Denise Glaser

Denise Glaser, née le à Arras (Pas-de-Calais) et morte le à Paris, est une productrice et présentatrice de télévision française, principalement connue pour l'émission musicale Discorama.

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Biographie

Famille et jeunesse

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Denise Glaser naît dans une famille de commerçants juifs qui tient à Arras le magasin Les rideaux bleus (robes, pantalons, tissus). Son grand-père, Simon Glaser, est un tailleur venu de Russie. Yvonne Stein (morte en 1972), sa mère, est la fille des créateurs du magasin, très connu des Arrageois de l'époque. Son père, Roger Glaser (mort en 1957), grièvement blessé durant la Première Guerre mondiale, a reçu la Croix de guerre à la fin du conflit. Elle a un frère, Jean, qui deviendra médecin. Denise grandit dans une famille heureuse, avec ses deux cousines du côté des Stein, Simone et Réjane.

Vers l'âge de 15 ans, Denise rêve de devenir pianiste et se découvre une vocation pour la musique classique.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, en raison de leur judéité, ses parents voient le magasin confisqué et aryanisé : de 1942 à 1944, il devient le siège de la Deutsche Werbestelle, office qui gère le Service du travail obligatoire. Réfugiée à Clermont-Ferrand en 1943 et 1944, Denise étudie la philosophie. Elle fait là une rencontre capitale, celle du couple d'enseignants et résistants Dominique et Jean-Toussaint Desanti, qui plus tard la présenteront à Frédéric Rossif à l'ORTF. Elle rejoint alors leur réseau de résistance, le Mouvement national contre le racisme et y fait bonne figure. Ce groupe de résistants est d'orientation communiste, ce qui sera reproché par les détracteurs de Denise à partir des années 1960. En 1943, elle se réfugie à l'hôpital psychiatrique de Saint-Alban dirigé par le docteur Lucien Bonnafé et François Tosquelles, où se cachaient de nombreux juifs et résistants, et y rencontre Paul Éluard[1]. Denise Glaser restera à jamais marquée par la Shoah, déclarant en 1964 : « Les fours crématoires, j'y pense continuellement[2]. »

Conflit familial et débuts professionnels

En 1945, ses parents exigent qu'elle travaille au magasin familial ou, à défaut, à l'usine. Denise Glaser refuse de leur obéir, car elle souhaite se diriger vers une carrière dans le spectacle : journalisme, mode, ou un autre métier tournant autour, qui reste toutefois à définir.

Il en résulte une brouille avec ses parents, qui refusent de voir leur fille devenir une « saltimbanque », avec des emplois précaires. Pour eux, l'aventure de la télévision, qui en est encore à ses balbutiements, est un pari risqué, qui risque de conduire leur fille vers la misère. La brouille va durer une dizaine d'années. Denise Glaser se réconciliera avec eux seulement vers 1954-1955. Le regard de ses voisins est tout aussi difficile : ils ne comprennent pas cette femme solitaire et célibataire, qui ne travaille pas à l'usine. Les accrochages, altercations et disputes sont fréquents.

Elle travaille d'abord comme journaliste pour plusieurs journaux, tout en poursuivant des études de philosophie, obtenant une licence de philosophie[3].

Elle travaille ensuite à la radio, auprès de Jean Guignebert, apprenant le métier d'illustratrice sonore, puis entre au journal télévisé, engagée par Pierre Sabbagh[4]. Elle recherche alors des fonds sonores pour les producteurs d’émissions de radio et de télévision. Elle travaille aussi avec Frédéric Rossif pour son émission Éditions Spéciales.

De 1944 à 1954, elle rencontre des journalistes, des artistes (chanteurs, peintres, etc.) ou des gens de lettres. À cette époque, elle fait la connaissance de Boris Vian et du directeur artistique grand découvreur de talents Jacques Canetti lequel a lancé Jacques Brel, Georges Brassens, Léo Ferré et Gilbert Bécaud.

Au milieu des années 1950, Jean d'Arcy, patron de la Radiodiffusion-télévision française, finit par accepter sa proposition d'animer une émission sur les chanteurs. C’est ainsi que naît Discorama, selon un canevas élaboré par Denise en 1957. Elle apparaît d'abord en association avec Jean-Pierre Darras ou Philippe Noiret (et aussi Jean Desailly), avant que ceux-ci ne partent (1962), absorbés par leur carrière de comédiens. Denise Glaser décide alors d'animer seule l'émission. Elle va pouvoir réaliser son rêve, en invitant à Discorama ses idoles Louis Armstrong et Duke Ellington, notamment.

On (Jean d'Arcy, Frédéric Rossif, Pierre Tchernia, Pierre Desgraupes) observe les productions d'émissions aux États-Unis, mais produire de grands spectacles télévisés à la manière de Bing Crosby ou Frank Sinatra est coûteux à la fin des années 1950. il faut attendre la fin des années 1960 pour que la télévision française soit en mesure d'en programmer plus souvent. On mise sur un programme plutôt consacré à la chanson mais le cinéma, la littérature ou l'art y sont également présents. Pour motiver l'attention du spectateur, un intervenant pose des questions à l'invité pour mieux le découvrir et entrer dans son univers. Denise Glaser explore cette formule en 1962 : le modèle prend forme et l'émission va évoluer jusqu'à son départ de la télévision en 1975.

Les années Discorama

Au fil des années, Denise Glaser va éprouver de plus en plus de difficultés à consacrer des sujets aux autres thématiques de Discorama : la peinture, où elle recevra Salvador Dalí ou la mode, l'architecture, la littérature, etc. Discorama se veut avant tout une émission télévisée culturelle même si elle privilégie l'actualité du disque. Le thème d'une émission était choisi en équipe, puis soumis à la direction des programmes de l'ORTF.

À une époque où il n'y a qu'une seule chaîne nationale de télévision, les maisons de disques exercent une certaine pression sur les antennes. Chacune souhaite avoir sa part du gâteau et promouvoir ses talents. Si on impose parfois à Denise Glaser de recevoir des artistes yéyés sur son plateau, celle-ci estime que leur place est davantage dans l'émission "Âge tendre et tête de bois" d'Albert Raisner. Cependant, à ses yeux, plusieurs interprètes sortent du lot. Ainsi, elle appréciera plutôt Michel Polnareff, Françoise Hardy, Hugues Aufray ou encore Salvatore Adamo.[réf. souhaitée]

Si Denise Glaser n'est pas très portée sur la tendance yéyé du début des années 1960, elle invite cependant quelques vedettes, se voulant ouverte à tous les styles musicaux. Discorama consiste surtout à valoriser l'avant-garde, la création musicale et l'univers artistique singulier des auteurs-compositeurs et interprètes. Denise Glaser aide également certains chanteurs dits « inclassables » comme Boby Lapointe.

En revanche, elle n'appréciera pas des artistes comme Frank Alamo, Sheila, Ringo, Richard Anthony, Johnny Hallyday ou Claude François[réf. nécessaire], même si elle recevra la plupart d'entre eux sur son plateau. Pour illustrer cette désapprobation, une émission de Discorama montrera par exemple Johnny Hallyday seul, répondant aux questions d'une Denise Glaser qui semble être dans une autre pièce n'étant pas face à l'invité comme à l'habitude.

Denise Glaser se montre ouverte aux nouvelles musiques ou aux formes musicales dites « expérimentales ». Elle invite notamment le musicien Vangelis, Xénakis, Klaus Schulze ou le groupe Magma, tout comme elle semble apprécier l'expression musicale d'autres cultures : musiques tziganes et manouches (Manitas de Plata), musiques traditionnelles africaines, comme Miriam Makeba

Départ forcé de la télévision

Denise Glaser diffuse la chanson Nuit et Brouillard de Jean Ferrat en 1963. Elle subit alors les foudres de Robert Bordaz, directeur de la RTF qui la catalogue comme « gauchiste » à éliminer.[réf. nécessaire] Robert Bordaz lance aussitôt une procédure de licenciement. Denise fait alors savoir qu'il s'agit d'une chanson sur la déportation de la deuxième guerre mondiale. De son côté, Jean Ferrat soutient l'animatrice, en affirmant qu'il ne peut y avoir que lui comme responsable. À l'époque, une vingtaine d'années après la fin de la guerre, aborder certains sujets relatifs à cette période est un sujet sensible. Dans ce contexte, il y existe diverses interprétations à cette chanson. Le sujet sensible évoque que des Français ont pris part aux déportations et que certains d'entre eux sont toujours au pouvoir, souvent à des fonctions prestigieuses et respectables. L'annonce d'un éventuel licenciement de Denise Glaser engendre un fort émoi au sein des milieux artistiques, culturels et intellectuels et même dans le milieu politique. Le ministre de l'information Alain Peyrefitte également chargé de la tutelle de la RTF décide d'intervenir. Il donne ordre à Robert Bordaz de maintenir Denise Glaser ainsi que son émission Discorama qui est populaire et semble satisfaire le public. Les élections présidentielles devant avoir lieu trois ans plus tard, créer une polémique n'est pas à l'ordre du jour. Pour autant, on conseille à Denise de vérifier le contenu artistique des chansons et de se tenir à une ligne de stricte neutralité politique et « morale », tout en conseillant à Jean Ferrat d'interpréter d'autres chansons moins engagées. De plus, le général De Gaulle, président de la république, aimait bien l'émission Discorama; voir égratigner d'anciens collaborateurs sous l'occupation allemande, ne le dérangeait nullement. Il donna carte blanche à son ministre Alain Peyrefitte[réf. nécessaire].

En Mai 1968, aux côtés de nombreux employés de la radio et de la télévision comme Léon Zitrone ou encore le jeune Michel Drucker, Denise Glaser manifeste contre la mainmise du gouvernement sur l'audiovisuel public. Par trois fois, elle est interdite d’antenne par le ministre de l’Information de l’époque pour ses idées trop à gauche. En 1974, Valéry Giscard d'Estaing élu président de la République fait éclater l’ORTF en différentes sociétés et Denise Glaser entame une longue période noire. Elle se trouve alors privée définitivement d’antenne, la dernière de Discorama consacrée au chanteur canadien Gilles Vigneault est diffusée le .

Denise Glaser a souhaité développer un regard intimiste pour que l'artiste se dévoile lui-même, ou par lui-même, l'animatrice étant la représentante du public, incarnée en une seule personne. Quelques semaines après l'élection du président Giscard d'Estaing, à partir de l’été 1974, Denise Glaser voit le rythme de ses activités se réduire considérablement ; son salaire est divisé par trois. Pour se maintenir, elle affirme n'avoir jamais eu de carte à un parti politique mais se dit proche des idées de la gauche, surtout du Parti socialiste, ou de la social-démocratie[5].

Denise Glaser n'éprouve aucun regret de son engagement dans un mouvement de résistance, comme celui qu'elle a connu durant la Seconde Guerre mondiale. Elle songe alors à se reconvertir à la radio mais ces horizons lui sont tous aussi bouchés : les directeurs de RTL et Europe 1, entre autres, refusèrent de la recevoir. Par la suite, elle continuera à espérer tout de même à travailler pour la radio, option non négligeable, mais on ne l'engagera jamais[réf. souhaitée].

Mise à l'écart

Après 1975, Denise Glaser prête sa voix à diverses publicités. On la retrouve en voix publicitaire pour Reader's Digest, ou Monoprix. Elle prête aussi sa voix à quelques annonces de la SNCF, mais au fil du temps, les petits emplois deviennent de plus en plus rares. Dans le film Le Pion de Christian Gion (1978), elle interprète son propre personnage. De même, quelques rares relations du monde du spectacle ou de la télévision lui font faire de la figuration dans des téléfilms ou la font participer à des courts-métrages. En proie à de nombreuses dettes, elle doit se résoudre à vendre une grande partie de sa collection de disques, dont certains sont rares et dédicacés (par des stars de la chanson qui sont passés à Discorama, ce sont des disques dits collectors). Très soucieuse de rester digne et conforme à son image publique, elle refuse en 1978 le soutien et l’assistance de l’association « La Roue Tourne », de Janalla Jarnach qui vient en aide aux artistes déchus du show business. Denise Glaser espère toujours un retour à la télé. Elle voit une grande partie de ceux qui avaient travaillé avec elle l'éviter désormais. Quant aux animateurs et producteurs des années 1970, ils la méprisent[réf. souhaitée].

De plus, elle demanda une audience au nouveau président, Valéry Giscard d'Estaing, pour s'expliquer et lui demander son soutien mais celui-ci refuse de la recevoir, invoquant un agenda très chargé, tout comme le nouveau ministre de la culture. Ces cruelles désillusions annoncent une mise au placard. Bien que très populaire, elle se retrouve désormais presque recluse dans son appartement[réf. souhaitée].

Elle n'a droit à aucune réduction ou traitement de faveur pour accéder aux spectacles. Elle se contente alors de voir des concerts, les prestations des chanteurs ou chanteuses à la télévision ou de regarder des chanteurs ou musiciens marginaux dans le métro parisien[réf. souhaitée]. Exceptionnellement, en 1981, elle assiste au concert triomphe de Barbara, à Pantin.

Timide retour

En 1981, Denise Glaser fait valoir ses droits à la retraite, après des années d'une période noire et un long conflit avec la première chaîne au sujet de ses droits de productrice. Déboutée, elle perd tout et se retrouve dans la misère avec une retraite dérisoire ; les revenus des animateurs de la télé publique des années 1960 sont alors sans rapport avec ceux des animateurs-producteurs des années 1980 à aujourd'hui. Toutefois en 1982, elle accepte de participer à une chronique culturelle avec Henry Chapier pour Soir 3 sur FR3, où elle revient sur les grands moments de Discorama et commente l'actualité de la chanson française. L'émission est présentée en alternance par les journalistes Geneviève Guicheney et Jean-Jacques Peyraud. Moins qu'une émission, il s'agit d'une rubrique de 5 à 15 minutes insérée dans le journal télévisé de FR3 et intitulée Carte blanche à Denise Glaser. Elle revient particulièrement sur la carrière de la chanteuse Barbara qui vient d'obtenir un grand succès public à Pantin en 1981. Programmées tardivement, ses interventions sont pourtant un succès, surtout auprès de la critique. Bien que la programmation soit à un horaire tardif, un public fidèle semble suivre l'émission. L'initiative serait à l'orginine d'André Holleaux, président de FR3 entre 1982 et 1985 et de Maurice Séveno, directeur de la rédaction de FR3, exaspérés par le comportement indécent des animateurs-présentateurs de variétés de l'époque qui refusent de lui faire la moindre concession ou place et qui ne lui pardonnaient pas son passé à gauche, ou qui la dévalorisaient à propos de son âge. Cette initiative vise à la faire revenir à la télévision[réf. nécessaire] ; à cette occasion, elle montre l'une des facettes de son caractère : son amour des auteurs-compositeurs jeunes ou méconnus. Véritable encyclopédie du monde du disque et de la chanson, elle argumente ses choix avec une rare passion et certains producteurs[Qui ?], dont Henri Tesson, conscients qu'ils ont trop longtemps ignoré une personne majeure du monde de la chanson et de la culture, songent alors à lui proposer de nouveau une émission à caractère culturel. En fait, elle reçoit beaucoup d'aide de son ami Hector de Galard, rédacteur en chef, journaliste et membre du conseil d'administration du Nouvel Observateur qui possède un carnet d'adresses bien rempli. Ce journaliste aurait attendu le retour de la gauche au pouvoir, pour aider aussi d'autres amis et relations. Lors des événements de 1968 comme beaucoup d'employés de l'audiovisuel et de la presse, Hector de Galard a été tout aussi solidaire du mouvement de protestation à l'ORTF. Frédéric Rossif et Pierre Tchernia, Georges de Caunes vont tenter de l'aider mais ce soutien va être sans effet pour sa carrière.

Pendant la campagne des élections présidentielles de 1980-1981, elle accepte de rencontrer le candidat socialiste François Mitterrand. Elle demande que plus d'émissions culturelles soient programmées en cas de victoire. De plus, elle aurait exprimé des inquiétudes à propos des jeux télévisés qui envahissent de plus en plus le petit écran, et qui remplacent le plus souvent des émissions culturelles[réf. souhaitée]. Elle ne sera pas entendue. Si François Mitterrand s'engage vers la liberté des radios libres dès 1981, la création de la septième chaîne La Sept (devenue Arte) ou soutient la fête de la musique en 1982 créée par Jack Lang) au sujet de l'indépendance des médias, ses décisions seront nuancées.

En mars 1983, le magazine Télé 7 jours, dans la rubrique "De bonne source" tenue par Franklin Didi, annonce son possible retour à la télévision : "Denise Glaser va-t-elle (enfin) effectuer sa rentrée ? À TF1, encore chaîne publique, on parle de lui confier une émission, peut-être mensuelle. Son objectif consisterait à promouvoir de nouveaux talents."[6]

L'un des derniers grands coups de cœur de Denise Glaser sera la découverte en 1980, du chanteur tzigane Youri Azios Manoff, alors qu'il fait la manche en chantant dans une station de métro. Elle le présente à l'un de ses amis, le compositeur Francis Lopez, auquel il inspira l'opérette Le Vagabond Tsigane qui sera créée au Théâtre de la Renaissance, en 1982.

La maladie

À la même période, Denise Glaser apprend qu'elle est malade (ou plutôt tout indique sa dépression ; ou son état dépressif ) : la reconnaissance du monde du spectacle arrive au moment où on lui annonce un cancer du poumon (Denise était connue pour être une grande fumeuse). Pendant ses longs silences, lors du déroulement de nombreux Discorama, il n'est pas rare de voir Denise Glaser assise sur une chaise face à son invité, une cigarette à la main, une attitude très fréquente alors à la télévision lors des émissions de plateau. Malgré ses interventions unanimement saluées, en proie à la maladie, elle n’apparaît plus en public à partir de la fin de 1982. Elle participe pourtant du 29 novembre au 3 décembre 1982 à 5 numéros du jeu télévisé L'Académie des neuf. La participation de Denise Glaser à ce jeu a des raisons purement financières et alimentaires. Elle se retire ensuite, écœurée du monde du show-business, du spectacle et de la culture. Désormais, son retour à la télé n'était plus qu'un mirage. Elle rend néanmoins hommage à la création de la fête de la musique, à la veille de sa mort (le 7 juin 1983) et se félicite dans un communiqué de sa réédition (pour le 21 juin suivant). Elle voit en cette manifestation, l’occasion de faire connaître au grand public de jeunes artistes ou voir confirmer d'autres par leur talent. La maladie a aussi pour effet d'affecter sa mémoire, ce qui est vécu très difficilement par l’ancienne animatrice. Ses derniers mois sont vécus dans un état de stress intense, dans la solitude presque complète, recluse et dans une grande souffrance psychologique, quand elle décide de se retirer dans son appartement de la rue du Pot-de-Fer à Paris, où elle a passé son temps à écouter de la musique, surtout du piano. Ce sont ses voisins qui, le 7 juin 1983, signalent qu'elle ne réagit plus. Les pompiers et le SAMU sont alertés mais ne peuvent que constater le décès de Denise Glaser, d’un infarctus, consécutif aux séquelles engendrées par son cancer du poumon et à son état d'affaiblissement généralisé.

Quelque temps avant sa mort, Denise Glaser aurait confié à son amie et confidente Dominique Desanti à propos des chanteurs et chanteuses : « Maintenant qu'ils sont célèbres, ils m'ont oubliée. »

Le suicide est alors évoqué mais jamais confirmé car Denise Glaser aurait dû mener de nombreux projets alors que celle-ci semblait déborder d'énergie.

Peu de personnalités sont présentes pour ses obsèques au cimetière Saint-Roch, à Valenciennes. On remarque Pierre Bellemare, Catherine Lara et Barbara ou encore Guy Lux. Denise Glaser laissait derrière elle plus de 350 heures d’enregistrements ainsi qu'environ 2 h 45 pour Carte blanche à Denise Glaser FR3, 1982[réf. souhaitée] (avec la participation de Henry Chapier).

On apprend en juin 1983 selon un hebdomadaire de télévision, après sa mort, que TF1, encore chaîne publique, aurait pu lui confier une nouvelle émission : « Elle avait écrit au président de la République. Deux fois. D'abord, pour le féliciter de son élection. Puis pour lui lancer un appel pathétique. François Mitterrand l'a reçue à l’Élysée. Elle nous avait mis dans la confidence. Nous étions momentanément tenus au secret… Le "Rayon Glaser" - titre de l'émission envisagée par TF1 - ne parcourra pas nos petits écrans »[7].

Un style à part à la télévision française

Denise Glaser est connue pour avoir installé lors de ses entretiens en tête à tête intimistes, de « longs moments de silence et d'émotion »[8], qui en disaient plus sur l'artiste que bien des questions et qu'elle met à profit pour observer. En outre, elle est alors l'une des rares professionnelles de l'industrie de la chanson à prédire une future crise du disque et de la production des artistes. Denise Glaser critique aussi la cadence des sorties des disques et de leur commercialisation : dans les années 1960, une vedette peut sortir en moyenne chaque année ou tous les deux ans, jusqu'à trois 45 tours par an et un album 33 tours ce qu'elle qualifie de « cadence infernale, industrielle ». L'artiste, selon Denise Glaser, doit évoluer à son rythme et non à celui imposé par l'industrie musicale. La qualité de l'artiste ne doit pas se mesurer au nombre ou à la cadence d'édition de ses chansons mais à ce qu'il voulait faire et à son recul face au « métier ».

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Dans les années 1990, l'émission TV musicale Taratata, animée par Nagui, semble s'inspirer plus ou moins du style « Glaser » en revenant à des interviews auprès des chanteurs invités. L'émission Taratata se différencie toutefois par la présence du public dans l'émission alors que Discorama se déroule dans un décor minimal, où seuls sont présents la présentatrice, la vedette et quelques techniciens.

Un timbre poste de 58 centimes est émis par la Poste Française en 2013 et représente une photo de Denise Glaser dans les années 1960.

Animatrice de télévision

Filmographie

Cinéma

Notes et références

  1. Didier Daeninckx, Caché dans la maison des fous, Paris, Éditions Bruno Doucey, coll. « Sur le fil », , 118 p. (ISBN 978-2-36229-084-8)
  2. Télé 7 Jours no 222, semaine du 20 au 26 juin 1964, page 9, portrait interview de Denise Glaser réalisé par Janine Brillet.
  3. Télé 7 Jours no 222, semaine du 20 au 26 juin 1964, page 9, portrait interview de Denise Glaser, rubrique "En Confidence..." de Janine Brillet.
  4. Télé 7 Jours no 666, semaine du 27 janvier 1973, page 97, article d'Eric de Goutel.
  5. Georges Fontenis, Changer le monde, histoire du mouvement communiste libertaire (1945-1997).
  6. Télé 7 Jours n°1191, semaine du 26 mars au 1er avril 1983, page 116.
  7. Article de Franklin Didi publié dans sa rubrique "De bonne source". Télé 7 Jours n°1203, semaine du 18 au 24 juin 1983, page 112.
  8. « La mort de Denise Glaser : la grande prêtresse du petit écran », Jean-Pierre Thiollet, Le Quotidien de Paris, 8 juin 1983.

Voir aussi

DVD

  • Discorama. Coffret 3 DVD, comprenant également un documentaire d'une heure sur Denise Glaser. INA, 2008.

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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