Douchka (comédienne)

Douchka, nom de scène de Chantal Arbatchewsky, est une comédienne française née le [1] et morte le au Japon.

Pour les articles homonymes, voir Douchka.

Douchka
Douchka en 1973.
Nom de naissance Chantal Maud Arbatchewsky
Surnom Nina Douchka
Naissance
Paris 15e
Nationalité Française
Décès
Japon
Profession Actrice
Séries notables Jacquou le Croquant de Stellio Lorenzi

Biographie

Née le d'un père officier russe réfugié en France après la Révolution d'Octobre, Douchka est élève des cours de théâtre de Berton et Tania Balachova au début des années 1960. Cette dernière, d'origine russe, est alors très proche de la méthode du réalisme psychologique de Constantin Stanislavski. Son « théâtre-école » propose à l'époque une formation identique au travail fait par Lee Strasberg à New York au sein de l'Actors Studio et reprenant également la méthode de Stanislavski. La jeune comédienne est quelque peu livrée à elle-même depuis son très jeune âge. Douchka habite dans le quartier des Invalides et fréquente le conservatoire municipal Darius-Milhaud du 14e arrondissement de Paris pour apprendre la guitare. Interrogée par la presse à cette époque, elle déclare « fai[re] du théâtre un peu malgré la réticence de mes parents et l'obligation de travailler à mi-temps comme coursière ». Elle est en outre décrite aimer farouchement le théâtre et être impressionnée par La Grotte, nouvelle pièce de Jean Anouilh[2]. À 18 ans, elle rencontre Lucien Léger au conservatoire municipal, celui-ci est surnommé par la presse « L'étrangleur » à partir de 1964[N 1],[3]. Habitant le même quartier et partageant un amour pour les arts, ils se lient d'amitié[4],[5]. Produites par le Théâtre de l'Atelier, de la société duquel elle fait partie, ses trois premières pièces de théâtre (Un mois à la campagne, L'Enterrement - Scène de la vie parisienne et Antigone) tournent jusqu'aux Pays-Bas[6],[7].

Douchka fait ses premières apparitions à la télévision dans des fictions historiques[N 2],[8]. Elle interprète Jeanette Mion dans Jacquou le Croquant[N 3] de Stellio Lorenzi. Ce même réalisateur dirige son amie Cécile Vassort cinq ans plus tôt. Elles ont aussi pour point commun d'avoir travaillé avec Michel Subiela[9]. Aux côtés de Pierre Arditi, Douchka joue Yasmina dans Thibaud ou les Croisades d'Henri Colpi. Capable de parler cinq langues, elle interprète ensuite en anglais à Londres et au Japon Les Veuves de François Billetdoux. Elle joue le rôle de Madame Bainot dans Graine d'ortie d'Yves Allégret[10]. Tout comme Françoise Lebrun et Jean Douchet, elle apparaît dans les deux œuvres marquantes de Jean Eustache, La Maman et la Putain en 1973 et Une sale histoire en 1977[11]. Cette dernière est, selon le critique Jean Roy, le film manifeste de Jean Eustache[12],[13] et la première remporte le Grand prix au festival de Cannes 1973[14],[15],[16] et le Prix de la critique internationale[17]. Le , Douchka tient le rôle-titre d'Agathe ou L'avenir rêvé de Yves-André Hubert et Michel Subiela sur la première chaîne de l'ORTF[18]. Elle déclare le même jour dans les colonnes de Télé 7 jours :

« J'aime ce métier de perpétuelle découverte où jamais rien n'est acquis. Ce métier dur, où les gens sont sensibles et se conduisent comme des loups. »

 Douchka, Télé 7 jours[5]

Toujours pour la télévision, elle apparaît en 1978 dans la série Désiré Lafarge et plus précisément dans l'épisode Le printemps de Désiré Lafarge réalisé par Jacques Krier. En 1979, la deuxième version du documentaire La Rosière de Pessac de Jean Eustache débute par « Pour Douchka Arbatchewsky »[19].

Passionnée par le zen et la culture japonaise en général, Douchka emménage par la suite dans les environs de Kyoto. Le 29 mai[réf. nécessaire] 1997, elle décède au Japon[4].

Théâtre

Filmographie

Comédienne homonyme

Elle ne doit pas être confondue avec son homonyme Douchka (parfois orthographié Doucheka), métisse aux yeux clairs, qui a tourné quelques films érotiques à la fin des années 1970 et au début des années 1980 pour Michel Berkowitch (La Fureur de jouir, 1978), Francis Leroi (Désirs sous les tropiques, 1979), et Gérard Kikoïne / Alan Vydra (Les Clientes, 1982)[30].

Notes et références

Notes

  1. Celui-ci (1937-2008) est un criminel français, condamné en 1966 à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre d'un enfant. Il fut le plus ancien détenu de France avant d'être libéré en octobre 2005 après 41 ans d'emprisonnement, ce qui constitue une des détentions les plus longues en Europe.
  2. Celles-ci sont censées se dérouler durant la guerre de Cent Ans, l'absolutisme et la France après le traité de Paris (1815).
  3. Cette mini-série en six épisodes est inspirée par le roman homonyme d'Eugène Le Roy.

Références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. « Paris-Théâtre, numéros 179 à 186 », sur Google livres (consulté le )
  3. Henri Haget, « Le cas Lucien Léger », sur L'Express, (consulté le )
  4. Jean-Louis Ivani, « VI. Un amour de l’étrangleur », sur Mediapart, (consulté le )
  5. Éric de Goutel, « Douchka : le tour du monde en jouant », sur Base de données de films français avec images, (consulté le )
  6. « Un mois à la campagne - Théâtre de l'Atelier - 1965-07-13 », sur theaterencyclopedie.nl (consulté le )
  7. « L'enterrement - Théâtre de l'Atelier - 1965-07-10 », sur theaterencyclopedie.nl (consulté le )
  8. Hervé Dumont, « Résultats pour Douchka », sur Encyclopédie du film historique (consulté le )
  9. (en) « Cécile Vassort - actress », sur Internet Movie Database (consulté le )
  10. « Graine d'ortie », sur Base de données de films français avec images, (consulté le )
  11. (en) « Douchka - actress », sur Internet Movie Database (consulté le )
  12. Jean Roy, « La jouissance du verbe », L'Humanité, (lire en ligne, consulté le )
  13. « Une sale histoire de Jean Eustache », sur lecinematographe.com, (consulté le )
  14. « Le Palmarès 1973 : Compétition », sur festival-cannes.com (consulté le )
  15. Evane Hanska, Mes années Eustache, Flammarion, coll. « Documents », , 1re éd., 331 p. (ISBN 978-2-08-067920-8) p. 309
  16. Denis Desjardins, « La Maman et la Putain, de Jean Eustache », Séquences : La revue de cinéma, no 198, , p. 20-21 (lire en ligne, consulté le )[PDF]
  17. Evane Hanska, Mes années Eustache, Flammarion, coll. « Documents », , 1re éd., 331 p. (ISBN 978-2-08-067920-8) p. 52
  18. « Tribunal de l'impossible : Agathe ou l'avenir rêvé », sur Base de données de films français avec images (consulté le )
  19. Antoine De Baecque, « Le Dictionnaire Eustache », sur Google Livres, (consulté le )
  20. « Un mois à la campagne Théâtre de l'Atelier », sur Holland Festival (consulté le )
  21. « L'enterrement – scène de la vie parisienne & Antigone », sur Holland Festival (consulté le )
  22. « Antigone - Théâtre de l'Atelier - 1965-07-10 », sur theaterencyclopedie.nl (consulté le )
  23. « Le spectacle : Le cygne noir », sur Bibliothèque nationale de France (consulté le )
  24. « Titre(s) : On dira que c'est le vent... [Spectacle] / pièce burlesque de François Billetdoux ; spectacle de l'ORTF », sur BnF (consulté le )
  25. « Titre(s) : Prière-apporter-des-oiseaux [Spectacle] / spectacle de O.R.T.F., Service de la Recherche », sur BnF (consulté le )
  26. « La part du gateau - Guy Labourasse - 1965 », sur Base de Données de films français avec images (consulté le )
  27. Hervé Dumont, « Histoire & Cinéma I - La France », sur Encyclopédie du film historique (consulté le )
  28. « FAIT-DIVERS (1971) », sur British Film Institute (consulté le )
  29. Hubert Niogret, « Technicien de cinéma et TV », sur wordpress, (consulté le )
  30. Christophe Bier, Dictionnaire des films français érotiques et pornographiques en 16 & 35mm, Paris, Serious Publishing,

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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