Une sale histoire (film)

Une sale histoire est un diptyque cinématographique français, composé de deux volets (volet document et volet fiction), réalisé par Jean Eustache, sorti en 1977. Le film avait pour slogan « Un film que les femmes n'aiment pas »[1],[2].

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Une sale histoire
Réalisation Jean Eustache
Scénario Jean Eustache sur une idée de Jean-Noël Picq
Acteurs principaux
Pays d’origine France
Durée 50 minutes (28 + 22)
Sortie 1977


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Un homme raconte devant un groupe d'amis comment il est devenu voyeur en regardant par un trou dans les toilettes des dames, et, chemin faisant, ce qu'il pense du sexe des femmes, de sa propre obsession, puis, en fin de compte, pourquoi il n'en conçoit aucune honte ; vers la fin de son récit, il répond à quelques questions.

La dernière phrase du narrateur est « Moi j'ai du fournir un gros travail pour le voir malgré elles ; avec l'humiliation, l'abaissement... Et en même temps avec une certaine fierté, car s'il est vrai qu'il n'y a pas de plaisir sans peine, y'a pas de travail sans fierté. Et là je travaillais assez pour penser quand même que j'avais ma dignité en faisant tout ça. »

Le dispositif filmique

L'ordre choisi par le cinéaste lors de la présentation de ce diptyque est d'abord le volet fiction, puis le volet document.

Dans le volet fiction, c'est Michael Lonsdale qui joue et raconte l'histoire, sous la forme d'un monologue comment il est devenu voyeur par le passé, dans un café parisien. Au départ, il est invité à le faire par Jean Douchet, puis le duo est rejoint par trois femmes et un jeune homme, qui peu à peu, composent un public.

Dans le volet document, c'est Jean-Noël Picq qui raconte la même histoire. Il la déroule face à un groupe d'amis composé de quatre femmes et de Jean Eustache.

Le film débute par la fiction et enchaîne sur le document, la césure étant marquée par deux génériques distincts : celui de la première partie, adopte un graphisme classique en lettres blanches imprimées sur fond noir, et celui de la deuxième partie, une forme manuscrite à l'encre bleu sur fond blanc.

La partie fictionnelle dure plus longtemps que la partie documentaire. Le choix de la pellicule, le montage des plans, sont différents (35 mm pour fiction, 16 mm pour document). Seul le texte, c'est-à-dire, celui que le spectateur entend, est quasi identique.

Vers la fin du récit, le narrateur cite de mémoire le marquis de Sade.

Fiche technique

  • Titre : Une sale histoire
  • Réalisation : Jean Eustache
  • Scénario : d'après une nouvelle de Jean-Noël Picq
  • Production : Jean Eustache
  • Photographie : Pierre Lhomme et Jacques Renard
  • Montage : Chantal Colomel
  • Assistant réalisateur : Luc Béraud
  • Pays d'origine : France
  • Format : Couleurs - Mono
  • Genre : Essai
  • Durée : 50 min (volet fiction : 28 min, volet document : 22 min)
  • Format : volet fiction : 35 mm, volet document : 16 mm
  • Date de sortie : 1977

Distribution

Volet fiction :

Volet document :

Réception critique

Le critique Jean Roy y voit le film manifeste de Jean Eustache[2].

Bibliographie

  • Jérôme Prieur, "Une sale histoire", La Nouvelle Revue française, in Nuits blanches, essais sur le cinéma, Gallimard, coll Le Chemin, 1981 (ISBN 978-2070232079)
  • Jérôme d'Estais, Jean Eustache ou la traversée des apparences, LettMotif, (ISBN 978-2-36716-115-0).
  • Laurent de Sutter, Théorie du trou : Cinq méditations métaphysiques sur Une sale histoire de Jean Eustache, Éditions Léo Scheer, .

Notes et références

  1. Nicole Bousseyroux, « Rencontres manquées avec le sexe. Clinique du partenaire manquant », L'en-je lacanien, no 15, (lire en ligne, consulté le )
  2. Jean Roy, « La jouissance du verbe », L'Humanité, (lire en ligne, consulté le )

Lien externe

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