Corinne Narassiguin

Corinne Narassiguin, née le au Port, sur l'île de La Réunion, est une femme politique française, membre du Parti socialiste. Ancienne députée de première circonscription des Français établis hors de France de 2012 à 2013, elle est secrétaire nationale du PS à la coordination et aux moyens.

Corinne Narassiguin

Corinne Narassiguin en .
Fonctions
Secrétaire nationale à la coordination et aux moyens du Parti socialiste
En fonction depuis le
(3 ans, 5 mois et 3 jours)
Prédécesseur Guillaume Bachelay et Rachid Temal
Porte-parole du Parti socialiste

(2 ans, 9 mois et 26 jours)
Avec Olivier Faure
Juliette Méadel
Karim Bouamrane
Députée française

(7 mois et 26 jours)
Circonscription 1re des Français établis hors de France
Législature XIVe
Groupe politique SRC
Prédécesseur Siège créé
Successeur Frédéric Lefebvre
Conseillère consulaire à l'Assemblée des Français de l'étranger

(1 an, 7 mois et 25 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Le Port (La Réunion)
Nationalité Française
Parti politique PS (depuis 2000)
Diplômée de Télécom SudParis et University College London
Profession Ingénieure en télécommunications

Biographie

Formation

Elle est diplômée de Télécom SudParis (promotion 1997) et titulaire d’un Master of Science en télécommunications de l'University College London[1].

Parcours personnel

Grandie à Saint-Paul de La Réunion, elle a fait ses études en région parisienne et à Londres. Elle commence sa carrière professionnelle dans le domaine des technologies de l'information à Paris, puis la poursuit à New York de 1999 à 2012. De retour en France depuis 2013, elle travaille aujourd'hui de manière indépendante et est installée en Seine Saint-Denis[2].

Carrière politique

Corinne Narassiguin est membre du Parti socialiste depuis 2000. Elle est secrétaire de la section de New York de 2003 à 2010, puis députée dans la première circonscription des Français établis hors de France[2] de 2012 à 2013[3].

Son premier mandat électoral est celui de Conseillère à l'Assemblée des Français de l'Étranger, où elle est élue en pour la circonscription de Washington[4].

Corinne Narassiguin a été désignée porte-parole du Parti socialiste lors du conseil national du après l'élection de Jean-Christophe Cambadélis comme premier secrétaire. Elle démissionne de cette fonction en [5], elle explique en Bureau National le vouloir se concentrer sur de nouveaux projets dans sa carrière professionnelle, qu'elle a toujours menée indépendamment de ses engagements politiques[6], et vouloir retrouver sa pleine liberté de parole dans la perspective de la refondation du Parti Socialiste qui s'annonce[7].

En 2018, elle réintègre la direction du Parti socialiste en tant que secrétaire nationale à la coordination et aux moyens et numéro 2, après avoir soutenu Olivier Faure qui dirigera le parti la même année[8].

À l'Assemblée nationale

Le , elle est élue députée au second tour des élections législatives françaises de 2012 dans la première circonscription des Français établis hors de France (États-Unis et Canada), battant son rival Frédéric Lefebvre (UMP) avec 54,01 % des suffrages, soit 15 782 voix. À l'Assemblée nationale, elle est membre de la Commission des Lois[9], comme elle le fut à l'Assemblée des Français de l'étranger.

Dans la nouvelle assemblée, Corinne Narassiguin est désignée responsable pour le groupe socialiste, républicain et citoyen (SRC) du projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe[10]. Elle s'affirme tout au long de la discussion parlementaire comme « fervente défenseuse »[11] du projet de loi et principale oratrice du groupe SRC.

Elle se distingue par ailleurs, au-delà du texte gouvernemental, comme la première signataire de l'amendement destiné à légaliser la procréation médicalement assistée (PMA). Validé dans un premier temps par le groupe SRC, non sans clivage ni contestations[12], cet amendement est ensuite retiré en échange de la promesse du Gouvernement d'introduire la PMA dans un projet de loi ultérieur[13] ; Corinne Narassiguin se rallie à ce compromis — « pour une plus grande avancée demain » — et déclare : « Que les couples de femmes se rassurent, nous sommes déterminés à tenir nos engagements pour l’égalité des droits ! »[14].

En rupture avec la position formelle du Gouvernement, Corinne Narassiguin demande également l'ouverture d'un débat sur la gestation pour autrui (GPA), soulignant que « plutôt qu'une forme d'exploitation des femmes », la GPA est perçue, dans les pays où elle a été légalisée, « comme l'expression de la liberté individuelle des femmes à disposer de leur corps » ; elle estime toutefois que « la France n'est pas encore prête »[15].

Le , le Conseil constitutionnel annule son élection et, simultanément, sanctionne Corinne Narassiguin d'une peine d'inéligibilité d'un an, ses comptes de campagne ayant été rejetés[16]. Corinne Narassiguin a, en violation des articles L. 52-6[17] et L. 330-7[18] du Code électoral, ouvert deux comptes bancaires dont un à l'étranger, faisant obstacle, selon la décision du Conseil, à la traçabilité de la totalité des opérations financières de la campagne[19]. L'intéressée se défend en « pointant l'inadéquation des règles électorales aux “spécificités” de l'élection des députés des Français de l'étranger »[20]. Elle fait valoir qu'elle ne pouvait régler toutes ses dépenses aux États-Unis « avec un compte bancaire parisien »[21], et que ce dispositif « a permis une traçabilité totale de l'ensemble des flux financiers ». Cette décision, qui marque un frein dans l'ascension politique de celle qui est présentée comme une « valeur montante du PS », suscite indignation et regrets chez de nombreux élus de la majorité[11]. Frédéric Lefebvre lui succède le .

Élections législatives de 2017

Suite à la décision très tardive[réf. nécessaire] du député Roger-Gérard Schwartzenberg de ne pas se présenter à sa réélection, Corinne Narassiguin est investie en par le Bureau National du Parti Socialiste comme candidate dans la troisième circonscription du Val-de-Marne, en accord avec la Fédération socialiste du Val-de-Marne. Après une campagne très courte, elle est balayée par la vague En Marche et le dégagisme anti-PS qui domine dans le pays, dès le premier tour (elle obtient le score de 4,16%).

Élections départementales de 2021

Elle est la candidate du Parti socialiste du canton d'Aubervilliers lors des élections départementales de 2021, en binôme avec le communiste Anthony Daguet, avec les candidats suppléants Katalyne Belair et Sofiane Ourabah, dans le cadre d'un accord de rassemblement de la gauche au niveau départemental "Agir Nous Protège" sous la houlette de Stéphane Troussel, avec le Parti communiste français, GRS, Génération.s, EELV, le PRG, LRDG, Place Publique. Cette candidature est également soutenue sur le canton par l'Alternative Citoyenne de Sofienne Karroumi.

Corinne Narassiguin habitant la commune voisine de Pantin, sa candidature est critiquée par certains militants locaux qui la considèrent comme un « parachutage ». Toutefois, elle estime être « une femme de terrain depuis toujours » et revendique son implantation dans ce territoire[22].

Avec 23,47% des voix au premier tour, elle arrive avec "Agir nous Protège - Aubervilliers" en deuxième position derrière le binôme de la maire UDI/LR Karine Franclet (41,54%), et en tête des trois candidatures de gauche.

Au deuxième tour, son quatuor de candidats est battu avec 44,96% des voix, mais parvient tout de même à plus que doubler leur nombre de voix du premier tour malgré la très forte abstention (74,54%).[23]

Prises de positions

Après son élection à l'Assemblée Nationale en 2012, Corinne Narassiguin rejoint le courant socialiste "Besoin de Gauche" animé par Pierre Moscovici, elle y reste jusqu'à la dispersion de ce courant à la suite des élections de 2017.

Dans la suite de son soutien à la politique menée sous la présidence de François Hollande, et malgré son opposition à la proposition de déchéance de nationalité pour les binationaux[24], elle déclare après la tenue de la primaire socialiste de 2017 avoir voté aux deux tours pour Manuel Valls, bien qu'elle ait maintenu une position publique de neutralité en tant que porte-parole pendant la campagne de primaire. À la suite de la victoire de Benoit Hamon, elle le soutient comme candidat du Parti Socialiste, contrairement à Valls qui se rallie à Emmanuel Macron[25].

En 2015, elle est l'objet d'une polémique après s'être rendue, à la demande du Premier secrétaire du PS, au gala annuel du Collectif contre l'islamophobie en France, une association controversée[26]. Elle explique alors une main tendue à ceux qui veulent ramener le CCIF dans le cadre de la République[27]. En 2016, elle dénonce que les changements annoncés par le président du CCIF se limitent en réalité à une opération de communication pour lisser leur image[28].

En , elle refuse, avec la direction du Parti socialiste, de participer à la manifestation contre l'islamophobie organisée notamment à l'appel du CCIF, car selon elle cet appel qualifie les lois laïques de "liberticides"[29].

Notes et références

  1. Sandrine Bourguer, « Législatives 2012 : Corinne Narassiguin, diplômée Télécom SudParis 1997, élue députée des français d’Amérique du Nord », actu-des-tic.telecom-sudparis.eu, 26 juin 2012.
  2. « Biographie », site de Corinne Narassiguin.
  3. « Corinne Narassiguin », sur Huffington Post (consulté le )
  4. « Elections des Conseillers à l'AFE - Série A - Scrutin du 7 juin 2009 », sur Assemblée des Français de l'étranger (AFE), (consulté le )
  5. David Ponchelet, « Corinne Narassiguin n'est plus porte-parole du Parti socialiste - outre-mer 1ère », outre-mer 1ère, (lire en ligne, consulté le )
  6. « Corinne Narassiguin n'est plus porte-parole du Parti Socialiste », sur France Info,
  7. « Je quitte le porte-parolat du Parti Socialiste – Corinne Narassiguin » (consulté le )
  8. « Corinne Narassiguin devient la numéro 2 du PS », sur Clicanoo,
  9. Page de Corinne Narassiguin sur le site du Huffington Post.
  10. « Corinne Narassiguin : responsable du projet de loi “Mariage pour tous” », deputes.lessocialistes.fr, 19 novembre 2012.
  11. « Avec l'éviction de Corinne Narassiguin, la majorité perd une fervente défenseuse du mariage pour tous », France 24, 15 février 2013.
  12. « Exclusif : 27 député-e-s socialistes refusent de signer l’amendement PMA », yagg.com, 19 décembre 2012.
  13. « Corinne Narassiguin (PS) déposera l'amendement pour la procréation médicalement assistée », inforeunion.net, 14 janvier 2013.
  14. « Mariage pour tous : la PMA n’est pas dans le texte, pour une plus grande avancée demain », leplusnouvelobs.com, 11 janvier 2013.
  15. « Corinne Narassiguin, “Un débat sur la GPA est nécessaire” », yagg.com, 14 février 2013.
  16. « Le Conseil constitutionnel annule l'élection de deux députées PS des Français de l'étranger », Les Échos, 14 février 2013. Décision n° 2012-4551 AN du 15 février 2013.
  17. « Article L52-6 », Code électoral, 14 septembre 2012.
  18. « Ordonnance n° 2009-936 relative à l'élection de députés par les Français établis hors de France », Code électoral, 29 juillet 2009.
  19. « Communiqué de presse des décisions AN du 15 février 2013 », Conseil constitutionnel, 15 février 2013.
  20. « Élection invalidée pour la socialiste Corinne Narassiguin : une voix du mariage gay poussée vers la sortie », Le Huffington Post, 15 février 2013.
  21. « C. Narassiguin s’exprime après l’annulation de son élection », linfo.re, 15 février 2013.
  22. Pauline Graulle, « A Aubervilliers, le «parachutage» de la numéro 2 du PS aux départementales fragilise la gauche », sur Mediapart, (consulté le )
  23. « Elections départementales 2021 », sur elections.interieur.gouv.fr (consulté le )
  24. « Le grand direct de l’actu – Couac sur la déchéance de la nationalité : Christiane Taubira doit-elle quitter le gouvernement ? », sur Europe 1 (consulté le )
  25. « Corinne Narassiguin : "Il n'y avait pas de désaccord fondamental entre Hamon et Valls sur l'Outre-mer" [Outre-mer Politique] », sur Outre-mer la 1ère, (consulté le )
  26. Judith Waintraub et Vincent Nouzille, « L'islamosphère », Le Figaro Magazine, semaine du 6 octobre 2017, pages 50-56.
  27. « Le Collectif contre l’islamophobie, un invité controversé », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  28. « VIDEO. CCIF : l'étrange lobby musulman », sur Franceinfo, (consulté le )
  29. « La manifestation contre l'islamophobie divise la gauche », sur Europe 1 (consulté le )

Voir aussi

Liens externes

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