Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Moncton

La cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption, appelée aussi monument de la Reconnaissance[2], est située dans l’archidiocèse de Moncton, au 226 rue St-Georges à Moncton, dans la province canadienne du Nouveau-Brunswick[3].

Cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption

Cathédrale de Moncton - Extérieur
Présentation
Culte catholicisme
Type cathédrale
Début de la construction 1939
Fin des travaux 1940
Architecte Louis-Napoléon Audet
Style dominant néogothique[1]
Protection Lieu historique local (2005)
Lieu historique national (2017)
Site web http://www.diomoncton.ca/fr/cathedrale-notre-dame-de-lassomption
Géographie
Pays Canada
Région Nouveau-Brunswick
Comté Comté de Westmorland
Ville Moncton
Coordonnées 46° 05′ 27″ nord, 64° 46′ 54″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Nouveau-Brunswick

Depuis 2019, la cathédrale est aussi le lieu d’un centre d’interprétation le MR21 (pour « Monument de la Reconnaissance au 21e siècle »)[4].

Histoire

La cathédrale fut construite sur les fondations de la crypte-chapelle de la paroisse Notre-Dame-de-l’Assomption, elle-même fondée en 1914 par Monseigneur Henri D. Cormier[2]. Son Excellence Monseigneur Louis-Joseph Arthur Melanson, le premier archevêque du nouvel archidiocèse de Moncton, prit ses fonctions le et annonça le son intention d’ériger une cathédrale-basilique dédiée à la Vierge Marie[2]. L’architecte qui conçut les plans de la cathédrale fut Louis-Napoléon Audet de Sherbrooke et les travaux commencèrent le par la compagnie Ambrose Wheeler de Moncton, soit deux jours après la signature du contrat[2]. Le filage électrique fut installé par la compagnie québécoise M. T.-E. Danahue[5]. La pierre angulaire de l’édifice fut bénie le à 15 h par Son Excellence Monseigneur Louis-Joseph Arthur Melanson[2],[6]. L’extérieur et l’intérieur du bâtiment furent complétés à l’automne 1940[2],[3],[7]. L’inauguration officielle se fit le en compagnie de l’archevêque de Québec le cardinal Villeneuve, de l’évêque de Bathurst Mgr Chiasson, et de l’évêque de Saint-Jean Mgr Bray[2].

Le financement de la construction

La pierre angulaire de la cathédrale fut payée par un don de l’exécuteur testamentaire de Mgr Marcel-François Richard pour honorer ce dernier[8]. De multiples pierres ont aussi été achetées par des dons effectués en souvenir de personnalités acadiennes décédées, dont Placide Gaudet et Pascal Poirier[8].

Sépulcre

La dépouille de Mgr Louis-Joseph Arthur Melanson se trouve dans une chapelle près de l’ambon[3]. Les restes de Mgr Norbert Robichaud, second archevêque de l’archidiocèse, et Mgr Henri D. Cormier, fondateur de la paroisse, sont à l’arrière du sanctuaire, dans une niche du déambulatoire[3].

Matériaux et embellissements

Façade de la cathédrale en 2016.

Les pierres de la cathédrale proviennent de la carrière de Shédiac[2]. La pierre angulaire est en granit, sur laquelle est inscrit en Latin « In Honorem Beatae Mariae Vircinis In Sua Assomptione Anno Domini 1939 »[9], ce qui signifie « En l’honneur de la Vierge Marie lors de son assomption, 1939 »[10]. Une ancienne pierre angulaire, datant de 1914 et sur laquelle est inscrit « Ave Maris Stella », a aussi été installée dans un autre coin de la bâtisse[10]. Dans les pierres au sommet des piliers de la nef sont sculptées des représentations liées aux activités économiques de la région : locomotive, avion, tailleurs de pierre, bûcherons, laboureurs, pêcheurs, homard, poisson, huître, palourde, blé, trèfle, maïs[11].

L’orgue de la cathédrale est un Casavant (Opus 2256, 1955) à traction électropneumatique avec quatre claviers et pédaliers, équipé de 67 jeux et 80 rangs[12]. L’orgue, inspiré du modèle classique américain, est un précurseur des instruments néobaroques et fut l’une des dernières œuvres de Stephen Stoot chez Casavant[12].

Les vitraux de la cathédrale résument l’histoire du peuple acadien[3]. Conçu par Pierre Gaudin, un chemin de croix de quatorze stations en mosaïque d’Émaux de Venise et d’or ornent les murs intérieurs de la cathédrale[3]. Les statues dans la nef de la cathédrale sont l’œuvre de Claude Roussel[3]. En 2006, deux mosaïques de verre créées par Claude Roussel ont été installées dans la cathédrale[13]. L’une des mosaïques illustre sept scènes de la vie de la Vierge Marie, tandis que l’autre illustre sainte Anne, la patronne des Micmacs, et les liens de ces derniers avec les Acadiens[3],[13].

Pédagogie

Le musée acadien actuellement situé sur le campus de Moncton de l’Université de Moncton prit son origine en 1940 dans un des locaux de la cathédrale qu’on appelait « salle des Souvenirs », sous l’initiative de Mgr Melanson[14]. À ses débuts, on pouvait déjà y voir des pièces d’une valeur historique considérable liées à l’histoire de l’Acadie, comme le missel de l’abbé Bourg daté de 1740, de même qu’une collection de registres de missions religieuses, dont les plus anciens remontent au XVIIe siècle, avant la Déportation des Acadiens[14]. Un autre item notable, acquis en 1941, fut la copie de la Bible de Royaumont ayant appartenu à l’abbé Jean-Mandé Sigogne[15].

La cathédrale dans l’actualité

La cathédrale en 2007

La cathédrale est actuellement en situation de crise financière, à cause de la dégradation continue de la bâtisse. Les rénovations, prévues pour l’année 2014, sont estimées au coût de 7 millions de dollars canadiens[16],[17], une somme que l’archidiocèse de Moncton n’a pas réussi à amasser après plusieurs années de tentatives[16]. Il est estimé qu’un fond de fiducie de 3 millions de dollars serait nécessaire pour prévoir les réparations futures[17]. Les parties de la cathédrale en besoin de réparations majeures sont le toit, la fondation, le clocher, et le système électrique[18]. Le plâtre du plafond se détériore et tombe à plusieurs endroits et le toit, de même que la fondation, ne sont plus étanches[18]. La démolition de la bâtisse[19] ou la vente à des intérêts laïcs[16] sont parmi les options considérées. L’idée de convertir la cathédrale en musée fut également proposée[20]. Plusieurs membres de l’intelligentsia acadienne, comme Robert Pichette[17], Jean-Marie Nadeau[21] et Alcide F. LeBlanc[22] ont plaidé en faveur de la sauvegarde de l’édifice.

Centre d’interprétation

Un centre d’interprétation a ouvert ses portes le à l’intérieur de la cathédrale. Le MR21 - Cathédrale numérique offre des installations numériques, notamment un spectacle 360 degrés qui raconte la vie de Mgr Arthur Melanson premier archevêque de l’archidiocèse de Moncton et celui qui fît construire la cathédrale[4]. Le centre offre aussi à la disposition des visiteurs deux grandes bornes interactives qui leurs permettent de découvrir l’histoire qui se cache dans les verrières historiées du transept[4].

Événements historiques

Notes et références

  1. « Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption », sur Lieuxpatrimoniaux.ca (consulté le ).
  2. Anonyme, La Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption : Le Monument de la Reconnaissance, Moncton, .
  3. Archidiocèse de Moncton, « Paroisse Notre-Dame-de-l’Assomption (Moncton, la cathédrale de l’archidiocèse): Historique », sur Archidiocèse de Moncton, (consulté le ).
  4. Acadie Nouvelle, « Notre-Dame-de-l’Assomption: une cathédrale numérique », sur Acadie Nouvelle, (consulté le ).
  5. Melanson 1939, p. 31.
  6. Melanson 1939, p. 24.
  7. Gouvernement du Nouveau-Brunswick, « Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption », sur Répertoire des lieux patrimoniaux du Nouveau-Brunswick, (consulté le ).
  8. Melanson 1939, p. 21.
  9. Melanson 1939, p. 37.
  10. Melanson 1939, p. 40.
  11. Université de Moncton, « Lancement du livre La cathédrale Notre-Dame-de l’Assomption : Monument de la Reconnaissance », sur Salle des Médias, Université de Moncton, (consulté le ).
  12. Université du Québec, « Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption: Moncton, N.-B. », sur Orgues au Canada (consulté le ).
  13. Gérard Lessard, « Les Mosaïques de verre sont maintenant installées à la Cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Moncton », sur Le Moniteur Acadien, (consulté le ).
  14. Marguerite Michaud, « Le Musée de la Cathédrale de Moncton : ses souvenirs historiques », Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 8, no 2, , p. 236-242 (lire en ligne [PDF]).
  15. Melanson 1941, p. 25.
  16. Radio Canada, « L’avenir de la cathédrale de Moncton s’avère de plus en plus incertain », sur Radio Canada, Édition Acadie, (consulté le ).
  17. (en) Canadian Broadcasting Corporation, « Church, Acadian Society failing cathedral: author », sur CBCnews New Brunswick, (consulté le ).
  18. Radio Canada, « Les réparations coûteront des millions », sur Radio Canada, Édition Acadie, (consulté le ).
  19. CFBO, « Rénovation majeure à prévoir à cathédrale de Moncton », sur CFBO 90.7 FM, (consulté le ).
  20. Université de Moncton, « Plus de 200 personnes assistent au lancement du livre La cathédrale Notre-Dame-de l’Assomption : Monument de la Reconnaissance », sur Salle des Médias, Université de Moncton, (consulté le ).
  21. Marc-André LaPlante, « Un monument à sauver », sur Le Front, (consulté le ).
  22. Alcide F. LeBlanc, « Un trésor patrimonial à préserver », sur Le Moniteur Acadien, (consulté le ).
  23. Radio-Canada, « Le Tintamarre », sur Archives de Radio-Canada, Édition Acadie, (consulté le ).
  24. Jean-Paul II, « Discours du pape Jean-Paul II aux Fidèles, Cathédrale de Notre-Dame-de-l’Assomption (Moncton) », sur Le Saint-Siège, (consulté le ).
  25. (en) The Interim, « New Brunswick : Moncton Rally », sur The Interim – Canada’s Life and Family Newspaper, (consulté le ).
  26. Radio-Canada, « Dernier hommage à Louis J. Robichaud », sur Radio-Canada, Édition Acadie, (consulté le ).
  27. Jonathan Roy, « Chronologie de Gérard Leblanc », Revue de l’Université de Moncton, vol. 38, no 1, , p. 193-201 (lire en ligne [PDF]).
  28. Radio-Canada, « La cathédrale de Moncton désignée monument historique national », sur Radio-Canada, (consulté le ).

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Alderic-J. Melanson, Archidiocèse de Moncton : Revue de l’année 1939, Moncton, Imprimerie Nationale LTEE, . 
  • Alderic-J. Melanson, Archidiocèse de Moncton: Revue de l’année 1941, Moncton, Imprimerie Nationale LTEE, . 

Liens externes

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