Nuit et Brouillard (chanson)

Nuit et Brouillard est une chanson de Jean Ferrat sortie en décembre 1963 sur l'album du même nom chez Barclay. Jean Ferrat en est l'auteur-compositeur-interprète.

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Nuit et Brouillard

Chanson de Jean Ferrat
extrait de l'album Nuit et Brouillard
Sortie Décembre 1963
Durée 3:13
Genre chanson française
Auteur Jean Ferrat
Compositeur Jean Ferrat

Pistes de Nuit et Brouillard

Thème

Commémorant les victimes des camps de concentration nazis de la Seconde Guerre mondiale, Nuit et brouillard évoque également pour Jean Ferrat un drame personnel et douloureux, la disparition de son père, juif émigré de Russie en 1905 et naturalisé français en 1928[1], arrêté puis séquestré au camp de Drancy par les autorités allemandes, avant d'être déporté (le ) à Auschwitz[2], où il meurt le mois suivant[3]. Jean Ferrat avait alors 12 ans. Sa chanson rend hommage à toutes les victimes de ces déportations.

Le titre fait référence à l'expression allemande Nacht und Nebel (Nuit et brouillard), nom de code des « directives sur la poursuite pour infractions contre le Reich ou contre les forces d’occupation dans les territoires occupés ». Elles sont l'application d'un décret du 7 décembre 1941 signé par le maréchal Keitel et ordonnant la déportation de tous les ennemis ou opposants du Troisième Reich.

Réception de la chanson

L'heure étant à la réconciliation avec l'Allemagne, la chanson fut interdite à la radio et à la télévision où, sous l'influence directe de l'Élysée, elle fut fortement « déconseillée » par Robert Bordaz, directeur de l'ORTF. Elle passa tout de même un dimanche à midi sur la première chaîne, dans l'émission Discorama de Denise Glaser[4]. Le succès suivit, et Jean Ferrat reçut pour cette chanson le grand prix du disque de l'Académie Charles-Cros en 1963. Ce fut le début du succès pour le chanteur.

Une polémique lancée par le directeur de la rédaction de L'Arche

En 2005, dans un entretien accordé à la revue Nouvelles d’Arménie Magazine, le directeur de la rédaction de la revue L’Arche, Meïr Waintrater, observe que dans les paroles de la chanson l'identité juive des victimes n'est pas affirmée, et ajoute : « Pourtant, je me souviens que j’étais à l’époque très content de cette chanson et [que] ma génération l’a accueillie avec soulagement. ». Meïr Waintrater ayant affirmé à la fin de l'interview qu'aujourd'hui « un tel texte serait attaqué pour négationnisme implicite », Jean Ferrat lui répond dans une lettre ouverte qu'il se « demande par quelle dérive de la pensée on peut en arriver là, et si [ces] propos ne relèvent pas simplement de la psychiatrie. ». Il en profite cependant pour regretter « de n’avoir pas cité les autres victimes innocentes des nazis, les handicapés, les homosexuels et les Tziganes », entérinant donc l'idée que « Samuel » et « Jéhovah » désignent bien les victimes juives de la déportation[5].

Meïr Waintrater maintiendra sa position dans plusieurs publications référencées sur son blog, déclarant toutefois qu'il n'a jamais voulu accuser Jean Ferrat d'antisémitisme[6].

Références

Voir aussi

  • Portail des années 1960
  • Portail de la Seconde Guerre mondiale
  • Portail de la musiquesection Chanson
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