David Sinclair (biologiste)

David Andrew Sinclair, né le est un biologiste australien, professeur de génétique et codirecteur du Paul F. Glenn Center for Biology of Aging Research à la Harvard Medical School[1]. Il est connu pour ses recherches sur la prolongation de la vie en rapport avec l'épigénétique. Il est officier de l'Ordre d'Australie (AO).

Sinclair est apparu dans divers médias. Outre dans le Time Magazine, il est l'objet d'articles dans The New York Times, The Charlie Rose Show, 60 Minutes, Boston Magazine, The Washington Post, The Economist, TED et The Joe Rogan Experience.

Biographie

David Andrew Sinclair est né en Australie en 1969 et grandit à St Ives, en Nouvelle-Galles du Sud. Sa grand-mère paternelle émigre en Australie à la suite de la répression du soulèvement hongrois de 1956, et son père change le nom de famille de Szigeti en Sinclair[2]. Il obtient un baccalauréat ès sciences à l'Université de Nouvelle-Galles du Sud, à Sydney, et reçoit le prix du Commonwealth australien. En 1995, il obtient un doctorat en génétique moléculaire de la même école[3], se concentrant sur la régulation des gènes chez la levure[4].

Carrière

En 1993, il rencontre Leonard P. Guarente, un professeur du Massachusetts Institute of Technology qui étudie les gènes impliqués dans la régulation du vieillissement, lorsque Guarente est en tournée de conférences en Australie, rencontre qui incite Sinclair à postuler pour un poste de post-doctorat au laboratoire de Guarente[4]. Auparavant, le laboratoire de Cynthia Kenyon à l'Université de Californie à San Francisco a découvert, cette année-là, qu'une mutation d'un seul gène dans Daf-2 pouvait doubler la durée de vie du ver C. elegans[5],[4].

En 1999, Sinclair est embauché à la Harvard Medical School[4]. En 2003, son laboratoire est trop petit et a du mal à trouver du financement[4]. En 2004, Sinclair reçoit du philanthrope Paul F. Glenn un don de 5 millions de dollars pour y fonder les Paul F. Glenn Laboratories for the Biological Mechanisms of Aging (les laboratoires Paul F. Glenn pour les mécanismes biologiques du vieillissement). Il en devient le directeur fondateur. Il en est actuellement co-directeur avec Bruce Yankner[4].

En 2004, Sinclair fonde Sirtris Pharmaceuticals avec l'« entrepreneur en série » Andrew Perlman, Christoph Westphal, Richard Aldrich, Richard Pops et Paul Schimmel[6],[7]. Sirtris se consacre à la recherche de Sinclair, sur les activateurs de sirtuines, et son développement, un travail qui a commencé dans le laboratoire de Guarente[6]. La société s'est particulièrement concentrée sur les formulations et les dérivés du resvératrol en tant qu'activateurs de l'enzyme SIRT1 ; Sinclair est connu pour ses déclarations sur le resvératrol, tel : « (C'est) aussi proche que possible d'une molécule miraculeuse… Dans cent ans, les gens prendront peut-être ces molécules quotidiennement pour prévenir les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et le cancer. »[6]. Le milieu scientifique de la recherche anti-âge est plus prudent, en particulier en ce qui concerne son action et ses effets secondaires et son manque de biodisponibilité[6]. Le produit initial de la société s'appelle SRT501 et constitue une formulation de resvératrol. Sirtris a été côtés en bourse en 2007 et a ensuite été achetée et transformée en filiale de GlaxoSmithKline en 2008 pour 720 millions de dollars[8].

En 2006, Genocea Biosciences est fondée sur la base des travaux du scientifique de Harvard, Darren E. Higgins, autour des antigènes qui stimulent les cellules T et de l'utilisation de ces antigènes pour créer des vaccins[9] ; Sinclair en est co-fondateur[10].

En 2008, Sinclair est promu professeur titulaire à la Harvard Medical School[11]. Quelques années plus tard, il devient également professeur associé à l'École des sciences médicales de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud[11].

En 2008, Sinclair rejoint le conseil consultatif scientifique de l'entreprise pharmaceutique Shaklee et l'aide à concevoir et à commercialiser un supplément alimentaire contenant du resvératrol appelé « Vivix ». Le Wall Street Journal a demandé une interview sur son implication avec la société et son marketing, et il a alors refusé l'utilisation de son nom et de ses affirmations pour promouvoir le produit et a démissionné[12].

En 2011, Sinclair est co-fondateur d'OvaScience avec Michelle Dipp (ancienne collaboratrice de Sirtris), Aldrich, Westphal et Jonathan Tilly, sur la base des travaux scientifiques effectués par Tilly concernant les cellules souches oogoniales de mammifères et les travaux sur les mitochondries par Sinclair[13]. Le travail de Tilly est controversé, certains groupes étant incapables de le reproduire[14],[15].

En 2011, Sinclair est également co-fondateur de CohBar, avec Nir Barzilai et d'autres collègues. CoBar visait à découvrir et à développer de nouveaux peptides dérivés des mitochondries[16].

En 2015, Sinclair décrit pour la revue The Scientist ses efforts pour obtenir un financement pour son laboratoire, comment son laboratoire d'environ 20 personnes, est tombé à environ 5, puis a grandi à nouveau lorsqu'il trouva des fonds d'organisations et d'entreprises philanthropiques, et notamment des entreprises qu'il a aidé à démarrer[16]. En 2015, son laboratoire comptait 22 personnes et était soutenu par une subvention R01[17] et était financé à 75 % par des fonds non fédéraux[16]. Cependant, à partir de 2016, le financement fédéral a commencé à augmenter[18].

En septembre 2019, Sinclair publie le livre Pourquoi nous vieillissons et pourquoi ce n'est pas inéluctable (Lifespan: Why We Age – and Why We Don't Have To), un best-seller du New York Times, co-écrit avec le journaliste Matthew LaPlante et traduit en 18 langues[19]. il est également proposé sous forme de livre audio sur Audible et lu par Sinclair lui-même[20].

Recherche

Alors que Sinclair travaillait dans le laboratoire de Guarente, il a découvert que la Sirtuine 1 (appelée sir2 pour la levure) ralentit le vieillissement de la levure en réduisant l'accumulation de cercles d'ADNr extrachromosomiques. D'autres personnes travaillant dans le laboratoire à l'époque ont identifié le NAD comme un cofacteur essentiel pour la fonction de la sirtuine[5]. En 2002, après son départ pour Harvard, il s'est confronté à Guarente lors d'une réunion scientifique au Cold Spring Harbor Laboratory, remettant en cause la description de Guarante de la façon dont sir2 pourrait être impliqué dans le vieillissement ; cela a déclenché une rivalité scientifique[6].

En 2003, alors que son laboratoire est encore modeste, Sinclair apprend que des scientifiques d'une société de biotechnologie de Pennsylvanie appelée Biomol Research Laboratories ont découvert que les polyphénols, dont le resvératrol, pouvaient activer sir2. Il collabore avec eux pour le confirmer[4]. Cela conduit à des publications écrites en partie par Sinclair dans Nature et Science en 2003[6]. Le plaidoyer sans équivoque de Sinclair en faveur du resvératrol en tant que composé anti-âge déclenche une controverse scientifique sur la question de savoir s'il est vrai qui le resvératrol active même les sirtuines[4],[6]. Des articles très médiatisés affirmant l'inversion de l'âge des souris ont également fait l'objet d'un examen minutieux[21]. Des travaux dans un autre laboratoire, réalisés en partie grâce au financement de Sirtris, révélent une augmentation du nombre de mitochondries dans les cellules de souris ayant reçu de fortes doses de resvératrol[4]. Le laboratoire de Sinclair a continué à travailler sur le resvératrol et ses analogues, ainsi que sur les mitochondries et le NAD, recherches visant à comprendre le vieillissement et comment le prévenir.

Transhumanisme

Bien que Sinclair ne s'identifie pas comme transhumaniste, ses recherches et ses déclarations le rapproche de ce mouvement qui est attaché à l'idée que les humains devraient être capables de « façonner et diriger leur propre évolution par la maîtrise de soi », et qu'on devrait non seulement étudier le vieillissement, mais le combattre[5]. Sinclair, comme Elizabeth Parrish, est devenu icône du transhumanisme et de la médecine anti-âge de par les (prudentes) promesses scientifiques[22] sur lesquelles il communique, de ralentissement voire d'inversion du vieillissement, et par son exemple : son apparence n'aurait pas changé en 12 ans, et il ne cache pas prendre des compléments alimentaires, accompagnant une prise de Resvératrol quotidienne, selon les sources, de 0,5 g[23] ou gramme[24],[25] et une hygiène de vie comprenant, sport, jeûne intermittent et régime pour leur effet anti-âge[26] qu'il conseille et que ses parents et d'autres proches suivent.

Conseils de longévité

  • Ne pas trop manger.
  • Faire le jeûne intermittent.
  • Limiter l'apport en protéines en particulier de la viande rouge.
  • Mangez une grande variété de légumes.
  • Réduisez le stress dans votre vie : la méditation aide.
  • Dormez suffisamment.
  • Réduire l'exposition aux rayons X.
  • Perdre du poids en cas de surpoids ou d'obésité[23]

Compléments

Liste et le dosage des suppléments anti-âge que David Sinclair prend[27] :

  • Le matin : 1 gramme de nicotinamide mononucléotide (NMN) et 0,5 gramme de resvératrol (mélangé à du yaourt) : ils prolongent la durée de vie en protégeant de la détérioration et des maladies.
  • La nuit : 1 gramme de metformine : pour prévenir les maladies cardiaques, le cancer, la maladie d'Alzheimer et le vieillissement.
  • De la vitamine D3 et K2 (dosage non mentionné).

Il prend du resvératrol depuis 2007 et du NMN et de la metformine depuis 2016. Pour absorber correctement le resvératrol, il le prend dans du gras (lait entier, yogourt ou des noix). En raison d'antécédents familiaux de cholestérol élevé, il prend également une statine.

Récompenses et honneurs

Sinclair a reçu de nombreux prix pour ses recherches, dont le Irving S. Wright Award of Distinction de l'American Federation for Aging Research (AFAR) en 2018, l'Advance Award in Life Sciences du gouvernement australien en 2017, et la médaille de l'Australian Society for Medical Research en 2014[28],[29],[30],[1].

En 2014, Sinclair entre dans le Time 100 comme l'une des cent personnes les plus influentes au monde, et en 2018, il est inclus dans les 50 personnes les plus influentes dans le domaine de la santé du du magazine Time[31],[32],[33],[34]. En 2018, Sinclair est nommé Officier de l'Ordre de l'Australie pour « service éminent à la recherche médicale sur la biologie du vieillissement et l'allongement de la durée de vie, en tant que généticien et universitaire, aux initiatives de biosécurité et en tant que défenseur de l'étude de science »[35].

Bibliographie

  • David Sinclair, Lifespan: Why We Age – and Why We Don't Have To, New York, Simon & Schuster, (ISBN 978-1501191978) A New York Times bestseller (2019).

Références

  1. « David Sinclair | The Sinclair Lab », sur sinclair.hms.harvard.edu (consulté le ).
  2. patrick W, « Can David Sinclair cure old age? », The Monthly, (lire en ligne , consulté le )
  3. « David Sinclair », sur The Sinclair Lab, Harvard Medical School, Department of Genetics (consulté le )
  4. Duncan, David Ewing (August 15, 2007).
  5. (en) « The Enthusiast : A controversial biologist at Harvard claims he can extend life span and treat diseases of aging. He may be right », sur MIT Technology Review (consulté le ).
  6. (en) J. Couzin, « Scientific community. Aging research's family feud », Science, vol. 303, no 5662, , p. 1276–9 (PMID 14988530, DOI 10.1126/science.303.5662.1276, lire en ligne)
  7. « Sirtris S-1 Registration for IPO », Sirtris via SEC Edgar,
  8. « GSK absorbs controversial 'longevity' company : News blog », Nature Blog
  9. Matt Richtel, « Warding Off Diseases, Many Vaccines at a Time », The New York Times, (lire en ligne)
  10. (en) Ryan McBride, « Polaris' Bitterman is humble about his early VC success », The Boston Business Journal, (lire en ligne).
  11. « Professor David Sinclair | School of Medical Sciences », medicalsciences.med.unsw.edu.au (consulté le )
  12. Jacob Goldstein, « Harvard Researcher Tied to Shaklee 'Anti-Aging Tonic' Vivix », WSJ, (lire en ligne)
  13. « OvaScience S-1 », OvaScience via SEC Edgar,
  14. Grieve, McLaughlin, Dunlop et Telfer, « The controversial existence and functional potential of oogonial stem cells », Maturitas, vol. 82, no 3, , p. 278–281 (PMID 26278874, DOI 10.1016/j.maturitas.2015.07.017)
  15. Powell, « Born or made? Debate on mouse eggs reignites. », Nature, vol. 441, no 7095, , p. 795 (PMID 16778853, DOI 10.1038/441795a)
  16. Bob Grant, « Follow the Funding », The Scientist, (lire en ligne)
  17. « NIH Research Project Grant Program (R01) | grants.nih.gov », sur grants.nih.gov (consulté le )
  18. (en) « Grantome », Tableau montrant l'évolution de la subvention NIH (consulté le )
  19. (en) Finkel, « The enlightenment of age », Nature, vol. 573, no 7773, , p. 193–194 (DOI 10.1038/d41586-019-02667-5)
  20. David A Sinclair, Lifespan: Why We Age - and Why We Don't Have To, (lire en ligne)
  21. (en) Ana P. Gomes, Nathan L. Price, Alvin J. Y. Ling et Javid J. Moslehi, « PUBPEER Dissection of Anomalies with Figures in Declining NAD(+) induces a pseudohypoxic state disrupting nuclear-mitochondrial communication during aging », PubPeer, (lire en ligne)
  22. « Research | The Sinclair Lab », sur sinclair.hms.harvard.edu (consulté le )
  23. (en-US) « What Does David Sinclair Eat and Supplement? (2019) », sur Naturally Strong, (consulté le ).
  24. (en) « 3 Questions: MIT biologist on new resveratrol study », sur MIT News | Massachusetts Institute of Technology (consulté le ).
  25. (en-US) « David Sinclair Supplements (2021 List) | Brands for Anti-Aging! », sur Health Irony, (consulté le ).
  26. (en) Tom Leonard, « Is this pink pill the elixir of youth? », sur Mail Online, (consulté le ).
  27. « #1670 - David Sinclair », sur The Joe Rogan Experience (consulté le ).
  28. « The Irving S. Wright Award of Distinction », AFAR American Federation for Aging Research, (consulté le )
  29. (en) « Award Winners », sur advance.org (consulté le ).
  30. (en-US) « Medalists – Australian Society for Medical Research », sur ASMR Australian Society for Medical Research (consulté le ).
  31. « David Sinclair Time 100 », University of New South Wales (consulté le )
  32. « David Sinclair Time 50 Health », Business Wire (consulté le )
  33. « THE 100 MOST INFLUENTIAL PEOPLE IN THE WORLD », TIME (consulté le )
  34. « The Health Care 50 », TIME (consulté le )
  35. Andrew David Sinclair, « Australia Day 2018 Honours List », (consulté le ).

Liens externes

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