno Mégret dans les années 90. De fait, le FN ne s'est jamais réellement intéressé à l'écologie, qui était considérée comme une activité de « bobo » par Jean-Marie Le Pen. Mais le parti sait qu'il y a un réservoir de voix à conquérir. Non pas chez les écologistes (qui ne voteront pas pour le FN), mais chez certains propriétaires d'animaux de compagnie et chez ceux qui sont choqués par l'abattage rituel »[289]. Marine Le Pen estime que « l'écologie est totalement cohérente avec les thèses économiques défendues par le Front national, notamment la lutte contre le libre-échange »[290].

En vue de l'élection présidentielle de 2017, le FN rejette l'abandon du nucléaire, prône la réduction de moitié de la part des énergies fossiles en vingt ans, soutient le maintien de l’interdiction de l’exploitation des gaz de schiste et défend le développement des énergies renouvelables[290]. Il défend par ailleurs la taxation des grandes entreprises étrangères telles que Coca-Cola pour économiser sur les frais de transport et les bouteilles en plastique[291].

En 2018, Mediapart estime que si « officiellement, le parti ne nie pas le changement climatique », en fait « il bloque toute mesure susceptible de l’atténuer. Les quinze eurodéputés RN se sont opposés ces dernières années aux huit résolutions les plus importantes sur le changement climatique adoptées à Bruxelles : ils ne voulaient ni ratifier l’accord sur le climat conclu dans leur propre capitale entre 196 nations, ni limiter, en juin de cette année, les émissions de CO2 des petites voitures et des voitures plus lourdes »[291]. L'Humanité observe également que les votes des députés européens du RN contredisent l'engagement écologiste du parti : « que ce soit la limitation des pesticides à proximité des écoles et des hôpitaux, l’interdiction des néonicotinoïdes tueurs d’abeilles ou du glyphosate, ils ont systématiquement voté contre[292]. »

Lors de la campagne pour les élections européennes de 2019, la tête de liste du RN, Jordan Bardella, définit le point fort du projet écologique du parti comme étant le « localisme ». Pour lui, l'État ne pratique que « l'écologie punitive », qui « criminalise les Français ». Il ajoute que l'on « pénalise toujours les mêmes : ceux qui ont besoin de prendre leur voiture pour aller au travail ». Afin de répondre à « l'urgence climatique », la meilleure solution est selon lui de cesser les « traités de libre-échange ». Considérant que ce sont les « super tankers » qui « traversent l'océan » qui polluent, il préfère favoriser « l'agriculture locale ». Ainsi, le RN se veut, durant cette campagne, le parti du « bon sens », qui défend le « localisme » avant le « mondialisme »[293],[294]. Regards considère le localisme défendu par le RN comme la « reformulation de l’habituel credo protectionniste » et « l’occasion d’identifier les écosystèmes aux « écosystèmes humains que sont les nations » »[295].

Regards estime en 2021 que la réorientation du RN sur l'environnement, manifeste lors de campagne présidentielle de 2017, semble « durable » : « Puisant dans les visions écofascisantes des droites dures développées depuis plusieurs décennies, elle rhabille de vieux concepts afin de prétendre répondre aux urgences écologiques actuelles »[295].

Relations internationales

Jean-Yves Camus souligne que le programme de politique étrangère du FN se rattache au courant réaliste et se caractérise par

« la volonté d’un monde multipolaire et, plus spécifiquement encore, [par] la croyance dans l’éternité de la France, non pas en tant que construction perpétuellement en devenir, comme c’est le cas, à gauche comme à droite, chez ceux attachés à la Nation citoyenne, mais en tant que permanence ethno-nationale, que l’immigration extra-européenne ne devrait venir modifier qu’à la marge, sous la condition expresse d’une totale assimilation culturelle[264]. »

Dans son premier programme présidentiel, en 1974, Jean-Marie Le Pen défend une « européanisation des forces armées » face à la « menace soviétique »[296]. En 1978, le programme économique du FN appelle à la formation d'« une monnaie européenne »[296]. L'universitaire Emmanuelle Reungoat souligne qu'au milieu des années 1980, et notamment lors des élections européennes de 1984, le FN met en avant une « posture nationaliste pro-intégrationniste », sur laquelle il revient en raison du renforcement du processus d'intégration et de l'arrivée en son sein de « nouveaux membres très critiques de la CEE, Yvan Blot et Jean-Claude Martinez notamment », dans un contexte où le RPR est quant à lui « de plus en plus ambigu et divisé sur sa posture européenne » et « ouvre progressivement à droite un espace au souverainisme ». Le FN a ainsi « su, au cours des deux dernières décennies et malgré les entreprises partisanes concurrentes, se faire identifier comme un opposant majeur de l'intégration […] »[297]. Jusqu'en 2017, Marine Le Pen se montre favorable à la tenue d'un référendum sur une sortie de la France de l'Union européenne[298]. Emmanuelle Reungoat indique en 2015 : « Si l'on peut identifier des évolutions dans les discours sur le projet européen impulsés par la direction mariniste depuis le début de l'année 2011, la critique de l'Union européenne (UE) constitue une ligne doctrinale stable du programme du FN depuis la fin des années 1980. Ce discours de dénonciation s'est cependant durci ces dernières années. Ce durcissement est selon nous à réinscrire dans la continuité de pratiques traditionnelles propres au parti et ne constitue pas, dans cette mesure, un véritable changement de cap » ; il s'inscrit également dans le contexte d'une banalisation de la critique de l'Union européenne au sein des partis de gouvernement depuis le référendum de 2005[297].

Le FN entend promouvoir une « Europe-puissance dégagée de la sphère d’influence américaine », qui s'appuierait sur « une alliance trilatérale Paris-Berlin-Moscou »[264]. Jean-Marie Le Pen soutient Vladimir Jirinovski, candidat de l'extrême droite russe à l'élection présidentielle de 1996, et en appelle, lors d'une visite à Moscou en 2005, à la création d’un « espace boréal (…) chrétien, humaniste, au niveau de vie plus haut qu’ailleurs », de l’Europe de l’Ouest à la Russie et à la Biélorussie[299]. Le positionnement pro-russe du FN s'accentue à partir de 2012, avec des visites régulières de Marine Le Pen et de cadres à Moscou, et en particulier avec la crise de Crimée en 2014[299]. Il s'agit du seul parti européen dont il a été prouvé qu'il a bénéficié d'aide financière russe[300].

En 2021, le RN signe avec 15 autres partis européens de droite et d’extrême droite un texte sur « l’avenir de l’Union européenne » : pour la première fois, il fait ainsi cause commune avec des partis au pouvoir, dont le Fidesz (Hongrie), Droit et justice (Pologne) et la Ligue italienne[301].

Un tel positionnement montre « des changements notables par rapport aux années 1980, lorsque le contexte de la guerre froide imposait encore au FN de se positionner du côté du « monde libre » contre le bloc communiste »[264].

Le positionnement du FN au sujet de l'OTAN a varié au cours de son histoire. Lors de sa campagne présidentielle de 1974, Jean-Marie Le Pen prône la réintégration de la France dans le commandement intégré[302]. En 2007, il propose la sortie de l'OTAN[303]. Sous sa présidence, Marine Le Pen prône la sortie du commandement intégré de l'OTAN[304],[305],[306].

Sur le conflit israélo-palestinien, le Front national est divisé entre les soutiens du nationalisme palestinien et les partisans d’Israël. Les pro-palestiniens sont tout d'abord rassemblés autour de François Duprat[307]. Après la guerre froide, Jean-Marie Le Pen commence à soutenir la Palestine[308]. Après l'accession de Marine Le Pen à la présidence du parti, celui-ci adopte une ligne davantage pro-israélienne[309],[310],[311].

Sujets de société

Le FN s'oppose dans son premier programme de 1973 à « l’avortement légal libre » et appelle à « aménager la législation actuelle en confiant à une commission médico-sociale le soin de se prononcer sur les cas possibles de l’interruption de la grossesse » ; il voit à la fois dans l'IVG une « régression morale » et une menace contre l'« essor démographique ». Il fait campagne contre la loi Veil, qu'il présente comme un « génocide anti-français ». Valérie Igounet souligne que pour le FN de l'époque, « se battre contre l’avortement équivaut avant tout à lutter contre l’immigration ». L'abrogation de l'IVG figure dans ses programmes jusqu'en 2002 : « à partir des années suivantes, le parti de Jean-Marie Le Pen envisage d’y revenir par référendum ». Peu après son accession à la présidence du FN, Marine Le Pen juge « impératif de rétablir les conditions d’un véritable choix, ce qui passe par l’information, des aides financières aux familles et l’adoption prénatale », et entend « cesser de rembourser l’avortement » ; durant sa première campagne présidentielle, « Marine Le Pen tient un double langage » selon Valérie Igounet, entre la défense « de ne pas avorter » dans le programme et le positionnement pour le « déremboursement de l’IVG de confort » par ailleurs, en cas de besoins budgétaires[312]. Le programme de Marine Le Pen pour l'élection présidentielle de 2017 n'évoque pas ce sujet[313].

Positionnement

Sur l'axe gauche-droite

Une part importante des historiens, des philosophes et des politologues classent le Front national comme un parti d'extrême droite ou le situent à la « droite de la droite »[314]. Est également évoqué le rattachement à une famille particulière de « l'extrême droite » ; le qualificatif de « national-populisme » ayant été utilisé[315],[316].

Michel Winock et Pascal Perrineau le classent sous cette appellation dans Histoire de l'extrême droite en France (1994), en distinguant le FN des mouvements habituellement classés sous cette catégorie (GUD, Jeunesses identitaires, etc.). Dans La France politique : XIXe – XXe siècles (1999), Michel Winock définit le FN comme la conjonction de toutes les familles de l'extrême droite française : contre-révolutionnaire, pétainiste, fasciste, OAS. À l'inverse de René Rémond, Michel Winock, s'appuyant sur diverses déclarations[réf. nécessaire], considère que le FN est radicalement hostile à l'essentiel de l'héritage légué par la Révolution française et à ses valeurs (exprimées par le droit-de-l'hommisme, qui était violemment dénoncé par Jean-Marie Le Pen).

En 2014, l'universitaire français Grégoire Kauffmann, enseignant à Institut d'études politiques de Paris et spécialiste des droites radicales, rejette la classification du Front national à l'extrême droite, distinguant plusieurs différences entre ce parti et les mouvements d'extrême droite historique : le FN, contrairement aux ligues des années 1930, refuse l'usage de la violence politique ; l'extrême droite s'« autodiabolise », tout au contraire du FN qui cherche son intégration pleine et entière dans le paysage politique français[7]. Il affirme également que le FN a politiquement évolué, notamment sur la question de l'antisémitisme, Marine le Pen se distinguant profondément de l'héritage laissé par Jean-Marie le Pen, connu pour ses « saillies » dans ce domaine[7]. Grégoire Kauffmann classe quant à lui le FN comme étant de « droite radicale »[7].

Dès les débuts du parti, la classification à l'extrême droite est contestée par les dirigeants du Front national[317]. En 1996, Jean-Marie Le Pen rejette le qualificatif d'extrême droite car « ce mot reste subliminalement attaché à une certaine violence »[318]. En octobre 2013, Marine Le Pen affirme que « le fait d'affubler le Front national de ce terme volontairement péjoratif d'extrême droite est une faute déontologique de la part des journalistes, un acte de militantisme et une bavure intellectuelle »[319] et qu'il s'agit d'« une manière de mener une guerre sémantique contre le FN […] pour l'enfermer dans un amalgame avec des comportements ou d'autres mouvements qui sont éminemment critiquables »[320]. Elle annonce aussi son intention de poursuivre en justice ceux qui continueraient à utiliser cette expression pour qualifier le FN[320],[321]. À la suite de ces déclarations, un sondage de l'institut YouGov indique que 57 % des 936 personnes interrogées considèrent que le FN est un parti d'extrême droite et que 32 % des sympathisants du FN sont d'accord avec ce qualificatif[322].

Jean-Marie Le Pen a défini son parti comme appartenant à ce qu'il appelle la « droite nationale » ou la « vraie droite ». C'est dans cette logique que sa première délégation au Parlement européen était celle du Groupe des droites européennes. Dans ses discours, en revanche, Jean-Marie Le Pen prétend que le FN n'est « ni de droite ni de gauche » ou encore qu'il est « socialement de gauche et économiquement de droite »[323]. Marine Le Pen affirme elle aussi que le Front national n'est « ni de droite, ni de gauche »[324]. Les membres du FN ont par ailleurs tendance à remettre en cause l'axe gauche-droite, notamment en critiquant la proximité et l'interchangeabilité des partis de gouvernement, à travers des expressions comme « la bande des quatre », « UMPS » ou « RPS »[325],[326],[327].

Selon le politologue Laurent Bouvet, le FN reprend certaines thématiques morales et économiques de la gauche, comme la lutte contre la mondialisation, la sortie de l'Europe libérale ou l'égalité des sexes, pour continuer un combat d'extrême droite[328].

Néanmoins, les alliances ou volontés d'alliance du FN ou de ses membres avec d'autres partis ou personnalités politiques concernent, à quelques exceptions près, des partis ou personnalités issus de la droite. De la même manière, les personnalités du FN laissent souvent entendre qu'ils sont prêts à accueillir les déçus de partis de droite (par exemple lors de la crise de la présidence de l'UMP entre Jean-François Copé et François Fillon en 2012).

Le géographe social Christophe Guilluy, tout comme le sociologue Sylvain Crépon[329], mettent en avant le rôle déterminant des effets négatifs de la mondialisation sur le vote des milieux populaires, où, selon eux, la bipolarisation droite-gauche n'existerait plus. Si Christophe Guilly souligne que « bien évidemment, le Front national ne capte pas toutes les classes populaires. La majorité se réfugie dans l'abstention », il relève cependant que « la sociologie du FN est une sociologie de gauche. Le socle électoral du PS repose sur les fonctionnaires tandis que celui de l'UMP repose sur les retraités, soit deux blocs sociaux qui sont plus protégés de la mondialisation. La sociologie du FN est composée à l'inverse de jeunes, d'actifs [hors fonction publique] et de très peu de retraités. » Il insiste sur ce qu'il estime être un diagnostic majoritaire, « rationnel [et] pertinent » des classes populaires sur la mondialisation et le multiculturalisme, et sur le fait que « le regard porté sur les électeurs du FN est scandaleux. On les pointe toujours du doigt en rappelant qu'ils sont peu diplômés. Il y a derrière l'idée que ces électeurs frontistes sont idiots, racistes et que s'ils avaient été diplômés, ils n'auraient pas voté FN »[330].

Selon le politologue Jean-Yves Camus, « compte tenu des idéologies auxquelles le terme « extrême droite » renvoie, dans l'histoire, le terme est à utiliser avec précaution : le FN n'est pas fasciste. Il reste qu'il est perçu, sur un axe politique représenté de manière linéaire (de gauche à droite), comme la formation la plus « à droite » du spectre politique français. La proportion cumulée de ses sympathisants qui le classent « à droite » ou « à l'extrême droite » suffit à démolir le discours frontiste du « ni droite, ni gauche ». S'il est incontestable que les racines historiques du FN se trouvent à l'extrême droite, il serait plus juste de parler aujourd'hui de parti national-populiste et identitaire ». Dans des sondages de 2013 et 2015, 78 % des Français considèrent le Front national comme un parti d'extrême droite alors que 32 % des sympathisants frontistes le considèrent d'extrême droite, et 32 % « à droite »[331].

En 2021, les chercheurs Antoine Bristielle, Tristan Guerra et Max-Valentin Robert observent un rapprochement constant au cours des années 2010 entre les programmes de l'UMP/LR et du FN/RN, ainsi qu'« un vrai rapprochement » entre leurs électorats respectifs sur les enjeux culturels, tandis que s'agissant des enjeux économiques, « l'électorat Les Républicains se révèle bien plus libéral que l'électorat Rassemblement national », avec toutefois « une convergence assez forte sur le thème de l'assistanat »[144].

Sur le rapport à la République

L'historien Nicolas Lebourg indique que le FN a « largement investi le vocabulaire républicain dans les années 1990 », et s'est présenté dès lors comme un parti républicain en invoquant son respect de l’article 4 de la Constitution qui définit le rôle des partis, ainsi qu'en présentant la « préférence nationale » comme un principe républicain conforme à des dispositions législatives de la Troisième République et au statut de la fonction publique[332].

Nicolas Lebourg relève également que « Jean-Marie Le Pen évoque plusieurs fois dans ses mémoires son soutien à la légalité républicaine », et « invoque « l’unité de la république » pour fustiger tant l’indépendance de l’Algérie que la société multiculturelle »[332]. Estimant que Marine Le Pen a poursuivi dans sa lignée sur ce sujet, il résume leur conception commune de la République comme « un unitarisme étatique de la nation » et souligne leur adhésion à « un projet de type « République plébiscitaire », alliant un exécutif fort et un appel direct au peuple, qui n’est certes pas contraire aux formes républicaines possibles mais qui rejette la délégation du pouvoir par le système de représentation populaire, cœur du dispositif républicain à la française »[332].

En 2014, Grégoire Kauffmann estime que le FN est une force politique républicaine, car participant aux élections et respectant les institutions démocratiques[7]. En 2015, le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite, indique ne pas avoir « vu, dans son programme, qu'il aurait l'intention de mettre en place un système politique qui ne soit pas républicain » ; il estime en revanche qu'« il existe un certain nombre de présupposés dans la République française que ne partage pas le FN », dont le droit du sol[333]. Selon Joël Gombin, « la difficulté aujourd’hui est que personne ne peut dire sérieusement que le Front national n’est pas républicain : il faudrait prouver que le parti ne respecte pas les institutions républicaines. Certains font preuve d’habileté sémantique en affirmant qu'il respecte en effet ces institutions mais qu’il remet en cause les valeurs de la République. Or, elles ne sont pas assez clairement définies pour que cela prouve quoi que ce soit. Le PS a déjà accusé à de nombreuses reprises l'UMP de ne pas les respecter. Ils n’appellent pas au Front républicain contre l’UMP pour autant »[334]. Selon Nicolas Lebourg, le programme du RN, à travers le projet d’« inscrire dans le droit la « préférence nationale » ou, autre exemple, l’interdiction de la kippa et du voile dans l’espace public », « s’avère en contravention avec un bloc de constitutionnalité qui s’applique à lui comme aux autres partis », et qu'il définit comme « l’adhésion à une culture politique qui ne considère pas les droits de l'homme comme un frein à sa politique mais comme son fondement, enfin une démocratie articulant pouvoirs et contre-pouvoirs et non un césarisme populiste »[332].

Autres qualificatifs

Le qualificatif « populiste » est assez unanimement utilisé par les historiens et politologues de l'Institut d'études politiques de Paris[335], mais est critiqué par les membres du laboratoire de Michel Dobry, professeur à l'université Paris-I[réf. nécessaire]. Ainsi dès 1984, Pierre-André Taguieff parle de « national-populisme » pour qualifier le Front national. En 1988, René Rémond reprend ce qualificatif et parle de « résurgence du populisme »[336]. Néanmoins, dans l'actualisation de son œuvre de référence Les Droites en France, il reprend l'expression « extrême droite » pour dire qu'elle est en France principalement représentée électoralement par le Front national qui se présente « comme la seule vraie droite », reprochant aux autres d'avoir trahi leurs valeurs, trompé leurs électeurs, et d'être de connivence avec la gauche (la « bande des quatre »)[alpha 4] Dans son interview donnée le au journal Le Figaro, René Rémond confirme que le Front national « s'inscrit dans le cadre de la démocratie représentative », « ne se confond pas non plus avec celles des droites qui rejettent l'héritage de 1789 », qualifiant au passage Jean-Marie Le Pen de « fils de la Révolution » et réaffirme que « l'appellation qui est proposée de populiste me convient assez bien » car « si elle ne définit pas l'idéologie de cet « extrémisme de droite », elle caractérise sa stratégie et désigne sa sociologie ».

Quant à l'épithète de « tribunitienne », René Rémond rappelle qu'elle est aussi appropriée, car il s'agit là d'une « fonction critique exercée par une démagogie qui exploite tous les sujets de mécontentement ». Il note par ailleurs que cette épithète a été introduite dans le vocabulaire politique par Georges Lavau à propos du Parti communiste français.

Les représentants du Front national définissent leur mouvement en utilisant des qualificatifs comme patriote[341],[342], populiste[343] ou encore souverainiste[344].

Rapport au fascisme

L'historien Pierre Milza, spécialiste du fascisme, et Guy Antonetti, professeur d'histoire contemporaine à Paris II, ne classent pas le FN parmi les partis fascistes[345]. Michel Dobry, professeur à Paris I, est plus enclin à qualifier le FN de parti « fascisant » que de parti fasciste[346].

En 2005, le philosophe politique Pierre Manent écrit : « Assurément, les partis dits « xénophobes » comme le Front national en France, ou le Parti libéral en Autriche, peuvent susciter malaise et inquiétude. Les écarts calculés de langage de leurs chefs, même suivis de rétractations, justifient qu'on soupçonne leurs intentions. Mais en vérité, ils ressemblent peu aux partis fascistes. Ils n'ont rien de l'ardeur conquérante de ces derniers, ils n'exercent pas la violence contre leurs adversaires politiques, ils ne proposent aucun projet de refonte révolutionnaire des institutions politiques et sociales… »[347].

En 2007, l'ancien Premier ministre Lionel Jospin déclare : « Pendant toutes les années du mitterrandisme, nous n'avons jamais été face à une menace fasciste, donc tout antifascisme n'était que du théâtre. Nous avons été face à un parti, le Front national, qui était un parti d'extrême droite, un parti populiste aussi, à sa façon, mais nous n'avons jamais été dans une situation de menace fasciste, et même pas face à un parti fasciste. »[348] En 2013, le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, fait écho à ces considérations en rejetant le qualificatif de « fasciste » pour le Front national[349].

Au contraire, Jean-Luc Mélenchon n'a pas hésité à qualifier de « fasciste » Marine le Pen, celle-ci l'ayant attaqué en justice pour injure, une procédure déboutée par le tribunal correctionnel de Paris[350]. Marine Le Pen fait appel mais perd à nouveau[351]. Son avocat prévoit de former un pourvoi de cassation[352].

Pour le politologue Pierre-André Taguieff, cette accusation tient du « discours polémique et ne se fonde sur aucune étude consistante »[353].

Organisation interne

Dirigeants

Présidents Début Fin Vice-présidents Secrétaires généraux
Jean-Marie Le Pen 5 octobre 1972 16 janvier 2011
Marine Le Pen 16 janvier 2011 13 septembre 2021
Jordan Bardella 13 septembre 2021 En cours

Instances

Schéma du fonctionnement interne du Rassemblement national depuis le congrès de 2018.

Les principales instances du RN sont les suivantes :

  • le bureau exécutif ;
  • le bureau politique, devenu le bureau national en 2018 ;
  • le comité central, devenu le conseil national en 2018.

Les cofondateurs du parti se sont inspirés de l'organigramme du Parti communiste français comité central », « bureau politique », « bureau exécutif »)[354],[355].

En 1998, Ariane Chebel d'Appollonia remarque que « l'organigramme du parti s'est […] complexifié depuis 1984. Deux caractéristiques retiennent l'attention : l'autorité incontestée et incontestable de Jean-Marie Le Pen qui décide seul, par exemple, de la convocation du Congrès ou du Bureau politique ; le dédoublement des instances locales et nationales, chaque responsable contrôlant son vis-à-vis selon le traditionnel et efficace adage « diviser pour mieux régner ». Extérieur à l'organigramme, le bureau exécutif concentre en vérité l'essentiel des pouvoirs »[356].

Les instances sont revues lors du congrès de Lille de 2018. Le « comité central » devient le « conseil national », et le « bureau politique » le « bureau national ». Le bureau exécutif ne change pas de nom, mais le secrétariat général disparaît, un seul poste de vice-président est conservé et la fonction de président d'honneur est supprimée.

Bureau exécutif

Le bureau exécutif du parti (quinze membres) est considéré comme le « gouvernement resserré » du bureau national (une quarantaine de membres)[357].

Composition actuelle (depuis le 4 juillet 2021) [358]


Bureau national

Le bureau national se réunit sur convocation du président et a le rôle de conseil d'administration[363]. Ses membres sont désignés par le président sur validation du conseil national[357].

Conseil national

Formé de 100 personnes élues par les adhérents et de 20 personnalités cooptées par le président du parti[364], le conseil national débat de l'orientation générale du parti[365].

Autres instances

D’autres instances existent : commission de discipline, commission d'investiture, conseil national des élus locaux[357],[366].

Congrès

Composé de centaines de cadres et militants, un congrès se tient en général tous les trois ans. Il élit le conseil national et le président du parti. Il élabore également les plates-formes électorales du parti[367]. Seize congrès se tiennent entre 1973 et 2018.

Fédérations locales

Il existe trois types de fédérations locales du parti :

  • les fédérations métropolitaines (une par département de métropole[368]) ;
  • les fédérations DOM-TOM (une par collectivité d'outre-mer) ;
  • la fédération des Français de l'étranger.

Les fédérations métropolitaines et DOM-TOM ont un délégué départemental à leur tête et celle des Français de l'étranger un secrétaire national chargé des Français de l'étranger.

Place dans le paysage politique français

Du milieu des années 1980 à 2007, selon les types d'élections, le Front national représentait entre 11 et 18 % de l'électorat français au niveau national, dépassant 30 % dans certaines villes et régions, ce qui en a souvent fait le troisième parti de France. À plusieurs reprises, le Front national a été annoncé comme déclinant (scission des mégrétistes en 1998, mauvais score à l'élection présidentielle de 2007), mais a pu rebondir (présence au second tour de l'élection présidentielle de 2002, bon score aux élections cantonales de 2011, à l'élection présidentielle de 2012 et aux élections législatives de 2012-2013, et nouvelle présence au second tour d'une élection présidentielle en 2017). Dans un système politique où prédominent les scrutins à deux tours, le fait qu'il demeure à la fois minoritaire en voix et isolé sur l'échiquier politique l'empêche néanmoins de prétendre à l'exercice du pouvoir[210].

Élus

Du fait du mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours lors des élections législatives et du faible nombre d'élus locaux pour les élections sénatoriales, le Front national a rarement été représenté au Parlement. Lorsqu'un candidat du Front national se qualifie pour le second tour d'une élection, les électeurs de gauche ou de droite dont le candidat a été battu au premier tour, ont tendance à reporter leurs voix sur l'adversaire du candidat du Front national ou à s'abstenir. Le Front national n'a eu des députés à l'Assemblée nationale qu'à l'issue des élections législatives de 1986, alors que le mode de scrutin a été ponctuellement modifié. Le mode de scrutin proportionnel a alors permis au Front national d'avoir 35 députés, dont Jean-Marie Le Pen, Jacques Bompard, Bruno Gollnisch, Roger Holeindre, Jean-Claude Martinez, Bruno Mégret, Jacques Peyrat, Yann Piat et Jean-Pierre Stirbois. Lors des élections législatives de 1997, le Front national a réalisé son meilleur score (14,94 %) dans une élection de ce genre, mais seul un de ses candidats, Jean-Marie Le Chevallier, à Toulon, a finalement été élu. Son élection a toutefois été invalidée en février 1998 pour des infractions à la législation sur le financement des campagnes électorales, et il n'a pu se faire réélire[369].

Au niveau municipal, le FN/RN manque d'implantation. Il présente 192 listes aux élections municipales de 1989, 233 en 1995[370], 369 en 2014 et 262 en 2020[371]. Cependant, le parti a cogéré la ville de Dreux avec la droite (RPR) de 1983 à 1989. Il dirige seul pour la première fois, la ville de Saint-Gilles, de 1989 à 1992. En 1995, il réalise une percée remarquée en remportant trois villes en Provence. Jean-Marie Le Chevallier devient le maire de Toulon, Jacques Bompard celui d'Orange, et Daniel Simonpieri celui de Marignane. Depuis, Le Chevallier a été battu en 2001, Bompard a quitté le FN pour le MPF, puis la Ligue du Sud, et Simonpieri a lui aussi quitté le Front, d'abord pour le MNR, puis pour l'UMP. Jacques Peyrat, ex-député du FN en 1986, a été par la suite maire de Nice, mais après avoir quitté le FN, sous l'étiquette RPR puis UMP[369]. Lors des municipales de 2014, 15 mairies sont remportées par le FN, sans compter les cinq villes où le FN a accordé son soutien au candidat sorti vainqueur. Steeve Briois remporte la mairie de Hénin-Beaumont dès le premier tour, David Rachline celle de Fréjus, Cyril Nauth celle de Mantes-la-Ville.

Le FN a eu plusieurs conseillers généraux élus lors des élections cantonales. C'est le cas en 1985 à Marseille-Notre-Dame-du-Mont (réélu en 1991) ; en 1988 à Canisy (réélu en 1994) ; en 1989 à Salon-de-Provence ; en 1992 à Nice-14 ; en 1994 à Dreux-Ouest et Toulon-6 ; en 1997 à Mulhouse-Nord ; en 1998 à Toulon-5, Noyon et Marignane ; en 2002 à Orange-Ouest en 2004 à Orange-Est ; et en 2011 à Carpentras-Nord et à Brignoles[369].

Du fait du mode de scrutin proportionnel pour les élections régionales, le Front national a eu un nombre significatif d'élus dans plusieurs conseils régionaux. Aux élections régionales de 1986, 137 candidats du FN deviennent conseillers régionaux dans 21 régions. Le soutien de ces élus permet à la droite d'obtenir la présidence de six régions (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Franche-Comté, Picardie, Haute-Normandie). Le Front national obtient, lui, des postes de vice-présidents de Région en Provence-Alpes-Côte d'Azur où il détient la majorité relative, en Languedoc-Roussillon, Picardie et Haute-Normandie. Aux élections régionales de 1992, le Front national fait élire 239 conseillers régionaux dans les 22 régions métropolitaines. Aux élections régionales de 1998, 275 candidats du FN sont élus. Le Front national fait élire des présidents de droite en Picardie, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes et Bourgogne[372]. En 2004, le nombre d'élus régionaux du FN décroit pour la première fois, puisqu'ils ne sont plus que 156 dans 17 régions. Cette tendance se poursuit en 2010, 118 conseillers FN étant élus dans seulement 12 régions[369]. En 2015, le FN inverse la tendance et envoie plus de 358 conseillers régionaux dans les 13 nouvelles régions, il triple donc le nombre de ses élus par rapport aux dernières élections régionales ; plus d'un quart de ces élus ont cependant quitté le parti à l’approche des élections régionales de 2021[373].

Les élections européennes sont également propices à l'élection de membres du Front national. En 1984, 10 d'entre eux entrent au Parlement européen. En 1989, ils obtiennent le même nombre. En 1994, ils sont 11 députés européens. En 1999, seuls 5 candidats frontistes font leur entrée à Strasbourg. En 2004, ils sont crédités de sept sièges de députés. En 2009, le FN ne conserve que trois députés au Parlement européen : Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen et Bruno Gollnisch[369]. En 2014 et 2019, le parti arrive en tête, avec 24 puis 23 députés européens.

Liste des élus Rassemblement national au
Poste Nombre Noms
Députés européens 21/79 Jordan Bardella, Hélène Laporte, Dominique Bilde, Hervé Juvin, Joëlle Mélin, Nicolas Bay, Virginie Joron, Catherine Griset, Gilles Lebreton, Maxette Pirbakas, Jean-François Jalkh, Aurélia Beigneux, Gilbert Collard, Julie Lechanteux, Philippe Olivier, Annika Bruna, Jérôme Rivière, France Jamet, André Rougé, Mathilde Androuët, Jean-Lin Lacapelle.
Députés 6/577 Bruno Bilde, Sébastien Chenu, Myriane Houplain, Marine Le Pen, Nicolas Meizonnet, Catherine Pujol.
Sénateurs 1/348 Stéphane Ravier
Conseillers régionaux 252/1758
Conseillers départementaux 26/4108
Conseillers municipaux 1533/ 587335
Maires
Élus consulaires Alain-Gérard Georgi-Samaran (Amérique du Sud), Éric Miné (Asie), Alain Lavarde (Espagne)

Nombre d'adhérents revendiqués

Année Nombre
1980 270[100]
1998 42 000[374]
2009 13 000[374]
2011 22 000[375]
2012 50 000[376]
2014 83 000[377]
2017 51 000[378]
2018 38 000[379]

En décembre 2019, Le Point indique que le nombre d'adhérents du RN est de 20 000, soit une baisse significative malgré des résultats électoraux historiques[380]. En 2020, L'Opinion évalue le nombre d'adhérents à entre 20 000 et 25 000[23].

Géographie et sociologie électorales

Le vote FN semble plus répandu dans l'est du pays, notamment à l'est d'une ligne Le Havre-Valence-Perpignan, d'après une étude de l'Ipsos de 2013[381]. Depuis les années 1980, le Front national réalise ses meilleurs scores dans le nord-est, l'est et le sud-est de la France. En 2002, les 20 départements dans lesquels Jean-Marie Le Pen dépasse les 20 % des voix au premier tour de l'élection présidentielle sont situés dans dix régions : Alsace (Bas-Rhin, Haut-Rhin), Bourgogne (Yonne), Champagne-Ardenne (Aube, Haute-Marne, Ardennes), Franche-Comté (Haute-Saône, Territoire de Belfort), Languedoc-Roussillon (Pyrénées-Orientales, Hérault, Gard), Lorraine (Moselle, Vosges, Meuse), Midi-Pyrénées (Tarn-et-Garonne), Picardie (Oise), Provence-Alpes-Côte d'Azur (Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-Maritimes, Vaucluse), Rhône-Alpes (Ain, Haute-Savoie)[382].

La proportion de votants pour le Front national décroit à mesure que le niveau de diplôme augmente[383],[384],[385]. Au sein de l'électorat du FN, les écarts entre les publics les plus diplômés et les populations les moins diplômées se sont creusés très significativement au gré des élections présidentielles successives : Jérôme Fourquet relève que « [si] le vote lepéniste va demeurer quasiment stable dans la catégorie bénéficiant du niveau éducatif le plus élevé, il va beaucoup progresser dans les tranches de la population les moins diplômées ». Il estime que « tout se passe, en effet, comme si le parti lepéniste avait progressivement capitalisé sur le ressentiment et le sentiment de relégation culturelle et sociale des publics les moins diplômés au fur et à mesure que le niveau éducatif moyen était rehaussé »[386]. Ainsi, lors du premier tour de l'élection présidentielle de 2012, 45,5 % des votants pour Marine Le Pen n'avaient pas le niveau baccalauréat, tandis que 7 % étaient diplômés du supérieur (> bac+2)[387].

Jérôme Fourquet observe également « un succès croissant » du FN/RN auprès des ouvriers et des employés, en particulier sous la présidence de Marine Le Pen, « tenante d’une ligne sociale affirmée » : en 2021, la candidate RN recueille ainsi dans ces catégories plus de 40 % d’intentions de vote en vue du premier tour de l'élection présidentielle de 2022[386]. Lors de l'élection présidentielle de 2012, les ouvriers votent davantage au premier tour pour Marine le Pen que pour tout autre candidat[388],[389]. Entre 2012 et 2015, les études montrent « une désaffection pour la gauche et un ralliement massif au Front national » des ouvriers les plus précaires qui, lors du premier tour des régionales de décembre 2015, ont voté à 64 % pour lui[390].

Les élections départementales de 2015 confirment que le vote FN touche massivement les ouvriers − 49 % de ceux-ci votent FN −, mais touche également une grande partie des employés − 38 % − (contre respectivement 15 % et 18 % pour le Parti socialiste)[391]. Les retraités − 24 % − et les membres de la fonction publique (notamment les enseignants) restent globalement les plus réfractaires au vote FN[392], même si les élections régionales de 2015 semblent montrer une forte percée du FN dans la fonction publique. Durant ces élections, hors éducation nationale, 30,5 % des fonctionnaires d'État ont voté pour le FN[393].

Le politologue Joël Gombin observe un lien entre le coefficient de Gini (mesure de l'inégalité de la répartition des richesses sur un territoire) et le vote FN[394]. Pour l'historien Nicolas Lebourg, « on vote FN dans le périurbain, chez les classes populaires certes, mais aussi dans les quartiers de villas aisées »[395]. Pour Guillaume Perrault, « les bastions de Marine Le Pen se trouvent désormais, pour la plupart, dans les villes petites et moyennes de la France périurbaine »[396]. Globalement, les zones de forte présence électorale du FN recouvrent des régions touchées par la désindustrialisation, à fortes proportions de population d'origine immigrée, d'implantation des rapatriés Pieds-noirs et confrontées à des changements démographiques importants (héliotropisme ou périurbanisation)[397]. En 2016, une étude de l'Ifop montre que le vote en faveur du Front national est plus élevé dans les communes dont les petits commerces et les services sont absents[398]. Le politologue Joël Gombin tire une conclusion identique à Marseille[399].

Dans une note publiée en 2013, Jérôme Fourquet distingue deux familles parmi l'électorat frontiste : celle du nord et du nord-est, plutôt populaire et attaché à des valeurs de gauche, et celle de la vallée de la côte méditerranéenne et du Rhône, davantage sensible aux questions fiscales et aux valeurs de droite[400]. Au nord, les électeurs frontistes sont plus sensibles au discours social du Front national, alors qu'au sud, le FN rassemble un électorat moins populaire[381]. Le politologue Joël Gombin contredit l'analyse de Jérôme Fourquet : relevant que la géographie électorale du FN « n’a guère évolué depuis les élections européennes de 1984 » en opposant « un arc oriental allant du Nord aux Pyrénées-Orientales à une moitié occidentale bien plus rétive », il identifie plutôt « trois visages du vote FN » : « ses terres de mission, qui lui sont plutôt rétives », à savoir « Ouest, Sud-Ouest — à l’exception de la vallée de la Garonne —, une large partie du Massif central et au-delà, jusqu’à la Nièvre et la Saône-et-Loire », mais aussi « les Hautes-Alpes, Paris, les départements de la petite couronne ainsi que la Corse » ; « des départements tous situés au sud de la Loire »« le vote FN est surreprésenté parmi les salariés du secteur privé » ; et le « grand quart — et même tiers — nord-est de la France (hors Paris et petite couronne) », avec « une bonne partie de la région Rhône-Alpes (deux Savoies, Isère, Rhône), les Alpes-de-Haute-Provence et surtout les Bouches-du-Rhône », où « c’est surtout parmi les inactifs que le parti réalise ses meilleurs scores »[401].

L'évolution de l'électorat du Front national dans les années 2010 semble également montrer une proportion beaucoup plus élevé de femmes qu'en comparaison des années 1990[402]. Jérôme Fourquet observe également le basculement d'une partie de l'électorat catholique vers le FN alors qu'« historiquement, les catholiques pratiquants étaient réfractaires au vote FN », ce qui s'explique par « une conjonction de facteurs : le climat terroriste islamiste, la crise des migrants et la personnalité de Marion Maréchal »[403]. Il relève également « un survote qui s'affirme dans les classes d'âge intermédiaires » (25-64 ans), en particulier à partir de l’élection présidentielle de 2012, ce qui s'explique par « une intensité du vote RN beaucoup plus forte auprès des actifs » et chez les ménages avec enfants à charge : « Dans ces tranches d’âge intermédiaires, le sentiment de contribuer, par son travail comme par les impôts et les charges payés, au fonctionnement de la collectivité sans parfois en tirer beaucoup de bénéfices est plus répandu que parmi les jeunes et les retraités, qui bénéficient bien davantage des mécanismes de redistribution. Ceci explique sans doute en partie pourquoi le discours anti-assistanat trouve un écho plus important dans ces tranches d’âge intermédiaires »[386].

À l'occasion des élections régionales de 2015, une étude CEVIPOF-SciencesPo montre que le FN est, lors du premier tour, le premier parti pour lequel ont voté les hommes homosexuels mariés (le troisième pour les lesbiennes mariées), de même que les hommes hétérosexuels mariés (le deuxième chez les femmes hétérosexuelles mariées)[404]. Il réalise également ses plus forts scores parmi l’électorat des 18-34 ans. Cette importance du FN dans les classes les plus jeunes est confirmée par un sondage de décembre 2016, montrant qu'il est le parti dont les jeunes se sentent « le plus proche, ou disons le moins éloigné »[405].

Alliances électorales

Des arrangements locaux entre droite et FN ont eu lieu entre 1977 et 2004. Le RPR a condamné les alliances en septembre 1988, le Parti républicain a fait de même en 1991. Des sanctions internes ont été prises contre des élus de droite s'alliant au FN à partir de 1992.

Aux élections cantonales de 1994, Ernest Chénière, député RPR de l'Oise, battu au premier tour à Creil, s'allie au candidat FN encore en lice, avec l'accord de Jean-François Mancel, secrétaire général du RPR, et la bénédiction de Jean-Marie Le Pen. En 1998, Philippe Séguin démet de ses fonctions partisanes Jean-François Mancel, qui a passé une alliance avec le FN pour conserver la présidence du conseil général de l'Oise. De même, en Bourgogne, Jean-Pierre Soisson remporte la région au troisième tour de scrutin après une alliance avec le Front national.

Marine Le Pen refuse l'idée d'une alliance avec l'UMP, estimant que « nous ne pouvons pas faire d'accords électoraux, d'alliances politiciennes, alors que nous avons des divergences si profondes avec l'UMP. Ce n'est pas une différence de degré que nous avons avec l'UMP, c'est une différence de nature »[406].

Élections présidentielles

Année Candidat 1er tour 2d tour
Voix  % Rang Voix  % Rang
1974 Jean-Marie Le Pen 190 921 0,75 7e
1981 Aucun candidat
1988 Jean-Marie Le Pen 4 375 894 14,39 4e
1995 4 570 838 15,00 4e
2002[407] 4 804 713 16,86 2e 5 525 032 17,79 2e
2007[408] 3 834 530 10,44 4e
2012[409] Marine Le Pen 6 421 426 17,90 3e
2017[410] 7 678 491 21,30 2e 10 638 475 33,90 2e

Élections législatives

Année 1er tour Rang[411] Sièges Gouvernement
Voix  %
1973 122 000 1,33 NC
0  /  490
Extra-parlementaire
1978 82 743 0,29
0  /  491
Extra-parlementaire
1981 44 414 0,18
0  /  491
Extra-parlementaire
1986 2 703 442 9,65 5e
35  /  577
Opposition
1988 2 359 280 9,66 5e
0  /  577
Extra-parlementaire
1993 3 152 543 12,42 4e
0  /  577
Extra-parlementaire
1997 3 785 383 14,94 3e
1  /  577
Opposition
2002 2 862 960 11,34 3e
0  /  577
Extra-parlementaire
2007 1 116 005 4,29 4e
0  /  577
Extra-parlementaire
2012 3 528 373 13,60 3e
1  /  577
[alpha 5]
Opposition
2017 2 990 613 13,20 3e
8  /  577
Opposition

Élections sénatoriales

Année Sièges Groupe
À renouveler Total
2014
2  /  178
2  /  348
NI
2017
0  /  170
2  /  348
NI
2020
1  /  172
1  /  348
NI

Élections européennes

Année Voix % Rang Sièges Tête de liste Groupe
1979 Aucun candidat[alpha 6]
1984 2 210 299 10,95 4e
10  /  81
Jean-Marie Le Pen GDE
1989 2 129 668 11,73 3e
10  /  81
GTDE
1994 2 050 086 10,52 5e
11  /  87
NI
1999 1 005 225 5,69 8e
5  /  87
GTI (1999-2001), NI (2001-2004)
2004 1 684 868 9,81 4e
7  /  74
Circonscriptions

régionales

NI (2004-2007), ITS (2007), NI (2007-2009)
2009 1 091 681 6,34 6e
4  /  74
NI
2014 4 712 461 24,86 1er
24  /  74
NI (2014-2015), ENL (2015)
2019 5 286 939 23,34 1er
21  /  79
Jordan Bardella ID[415]

Élections régionales

Année 1er tour 2d tour Conseillers Présidents
Voix  % Rang Voix  % Rang
1986 2 658 500 9,57 5e Pas de second tour
135  /  1880
0  /  26
1992 3 375 079 13,65 3e
239  /  1880
0  /  26
1998 3 271 525 14,94 4e
268  /  1880
0  /  26
2004 3 564 059 14,70 3e 3 199 392 12,38 3e
156  /  1880
0  /  26
2010 2 223 800 11,42 4e 1 943 307 9,17 3e
118  /  1749
0  /  26
2015 6 018 904 27,73 1er 6 820 477 27,10 3e
358  /  1722
0  /  17
2021 2 743 497 18,68 1er 2 908 403 19,05 3e
252  /  1926
0  /  17

Élections cantonales et départementales

Année 1er tour 2d tour Conseillers Présidents
Voix % Rang Voix % Rang
1988 NC 5,25 5e NC
1  /  2043
0  /  100
1992 12,32 4e
1  /  1945
0  /  100
1994 9,88 5e
3  /  1922
0  /  100
1998 13,58 3e
3  /  2038
0  /  100
2001 847 383 6,94 5e 46 149 0,61 9e
0  /  1997
0  /  100
2004 1 490 315 12,13 3e 11 620 0,11 7e
1  /  2034
0  /  100
2008 647 749 4,85 4e 11 232 0,16 8e
0  /  2020
0  /  100
2011 1 379 902 15,06 3e 915 504 11,57 3e
2  /  2026
0  /  101
2015 5 142 241 25,24 2e 4 107 891 22,23 3e
62  /  4108
0  /  98
2021
24  /  4108
0  /  95

NB : Jusqu'en 2011, les élections se déroulaient sur la moitié des cantons. Le nombre de suffrages était donc divisé par deux. De plus, le département de Paris n'a jamais été concerné par ce type d'élection.

Élections municipales

Année Pourcentages Villes de plus
de 100 000 hab.
1er tour 2d tour
1977 NC
0  /  39
1983
0  /  37
1989
0  /  37
1995
1  /  37
2001
0  /  37
2008 0,93 0,28
0  /  40
2014 4,88 6,87
0  /  41
2020 2,33 0,37
1  /  41

Lors des élections municipales de 2020, le parti remporte la ville de Perpignan qui compte plus de 120 000 habitants.

Controverses et affaires

Jean-Marie Le Pen

Un scandale éclate le , lorsque le président du FN, Jean-Marie Le Pen, déclare au Grand Jury RTL-Le Monde, en réponse à une question sur la contestation, par des négationnistes, de l'utilisation par les nazis de chambres à gaz homicides : « Je n'ai pas étudié spécialement la question mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale ». Face à la réaction du journaliste, il répond : « Non, la question qui a été posée, c'est de savoir comment ces gens ont été tués ou non ». Son argumentation reposera plus tard, notamment lors de la conférence de presse du 18 septembre à l'Assemblée nationale, sur le fait que ces chambres à gaz ne sont pas le seul lieu où des gens ont perdu la vie pendant la Seconde Guerre mondiale et, qui plus est, ne sont pas mentionnées dans les Mémoires sur la Seconde Guerre mondiale de Winston Churchill (Plon, 1953). Plus tard, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, il exprimera ses regrets pour avoir blessé lors de sa précédente déclaration, puis, le , il fit, à la demande de Florence Belkacem, un instant de silence à la mémoire des victimes juives du nazisme[416]. Ces propos seront pourtant réitérés en 1997 en Bavière (pour lesquels il sera à nouveau condamné), en 2008 dans le magazine Bretons[417], puis en séance du Parlement européen le [418] qui avait antérieurement levé son immunité parlementaire le 6 octobre 1998 pour les propos de 1997[419].

Provocations à la haine raciale

Au cours de son histoire, des membres et les personnes ayant partagé l'étiquette du FN ont été de nombreuses fois condamné pour incitation à la haine raciale.

En 1997, après que son mari a été déclaré inéligible car il avait dépassé le plafond autorisé des dépenses de campagne, Catherine Mégret est élue maire de Vitrolles sous l'étiquette Front National. Le 9 mars 1998, elle est condamnée à trois mois de prison avec sursis et 50.000 francs d'amende pour "complicité de provocation à la haine raciale". Catherine Mégret avait notamment déclaré à un quotidien allemand que "les immigrés (...) font des gamins pour toucher les allocations, ils ne les élèvent même pas"[420].

Le 4 avril 1991, Jean-Yves Le Gallou, président du groupe FN au conseil régional d'Ile-de-France, est condamné à 6.000 francs d'amende pour "provocation à la haine raciale". Lors d'un municipale partielle à Colombes, le FN avait diffusé un tract affirmant que les logements HLM de la ville étaient réservés aux Africains et musulmans, et accusant le maire communiste de la ville de faire de Colombes "une république musulmane soviétique"[420].

Micro-parti Jeanne

Le , dans le cadre des enquêtes autour du micro-parti Jeanne et de l'agence de communication Riwal, le Front national est mis en examen en tant que personne morale[421]. Le , le parti est renvoyé devant le tribunal correctionnel pour « complicité d’escroquerie au préjudice de l’État lors des élections législatives de 2012 et recel d’abus de bien sociaux ». Neuf autres personnalités physiques ou morales sont également appelées à comparaître[422],[423].

Le procès se tient en novembre 2019 devant la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Le parquet fait état d’« une « litanie d’escroqueries » destinées à « détourner de l’argent public de manière systémique » »[424] et réclament des condamnations pour plusieurs personnalités du parti, dont Frédéric Chatillon[alpha 7], Jean-François Jalkh, Axel Loustau et Wallerand de Saint-Just, ainsi qu’une amende pour le RN[426]. Par jugement rendu le , seul Axel Loustau est relaxé et le tribunal condamne les neuf autres personnalités physiques ou morales à différentes peines. L'ex-Front national est, pour sa part, condamné à une amende de 18 750 euros[alpha 8] pour « recel d’abus de biens sociaux », le tribunal ne retenant pas l'accusation d'escroquerie[alpha 9]. Les parties disposent d'un délai de vingt jours pour faire appel[427],[428],[429].

Emplois présumés fictifs

L'affaire des assistants parlementaires du Front national au Parlement européen est une affaire politique et judiciaire portant sur des soupçons d'emplois fictifs concernant les assistants parlementaires des députés européens du parti français Front national (dénommé Le Rassemblement national (RN) depuis le 1er juin 2018) siégeant au Parlement européen[430] entre 2012 et 2017[431]. Cette affaire commence en 2014.

Les députés sont soupçonnés d'avoir employé ces assistants pour servir les intérêts de leur parti sans travailler réellement sur les dossiers européens. Dans le cas où ces accusations seraient fondées, cela correspondrait à des emplois fictifs financés par le contribuable européen, constituant un délit représentant un préjudice évalué entre 5 millions d'euros (entre 2012 et 2017) et 7,5 millions d'euros (entre 2010 et 2016). En décembre 2017, le Front national, en tant que personne morale, a été mis en examen pour complicité et recel d’abus de confiance, dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaire européens[432]. Parmi les personnalités mises en examen par la justice française pour détournement de fonds publics ou complicité pour ce délit, figurent notamment Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen, Wallerand de Saint-Just, Nicolas Bay et Louis Aliot.

Faits divers impliquant des militants FN

En , après un non-lieu rendu trois ans auparavant, Émilien Bonnal, un ancien policier municipal, candidat aux élections cantonales de 1985 puis tête de liste du Front national aux municipales de 1989 à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var), est inculpé d'homicide volontaire. En , il collait des affiches à Pourrières lorsqu’il fut interpellé par Abdallah Mokhtari, un homme de 23 ans d'origine algérienne et naturalisé français ; Émilien Bonnal se serait alors saisi d’un fusil à pompe caché dans son véhicule et aurait tiré une fois, blessant mortellement à la poitrine Abdallah Mokhtari[433].

Le , trois militants du Front national collent des affiches dans le quartier de la Savine, au nord de Marseille, dans le cadre de la campagne présidentielle de Jean-Marie Le Pen. Les colleurs croisent Ibrahim Ali, un jeune Marseillais d'origine comorienne, et l'abattent d'une balle dans le dos. Le procès, qui a lieu en à la cour d’assises d’Aix-en-Provence, établit que deux des trois militants du parti d’extrême droite étaient armés. Robert Lagier, auteur du coup de feu mortel, écope de quinze ans de prison, tandis que Marc d’Ambrosio est condamné à dix ans d’emprisonnement et Pierre Gigilo à deux ans, dont un avec sursis. Les parties civiles obtiennent la qualification de crime raciste et la désignation du FN comme le protagoniste de cet assassinat[434].

En 1997, lors d'une manifestation de jeunes opposants au Front national dans la banlieue de Strasbourg, quatre « frontistes », se faisant passer pour des policiers, plaquent certains d’entre eux sur leur voiture et les fouillent. Ces militants  trois membres du service d'ordre du FN et un conseiller régional  sont reconnus coupables par le tribunal correctionnel de Strasbourg d'« arrestation arbitraire » et d'« usurpation de fonction d'officier de police judiciaire », et condamnés à un an de prison avec sursis accompagné d'une interdiction de leurs droits civiques, civils, et de famille pendant deux ans[435].

Finances

Financement par la secte Moon

La secte Moon cherchait à contrer l'idéologie communiste. Aux États-Unis, elle soutenait financièrement l'aile droite du Parti républicain[436]. En France, dans les années 1980, elle décide de miser sur le Front national, et demande à l'un de ses membres, Pierre Ceyrac, d'intégrer le Front[437]. En 1985, le colonel coréen Bo Hi Pak, un membre prestigieux de la secte Moon, rencontre Jean-Marie Le Pen à Saint-Cloud. Le courant passe. Bo Hi Pak a combattu le communisme en Corée, Jean-Marie Le Pen en Indochine. En 1986, Pierre Ceyrac devient député FN. Plusieurs moonistes deviendront des élus FN[438]. Le Front aurait bénéficié à cette époque du soutien financier de la secte Moon, qui se chiffrerait en dizaines de millions de Francs[439]. Jean-Marie Le Pen nie ces financements[440]. Il reconnaît juste que la secte Moon lui a apporté un soutien logistique, les adeptes français de la secte s'étant notamment mobilisés pour le collage d'affiches[441].

Accusation de financement par Omar Bongo

L'avocat franco-libanais controversé Robert Bourgi affirme que la campagne présidentielle de 1988 de Jean-Marie Le Pen a été financée par Omar Bongo, président de la République gabonaise de 1967 à 2009. Jean-Marie Le Pen reconnaît avoir rencontré Omar Bongo, mais nie tout financement de la part de celui-ci[442].

Prêt par une banque russe

En novembre 2014, Mediapart revèle que Marine Le Pen a obtenu en septembre un prêt de neuf millions d'euros de la First Czech Russian Bank (FCRB), dont 2 millions d'ores et déjà versés. Fondé en Tchéquie et aujourd'hui basé à Moscou, l'établissement est dirigé par Roman Yakubovich Popov, un ancien chef du département financier de Stroytransgaz, leader dans la construction de gazoducs. Le député européen Jean-Luc Schaffhauser (Rassemblement bleu Marine) et le député russe Alexandre Babakov ont servi d'intermédiaires pour l'obtention de ce prêt. Marine Le Pen et Wallerand de Saint-Just, trésorier du FN, avaient précédemment expliqué que le Front national s'était tourné à contrecœur vers les banques étrangères après avoir essuyé un refus systématique des banques françaises, dans le contexte du rejet des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle de 2012[443],[444]. Jean-Luc Schaffhauser indique qu'« une structure proche de (lui) » a reçu 140 000 euros pour ce rôle d'intermédiaire[445]. Mediapart considère que cette opération pose « la question de l'origine des fonds et d'une éventuelle ingérence étrangère dans la vie politique française », dans la mesure où cette banque est « de facto entre les mains d'un ancien cadre bancaire de l'État » russe[446]. Marine Le Pen a confirmé l'information mais affirme qu'il ne s'agit en aucun cas d'un geste du Kremlin : « Ces insinuations sont outrancières et injurieuses. Au motif que l'on obtient un prêt, cela déterminerait notre position internationale ? Cela fait longtemps que nous sommes sur cette ligne [pro-russe] ». Au contraire, le journaliste Abel Mestre indique : « À Moscou, pas de doutes : personne n'imagine que ce prêt aurait été accordé sans un accord du Kremlin »[447].

Fin décembre 2018, un article de The Washington Post révèle que la banque russe ayant accordé le prêt au FN est en liquidation depuis la fin de 2016. Toutefois avant d'être mise en liquidation la banque a cédé certaines de ses créances, dont celle sur le FN, qui aurait fini dans les mains de Aviazapchast, une société russe vendant des pièces de rechange aux acheteurs d'avions de combat d'origine russe et dont trois des quatre dirigeants seraient des anciens de l'armée rouge et de l'armée russe. La vente de cette créance est toutefois contestée devant les tribunaux russes par l'agence chargée de garantir les dépôts bancaires[448].

Situation financière dégradée

Selon André Murawski, élu régional du FN ayant quitté le parti, l'endettement du RN a connu un accroissement de 785 % depuis l'arrivée de Marine Le Pen à sa tête[449]. Il affirme qu'en 2017, « la dette du parti a ainsi atteint la somme record de 24 millions d’euros », et estime que son importance empêchera le RN de rembourser l'emprunt de 9,4 millions d’euros consenti par une banque russe qui vient à échéance en septembre 2019[450].

D'après une enquête de Marine Turchi (Mediapart) réalisée en janvier 2020, les finances du Rassemblement national sont menacées par de mauvaises nouvelles :

  • d'abord, le parti doit rembourser une somme de 4,5 millions d'euros correspondant au reliquat d'un prêt accordé par Jean-Marie Le Pen via Cotelec, pour la campagne présidentielle de 2017  le fondateur du Front national a saisi l'État afin de garantir le remboursement, qui devrait intervenir fin février début mars 2020, la créance s'imputant sur l'aide publique annuelle (d'environ 5,5 millions) versée au RN[451] ;
  • par ailleurs, d'après plusieurs militants, le remboursement de la moitié des 9,4 millions d'euros empruntés à la Russie est dans le même temps réclamé[alpha 10] ;
  • l'affaire Jeanne et celle des assistants parlementaires au Parlement européen menacent également les finances du Rassemblement national : pour la première affaire, la justice doit se prononcer en avril sur la demande de l'État qui réclame  au parti et aux prévenus  11,6 millions d'euros au titre des dommages et intérêts ; quant au Parlement européen, le préjudice est estimé à 6,8 millions d'euros[alpha 11],[454].

Selon les informations de Mediapart, le RN « cherche à se refinancer en trouvant d'autres prêts, pour épurer ses dettes et ré-échelonner ses remboursements »[454].

Le niveau de l'endettement varie selon les sources de presse : environ vingt millions d'euros selon Mediapart, 25 millions pour L'Opinion[455] et près de trente millions pour Le Figaro[456] ; des chiffres contestés par Wallerand de Saint-Just qui avance une somme « de l’ordre de 16 ou 18 millions d’euros[454] ». En février 2020, la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) constate finalement  « avec des pertes cumulées de 19,2 millions d’euros en sept ans »  une dette de 24,4 millions, ce qui, selon Libération, fait du RN « le parti le plus endetté de France »[457].

En avril 2020, le Rassemblement national lance « un emprunt national auprès des Français », un « emprunt patriotique » prévoyant une participation individuelle à hauteur d'« au moins 1000 euros, avec un intérêt de 5 % ». La somme espérée de 25 millions devant en principe être utilisée pour financer les campagnes suivant les municipales de 2020 (départementales, régionales, présidentielle et législatives)[458],[459].

Relations internationales

Groupe parlementaire européen

Au Parlement européen, jusqu'en 2015, les députés européens FN n'appartiennent à aucun groupe et siègent parmi les non-inscrits, à l'instar, lors de la septième législature (2009-2014), des partis nationalistes et d'extrême droite Vlaams Belang (Belgique), Parti de la Grande Roumanie, Parti national britannique, Parti de la liberté d'Autriche, Jobbik (Hongrie), et Parti pour la liberté (Pays-Bas).

En juin 2015, le Front national participe à la création du groupe politique du Parlement européen Europe des nations et des libertés, qui se transforme en 2019 en Identité et démocratie.

Historique des groupes parlementaires européens du Front national puis du Rassemblement national.
Nom Dates de la participation
Début Fin
Groupe des droites européennes 1984 1989
Groupe technique des droites européennes 1989 1994
Groupe technique des indépendants 1999 2001
Identité, tradition, souveraineté janvier 2007 novembre 2007
Europe des nations et des libertés 2015 2019
Identité et démocratie depuis 2019

Alliances internationales

Du 11 au , Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch et Thibaut de La Tocnaye, prennent part à Tokyo pour le Front national à la première Conférence internationale des mouvements patriotiques, rassemblement euro-japonais des droites radicales initié par l'association extraparlementaire japonaise Issuikai. Une délégation de mouvements nationalistes du continent européen, pays membres de l'Alliance européenne des mouvements nationaux (fondée fin 2009 par Bruno Gollnisch) les y accompagne afin de renforcer des liens politiques éventuels et préfigurer une alliance internationale future face au « Nouvel ordre mondial américanisé » : des représentants de Belgique, du Royaume-Uni (British National Party), d'Autriche (Freiheitliche Partei Österreichs), d'Italie, d'Espagne, du Portugal (PNR), de Bulgarie (Union nationale Attaque), de Hongrie (Jobbik) et d'Ukraine. Le 7 novembre 2013, Jean-Marie Le Pen déclare que Bruno Gollnisch et lui ont quitté l'AEMN fin octobre, expliquant : « Nous obéissons à Marine Le Pen » ; cela, notamment pour ne plus être associé à des partis que la présidente du FN juge extrémistes[460].

En , ayant décidé une nouvelle approche concernant les relations extérieures et les affaires européennes et internationales du mouvement, Marine Le Pen était membre à titre individuel de l'Alliance européenne pour la liberté (AEL)[461]. L'AEL, qui faisait campagne pour une Union européenne non-centralisée, transparente et sous contrôle démocratique et qui rejetait tout développement menant à un super-État fédéraliste, avait pour but d'être un lieu de contact, de réflexion et de dialogue « entre des élus « euro réalistes » issus des mouvements sérieux et à la pointe du combat souverainiste »[réf. nécessaire].

À partir de 2014, le parti est membre du Mouvement pour une Europe des nations et des libertés (MENL), devenu Parti Identité et démocratie en 2019.

Historique des partis européens du Front national puis du Rassemblement national.
Nom Dates de la participation
Début Fin
Euronat 2005 2007
Alliance européenne des mouvements nationaux 2009 2011
Alliance européenne pour la liberté 2010 2014
Mouvement pour une Europe des nations et des libertés 2014 2019
Parti Identité et démocratie depuis 2019

Manifestations traditionnelles

Défilé du 1er mai

Le cortège FNJ au sein défilé du FN, le à Paris.

Le parti a longtemps organisé un défilé fêtant Jeanne d'Arc et les travailleurs français chaque 1er mai à Paris, avec un discours du/de la président(e) du FN sur la place de l'Opéra[462]. Le premier défilé du FN a lieu en 1979 avec d’autres mouvances d’extrême droite, le dimanche qui suit le 8 mai, jour où Jeanne d’Arc a libéré Orléans en 1429[462]. À partir de 1988, le FN défile seul et le 1er mai : le parti indique alors que ce changement de date vise à « brise[r] [le] monopole syndicalo-gauchiste [sur le 1er mai, journée internationale des travailleurs] et […] à unir symboliquement, dans une même ferveur, l’hommage à Jeanne d’Arc et le salut fraternel à l’ensemble du monde du travail, faisant de cette journée à la fois une manifestation de patriotisme et de solidarité nationale »[463]. D'après l'historienne Valérie Igounet, le changement de date a trois raisons : fixer une date entre les deux tours de l'élection présidentielle de 1988, Jean-Marie Le Pen espérant se qualifier pour le second tour ; se distinguer de l'extrême droite radicale ; et « s'afficher comme un Front national social, le représentant assumé de catégories ouvrières »[462]. En 1988, le FN revendique 100 000 participants, « une donnée à revoir largement à la baisse » selon Valérie Igounet[463]. Le nombre de participants décline à partir des années 1990 jusqu'à atteindre un peu plus de 3 000 dans les années 2010[463]. Avec le changement de date, la direction du parti cherche également à éviter la participation d'individus trop extrémistes au défilé, notamment après l'affaire Brahim Bouarram en 1995 et en particulier sous la présidence de Marine Le Pen[464]. Pour son premier défilé en tant que présidente en 2011, cette dernière l'associe au slogan du « Printemps social »[465].

En 2016, le défilé est remplacé par un « grand banquet national » conservant l'hommage à Jeanne d'Arc ; Florian Philippot explique ce changement pour des « raisons de sécurité », dans le contexte de l'état d'urgence[466] et de menaces proférées par l'État islamique contre le FN[467]. Jean-Marie Le Pen déplore « une rupture considérable avec la ligne du FN » et appelle à un rassemblement le 1er mai devant la statue de Jeanne d’Arc, place des Pyramides[466]. Selon Valérie Igounet, la sécurité n'est pas la seule raison de l'arrêt du défilé : le parti entend également « s’affranchir encore un peu plus de l’héritage de Jean-Marie Le Pen » ainsi que d'une manifestation à la fois peu mobilisatrice, difficile à organiser et présentant des risques de débordements, comme ce fut le cas en 2015[467].

Universités d'été

Les universités d'été (ou de rentrée), appelées familièrement « UDT », sont organisées annuellement à la fin de l'été. Après l'échec de la campagne présidentielle de 2007, le Front national n'organise pas cette année-là d'université d'été les années suivantes, sauf en 2008, à Evian-les-Bains. Dans le cadre de la campagne présidentielle de 2012, cette manifestation est remplacée par les « Journées d'été de Marine Le Pen », organisées en septembre 2011 à Nice, fortement personnalisées autour de la candidate et présidente du mouvement. La dernière université d'été du Front national en date s'est tenue les 22 et 23 septembre 2012 à La Baule, où le FN avait déjà tenu une manifestation similaire, en 1994.[réf. nécessaire]

Nom et symboles

Nom

Le Front national, fondé en 1972 sous le nom de « Front national pour l'unité française » (FNUF), a immédiatement cessé de faire usage de ce nom officiel pour se désigner comme « Front national » (affiches électorales dès 1973, etc.). Selon Valérie Igounet, le nom du parti est statutairement devenu « Front national » en 1995[468],[469]. Selon Nicolas Lebourg, il s'agit toujours de « la dénomination officielle du parti »[470].

Lors de la crise « mégrétiste », la veille du jour () où Bruno Mégret, délégué général exclu du parti, allait faire déposer, en sous-préfecture de Boulogne-Billancourt, une déclaration de changement d'intitulé d'association, visant à renommer le parti en « Front national-Mouvement national » (déclaration considérée comme nulle par la justice en mai 1999), Jean-Marie Le Pen, président du parti, faisait déposer, le , une déclaration de création d'association « Front national pour l'unité française », peut-être par précaution contre la volonté du camp mégrétiste de s'emparer du parti.

Parallèlement, les services du FN restés au « Paquebot » (surnom courant du siège du FN au 8 parc de Montretout à Saint-Cloud) avaient commencé à faire usage, pour leurs envois postaux, d'un cachet « F.N.U.F. » (sigle de la nouvelle association) avec l'adresse du FN (même bâtiment mais avec des entrées dans deux rues différentes).

Le cachet « F.N.U.F. » a continué de rester en usage (même à la fin de l'année 2005) après que la justice française, en mai 1999, eut déclaré nuls et non avenus le « congrès de Marignane » (23-24 janvier 1999) et les réunions ayant abouti à sa convocation (« conseil national » du FN du ). L'usage continu du cachet « F.N.U.F. » a contribué à faire croire que le FN avait, sinon conservé, du moins retrouvé son intitulé complet d'origine.

D'autre part, les militants et les électeurs du Front national sont usuellement appelés « frontistes ».

Lors du congrès de mars 2018  à la suite de la modification des statuts adoptée par le bureau politique du FN en janvier , Marine Le Pen propose de rebaptiser le mouvement « Rassemblement national »[471]. Le changement de nom est soumis à l’approbation des adhérents qui sont consultés par courrier à partir du 9 mai[239]. Le 1er juin 2018, avec 53 % de participation et 80 % de votes favorables, le parti adopte cette nouvelle appellation[226].

Ce changement de nom suscite des comparaisons avec le Rassemblement national populaire, parti collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale dont faisait partie un des cofondateurs du RN, Roland Gaucher[472].

Symboles

Depuis sa création, le symbole du FN est une flamme avec les couleurs du drapeau français. La croix celtique d'ordre nouveau n'est donc pas reprise. La flamme est déclinée au fur et a mesure de l'histoire du parti, connaissant une évolution en plusieurs logotypes successifs dont certains coexistants sur une même période[473],[474],[475].

Dès octobre 1972, le FN possède un logo très inspiré de la flamme du parti néofasciste italien, le Movimento sociale italiano (MSI)[476].

En 1977, Jean-Pierre Stirbois obtient gain de cause auprès de Jean-Marie Le Pen pour un changement de logo. Dite première « flammes Stirbois » apparaît plus enveloppée et stable. Début 1980, une seconde flammes Stirbois prend forme et reste officiellement, en vigueur jusqu’à sa mort en novembre 1988[477]. Bruno Mégret, dès novembre 1988, s’affranchir de la flamme originelle du FN et modifie l’emblème du parti. La « flammes Mégret » ou « fer de lance » possède des lignes géométriques et fines. Elle provoque la controverse entre militants. Début 1990, une nouvelle flamme remplace donc la flamme ; Mégret revient à un symbole plus consensuel et ancien, elle reprend l'aspect du premier modèle mais les lettres bâtons généralement de couleur bleue se substituent à l'ancien socle rouge[réf. nécessaire].

Depuis sa création, plusieurs mouvements semblent avoir repris à leurs compte certains éléments de la flamme du front (La Droite populaire)[478] ou l'ont repris dans sa totalité comme le Front National belge jusqu'en 2012[479] ainsi que le Rassemblement national d'Igor Kurek qui revendique l'appellation et le logo. S'ensuit une bataille judiciaire où les deux partis s’assignent mutuellement pour « contrefaçon »[480],[481].

Au début de la présidence de Marine Le Pen, le logotype change.


Mouvement de jeunesse

Le Front national de la jeunesse (FNJ)  devenu FN Jeunesse puis Génération nation  est le mouvement de jeunesse du Front national. Créé en 1973 par Jean-Marie Le Pen, sa présidente statutaire est actuellement Marine Le Pen.

Organisations liées

Membres du Front national collectant de l'argent dans un drapeau tricolore géant, au défilé du parti en l'honneur de Jeanne d'Arc, le à Paris (méthode empruntée au Club des cordeliers).

Des membres du Front national ont créé des cercles de réflexion ; un certain nombre d'organisations ou associations y sont liées ou en sont directement une émanation. C'est notamment le cas de l'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (AGRIF)[482] et SOS Enfants d'Irak.

Le Département protection sécurité (DPS) est le service d'ordre du Front national. Il fait également office de service de renseignement interne.[réf. nécessaire]

Le FN tente également de pénétrer l'univers du syndicalisme, notamment avec les syndicats Front national dans les années 1990 puis la présentation aux élections de 2011 de quelques candidats issus de syndicats. Devant les difficultés rencontrées dans ce domaine, le Cercle national de défense des travailleurs syndiqués (CNDTS) a été créé.

Depuis l'opération de « dédiabolisation » entreprise par le FN sous la présidence de Marine Le Pen, le parti frontiste engrange le soutien de plusieurs personnalités publiques, comme l'acteur Alain Delon[483], l'actrice Brigitte Bardot[484], l'humoriste Jean Roucas[485], le groupe Les Forbans[486], le pilote Pierre Lartigue[487], le jet setter Massimo Gargia[488], l'écrivain Denis Seznec[489], l'avocat Gilbert Collard[490], ou encore le géopolitologue Aymeric Chauprade[491].

En 2019, Thierry Mariani et Jean-Paul Garraud relancent La Droite populaire, ancien courant de l'UMP, comme mouvement « satellite » du RN. Ils sont élus députés européens sur la liste menée par Jordan Bardella la même année.

Communication

Le Front national recourt depuis les années 1980 à divers moyens de « communication directe » avec l'opinion, de manière à court-circuiter les médias de la part desquels il se dit victime de « désinformation » et de « censure » : téléphonie avec les services audiotel Le Pen infos et radio Le Pen, minitel avec les 3615 FN et 3615 LEPEN, puis enfin site web avec front-nat.net à partir de 1994, et par la suite frontnational.com[492].

Parmi les partis politiques français, le Front national est un précurseur sur le Web : il est le premier à ouvrir son site en 1994 (et également le premier à créer en 2006 un bureau virtuel sur Second Life)[492]. Il est aussi l'un des premiers partis français à ouvrir un compte sur Facebook, en 2006[493].

En 2011, le groupe Facebook de Jean-Marie Le Pen compte 30 000 internautes et celui de Marine Le Pen 25 000, ce qui les place respectivement à la 4e et à la 6e position parmi les personnalités politiques sur ce réseau virtuel, après Nicolas Sarkozy, Rama Yade, Ségolène Royal et Jacques Chirac. L'historien spécialiste de la communication politique Christian Delporte souligne le rôle de l'« activisme » de militants du Front national qui investissent les sites d'information générale ouverts aux commentaires, réagissent rapidement via ceux-ci sans pour autant mettre en avant leur étiquette politique, de manière à « avancer sans l'étiquette FN, qui peut faire fuir, et […] prétendre traduire un bon sens populaire en train de monter », afin de susciter l'adhésion des internautes indécis et créer ainsi une dynamique[494],[495].

Au lendemain de l'élection à la présidence du FN de Marine Le Pen, le , la coordination de la présence du Front national sur les réseaux sociaux, et, plus généralement sur Internet, est assurée par une délégation spéciale du mouvement : le secrétariat national à la communication numérique (SNCN). Il compte deux secrétaires nationaux : Julien Sanchez, qui est également sollicité pour les éditions hebdomadaires du « Journal de bord » de Jean-Marie Le Pen, et David Rachline.

Le , le Front national lance discrètement, sans communiqué de presse, son premier réseau social : Lespatriotes.net.[496]

Pour le chercheur Julien Boyadjian, Internet est à la fois « un instrument et une vitrine de [la] stratégie de normalisation » du FN[493]. Il observe que la communication sur les sites internet nationaux du FN et les comptes Facebook et Twitter des principaux dirigeants est « fortement contrôlée et centralisée [pour] éviter tous risques de dérapages[497] » ; et que lors des élections départementales de 2015, le FN a instauré une vérification des profils de ses candidats sur les réseaux sociaux : une commission d’enquête a entamé une procédure d’exclusion pour certains d’entre eux ayant tenu des propos xénophobes, antisémites ou homophobes[498].

Siège

Entre 1972 et 1980, le siège du FN se trouve 7 rue de Surène (8e arrondissement de Paris), entre 1981 et 1984 rue Bernoulli (8e) puis au 130 rue de Courcelles (17e) jusqu'en 1985. Jusqu'en 1994, il a ses locaux 8 rue du Général-Clergerie (16e). Après cette date, il est situé à Saint-Cloud dans un bâtiment surnommé « le Paquebot ». Il se trouve ensuite à Nanterre, dans un bâtiment surnommé « le Carré », de 2008 à 2021.

En , le parti emménagera dans un nouveau bâtiment, surnommé « la Capitainerie », au 114 bis rue Michel-Ange dans le 16e arrondissement de Paris. Ce déménagement est justifié par la proximité du lieu avec les transports en commun, les lieux de pouvoirs et les plateaux des médias[499].

Notes et références

Notes

  1. Le dépôt est publié au Bulletin officiel de la propriété industrielle (BOPI) sous le no 13 4 057 627[230]
  2. Frédérick Bigrat déposera plus tard le le logotype « Le Rassemblement pour la République »[231], dépôt qui aurait été fait au profit de Christian Vanneste, anciennement membre de l'UMP[232]). Par ailleurs, le , Louis Aliot avait déposé la marque « Alliance pour un rassemblement national »[233] et le , Gérard Chevrier avait déposé la marque « Le rassemblement national »[234].
  3. En 23e position, Jean-Lin Lacapelle prend ses fonctions en 2020, à la suite du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne[246].
  4. L'expression « bande des quatre » désignait l'ensemble formé par le PCF, le PS, l'UDF et le RPR[337] (les deux derniers remplacés depuis par le MoDem/UDI et l'UMP/LR) ; cette expression a ensuite été remplacée par les néologismes UMPS puis RPS[338],[339],[340].
  5. Le ministère de l'Intérieur compte deux députés pour le FN[412] mais Marion Maréchal est la seule élue membre du Front national. Gilbert Collard, membre du Rassemblement bleu Marine n'adhère au FN qu'en [413].
  6. Le FN échouant à constituer une liste commune avec le Parti des forces nouvelles[414].
  7. F. Chatillon ; ancien responsable du Groupe union défense, proche de M. Le Pen, « au cœur du complexe montage qui vaut ce procès au Front national […] répondait notamment aux accusations d’abus de bien sociaux et de blanchiment desdits abus, d’enrichissement personnel, donc, au détriment de sa propre société[425] ».
  8. Ce qui correspond au montant maximal encouru par une personne morale[427].
  9. « Les magistrates n’ont donc retenu la culpabilité du parti que pour avoir profité d’avantages indus auprès de la société de communication Riwal, notamment l’emploi fictif de deux élus actuels, Nicolas Bay et David Rachline, de l’achat de matériel et surtout l’octroi au FN d’un crédit sans intérêt de plusieurs millions d’euros pendant trois ans[428] ».
  10. À la suite d'une plainte déposée, le 10 décembre 2019, par la société Aviazapchast — « pour récupérer le crédit impayé » —, une audience est prévue le 2 juin 2020[452].
  11. Une saisie judiciaire de deux millions d'euros de dotation d'aide publique — ordonnée dans la crainte que le RN n'utilise l'argent pour se désendetter et ne soit plus en mesure de réparer l'éventuel préjudice subi par le Parlement — avait été réduite en appel, le , à la somme d'un million. La justice, confirmant « dans son principe » l'ordonnance de saisie, avait tenu compte de la situation financière du RN[453].

Références

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  24. Deux appellations furent proposées : l'une, du fait des jeunes militants du Groupe union défense (GUD), était « Front national pour un ordre nouveau » ; l'autre, relayée notamment par François Brigneau et acceptée par le Bureau politique, était « Front national pour l'unité française ». Lors du vote, la seconde l'emporta avec 254 mandats, contre 52 à la première et huit abstentions. Nicolas Lebourg, Jonathan Preda et Joseph Beauregard, « Aux racines du FN L’histoire du mouvement Ordre nouveau », sur Fondation Jean-Jaurès, , p. 84.
  25. Géraud Durand, Enquête au cœur du Front national, J. Grancher, , p. 22.
  26. « À la fin de 1969, le néo-fascisme est en pleine crise et ne rassemble plus que quelques centaines de nostalgiques et d'activistes. C'est alors que se constitue (novembre 1969) le mouvement Ordre nouveau, lequel va représenter par son agressivité et sa présence sur le terrain le fer de lance du néo-fascisme français. » Pierre Milza, Les Fascismes, Seuil, 1991, 603 p. (ISBN 978-2020128636) p. 510. Cet auteur précise par ailleurs que « les dirigeants et militants d'Ordre nouveau ne représentent pas la tendance la plus radiale du néo-fascisme français. Ils peuvent toujours dire qu'ils ne sont pas maître des réactions de leur public, comme des représailles exercées par les escouades armées agissant sous le label de la croix celtique, et c'est parfois vrai […] Il n'en reste pas moins que celui-ci draine bon nombre de nostalgiques de l'ordre hitlérien et de la croisade antibolchevique — sans pour autant partager le délire des authentiques néo-nazis —, qu'il se démarque de ce que ses propres dirigeants considèrent comme « l'extrême droite traditionnelle » et qu'il se proclame « révolutionnaire » et subversif », dans Milza 2004.
  27. Éric Branca et Arnaud Folch, Histoire secrète de la Droite, 1958-2008, Plon, , p. 110.
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  29. Jean-Yves Camus, « Origine et formation du Front national (1972-1981) », dans Nonna Mayer et Pascal Perrineau, Le Front national à découvert, Presses de Sciences Po, coll. « Références », , 418 p. (ISBN 2724606965, lire en ligne [PDF]), p. 17-36.
  30. Jean-François Sirinelli, Vie politique française au XXe siècle, Presses Universitaires de France, , p. 574.
  31. Lecœur 2003 [EPUB] note 1, emplacement 472 sur 5464, ainsi que, pour l'histoire « officielle » du Front national, 20 ans au Front, Damien Bariller, Franck Timmermans, l'histoire vraie du Front national (1972-1992), Éditions nationales, 1993, 170 pages (ISBN 978-2909178141), p. 11 et suiv.
  32. Selon l'analyse d'Alexandre Dézé, « la « survie » du parti passe alors moins par une logique de participation aux élections (qui s'avère coûteuse) que par la constitution dune base militante permettant de préserver a minima son existence. » Voir Dézé 2012, p. 55.
  33. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 638 et suiv. sur 5464.
  34. Selon la biographie de Jean-Marie Le Pen publiée sur le site du Front national, « En 1972, il fonde le Front National et continue « le combat pour la France » », « Jean-Marie Le Pen », sur frontnational.com. Voir également par exemple Damien Bariller, Franck Timmermans, 20 ans au Front: l'histoire vraie du Front national (1972-1992), Éditions nationales, 1993, 170 p. (ISBN 978-2909178141).
  35. « Les véritables inspirateurs et fondateurs de la « Fédération nationaliste unitaire » qui sera baptisée d'abord « Front national pour l'unité française », puis plus simplement « Front national » furent les dirigeants de l'organisation Ordre nouveau (ON), qui avait succédé au groupe Occident à partir de 1968 », Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 478 sur 5464. Voir également Jean-Yves Camus, « Origine et formation du front national (1972-1981) », dans Mayer et Perrineau 1996 [EPUB] emplacement 188 et suiv. sur 7257 et Dézé 2012, p. 31 et suiv.
  36. Entretien avec Jean-Marie Le Pen dans Le Diable de la République, 40 ans de Front National (2011), film documentaire réalisé par Jean-Charles Deniau et Emmanuel Blanchard, écrit par Emmanuel Blanchard et Grégoire Kauffmann, produit par Programme 33, en coproduction avec l'INA, avec la participation de France Télévisions
  37. Voir les analyses plus synthétiques d'Erwan Lecœur dans Lecœur 2003, de Jean-Yves Camus dans Mayer et Perrineau 1996, de Sylvain Crépon dans Crépon 2012.
  38. Dézé 2012, p. 31.
  39. Grégoire Kauffmann indique que « le changement de cap est officialisé lors d'un meeting en décembre 1971. « Nous sommes en train de préparer pour les élections législatives de 1973 un front national avec la quasi-totalité des personnalités de l'opposition nationale », assure alors François Duprat, qui est avec Alain Robert la véritable tête pensante d'Ordre nouveau. » Voir Kauffmann 2011.
  40. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 527 et suiv. sur 5464. Voir également Camus 1997, p. 23.
  41. « 5 octobre 1972 : quand le FN s'appelait (en réalité) le FNUF », sur L'Obs (consulté le ).
  42. Pour un ordre nouveau, no 6, décembre 1971, p. 4, cité par Dézé 2012, p. 37.
  43. Ordre nouveau présente en juin 1970 une candidate à l'élection législative partielle dans le XIIe arrondissement et un candidat à Bordeaux. Le mouvement obtient 19 259 voix aux municipales à Paris en 1971. Voir Ariane Chebel d'Appollonia, L'extrême-droite en France: De Maurras à Le Pen, Vol. 1, Complexe, 1998, 519 p. (ISBN 978-2870277645), p. 316.
  44. Selon Alexandre Drézé, « un des motifs rarement soulignés de la constitution du FN [est] l'urgence éprouvée de reconvertir l'organisation de jeunesse que représente encore Ordre nouveau en une « organisation adulte », c'est-à-dire en une structure capable d'offrir des débouchés de carrière à ses membres » ; voir Dézé 2012, p. 38 et 41.
  45. Dézé 2012, p. 39.
  46. Dézé 2012, p. 40.
  47. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 572 sur 5464.
  48. Le MSI « fait l'objet dune véritable admiration de la part de certains dirigeants d'ON – dont François Duprat, qui lui consacre un ouvrage hagiographique et l'impose avec Alain Robert comme modèle pour ON », Dézé 2012, p. 40-42. Voir également Jean-Yves Camus, « Origine et formation du front national (1972-1981) », dans Mayer et Perrineau 1996 [EPUB] emplacement 197 sur 7257.
  49. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 567 et suiv. sur 5464, ainsi que Dézé 2012, p. 47 qui relève également que « les premières affiches du FN seront même éditées en Italie par l'imprimeur du MSI, qui entend ainsi, en apportant son soutien, favoriser la constitution d'un rassemblement des « mouvements nationaux européens » »
  50. Nicolas Lebourg, « Pourquoi Marine Le Pen veut changer le nom du Front national », sur Le Nouvel Observateur, (consulté le ).
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  55. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 492 sur 5464
  56. Dézé 2012, p. 32.
  57. Ordre nouveau compte environ 5 000 adhérents à son apogée. Voir Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 564 sur 5 464.
  58. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 563 sur 5464.
  59. Kauffmann 2011 et Lebourg et Beauregard 2012, p. 156. Le Front national était censé initialement avoir trois coprésidents : Jean-Marie Le Pen, Georges Bidault et Guy Ribeaud, proche de ce dernier. Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard se bornent à constater que le départ de Georges Bidault aurait eu lieu « selon les nationalistes à cause de Jean-Marie Le Pen, selon ce dernier à cause des nationalistes… ». Pour son biographe Jacques Dalloz, « Bidault ne veut pas être phagocyté par l'extrême-droite ». Voir Jacques Dalloz, Georges Bidault: Biographie politique, L'Harmattan, 2000, 470 p. (ISBN 978-2738416797), p. 432.
  60. Lebourg et Beauregard 2012, p. 153.
  61. Roger Holeindre avait été avec Pierre Sergent à l'origine d'une précédente tentative, infructueuse, d'unification des extrêmes droites en mai 1969 : les rencontres avaient lieu au Cercle du Panthéon, club privé appartenant à Jean-Marie Le Pen. Voir Lebourg et Beauregard 2012, p. 122-123.
  62. Kauffmann 2011.
  63. Dézé 2012, p. 38.
  64. Albertini et Doucet 2013, p. 35 et Lebourg et Beauregard 2012, p. 155.
  65. Voir Jean-Yves Camus, « Origine et formation du front national (1972 – 1981) », dans Mayer et Perrineau 1996 [EPUB] note 4, emplacement 534 sur 7257.
  66. Pour un ordre nouveau, juin 1973, supplément spécial congrès, p. 21, cité par Dézé 2012, p. 39.
  67. Camus 1997, p. 21.
  68. Jean-Yves Camus, « Origine et formation du front national (1972-1981) », dans Mayer et Perrineau 1996 [EPUB] emplacement 210 sur 7257. ».
  69. « Ce privilège ne résulte pas d'une prise de contrôle de l'appareil partisan par Le Pen mais bien d'un choix tactique décidé par les responsables d'Ordre nouveau. » Voir Dézé 2012, p. 44.
  70. Dézé 2012, p. 43.
  71. Albertini et Doucet 2013, p. 37-38. Gérard Longuet déclare à ce propos « [Alain Robert] m'a amicalement demandé d'écrire un « programme économique solide » […] À l'époque, Ordre nouveau n'avait pas 50 énarques sous la main. Comme il ne m'a donné aucune orientation, j'ai fait ce que je voulais et j'ai rédigé une plaquette libérale qui est devenue le programme économique du FN : ouvert à l'économie d'entreprise et à l'économie de marché », et ajoute : « je savais que Robert [Alain Robert] et lui [Jean-Marie Le Pen] étaient sur deux planètes différentes : le premier, totalement dénué d'ego, voulait créer un parti de droite musclé ; le second n'avait pas d'idées affirmées, mais un ego surdimensionné. »
  72. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 577 sur 5464.
  73. Jean-Yves Camus, « Origine et formation du front national (1972-1981) », dans Mayer et Perrineau 1996 [EPUB] emplacement 227 sur 7257
  74. Cité par Jean-Yves Camus, « Origine et formation du front national (1972-1981) », dans Mayer et Perrineau 1996 [EPUB] emplacement 229 sur 7257.
  75. Camus 1997, p. 22.
  76. Jean-Yves Camus, « Origine et formation du front national (1972-1981) », dans Mayer et Perrineau 1996 [EPUB] emplacement 232 sur 7257.
  77. Jean-Yves Camus, « Origine et formation du front national (1972-1981) », dans Mayer et Perrineau 1996 [EPUB] emplacement 238 sur 7257.
  78. Igounet 2014.
  79. Lebourg et Beauregard 2012, p. 154.
  80. Dézé 2012, p. 45.
  81. Dézé 2012, p. 46.
  82. Francis Bergeron, Philippe Vilgier, De Le Pen à Le Pen. Une histoire des nationaux et des nationalistes sous la cinquième République, Dominique Martin Morin, 1985, 214 p. (ISBN 9782856520840) p. 112-113, cité par
  83. Alexandre Dézé relève parmi les emprunts du nouveau Front national à Ordre nouveau les slogans « Chassez les voleurs ! » et « Avec nous avant qu'il ne soit trop tard », ce dernier étant initialement emprunté au MSI italien. Voir Dézé 2012, p. 46.
  84. Michel Winock, Jean-Pierre Azéma, Histoire de l'Extrême droite en France, Seuil, 1994, 324 p. (ISBN 9782020232005) p. 244.
  85. Camus 1997, p. 21. Voir également Dézé 2012, p. 50-51.
  86. Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard précisent à propos des statuts du Front national que « la suspicion est telle que Pierre Bousquet accompagne Jean-Marie Le Pen lors de leur dépôt à la préfecture »; Voir Lebourg et Beauregard 2012, p. 155-156.
  87. Milza 2004 [EPUB] emplacement 2858 sur 10314.
  88. Lebourg et Beauregard 2012, p. 161.
  89. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 602 sur 5464
  90. Dézé 2012, p. 49.
  91. Dézé 2012, p. 50-51.
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  93. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 607 sur 5464.
  94. Dézé 2012, p. 53.
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  96. Dézé 2012, p. 56.
  97. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 630 sur 5464.
  98. « le coût identitaire de cette opération finit cependant par l'emporter sur les gains obtenus, réactivant la ligne de partage entre ceux qui entendent agir dans le respect des fondements doctrinaux originels et ceux pour qui l'obtention de profits politiques reste un objectif prioritaire. Or, sans que l'on puisse l'imaginer à l'époque, c'est bien cette même dynamique complexe entre logique doctrinale et logique électorale qui ne va jamais cesser par la suite de travailler le FN »Dézé 2012, p. 24 et 54.
  99. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 623 sur 5464.
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Annexes

Bibliographie

Bibliographie sur le Front national ou sur ses membres
Voir aussi les bibliographies mentionnées dans les articles sur Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen.
Bibliographie sur la droite ou l'extrême droite
Bibliographie sur l'électorat du Front national
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Filmographie

Films dont tout ou partie du sujet concerne le Front national :

Chansons

Chansons centrées sur le Front national :

Œuvres fictives

Articles connexes

Liens externes

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